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Le blog d'Ertaï

Une conception linéaire du temps et la philosophie qui en découle

Ces derniers temps je me suis retrouvé à expliquer ma vision du temps dans deux situations. L'une pour parler du voyage dans le temps, et l'autre pour expliquer ma philosophie de vie. les deux sujets étant intéressants, je me suis dit que j'allais donc vous exposer ma vision du temps et ses conséquences sur le voyage temporel et la philosophie.

Je voudrais tout d'abord saluer les poilus en physique qui me lisent pour leur prévenir que ma conception du temps n'a rien de scientifique. Elle n'emprunte à aucune théorie des cordes à linge et n'a que faire de la vitesse réelle de la lumière noire. En prenant en compte ces considérations, j'espère que vous me réserverez une mort plus douce.

Le temps comme une flèche

Le principe est simple. Le temps avance comme le ferait une flèche. Le présent est à la pointe de la flèche, le passé est le trait de cette flèche, et le futur, ma foi, il n'existe que dans nos têtes d'humains. Il n'y a qu'une flèche pour tout le monde, et bien que l'on puisse avoir un ressenti du temps différent, le temps avance inexorablement, qu'on le veuille ou non. J'irais même jusqu'à dire que c'est le même temps qui avance pour tout l'univers connu, mais je vois des astronomes s'exciter dans le fond, je vais donc limiter cet article aux humains, car ce sont ceux qui font le plus grand cas du temps, alors qu'ils ne représentent qu'une infinitésimale partie de la flèche du temps telle que nous sommes capables de l'observer actuellement.

Imaginez cette flèche s'allonger à la vitesse de la lumière sans que les libellés changent de place

Quelques considérations générales :

Cette conception emprunte bien évidemment au déterminisme, mais uniquement pour le passé. Tout ce qui s'est passé a des causes fixes, connues ou inconnues, simples ou complexes, nombreuses ou pas.

Le futur existe en tant que construction mentale humaine, mais pas en tant que réalité physique. Le futur n'est pas déjà écrit, et même si on peut en déterminer les grandes lignes, nous ne sommes pas capables d'appréhender la multitude de facteurs qui rentrent en jeu dans la confection du présent qui est déjà du passé au moment on essaye d'en analyser les causes. Le futur est la base de l'espoir, sur lequel est basé la survie humaine. L'espoir donne un sens à notre vie consciente. Au contraire, le désespoir peut entraîner le suicide, bizarrerie animale que nous sommes les seuls à pratiquer.

Le passé représente ce qui s'est déjà déroulé, ce qui a été présent dans une période antérieure, et peut avoir laissé des indices que nous pouvons retrouver dans le présent, ce qui nous permet de le reconstituer partiellement. Pour l'instant, le passé observable remonte jusqu'à la soupe primordiale, il y a quelques 14 milliards d'années. Au-delà, c'est comme pour le futur, nous savons que quelque chose s'est passé/se passera, mais nous ne savons pas quoi exactement, et nous avons des théories pour chaque.

Passons aux choses rigolotes, à savoir la conséquence pour le voyage dans le temps.

Les voyages dans le temps

Commençons par le plus simple des voyages dans le temps, lorsqu'on refait le match. Il peut s'agir d'un vrai match de sport, bien sûr, mais il peut également s'agir de tout autre acte manqué. "Et si j'avais fait ça", "Et si j'avais dit ça" en sont les manifestations les plus courantes. Selon ce modèle de temps linéaire, à part comme un jeu d'esprit, ces "boucles temporelles" n'ont pas lieu d'être. Etant donné un contexte identique, l'issue sera toujours la même. Au moment où on refait le match, le contexte n'est pas le même puisqu'on connaît déjà l'issue. Cette information excédentaire suffit à modifier le contexte. Comme l'a dit ce grand penseur du XXIème siècles : "Consequences will never be the same" (Les conséquences ne seront plus jamais les mêmes).

L'application pratique la plus évidente est l'arrêt du ruminage typique "Si j'avais été plus ci ou ça". Vous ne l'étiez pas, c'est un fait vérifiable puisqu'il a conduit à une issue différente de celle que vous auriez aimé expérimenter si vous aviez été plus ci ou ça. "J'aurais dû faire ça", sauf que vous ne l'avez pas fait pour de très bonnes raisons. Elles ne sont pas forcément évidentes maintenant et ne le seront peut-être jamais, mais sur le coup vous avez fait le meilleur choix qui vous apparaissait. "Si on me donnait le même choix maintenant" est également une impasse, car l'exact même choix ne se représentera jamais, car le contexte a changé. Un choix similaire pourra se présenter, qui donnera une issue différente, probablement influencée par l'issue précédente.

Attention toutefois à ne pas tomber dans le travers classique de la mise en relation d'événements qui n'ont pas de rapport. Un dé à six faces ne tombera pas plus probablement sur un 6 parce que vous avez tiré trois 1 d'affilée. Au contraire des humains, le dé n'a pas connaissance de ses résultats précédents.

Passons au "vrai" voyage dans le temps.

A première vue, on pourrait croire qu'il n'est possible de voyager que dans un seul sens du temps, vers le passé. En fait, c'est plutôt le contraire, il est plus facile d'imaginer le voyage dans le futur que le voyage dans le passé. Car le temps voyage lui-même en permanence vers le futur, sans toutefois jamais l'atteindre car comme je le disais, il n'existe que dans nos têtes. Cette constatation rend le voyage dans le futur très simple : il suffit de perdre conscience pour voyager dans le futur. La cryogénie est une forme existante de voyage dans le futur, même si pour le moment on ne sait pas trop bien comment va se dérouler la décongélation.

Le voyage dans le passé pose beaucoup plus de soucis en général, à cause des boucles temporelles. Quelque chose se passe, puis on décide de retourner dans le passé et il se passerait quelque chose de différent. C'est à ce moment-là que les théories divergent. Altération du présent, fourches dans l'espace-temps et paradoxes pour tout le monde. Avec le modèle de temps linéaire, c'est plus simple : ça ne peut pas exister puisqu'on ne refait pas le match.

Mais ce n'est pas drôle. Faisons une entorse au modèle de base, et imaginons une ligne du temps qui dépasserait le présent et irait se perdre dans le futur. Cela signifierait que tout est déjà "écrit", ou au moins prévisible, pourvu qu'on connaisse absolument tous les facteurs temporels, qu'ils soient physiques pour la matière inanimée ou émotionnels pour les humains.

Cette fois-ci le futur existe mais on n'a pas les bonnes lunettes

Dans ces conditions, le voyage dans le futur est toujours simple et facile, et le voyage dans le passé devient théoriquement possible. Je vous vois déjà demander pourquoi l'ajout du futur rend le voyage dans le passé possible ? Tout simplement parce au moment où le voyageur temporel met le pied hors de sa machine, c'est la première fois que les événements arrivent, et pourtant son existence signifie qu'il y a un futur lui qui va exister et revenir dans le passé, ce qui était impossible avec la conception de base du temps sans futur.

