:: Accueil Créations Récits et Ecriture Le duel ► Page 4

Version d'archive

  • Ce site est en lecture seule. Certains liens dynamiques peuvent ne pas fonctionner correctement.

Page 4

Auteur Message

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction


Sommaire RSS

Le duel

Luc entendit la détonation. Pendant un cours instant, il se dit que c’était la fin pour lui. Malgré tout ce qu’il avait enduré dans sa vie, on ne lui avait pas accordé le droit de vivre. Sous la forte émotion de la peur, il sentit ses jambes chavirer avant que tout son corps ne s’affale sur la poussière à la vitesse de sa course.
Il ferma les yeux… Puis les ouvris à nouveau. La forte adrénaline qui parcourait son corps l’empêchait de sentir quoi que ce soit. Etait-il encore en vie ? Avait-il été touché, ou l’avait-on manqué ?
Il entreprit de palper son corps rapidement. Il ne sentait aucune douleur.
Mais cela ne voulait pas dire qu’il avait été blessé. Ses mains aussi ne ressentait plus le contact. Il fallait qu’il attende pour que l’effet se dissipe.
Etendu sur la poussière, il essaya de se relever, sans succès. Ses membres tremblaient beaucoup trop. Il ne put que se retourner et regarder ce qui s’était passé. Mais il ne comprenait pas ce qu’il voyait.
La scène semblait figée dans le temps, comme si l’on avait pris une photo et que l’on avait gardé à jamais cette image. Tout d’abord, l’automatique d’un des tueurs laissait échapper une mince fumée blanchâtre. Fénérile était toujours aux mains du chef des adultes. Et tous les autres enfants étaient sur le côté, n’osant faire aucun mouvement.
Et il y avait Lowell.
C’était cela que Luc ne comprenait pas. Lowell était debout, tremblotant, entre lui et celui qui avait tiré. L’aura qui l’avait entouré était devenue plus forte, plus lumineuse pendant un instant. Les voitures reflétaient à l’infini la couleur bleue, qui se confondait avec le soleil rougeoyant du crépuscule. D’un certain côté, c’était magnifique.
La main gauche de Lowell était levée sur le côté. En plissant les yeux, Luc put voir quelque chose couler de sa main. C’était… rouge. Du sang !
Est-ce que… Etait-il possible que…

