Informations :
Auteurs :
Griffo / Dufaux
Éditeur :
Dupuis
Genre :
Conte
Année :
1994 / 1995
Planches : (à compléter)
Synopsis :
Un grand malheur est survenu pour
Fanny
, cette jeune fille pétillante est désormais orpheline suite à la mort de sa mère. Durant son agonie, cette dernière demanda à son frère de recueillir la petite et de l'élever dans la pure tradition anglaise. C'est donc avec tristesse et crainte que
Fanny
part rejoindre son oncle, le
Lord Charleston
.
Dans un paysage lugubre se dresse le château de
Blacktales
, le lieu où réside
Lord Charleston
et son épouse
Lady Habanera
. Le château est une bâtisse si imposante que la base se noie dans les marrais et la cime se perd dans les nuages. A l'intérieur, le luxe et la richesse des décors contrastent étonnamment avec la crasse et la laideur de la campagne avoisinante.
Bien que d’apparence originale et quelque peu décalé, les
Charlestion
sont des gens sympathiques qui prennent à cœur leur mission. Ils ont à leur service une armée de domestiques et de précepteurs prêts à céder à tous leurs caprices, et comme promis
Fanny
est traité avec tous les égards. Mais très vite elle ressent un malaise, quelque chose n'est pas normal.
Qu'est-ce donc cette plume qui glace le sang de tous rien qu'en l'évoquant ? Et qui est Monsieur Noir ? Certaines questions sont dangereuses à poser...
Avis:
Cette histoire se lit comme un conte, mais il déconseillé de s'en servir comme livre de chevet pour vos enfants. C'est presque poétique, il y a le gentil Lord, le méchant cuistot, les nains pervers et la bourgeoise idiote, en exagérant un tout petit peu.
Après une lecture plus fine c'est beaucoup plus subtil que cela, on trouve une véritable allégorie de notre société actuelle. On peut d'ailleurs trouver des comparaisons assez amusantes, par exemple la location du Château qui dure sept ans, comme un manda présidentiel de l'époque. Il y a les Tohu, que l'on pourrait assimiler à
la france d'en haut
, et les Bohu -
la france d'en bas
, une notion qui fait bizarrement écho à quelque chose de plus récent. Le château est aussi comme vivant et grandi peut à peut, comme la croissance d'un pays. Sans oublier les interminables magouilles pour en prendre le pouvoir...
Ces analogies m'ont beaucoup amusés, alors que déjà l'histoire ne manque déjà pas d'humour ! J'aime beaucoup aussi les dessins, le style utilisé est volontairement irréaliste et en même temps complètement cohérent, c'est à dire pas de magie ou autres fantaisies ce genre. Ce qui sort de l'ordinaire représente quelque chose en particulier, d'ailleurs quelque fois le sens m'échappe un peu.
La question est donc de savoir si vous arriverez à percer tous les mystères de Blacktales !