Maintenant, si le temps est linéaire sans boucle, cela signifie que tout événement n'arrive qu'une seule fois. Cela a plusieurs conséquences importantes pour le voyage dans le temps :

  • La technologie du voyage temporel peut tout à fait être apportée par un voyageur du futur. Cette technologie permettra dans le futur à un courageux scientifique de revenir dans le passé pour diffuser cette technologie, comme il sait que ça s'est déjà produit.
  • Il n'est pas physiquement possible de tuer son propre grand-père. Pas de paradoxe ici. L'existence du voyageur du futur dans le temps présent implique nécessairement que son grand-père vivra assez longtemps pour avoir une descendance.
  • de la même manière, il est impossible de "sauver" quelqu'un en revenant dans le passé. Cela supposerait que l'événement, par exemple une explosion, arrive deux fois, une fois sans le voyageur du futur, et une fois avec, ce qui n'est pas possible. Soit le voyageur du futur sauve par hasard une personne de l'explosion et donc l'information qu'elle a été en détresse n'existe pas dans le futur, ce qui ne déclenche pas un retour dans le passé pour cette raison, soit le voyageur du futur n'arrive pas à sauver la personne et sa mission est un échec.

Comme on le voit, le temps linéaire permet de rendre crédible le voyage dans le temps en s'affranchissant de ces satanées boucles temporelles qui font capoter toutes les autres théories de voyage dans le temps (sans parler de voyage spatio-temporel).

Plus simplement, selon la conception du temps linéaire, soit le voyage dans le passé ne peut pas exister, soit c'est un voyageur du futur qui va venir nous en expliquer le principe, cool non ?

Revenons à des considérations plus terre à terre avec les aspects philosophiques de cette conception.

La philosophie du temps linéaire

Le fait que tout n'arrive qu'une seule fois a des conséquence philosophiques plutôt intéressantes pour se débarrasser des remords et autres regrets qui plombent habituellement nos vies. Si tout n'arrive qu'une fois, cela veut dire qu'on fait de notre mieux en permanence. On tente toujours de faire le meilleur choix au moment où on nous le présente, quelles que soient les conditions dans lesquelles on se trouve à ce moment-là. L'analyse à posteriori peut certes révéler une erreur, mais cette analyse se base sur des connaissances obtenues après le fait accompli. Cela veut dire que nous avons toujours d'excellentes raisons de faire les choix que nous faisons, même si nous ne sommes pas forcément conscients de ces raisons sur le coup. Ces raisons vont souvent à l'encontre de ce que nous aimerions avoir été, mais nous ne sommes au final que ce que nous sommes, tout le jeu est de le découvrir avant de ne plus avoir la possibilité d'en profiter.

Ça c'est pour le passé. Pour le futur, on va revenir à la définition de base, qui est qu'il n'est pas écrit et qu'aucun humain ni machine ne peut prévoir avec certitude. A partir de là, l'espoir est permis bien qu'un peu inutile : vu que le futur n'est pas écrit, il ne sera que ce que vous en ferez. Cela peut sembler contradictoire avec le lien avec le déterminisme que j'ai fait au-dessus, mais la conscience de ce fait rentre aussi dans les facteurs provoquant un choix ou un autre. Le fait que vous preniez en compte ce fait ou non dans vos choix est également un choix que vous faites en fonction de ce que vous avez vécu, appris et expérimenté précédemment. Bref.

De même, le désespoir n'est pas vraiment un problème avec cette conception. Puisque nous faisons notre meilleur en permanence, pas besoin de s'en prendre au ciel ou au destin pour le sort que nous subissons : nous sommes en grande partie responsable de ce que nous vivons. Et nous n'avons pas de contrôle sur le reste (nature, reste de l'humanité) de toute façon.

Enfin, il est difficile d'en vouloir longtemps à quelqu'un dont on sait de toute manière qu'il fait de son mieux tout comme nous icon_wink

Mener à bien ses projets personnels

Le sujet n'est pas neuf, surtout sur le Refuge, mais je crois que ça va mieux en le disant, surtout en voyant le nombre de projets abandonnés au fil des années.

Mener à bien un projet, surtout personnel, nécessite quelques pré-requis qui ne sont pas forcément évidents au premier abord :

Admettre l'échec de ses projets précédent

Ce point est sans doute celui qui peut débloquer toute la suite. En effet, on traîne tous dans la vie des casseroles, des projets qu'on a entamés et qu'on n'ose pas clore parce qu'on se dit qu'on y reviendra forcément à un moment où un autre.

Foutaises !

Ce genre de projet n'est pas là pour être terminé, mais pour être analysé. Car si vous avez laissé de côté ce ou ces projets, c'est pour une bonne raison, et les déclarer définitivement clos permet de se pencher plus sereinement sur les raisons de leur échec.

Le succès : une route semée d'échecs

Ces raisons peuvent être extérieures bien sûr. Vous avez perdu les sources de votre projet dans un crash disque et vous ne vous voyez pas tout refaire, votre co-équipiers est décédé, soit. Mais à part ces deux exemples extrêmes, l'échec d'un projet tient à vous. Quand vous n'avez pas décidé de vous y remettre parce que bon, flemme.

Cela dit, il n'y a pas de flemmard professionnel. On est juste humain, on préfère faire ce qui nous plaît plutôt que ce qui ne nous plaît pas. Ce qui m'amène logiquement à mon deuxième point.

Découvrir ce qu'on aime faire

Cela paraît peut-être évident au moment de s'engager dans un projet long et chronophage, mais je me suis personnellement rendu compte que ce n'était pas aussi simple. Parce qu'il y a ce que l'on aime faire, et ce qu'on croit que l'on aime faire. La distinction est essentielle et se voit rapidement. Dans le premier cas, on le fera tout naturellement, sans même devoir y penser. Dans le second cas, on va employer des expressions comme :

  • Il faut que je m'y remette
  • Il faut que je me motive
  • Il faudrait que je le fasse

Je ne crois pas mentir en disant qu'on a tous dit au moins une de ces formules au moins une fois dans sa vie. Quand il s'agissait de tâches obligatoires comme des dissertations ou des préparations d'exposés, on le faisait de toute manière, car la peur du zéro était plus forte que la mésenvie de le faire. Quand il s'agit d'un projet personnel qui n'est pas déterminant pour notre avenir, tout de suite ça devient beaucoup plus compliqué. On peut ainsi trouver dans cette catégorie :

  • jouer de la basse
  • repeindre ses volets
  • traduire le livre de jeu de rôle Fallout Pen and Paper en français (j'ai tenté)

Alors oui, c'est extrêmement cool de jouer de la basse, mais à moins d'être passionné, ça ne sert à rien de s'y mettre pour voir parce que c'est juste long et chiant avant d'arriver à quelque chose. Alors oui, les volets sont un peu fades, mais ça ne les empêche pas de vous protéger de la maléfique lueur solaire, donc bon. Et j'avais commencé cette traduction à un moment où je n'avais plus Internet, mais qui trompais-je, c'était pour tuer le temps.