Mais Lowell répondit implicitement à cette question en ouvrant sa main gauche, libérant la balle qu’il avait stoppé. Du sang coulait de la blessure qu’il en avait résulté.
Il n’avait pas eu le temps d’attraper la balle avec sa vitesse, comme il le faisait d’habitude. Tout ce qu’il avait pu faire, c’était sacrifier sa main gauche. Grâce à l’aura, sa peau et ses muscles étaient davantage résistants que la normale, mais cela n’avait pas suffi à empêcher une blessure. Une profonde blessure.
Avait-il pris une bonne décision ? Il n’arrivait pas à répondre à cette question. Il fallait attendre de voir si les trois hommes allaient se mettre dans une fureur noire. Mais ce n’est pas ce qui se passa. En fait, le chef se mit alors à éclater de rire, un rire puissant et cruel, le même qu’avant. Lowell réprima un frisson dans le dos. Le son se propagea et se répercuta sur les vieilles carcasses d’acier avant de diminuer en volume et disparaître. Mais le sourire glacial était toujours là.
- Excellent ! s’exclama-t-il alors joyeusement. Ton geste vient de m’apprendre plusieurs choses !
Lowell le regarda fixement dans les yeux. Il voulait paraître le plus sûr de lui, comme s’il était certain de gagner.
- Tes capacités par exemple, poursuivit le chef. La balle n’a pas traversé la main, ce qui veut dire que tes muscles ou tes os sont d’une résistance rare. De plus, ta rapidité d’action est phénoménale. Je n’ai jamais vu quelqu’un se déplacer à une telle vitesse. Tu es un vrai monstre de foire, dis-moi.
Il semblait s’amuser tout seul de ses propos.
- Le patron nous avait ordonné de ne pas regarder une seule seconde ailleurs que tes yeux. Je dois dire que je ne l’ai pas cru au début, mais maintenant que j’ai vu ça…
Tranquillement, l’un des tueurs en retrait sortit de sa poche un paquet de cigarette, en choisit une avant de la porter à la bouche, tandis que l’autre tendait un briquet allumé.
- Il y a autre chose que j’ai appris, continua le chef. Tes motivations. Si tu emmerdes notre patron, ce n’est pas parce que tu bosses pour un autre, mais parce que tu te fais le défenseur du veuve et de l’orphelin. Et moi, je supporte pas les gars dans ton genre.
Il fit une pause puis reprit.
- Ceci dit, je m’en doutais un peu avant de venir. C’est vraiment une mentalité de gamin, de vouloir sauver des gens ! Alors écoutes-moi. Le patron m’a dit de te faire une proposition. Tu veux la connaître ?
- Pas question ! répondit Lowell avec hargne. Moi non plus, je supporte pas les gars dans votre genre. Partez tout de suite d’ici ou vous allez le regretter !
Sans se départir de son calme, l’homme répondit, d’une voix froide et glaciale :
- Sinon quoi ?
- Sinon, je vais vous tuer.
En cet instant, Lowell était prêt à le faire. Jusque maintenant, il n’avait jamais ôté la vie à qui que ce soit, pas même aux pires racailles, mais dans ce cas-là… Ces hommes l’avaient vraiment mis en colère !
Pourtant, le chef partit d’un nouveau rire. Lui était vraiment confiant.
- Qu’est-ce que tu vas me faire, hein ? l’autre gus me l’a dit : je tiens entre mes mains ta sœur. Et vu l’espèce de superman pour qui tu te prends, tu dois sûrement être du genre à pas lui vouloir du mal, n’est-ce pas ?
- Qu’est-ce que vous voulez ? cria Lowell avec colère. Vous êtes là pour quoi ?
- Pour toi bien sûr ! Tes activités de héros se font dans les parages, on nous a donc envoyé ici, tous les trois, pour te trouver. On est tombé sur cette bande de morveux et on allait leur demander s’ils te connaissaient pas, par hasard, puis tu es apparu. Au bon moment je dois dire.
Le chef soupira un grand coup, sans que son ignoble rictus ne s’efface.
- Alors, tu es sûr de ne pas vouloir nous rejoindre ? Le patron te veut dans sa garde d’élite. Il a beaucoup entendu parler de toi et de ton copain, le rouge. Tu auras tout ce que tu voudras, de l’argent, des nanas… Ta sœur aussi sera bien traitée, vous vivrez tous les deux dans le plus grand confort. Vous aurez tout le fric que vous voudrez, et l’argent c’est le pouvoir.
- Je ne suis pas intéressé ! répéta Lowell avec exaspération. C’est à cause de vous et de vos patrons que la Ville est dans cet état ! C’est à cause de vous que j’ai autant souffert dans ma vie ! Sans parler de ma sœur, de ces autres enfants… Et vous voulez que je devienne pareil que vous ? Que je rentre dans vos combines et contribuer à ce que d’autres personnes subissent ces souffrances comme je les ai subit ? Il n’en est pas question !