Tout cela pour dire qu'il est important d'identifier les activités dont vous prenez conscience que vous n'avez pas vraiment envie de le faire (notamment par l'analyse de vos projets arrêtés, à quel moment vous êtes-vous arrêtés), ce qui permet de mettre en évidence ce que vous aimez faire. Ce pour quoi vous ne compterez pas votre temps.

Vous allez objecter, et vous avez parfaitement raison, que si dans un projet vous ne faites que ce qui vous botte, il ne va pas aller très loin. Ce qui me permet d'arriver en douceur sur la dernière partie de cet article.

S'entourer

Plus facile à dire qu'à faire, surtout pour les plus asociaux d'entre nous, mais l'évidence est là : une fois qu'on s'est rendu compte qu'on n'allait pas tout faire dans le projet parce que tout ne nous plaît pas, il faut forcément trouver des personnes à qui cela dirait de faire les parties que l'on délaisserait.

Pour cela, pas de secret, il faut rencontrer des gens pour parler de son projet. Pour cela, il y a mille et une façons de faire : participer à des évènements dans le thème de votre projet, s'inscrire à une association ou même tout simplement un forum sur Internet. Quelle que soit l'occasion, il est toujours mieux de parler un petit peu de vous et de vous intéresser aux autres avant de présenter son projet. Question de politesse, mais aussi d'efficacité, votre projet intéressera d'autant plus que vous aurez vous-mêmes intéressé ou que vous vous serez intéressés aux autres.

La présentation en elle-même est laissée à votre appréciation, mais d'une manière générale, il vaut mieux commencer doucement, parler de votre projet de manière générale, et ne rentrer dans les détails pointus que si on vous en fait la demande explicite.

Travailler en équipe

Des gens sont intéressés par votre projet au point de vouloir vous donner un coup de main ? Félicitations ! Mais tout n'est pas encore joué. En effet, il s'agit de personnes qui vont donner de leur temps et de leur énergie pour faire aboutir un projet qui n'est pas le leur. Il convient donc d'une part de leur mâcher le travail autant que possible, et de reconnaître leur apport dans le produit final.

"Travailler ensemble vers un but commun, jusqu'à ce qu'une "différence d'opinion" se termine par une chute dans de la lave"

Pour la première partie, à partir du moment où au moins une personne a accepté de vous filer un coup de main, vous passez de créateur à chef de projet. Ce n'est pas qu'une question de terminologie. Vos tâches qui se cantonnaient jusque là à faire ce que vous aviez envie quand vous en aviez envie se voient agrémentées de nouvelles que vous n'aviez pas forcément prévues au départ, et que vous n'aimerez pas forcément accomplir. Et pourtant, elles sont indispensables à la bonne marche et à la réussite de votre projet. Ces tâches incluent la répartition des tâches du projet, le suivi de l'accomplissement de ces tâches, leur planification dans le temps, la coordination si au moins deux personnes se chargent de la même tâche, etc... Et vous ne pouvez évidemment compter que sur vous-mêmes pour accomplir ces tâches, car il s'agit toujours de votre projet, et personne ne voudra faire ce travail de gestion à votre place.

Pour la seconde partie, c'est plus délicat. Si la mention des contributeurs dans les crédits du projet est simple et évidente, d'autres situations pourront être plus compliquées à gérer. Comment réagir si un de vos zélés contributeurs accomplit une tâche sans atteindre le niveau de qualité que vous en attendiez ? Faut-il garder un travail médiocre pour ne pas froisser la sensibilité de quelqu'un qui a vous effectivement donné de son temps et de sa personne en toute bonne foi ? Chaque situation est différente, mais illustre bien la difficulté de s'entendre sur un niveau de qualité. Mon conseil serait de refuser dès le départ l'aide de quelqu'un dont la qualité du travail que vous comptez lui confier ne correspond pas à ce que vous cherchez. Ça permet d'éviter dès le début des situations gênantes plus tard, une fois que le mal est fait.

Conclusion

Un projet personnel comporte paradoxalement plus de contraintes qu'un projet professionnel, car le temps manque toujours cruellement, on n'est pas compensé (financièrement notamment) pour effectuer les tâches que l'on n'aime pas faire, et si on compte travailler en équipe, cela représente une charge supplémentaire de travail ainsi qu'une incertitude quand à la qualité et la quantité du travail fourni par les contributeurs. J'espère que cet article vous aura fait prendre conscience des écueils les plus classiques sur lesquels je me suis personnellement échoué au moins une fois avant d'en comprendre l'existence.

De la délinquance virtuelle et de l’impunité

De nombreux vandalismes avaient lieu sur le serveur public Minecraft du Refuge d’Aerie’s Guard avant l'instauration d'une liste blanche. Qu’est-ce qui pousse certains joueurs à démolir les constructions des autres joueurs ?

Après les évènements qui ont poussé à renforcer la modération sur le serveur et à nommer de nouveaux opérateurs, je me suis demandé quelles étaient les motivations des vandales. Certains sont des inconnus, qui viennent et détruisent au hasard. D’autres sont des joueurs connus qui tout d’un coup décident de saccager les constructions des autres joueurs. Les profils sont donc multiples, mais peut-être que les motivations sont les mêmes ?

Oups, je ne savais pas !

Écartons tout de suite l’hypothèse de l’ignorance. Dans Minecraft , aucune construction n’est générée automatiquement, tout est fabriqué par les joueurs qui peuplent le serveur. La destruction d’un bâtiment est donc toujours un acte volontaire.

Mais pourquoi sont-ils si méchants ?

Deuxième piste, la méchanceté intrinsèque. Se peut-il que les vandales soient des génies du mal en puissance qui exerce leur hobby de destruction car ils ne savent pas quoi faire d’autre dans la vie depuis que l’achat d’une base lunaire ou sous-marine est devenu vachement cher, sans parler des revendications syndicales des sbires pour avoir des RTT ? Aussi plaisante que puisse être cette idée, je dois également l’écarter. Je ne crois pas que les hommes soient fondamentalement mauvais. Ni bons d’ailleurs, la loi du Talion n’aurait pas été une avancée dans le règlement de conflit sinon.

Juste pour le plaisir ?

La destruction en elle-même est un plaisir. Qui n’a jamais cassé des branches, joué à Jenga, mis des pétards dans des endroits improbables et/ou dangereux, piétiné des fourmilières ou décapité des poupées me jette la première pierre. Par la destruction se manifeste un sentiment de puissance, de maîtrise sur son environnement. Si je peux casser (ou tuer) quelque chose (ou quelqu’un), je suis supérieur à lui. Mais pour autant tout le monde ne s’amuse pas à tout casser en permanence, ni dans la vraie vie, ni dans Minecraft d’ailleurs. Ça ne peut pas être que ça qui est à l’origine des récentes destructions en série.

Décision… conséquence

Cette retenue IRL et IG peut s’expliquer au moins par la lassitude. Comme toutes les bonnes choses, la destruction a une fin, parce qu’au bout d’un moment, ce n’est plus drôle, c’est juste fastidieux (surtout dans Minecraft). Elle peut s’expliquer également par la conscience des conséquences. Personne sain d’esprit ne brûle volontairement sa maison, car il se retrouverait à la rue. Mais il y a également la peur de la punition qui fait que dans la vraie vie on ne vole pas dans les magasins de peur des vigiles et qu’on ne tue pas n’importe qui à la moindre contrariété par exemple. La perspective de la prison ou de l’amende est un frein suffisant pour empêcher une bonne partie de la population de voler, détruire et tuer. Or, dans Minecraft, cet aspect est par défaut absent sur un serveur public.

Le briquet comme épée, l’impunité comme bouclier

Délinquance Minecraft : Le briquet
La panoplie standard du vandale

Tant qu’un système simple de règles applicables par une équipe de modérateurs ayant à coeur l’intégrité du monde virtuel n’a pas été mis en place, il y a du vandalisme. Parce qu’il n’est pas possible de faire justice soi-même, la mort n’ayant aucune conséquence pour qui ne possède rien. Du coup, détruire une construction ne présente aucun risque pour le vandale, à part subir une avalanche d’insultes qui peut dans certains cas augmenter le plaisir du vandalisme.

Encore pire, si dans la précipitation de l’ouverture d’un serveur public des opérateurs sont arbitrairement nommés sans considération pour la volonté des-dits opérateurs de vouloir préserver l’univers virtuel, certains joueurs peuvent même profiter de leur accointance avec un opérateur laxiste. Ils peuvent alors menacer de faire intervenir ledit opérateur en leur faveur pour éviter toute représailles. Tout est bon pour s’assurer l’impunité pour ses exactions, et puis après tout, ce n’est qu’un jeu, non ?

Juste un jeu ?

Ce qui me gêne quand même c’est l’absence de considération des vandales pour l’aspect psychologiques des joueurs vandalisés. Car même si on est sur internet dans un monde virtuel, il ne faut pas oublier que ce sont des vrais gens qui ont passé du vrai temps à bâtir leurs (fausses) constructions, et les émotions de déception, de colère et de tristesse sont elles bien réelles. Là encore, je crois que les vandales cherchent l’impunité, cette fois-ci morale, en se retranchant sans doute derrière cette utile barricade qu’est Internet et l’anonymat. Quoique tu fasses, même si tu es banni, tu peux toujours trouver un autre endroit à saccager.

Ce phénomène appelé “troll” existait bien avant Minecraft, mais il a trouvé là un terrain de jeu idéal où il peut s’exercer pleinement. Et contrairement à ce qu’on pourrait naïvement penser, le fait que ce soit un univers virtuel rend finalement encore plus impératif l’établissement et la mise en application de règles souvent plus restrictives que les vraies lois du monde réel…

Et pourtant, elle est plate !

Sur Internet, on peut trouver tout et n'importe quoi. C'est à cette dernière catégorie qu'appartient le forum que carado m'a fait découvrir pas plus tard que ce matin. Un forum rempli de gens qui croient que la Terre est plate et de gens qui tentent de les contredire.

The Flat Earth Society , comme elle se nomme elle-même, est en effet une communauté ayant fait de la platitude de la Terre leur marotte. Daniel Shenton préside cette association dont les origines remonteraient au 19ème siècle  et dont l'objet est de répandre la vérité sur la véritable forme de la Terre qui ne peut être que plate.

La Théorie de la Terre Plate

Selon ses éminents défenseurs, cette théorie énonce que la Terre est un cylindre dont une face porte le monde que nous connaissons, l'autre étant inconnue, mais constituée principalement de roche, selon les supputations les plus en vogue. Le centre de ce disque est le Pôle Nord, le Pôle Sud n'existant pas car le bord extérieur du disque est une gigantesque montagne recouverte de glace et de neige qui permet de retenir les océans de se renverser en-dehors du disque.

Il y a tout un tas de problèmes techniques à cet état de fait qui ont été facilement résolu grâce à l'utilisation massive du principe de l' énergie sombre (Dark Energy dans le texte) qui permet d'expliquer la gravité, le mur extérieur, la rotation du soleil (qui n'est qu'une source lumineuse d'une cinquantaine de kilomètres de diamètres effectuant des cercles au niveau de l'équateur à une altitude de 4800 kilomètres environ), de la lune et des étoiles.

La Grande Conspiration

De fait, si la Terre est plate, tout ce qu'on nous montre depuis Galilée sont des fabrications destinées à nous faire croire que la Terre est ronde. Là-dessus, cette société est formelle. Toutes les photos et vidéos spatiales ne sont que des montages grossiers qui auraient coûté beaucoup moins cher que de vraies missions spatiales, ce qui suffit à motiver cette conspiration : les directeurs de la NASA s'en mettent plein les fouilles depuis un sacré bail, tout en surveillant étroitement le Mur extérieur pour éviter qu'un curieux ne découvre la supercherie.

Plus surprenant, nous apprenons que les fabricants de GPS sont dans le coup également. Forcément, les satellites ne pouvant pas rester en orbite, les coordonnées GPS sont donc transmises depuis des tours au sol, ce qui permet de transmettre des fausses coordonnées qui peuvent faire croire à la rotondité de la Terre. Le même principe s'applique également aux instruments de navigation aérienne qui font croire que les voyages Amérique du Sud - Océanie sont plus rapides en passant près du pôle Sud alors que c'est bien évidemment plus long.

La preuve par l'absence de preuve

Ce qui m'a frappé sur ce forum, au-delà de l'incommensurable ridicule de cette théorie conspirationniste, ce sont tous ces membres de forum qui ne sont là que pour contredire cette théorie. Je suppose que cet antagonisme n'a fait que renforcer la théorie aux arguments contraires avec ce genre de principe :

  • Les participants à la conspiration sont tellement riches qu'ils n'ont pas intérêt à la dévoiler ;
  • Les membres de cette société sont ouverts aux arguments, mais seulement s'ils sont appuyés par des preuves ;
  • Sont disqualifiées d'office les soi-disant preuves suivantes : photos prises depuis l'espace (truquées), principes élémentaires de physique (fabriqués) et citations de scientifiques (achetés).

Cette théorie est donc extrêmement résistante à toute forme de raisonnement, et dans le même temps les détails techniques du modèle physique et organisationnels de la conspiration sont discutés âprement entre les membres eux-mêmes.

Si vous voulez un instant ébranler vos convictions les plus profondes sur la rotondité de la terre, le forum de la Flat Earth Society est pour vous !

Minecraft, crash serveur et AdSense

Aujourd'hui marque un sombre tournant dans l'histoire du Refuge car pour la première fois dans sa longue histoire, des bandeaux de pubs sont apparus sur le site. Dans ces conditions, je me devais de vous fournir quelques explications.

Hier soir, un pic de fréquentation particulièrement violent sur les différents articles à propos de Minecraft m'ont fait batailler pendant environ 1 heure pour remettre le serveur web en état. A l'origine, à cause d'un trop grand nombre de requêtes simultanées, Apache a pris trop de mémoire pour lui, ce qui a finalement empêché MySQL de fonctionner correctement, affichant une erreur sur toutes les pages demandées.