- Tu n’as pas trop le choix, mon vieux, répondit le chef sans enlever son sourire. Si tu n’es pas avec nous, tu es contre nous. Et comme tu es une véritable menace à cause de tes capacités, il est hors de question de te laisser en vie, toi ou ta sœur.
- Laissez ma sœur en dehors de ça ! hurla Lowell à plein poumon. Elle n’a rien à voir dans cette histoire !
- J’ai bien peur que si. Tes pouvoirs sont peut-être génétiques, rien ne me garantit qu’elle ne les aura pas à son tour. De plus, c’est bien évidemment un bon point de pression, et je l’ai entre mes mains. Tu vois, elle a tout à y voir avec nous. Cigarette s’il te plaît.
Il tourna rapidement sa tête vers son coéquipier, pendant que celui-ci lui glissait la cigarette dans la bouche.
C’était tout ce qu’il fallait à Lowell. Pendant une petite fraction de seconde, le chef avait tourné la tête pour la première fois depuis leur rencontre et l’avait quitté du regard. C’était plus qu’il n’en fallait. D’un seul coup, alors que, de nouveau, le temps s’était considérablement ralenti pour Lowell, celui-ci engagea une course effrénée contre la montre vers un seul objectif : sa sœur. Il ne fallait pas regarder autre chose, juste elle, se focaliser sur son bras qui la maintenait prisonnier de la main du tueur.
Lentement, mais sûrement, Lowell s’aperçut alors que le chef s’était rendu compte qu’il était passé à l’action. Mais c’était beaucoup trop tôt !
Ainsi, l’homme l’avait toujours surveillé du coin de l’œil ! Mais était-ce suffisant pour avoir le temps d’appuyer sur la gâchette et de tuer la fille ? Ou est-ce que Lowell était plus rapide ?
Celui-ci aurait pu aller bien plus vite sur l’asphalte, mais dans ce cas-là le sol était poussiéreux et il patinait dessus pendant les accélérations, laissant derrière lui un vaste nuage de poussière, comme si une voiture avait dérapé derrière lui. Allait-il arriver à temps ?
Ce n’était même plus une question de seconde, mais bien moins encore. Plus vite ! Il fallait se surpasser ! Il en dépendait de sa sœur ! Il fallait qu’elle vive, il avait encore besoin d’elle ! Il fallait qu’il…
Il fit décrire à son bras tendu un large arc de cercle sur le côté, agrippant violemment le bras de Fénérile pour l’arracher de l’emprise du tueur. Presque en même temps, le coup de feu survint…
Mais la balle ne fit que traverser l’air et se ficher dans le sol. Aussitôt, Lowell profita de son élan pour courir le plus vite possible derrière le monticule de voitures le plus proche, afin de mettre sa sœur en lieu sûr.
- Dispersez-vous ! hurla-t-il aux autres enfants.
Il comptait sur le fait que lui était la cible principale des tueurs, et que donc par priorité les enfants n’étaient pas très important.
Fénérile empêchait Lowell de se déplacer plus vite, mais il parvenait tout de même à cavaler à une bonne vitesse. Une petite traînée bleue glissait sur ses pas, sa vitesse donnant un bel effet sur la lumière que dégageait l’aura. Lowell aurait pu l’apprécier s’il n’était ainsi poursuivi par les balles qui sifflaient à côté de lui.
Il sentit quelques piqûres sur son dos, mais rien de bien méchant d’après la douleur. A moins que l’adrénaline ne lui ôte une majeur partie de ses sensations ? En tout cas, son dos couvrait bien sa sœur accrochée à lui, et c’était là le principal.
Il finit par arriver, haletant, derrière une vaste colline de ferraille. Il était à présent à l’abri des balles, mais mieux valait aller plus loin pour que sa sœur soit en sécurité. Mieux valait la laisser à l’extérieur de la décharge, pour plus de sûreté.
Il se faufila entre les divers montagnes puis rejoignit l’une des deux sorties. Là-bas, c’est sur Laurent qu’il tomba. On aurait dit qu’il les attendait.
- Vous voilà ! s’exclama-t-il d’un ton grave. Venez, on se tire d’ici.
- Attends, répondit Lowell avant de prendre un grand bol d’air. Tiens, je te confie Fénérile. Tu as intérêt à ce que rien ne lui arrive, pigé ?
- Mais t’es fou ? Qu’est-ce que tu veux faire ?
- Je peux pas les laisser filer. Il sont trop dangereux. Mieux vaut les éliminer maintenant qu’ils sont tout seul, sinon je les aurai encore sur le dos.
- Mais ils vont te tuer ! s’exclama Laurent, une expression horrifiée peinte sur son visage.
- Ne t’inquiète pas pour moi. Protège ma sœur !
- Lowell… commença faiblement Fénérile.
- Plus tard sœurette. Là j’ai pas le temps…
Puis, sans lui laisser le temps de parler, Lowell se retourna et revint sur ses pas, entrant à nouveau dans la décharge. Ses oreilles captèrent vaguement un “ …du sang sur le dos ! ” mais il entendit ces paroles sans en analyser leur sens.