Le serveur actuel n'est clairement pas correctement dimensionné pour un logiciel comme eZ Publish rapporté aux statistiques de fréquentation mensuelles (~200 000 pages vues pour ~100 000 visites). Malheureusement tout cet afflux de visiteurs ne nous a pas rendus plus riche pour autant pour pouvoir nous payer un serveur plus puissant. A moins que...

A moins qu'on affiche sur les pages les plus vues par les internautes lambda quelques bandeaux de publicité que j'ai essayé de faire le plus discret possible. Le reste du site consulté par les habitué reste bien évidemment libre de tout encadré désagréable. Actuellement les pages concernées sont les suivantes :

Je suis bien conscient que l'introduction d'un gain financier dans un site à vocation de loisir est un risque de dégradation de l'ambiance, mais je compte sur nous pour penser au bien commun. Je tiens à préciser que quelque soit les gains générés par ces quelques bandeaux de pub, je ne les utiliserai que pour couvrir le coût de location du serveur dédié qui sera de toute façon toujours beaucoup plus élevé que les recettes éventuelles. Il n'y aura pas non plus de redistribution de gains aux auteurs des articles concernés par la publicité, celle-ci étant destinée à améliorer le fonctionnement du site en général et pas les fins de mois de quiconque sur le site.

Je vous remercie par avance de votre compréhension, en espérant que tous ces soucis de performances liés à la fréquentation permettront bientôt de nous offrir une machine décente Smile

L'effet Minecraft sur la fréquentation du Refuge

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas ressorti les courbes Google Analytics d'Aerie's Guard, hein ? On y retourne aujourd'hui pour parler de l'effet Minecraft.

Vous vous rappelez quand je vous parlais de l'effet Starcraft II sur la fréquentation d'Aerie's Guard ? Oubliez tout ça, c'est un pet de lapin à côté de l'effet Minecraft. Jugez plutôt le nouveau classement des articles les plus vus sur la période 27 Juillet 2010 (sortie de Starcraft II) - 8 Mars 2011 :

  1. Minecraft Bêta (Gratuit)  (site + forum = 38,34% des pages vues)
  2. Minecraft, créez votre serveur privé !  (site + forum = 8,84%)
  3. Les meilleurs mods pour Minecraft  (forum = 2,11%)
  4. Starcraft II (Bêta) - Jouer en solo contre une IA (site + forum = 2,11%)
  5. Minecraft - Rails, MineCart et RedStone (site + forum = 1,87%)
  6. Support Technique pour Minecraft (forum = 1,46%)
  7. Minecraft - Vos maps Solo ! (site + forum = 1,42%)
  8. Heroes of Newerth (site + forum = 0,72%)
  9. Starcraft II : Chronique d'une déception attendue (site + forum = 0,68%)
  10. Créer ses textures pour Minecraft (forum = 0,3%)

Comme vous le constatez, Minecraft a éclipsé tous les autres articles, et même si l'article sur le jeu en solo dans Starcraft II (Bêta) est encore en 4ème position, la différence de la proportion des pages vues est écrasante et ne lui laisse plus que des miettes ; sachant que l'article sur Minecraft a été publié le 18 Octobre 2010, l'article sur Starcraft II a disposé de presque trois mois de statistiques d'avance, mais en vain.

L'effet Minecraft en détail

Intéressons-nous maintenant plus précisément à la période suivant la publication de l'article sur Minecraft, soit entre le 18 Octobre 2010 et le 8 Mars 2011. Voici la courbe du nombre total de pages vues sur Aerie's Guard pendant ce laps de temps.

Tout d'abord je voudrais m'excuser pour la manque de fiabilité de ces chiffres. En effet, il y a un énorme trou dans les statistiques entre le Samedi 29 Janvier et le Samedi 5 Février, date à laquelle j'ai installé le nouveau script de tracking Google Analytics. Et vu la différence entre le 28 Janvier et le 6 Février, il m'est impossible de garantir que les chiffres avant-trou et après-trou sont effectivement comparables. On peut par contre sans risque comparer les chiffres avant-trou entre eux, et les chiffres après-trou entre eux également.

Ensuite un rappel : pendant toute cette période, chaque jour l'article sur Minecraft a été le plus consulté de toutes les pages du site. Cette tendance s'accentue à mesure que le nombre de pages consultées augmente, ce qui montre que Minecraft règne sans partage sur la fréquentation du site. Les autres pages ont quand même progressé sur la période, mais beaucoup moins en proportion des pages vues.

Qui a fait ça ?

Et bien, ces chiffres ahurissants sont exclusivement la faute de Google et du référencement du site. En effet, depuis le lancement de l'article, il caracole en tête des résultats Google pour la recherche "minecraft gratuit" . Le bénéfice est immédiat : sur le dernier mois, l'article s'est affiché presque 70 000 fois en tête des résultats de Google, occasionnant plus de 31 000 visites directes sur cette seule page. Le taux de conversion affichage/clic est donc de 45%, ce qui est excellent pour des mots-clés aussi "disputés", vu la popularité du jeu.

Qu'est-ce que ça a fait ?

Et bien, tout d'abord, ce soudain pic de fréquentation a produit un pic d'inscription. Et même si toutes les inscriptions ne produisent pas un membre actif, un petit pourcentage poste un peu plus que la désormais classique demande d'aide sur le sujet du Support technique Minecraft ou dans un sujet mal situé (j'en ai même supprimé un dans la rubrique Dessins !). Et puis ça a fait venir une fille ! biggrinking

Deuxième effet, le serveur habitué à un trafic pépère, s'est retrouvé à devoir servir 10 fois plus de pages web que d'ordinaire. Entre ça et le serveur Minecraft qui prend énormément de ressources, le serveur a saturé jusqu'à devoir être redémarré à l'arrache deux fois pendant le mois de février. Suite à ces évènements, le serveur a subi une cure de jouvence forcée. Le serveur Minecraft a été arrêté, le serveur de base de données, car c'était lui le goulot d'étranglement, a été sévèrement musclé et les traitements chroniques utilisant la base de données ont été optimisés pour réduire le nombre de requêtes inutiles.

Actuellement le serveur Minecraft a été relancé car il n'a plus d'impact visible sur les performances du site, qui sont revenues à la normale. L'absence de passage en version 1.3 a réduit la fréquentation du serveur, ce qui limite également les dégâts collatéraux.

Où ça nous mène ?

Malgré le dernier sursaut de visites directement lié à la sortie de la version 1.3 de Minecraft le 23 Février 2011 (visible sur le graphique), la tendance est clairement à la baisse du nombre de pages vues. Le fait que Sbirematqui ne s'occupe plus ni de l'article sur Minecraft, ni du serveur qui sont tous les deux restés en version 1.2 ne devrait pas démentir la tendance, mais un nouveau pic est éventuellement envisageable à la prochaine montée de version, mais ce ne sera qu'un sursaut. Actuellement le trafic lié à Minecraft représente près de 80% des pages vues, il y a donc un fort potentiel de décroissance.

La location d'un nouveau serveur plus puissant pour lequel j'aurais demandé une participation commune n'est donc plus à l'ordre du jour tant que personne n'entretient le serveur Minecraft. Mais les limites physiques du serveur ont clairement été atteintes, et cette situation pourra éventuellement se reproduire à l'avenir si Aerie's Guard attire de plus en plus de visiteurs réguliers, et arrive de nouveau en tête des résultats Google sur le prochain truc à la mode.

Bonne année le monde !

C'est de cet instant flottant entre le moment où les Français sont déjà passés à la prochaine décennie tandis que les New-Yorkais font encore la queue dans les supermarchés bio que je profite pour jouer à Nostradamus et prévoir le sort du monde en 2011 et au-delà, dans une période de dix à vingt ans à compter de maintenant.

Je me suis livré récemment à cet exercice auprès de ma femme, un soir où elle me demandait une histoire avant de s'endormir. J'ai choisi de découper mon analyse par zone géographique, veuillez m'excuser à l'avance pour toute erreur de ma part dans les quelques données que j'avance, je n'ai pas la verve de Dragoris quand il s'agit de nous raconter les péripéties américaines au Proche-Orient l'activité d'Al-Qaeda au Maghreb ou bien nos futures mésaventures avec le pétrole .

Le monde en général

Le principal sujet de préoccupation du monde dans les années à venir, c'est bien évidemment, non pas le Peak Oil en lui-même, mais ses implications géopolitiques. Avec la montée des puissances émergentes comme la Chine, le Brésil et l'Inde qui chacune peuvent prétendre à une part du lingot d'or noir et la stagnation voir la récession de la production pétrolière annuelle, le prix du baril va subir une augmentation brusque. Montée accélérée par l'optimisme des précédents rapports de l'AIE et les mensonges des différents Etats importateurs sur leurs véritables réserves en cas de coup dur.

Le choc sera terrible, à comparer avec les chocs pétroliers de 1970, car tout à été fait jusqu'ici pour qu'il arrive le plus tard possible pour ne pas affoler les places financières. Résultat prévisibles : les places financières seront affolées, avec des conséquences drastiques pour l'économie mondiale. Augmentation du prix de l'énergie liée au pétrole en général, ce qui va accélérer la mise en place des alternatives jusqu'ici délaissées ; Hausse du prix des transports dépendants du pétrole, avions, camions et voitures principalement, trains dans une moindre mesure.

Passons maintenant en détail les stars montantes de la future décennie.

La Chine

Sans conteste le gagnant de notre jeu "Qui va gagner des milliards", la Chine va de plus en plus s'imposer comme la nouvelle superpuissance du monde. Mais pas une superpuissance intrusive dans la géopolitique internationale. Je rappelle que la Chine, avec sa population dépassant le milliard d'habitants, est un mini-monde en soi. Et avec l'augmentation du niveau de vie des Chinois, dont les manifestations ouvrières dans la région la plus industrialisée font supposer un lent glissement vers un modèle occidental, avec un marché intérieur potentiel gigantesque.

Dans le même temps, les capitaux chinois se sont insinués dans toutes les strates économiques européennes et bientôt aux Etats-Unis, dont la perte de la place de superpuissance devrait sans doute faire revoir l'importance de la dette extérieure écrasante. La Chine disposera ainsi de multiples leviers de pouvoirs en Occident, ce qui devrait faire encore diminuer l'influence européenne et américaine sur la politique chinoise, notamment sur le sujet des droits de l'homme.

Le Brésil

Puissance montante d'Amérique du Sud, le Brésil se paye le luxe d'avoir un président féminin, comme l'Argentine, ce qui donne une très bonne image extérieure du pays. De plus, avec ce qu'il reste de forêt amazonienne, le Brésil ne peut faire autrement que de promouvoir l'écologie et la lutte contre le réchauffement climatique, tout en devant faire face à une forte croissance économique/démographique. Je suppose que le Brésil pourrait devenir un leader dans le domaine des énergies propres en profitant de sa forte croissance pour doper le financement des énergies alternatives et éviter de se retrouver coincé par l'augmentation fatidique du prix du pétrole.

Et pendant ce temps-là, dans les autres pays du monde...

Les Etats-Unis

Comme le Peak Oil, les Etats-Unis ont atteint le sommet de leur puissance géopolitique avec Georges W. Bush, en mettant à feu et à sang deux pays du Proche-Orient. Barack Obama n'aura pas le loisir de jouir d'une telle puissance, car "l'adversaire" du moment, la Chine, ne se laissera intimider ni par des sanctions économiques (on l'a vu, le marché intérieur est largement suffisant), ni par des menaces militaires, la Chine étant une puissance nucléaire. En plus de cette diminution d'influence géopolitique extérieure, les Etats-Unis devront faire face à des challenges intérieurs importants. Cohabitation jusqu'en 2012 avec probable retour au pouvoir des républicains, impact très fort de l'augmentation du prix du pétrole sur l'industrie automobile notamment, rétro-influence de la dette extérieure dont le poids va commencer à se faire sentir, surtout quand la Chine va commencer à demander des comptes.

L'Europe

Même si, à la surprise générale des places financières, l'Europe s'est serrée les coudes pour sauver l'Irlande de la faillite, la situation générale n'est pas brillante. Manquant régulièrement de cohésion politique, souvent réduite au tandem France/Allemagne, connaissant une forte remontée d'un sentiment nationaliste dans plusieurs de ses pays, l'Europe manque de puissance intérieure, et ne saurait donc avoir une quelconque puissance géopolitique extérieure. La montée du sentiment nationaliste sur fond d'islamophobie avec des composantes eurosceptiques a été particulièrement visible avec Jörg Haider en Autriche, mais la tendance monte uniformément dans beaucoup de pays d'Europe, et non des moindres : Allemagne, Italie, Pays-Bas, Danemark, Suède, France bien sûr, et même la Hongrie. Sans pouvoir politique central, l'Europe ne pourra rien faire de grand dans la décennie à venir. Et si la solidarité économique devrait encore prévaloir (mais pour combien de temps ?), les Etats européens ont d'ores et déjà compris qu'ils ne devaient compter que sur eux-mêmes avec des plans de rigueur économiques plus ou moins bien accueillis (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Espagne, Grèce et Roumanie) pour éviter une baisse de la cotation nationale par les agences de notations financières.

Le Moyen-Orient

J'ai encore de mauvaises nouvelles pour vous, ce n'est pas dans cette décennie que l'antagonisme Palestine/Israël sera résolu. Rien ne le laisse actuellement supposer, et les crises qui s'annoncent ne semblent pas propices à un apaisement des tensions. Par contre, le Peak Oil va bouleverser la stabilité de la région. Lorsque les sources de pétro-dollars de la péninsule arabique vont se tarir, les pays ayant su sortir leur économie de leur dépendance aux revenus du pétrole vont parvenir à sortir la tête du sable.

Politiquement, ce sera toujours le marasme, entre les provocations sans suites de l'Iran qui risque une dernière invasion américaine avant que le pétrole ne devienne trop cher pour lancer une offensive d'envergure, l'antagonisme avec Israël, l'antagonisme avec l'Inde pour le Pakistan, l'antagonisme avec la Russie pour les Tchétchènes, l'antagonisme avec la Turquie pour les Kurdes, avec des conflits d'intérêt autour du gaz qui prendront de plus en plus d'importance.