Il revint sur ses pas, des pas qui avaient laissé leurs empreinte sur la poussière. Mais même sans cela, Lowell connaissait par cœur toute la décharge à force d’y jouer pendant des années.
Mais il découvrit les trois hommes bien avant d’arriver là où ils étaient tous quelques minutes plus tôt. Il enleva son aura et se cacha derrière une voiture rabattue sur le côté. Les hommes avaient probablement dû essayer de poursuivre leur cible, c’est-à-dire lui, mais ils n’y étaient pas parvenu, et à présent il erraient au hasard dans la décharge. Il en fut soulagé.
C’est à ce moment-là qu’il se rendit compte à quel point il se sentait vraiment épuisé. Un grand coup de fatigue lui fit presque flancher les genoux, et il se retint juste à temps sur une portière à peine ouverte. Apparemment, son énergie s’était évaporée pendant la journée contre les petites racailles et contre ces trois tueurs. Sans compter l’adrénaline qui l’avait complètement vidé.
Lowell hésita. Il ne se sentait pas en pleine forme, certes, mais sa jeunesse lui permettrait de résister à la fatigue pendant suffisamment de temps pour les mettre tous à terre. Il pouvait supporter l’épuisement pendant plusieurs minutes encore. Et puis… Il ne leur avait pas pardonné d’avoir ainsi maltraité Fénérile, et de s’en servir comme bouclier. C’était vraiment monstrueux, et les monstres en question étaient devant lui. Est-ce qu’il allait reculer pour une simple petite fatigue ?
Bien sûr que non !
Il sortit de sa cachette, ses yeux trahissant sa grande résolution. Oui, il était résolu. Résolu et en colère. Son aura apparut alors, plus brillante que jamais, et un peu de sa fatigue sembla s’en aller en même temps. Les trois tueurs se tournèrent instantanément vers lui.
- Tu as du cran de revenir nous voir ! s’exclama alors le chef qui en souriait plus du tout. Heureusement que tu es là, si on ne ramenait pas ta tête au patron, il nous passerait un gros savon.
- Dites-vous plutôt que vous n’avez pas eu de chance, répondit Lowell. Parce que ce n’est pas un savon que vous risquez, c’est la mort.
Il n’avait pas besoin de paraître sûr de lui à présent. Il l’était vraiment. Sa fureur n’avait d’égale que ses pouvoirs, et Lowell n’hésiterait pas un instant à s’en servir pour les tuer. Tous les trois.
Il serra fortement les poings en voyant les hommes sortir tranquillement leurs armes à feu. Lorsqu’il les rouvrit, ses doigts avaient laissé des traces blanches sur sa paume. Oui, il allait les tuer.
Ce fut le chef qui engagea les hostilités. D’un geste rapide et simple, de ceux qui ont l’habitude de faire le même mouvement des dizaines de fois par jour, il pointa et tira vers Lowell une rafale de balles. Celui-ci les esquiva sans trop de difficultés et courut vers l’homme en faisant des zigzags pour toutes les éviter. Puis Il réussit à s’approcher suffisamment pour lui asséner un énorme coup de poing. Il tenta de donner un autre coup lorsque, du coin de l’œil, il put voir que les deux autres s’apprêtaient à lui tirer dessus. Optant pour un repli stratégique il fit un petit bond en arrière qui le fit retourner en même temps, puis détala vers la plus proche montagne de voitures empilées.
Lowell vit, par un petit trou, que le chef se relevait déjà en titubant un peu.
Merde ! songea-t-il. Il est coriace celui-là. D’habitude, Personne ne se relève après un de mes coups.
Mais Lowell ne se laissa pas abattre pour si peu. En fait, le principal problème était qu’il n’arrivait pas à se mouvoir aussi vite que d’habitude. Cela ne venait pas que de la poussière. Il y avait aussi sa fatigue qui croissait, le sang qu’il perdait était autant de force gaspillée. Ses blessures se guériraient toutes seules, certes, mais pour cela il devait se reposer. Et là, il n’en avait pas trop l’occasion. Il fallait qu’il en finisse vite. Sinon c’était eux qui l’auraient.
Cette fois-ci, il devait réfléchir à une stratégie. Il regarda autour de lui, jeta un coup d’œil au ciel… C’était parfait. Mais d’abord…
Silencieusement, il prit une lourde pierre sur le sol, visa puis l’envoya fracasser contre une voiture sur une autre montagne. Aussitôt, ses trois ennemis se retournèrent, pendant que lui bondit de l’autre côté. Puis il courut vers eux aussi vite que le lui permettait la fatigue, le soleil dans son dos. C’était là le secret : son aura était temporairement masqué par la lumière du soleil, et lorsqu’il arriverait trop prêt d’eux pour être enfin vu, ils seraient trop éblouis pour bien viser.