France

Je termine par ce qui nous intéresse sûrement le plus, le sort de la France dans les prochaines années. Malgré son impopularité record, Nicolas Sarkozy devrait être réélu en 2012, d'une très courte tête face à des socialistes encore et toujours désorganisés (on l'a encore vu avec le fameux pacte entre Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal qui a éclaté deux jours après son annonce) et à des Villepinistes trop peu nombreux pour inquiéter l'UMP. Toutefois, si l'on en croît notre bien-aimé président dont 20 Minutes a rapporté ces propos qu'il aurait tenus : « Je suis là pour deux mandats et après "ce sera la dolce vita" », on ne devrait plus trop entendre parler de lui après 2017. Enfin normalement. Trop narcissique pour introniser un quelconque fils spirituel à la tête de l'UMP après son deuxième mandat présidentiel (qui s'annonce encore plus musclé que le premier, n'ayant pas à flatter les instincts populaires pour une nouvelle campagne électorale présidentielle), l'UMP se déchirera, n'ayant plus de leader spirituel unique et craint. Les paris sont donc ouverts et entiers pour le résultat de 2017.

Côté économique/social, la population encaissera là aussi de plein fouet l'augmentation du prix du pétrole, le gouvernement tentant vraisemblablement de conserver et une Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers forte, et les marges des grandes sociétés pétrolières françaises. La politique de rigueur économique initiée avec la réforme des retraites et la diminution du corps des fonctionnaire se poursuivra. Les réactions syndicales se feront entendre, mais la mobilisation des grèves à prévoir s'amenuisera sans doute avec le temps.


Vous comprendrez en ayant lu tout ça que ma femme dormit mal cette nuit-là, et bien qu'elle qualifiât mes propos de fort intéressants, elle me fit jurer facilement de ne plus lui en parler à une telle heure.

Facebook-land

Quand un employé de chez Facebook s'amuse avec les données du site, ça donne des choses intéressantes.

Paul Butler est un employé dans l'équipe "infrastructure des données" chez Facebook. Alors forcément, des données, il en voit des tas. Mais le mieux, c'est quand il les fait voir aux autres. Dans son temps libre, il a pris un extrait de 10 millions de relations entre deux comptes Facebook (ces fameux liens d'amitié), et a représenté un graphique pondéré indiquant quelles villes du monde étaient le plus liées.

Et ça donne ça :

(cliquez sur l'image pour accéder à la version haute résolution - 3,8Mo)

Sans surprise, les villes américaines sont les plus liées, mais on remarque déjà que la densité de liaison au sein des Etats-Unis est liée à la densité géographique. Les villes européennes sont également beaucoup liées entre elles, et on constate de forts liens transatlantiques entre Angleterre - Etat-Unis d'une part, et Péninsule Ibérique et Amérique du Sud d'autre part, héritage des colonies. Enfin, on constate que les liens Facebook sont absents ou presque des régions désertiques, mais aussi de la Russie et de la Chine (qui possèdent leurs propres équivalents).

Quelques surprises toutefois. l'Australie n'est représentée que par sa côte Est et l'Indonésie fourmille de liens faisant oublier que c'est une nation pluri-insulaire. En parlant d'îles, Hawaii est très liée au reste des Etats-Unis malgré la distance, et le pourtour de la Méditerranée est bien représenté, sauf en Lybie où Facebook semble complètement absent. Enfin, la représentation de l'Afrique laisse deviner les axes de développement numériques (Afrique du Sud, Nigéria, Kenya, Senegal) de ce continent globalement en retard.

Même si on ne peut pas vraiment parler de "carte de l'amitié mondiale", car Facebook est un site web requérant un ordinateur et des libertés individuelles pour être utilisé, sans parler des gens ajoutés en ami alors qu'ils ne le sont que de loin, cette carte est assez représentative de la qualité des communications numériques au niveau mondial.

Source :  Article original sur le blog technique de Facebook

Interrogations sur WikiLeaks

Puisque c'est le gros sujet du moment, la fuite de quelques 250 000 télégrammes diplomatiques américaines orchestrée par WikiLeaks, et que je viens de voir sur La Chaîne Parlementaire un débat animé autour de la légitimité de cette organisation avec son éminent fondateur, Julian Assange, j'ai souhaité revenir sur quelques points intéressants de cette affaire.

WikiLeaks oeuvre-t-il vraiment pour la démocratie ?

WikiLeaks prétend redonner du pouvoir au peuple en divulguant des informations confidentielles ou secrètes. Pour autant, les informations brutes livrées par WikiLeaks ne sont pas directement exploitables par le plus grand nombre. Il faut qu'elles soient interprétées et recoupées par des gens ayant les connaissances, les compétences ou le réseau nécessaire, comme des journalistes ou des "citoyens éclairés".

Ces intermédiaires ont bien sûr la possibilité d'imprimer leur "patte idéologique" quand aux données qu'ils diffuseront à leur tour. Ainsi des journalistes de sensibilité de gauche ont pu voir dans les "War Logs", ces rapports d'incidents rédigés par les soldats américains en Irak, une justification de leur dénonciation de la guerre en Irak. De leur côté, des journalistes de droite ont pu voir dans ces même documents le démenti d'une étude controversée du journal médical The Lancet rapportant que l'invasion de l'Irak aurait fait un total de 650 000 victimes civiles irakiennes. Ils auraient également pu y trouver la trace d'armes de destruction massive dont l'existence discutable était pourtant la raison officielle de l'engagement américain en Irak.

Et WikiLeaks dans tout ça ? Rien, aucune position officielle. De fait, ils ont ranimé le débat mondial autour de la guerre en Irak en apportant de nouveaux éléments, sans jamais prendre d'autre parti que celui de la transparence. Finalement, leur rôle n'a été que de diffuser des informations qu'on leur a fait parvenir, et à ce titre ils ont animé le débat démocratique en fournissant un matériel neutre à tous le monde.

WikiLeaks, espions des temps modernes ?

Maintenant, on peut s'interroger si WikiLeaks, en diffusant des informations confidentielles ou secrètes, même en n'ayant pas été à l'origine de leur fuite, ne commet pas un délit de recel au lieu d'un délit d'espionnage pur et simple. Dans tous les cas, la position de WikiLeaks est difficile à tenir. Pour révéler les éventuels mensonges des Etats, est-il nécessaire d'en arriver au recel ? Il sera toujours possible de faire référence à des figures comme Robin des Bois qui commettait des vols pour le bien commun, mais dans la vie réelle cette comparaison ne tient pas, surtout face à un juge. Pour autant, le site WikiLeaks ne fait actuellement l'objet d'aucune poursuite pour recel, seules quelques figures républicaines américaines exigent la poursuite de Julian Assange, le fondateur et la figure publique de WikiLeaks, pour des chefs d'espionnage.

Julian Assange, bienfaiteur des temps modernes, criminel mégalomane ou martyr ?

Aucun des trois ! Suivant une ligne de conduite juridiquement difficile à tenir mais terriblement séduisante pour les partisans de la transparence en matière de démocratie, Julian Assange n'est ni tout blanc ni tout noir. Pour le statut de martyr après une éventuelle condamnation par les Etats-Unis, rien n'est moins sûr. Actuellement il n'est poursuivi que pour un "crime sexuel" selon une règle obscure de la loi suédoise. On est donc loin du viol présumé impliqué par le terme de "crime sexuel". Il s'est d'ailleurs récemment rendu à la police anglaise après une cavale rocambolesque, Julian Assange changeant régulièrement de domicile et de téléphone portable.

Qu'adviendra-t-il de lui maintenant qu'il est sous surveillance policière ? Une extradition aux Etats-Unis assortie d'une lourde condamnation l'érigerait en martyr de l'information libre et ne ferait que renforcer la sympathie pour le site WikiLeaks, dont le presque millier de collaborateurs bénévoles anonymes peuvent sans doute se passer d'une figure publique comme Julian Assange pour poursuivre leur travail. Je ne pense pas que les dirigeants américains qui veulent sa tête, après avoir encouragé les entreprises privées fournissant des services au site WikiLeaks à rompre tout lien avec cette organisation, feront cette erreur. Et ce malgré les déclarations grandiloquentes de certaines figures politiques américaines qui réclament une peine exemplaire. Plusieurs voix se sont même élevées pour demander l'assassinat pur et simple de Julian Assange, au motif qu'il met en danger des vies, notamment des informateurs afghans.

Y a-t-il un risque de dangerosité des informations diffusées ?

La popularité du site WikiLeaks, qui diffusait depuis longtemps des documents fuités dans un cercle restreint de connaisseurs (ils avaient notamment publié des listes de sites bloqués par les systèmes de filtrage Internet finlandais et australiens) a connu sa première heure de gloire quand ils ont publié en Avril 2010 la vidéo  "Collateral Murder" . Cette vidéo prise depuis un hélicoptère américain à Bagdad montre des civils touchés par des tirs de mitrailleuse lourde, dont deux photographe de l'agence Reuters.

A partir de là, tout s'est accéléré, WikiLeaks a révélé en Juillet puis en Octobre de la même année plus de 460 000 "War Logs" , ces rapports d'incidents rédigés par les soldats américains en Irak et en Afghanistan. Enfin, en Novembre dernier, WikiLeaks a lancé le  "CableGate" , la diffusion de plus de 250 000 câbles diplomatiques américains.

Chaque affaire ayant fait plus de bruit que la précédente, on est en droit de s'inquiéter, d'une nouvelle diffusion d'informations secrètes. Le Cablegate aura sans aucun doute des répercussions diplomatiques immédiates et qui mettront un certain temps à se résorber. D'aucuns craignent que des vies soient mises en danger par les révélations de WikiLeaks, qui se borne à vérifier l'authenticité des informations qu'elle reçoit, pas leurs éventuelles conséquences, là encore sous couvert de transparence. Toute censure en amont apparaîtrait en totale contradiction avec les objectifs avoués du site.

Si quelque chose de grave devait arriver à cause d'informations diffusées par WikiLeaks, un simple "Oups !" ne suffira pas. On pourrait être tenté d'invoquer le principe de précaution pour faire cesser les activités de WikiLeaks. Mais le simple fait que WikiLeaks existe montre bien qu'il y a une très forte demande dans le domaine de la diffusion d'informations secrètes, pas forcément du côté du public, mais du côté des "whistleblowers", ceux par qui les fuites adviennent. Comme pour les plantes à rhizome, couper une tige qui sort de terre ne supprimera pas le rhizome, et une ou plusieurs autres initiatives verront le jour, surtout si Julian Assange devient un martyr public.

Y a-t-il un risque de surenchère, et quel avenir pour WikiLeaks ?

Alors que souhaiter pour que l'activité de WikiLeaks soit, sinon acceptée, au moins tolérée ? S'il y a un risque de mettre à mal les grandes démocraties occidentales, Etats-Unis en tête, on pourrait espérer de nouvelles fuites concernent d'autres états moins démocratiques, comme la Chine ou l'Iran par exemple, histoire de rétablir la balance. Car pour l'instant on peut avoir légitimement l'impression que WikiLeaks a une cible désignée. Pourtant, l'activité de WikiLeaks n'est pas nouvelle, et si WikiLeaks semble s'acharner sur les Etats-Unis, c'est plutôt par un effet de trompe-l'oeil médiatique, car cela concerne le pays le plus médiatisé du monde. Ça se voit donc plus, rejetant dans l'ombre (et dans les limbes d'Internet, les documents plus anciens qu'Avril 2010 ne sont plus accessibles) le reste de leurs publications.

Toutefois, la force de WikiLeaks reposant sur la confiance que les indiscrets ont de la protection de leur anonymat, l'arrestation de Bradley Manning, suspect présumé des fuites du CableGate pourrait entacher cette confiance. D'autre part, une affaire trop médiatisée comme le Cablegate pourrait refroidir les éventuels mouchards et diminuer la probabilité de nouvelles fuites spectaculaires et/ou potentiellement dangereuses.

Sources :

Les concerts de Joe Satriani ne sont pas des concerts de rock comme les autres

Joe Satriani est l'un des "Guitar Hero" les plus connus. Pourtant, ses concerts ne respectent pas les codes du rock.

En effet, un concert de Joe Satriani n'est pas :

  • Remuant : La plupart de ses morceaux sont du genre rock instrumental, il n'y a pas de chanteur pour entraîner la foule, et à part lors de  Crowd Chant  qui a été écrite dans le but, le public reste plutôt tranquille. Pas de risque de pogo ou de slam sauvage.
  • Spectaculaire en général : Les animations vidéo passant sur l'écran géant ne sont même pas dignes d'être des animations de Windows Media Player, il y a peu de mouvement sur scène
  • L'expression d'un groupe : Les autres musiciens sont relégués à l'arrière-plan et la sonorité du clavier (nouveauté récente) est plus proche du Bontempi que du piano.
  • Composé d'un public homogène : Des quinquagénaire en pull bleu clair côtoie de jeunes punk et des jeunes femmes ordinaires, il n'y a pas vraiment de cohésion de groupe issue d'une identification mutuelle. 

Une question m'a donc traversé l'esprit pendant le concert même : pourquoi autant de gens s'entassent dans le Casino de Paris ou le Grand Rex pour voir un concert de Joe Satriani ?

Et puis la réponse m'a frappée : le public ne vient pas voir un concert de Joe Satriani, il vient voir les mains de Joe Satriani en concert .

Joe Satriani en concert

Et là, tout s'explique : l'absence de mouvement dans la fosse autant que sur scène, les vidéos et la sonorité de clavier cheap, l'hétérogénéité du public qui est avant tout un public de techniciens qui viennent constater de visu  l'élégante facilité avec laquelle les mains de Joe Satriani se meuvent habilement sur le le manche de ses guitares.

Non parce qu'il joue quand même divinement bien de la guitare, le coquin. Et il n'y a besoin d'aucune autre raison pour aller le voir en concert.

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