Les tueurs remarquèrent sa présence et, comme de juste, tirèrent pratiquement au hasard devant eux. Lowell était bien trop épuisé pour prendre la peine d’éviter les balles, et il ne fit rien pour esquiver celle qui se ficha sur son épaule dans une grande douleur. Tant pis, songea-t-il.
Il finit par arriver devant ses ennemis et, sans ralentir dans sa course, asséna à nouveau un coup de poing brutal sur la mâchoire du chef, qui s’étala de tout son long en soulevant une fine couche de poussière rouge sur son passage. Désormais, Lowell doutait qu’il puisse compter ses dents jusqu’à trente-deux. Dans la lancée, il asséna à chacun des deux autres un puissant coup sur la gorge avec le tranchant de ses deux mains. Ils furent projetés en arrière sous la violence du choc et roulèrent à leur tour sur le sol.
Lowell n’entendait plus leur cœur battre. C’était tout ce qu’ils méritaient. Tentant de freiner sa course, il se pencha en arrière et cessa de courir, laissant derrière lui deux longues marques qui commençaient à s’étendre de plus en plus…
Mais ce qui devait finir par arriver arriva : sous le coup de la fatigue, il perdit son équilibre et s’écroula à son tour par terre dans une position très peu glorieuse. Lorsque sa vitesse tomba à zéro et qu’il se rendit compte qu’il était encore conscient, il soupira d’aise. Il était bien là. Le sol était plutôt chaud, il pouvait même y piquer un somme… Oui, il allait faire dodo et personne ne serait capable de le déloger d’ici, tant que qu’il n’aurait pas fini de roupiller…
Il ferma lentement les yeux lorsqu’il entendit des bruits sourds derrière lui. Est-ce que c’était Laurent ? Il venait avec Fénérile ? Tant mieux, au moins on s’occuperait un peu de lui. Il l’avait bien mérité après ces efforts, après tout.
Mais ce fut une vois grave et glaciale à la fois qui s’éleva. Une voix qui était chargée cette fois de cruauté et de haine.
- Tu es vraiment le plus coriace parmi tous ceux que j’ai dû tuer, dit le chef donc la voix n’était plus du tout calme – Lowell entendit qu’il crachait quelques dents. Félicitation. Mais tu n’iras pas plus loin. Pas question de jeter à l’eau tout ce que j’ai dû faire comme sacrifices à cause d’un morveux comme toi !
Ha non ! Après tout ce qu’il s’était récolté comme coups, il était encore capable de parler ?
Lowell tenta de se relever, mais la gravité était la plus forte. C’est tout juste s’il parvint à se retourner et à regarder son ennemi de bas, sans pouvoir lever davantage la tête.
- Je vais te buter, toi d’abord, continua le chef. Je vais te massacrer tout de suite. Et ensuite, je m’occuperai des autres morveux. Je les buterai tous, tu m’entends ? Et je finirai par la petite… Ta sœur, là. Celle-là, elle va mettre très longtemps à mourir, tu peux me croire, je suis un spécialiste. Toute ton imagination ne sera pas suffisante pour concevoir toutes les atrocités que je vais lui faire.
Lowell se sentit tout à coup plus léger et se releva subitement, tant bien que mal. Il ne supportait pas ces paroles. Il allait les lui faire toutes avaler, et il l’étoufferait avec.
Le chef arbora un sourire horrifiant, et Lowell n’en sentit que davantage de colère. L’aura qui émanait de lui était devenue si mince, si faible, si ténue que l’on pouvait se demander si elle était toujours là.
C’était le dernier coup. Il allait déterminer le vainqueur. Celui qui allait gagner…
Le dernier tueur encore en vie s’élança, prenant de la vitesse en même temps que du terrain.
…Ce dernier coup allait déterminer celui qui allait mourir…
Lowell serra fortement le poing. Il sentit sa fureur augmenter en même temps que ce qui lui restait de force. Le chef approchait très rapidement.
…Il allait déterminer la vie de Fénérile ! Et celle de la Ville toute entière !
L’homme leva son poing et le balança vers le visage de Lowell. Celui-ci, à une vitesse fulgurante, balança le sien et l’abattit avec une force stupéfiante sur la pommette de son adversaire. La tête du chef tourna alors dans un angle horrible de cent quatre-vingt degrés. Les deux s’écroulèrent alors sur le sol, raide. L’un mort, l’autre à moitié vivant. Mais c’était plus qu’il n’en fallait. Lowell ferma doucement les yeux, il était prêt à dormir dans un sommeil sans rêves…

Précédent Suivant

Personne n'a encore marqué son appréciation pour cet article. Soyez le premier !

 
:: Accueil Créations Récits et Ecriture Le duel ► Page 4

© Copyright 2002-2024 Aeriesguard.com - Mentions légales
Aerie's Guard V 7.0
réalisé par Ertaï, designé par Ivaldir, illustré par Izual et Sophie Masure
Famfamfam