Lorsque le Prince Raoul de Vibien accède au pouvoir, la France est en proie aux plus grandes divisions. Entre les troubles religieux et les troubles politiques, les révoltes sont extrêmement nombreuses et le pays est destabilisé.
Chef de la conspiration qui a fait assassiné Henri III, Raoul porte les espoirs d'une noblesse désabusée qui a longtemps craint le système de l'Empire centralisé. Mais après plusieurs mois de règne, il finit par décevoir. Ne parvenant pas à s'imposer auprès des grandes familles nobles, trop puissantes, sa politique devient vite immobile, et il finit par s'attirer le mécontentement. Il parvient à maîtriser les révoltes, mais le refus de Savoie d'être intégrée à la République en 1528 est l'étincelle qui met le feu aux poudres : les Nobles chassent Raoul du pouvoir, avant même la fin de son mandat, qui parvient à s'exiler en Autriche. S'ensuit deux années pendant lesquelles aucun Prince ne gouverne, le système ne tiendra pas puisqu'aucun arbitrage ne peut départager les décisions.
Finalement, parmi les aristocrates, il y en aura un qui parviendra à s'imposer parmi ses semblables : Gui de Neufchâtel. Élu le 2 mars 1530, il change complètement la donne : ayant tous pouvoirs, il abolit la République patricienne pour fonder la République administrative. Tournée vers le commerce et la tolérance envers les hérétiques, elle sera dirigé par un Doge élu tous les quatre ans par ses pairs, et ne pourra subir qu'une influence minime de la part des Nobles. Ceux-ci, au désespoir et ayant perdu beaucoup d'argent du fait des troubles, acceptent, le couteau sous la gorge.
En fait, le nouveau système républicain fonctionne plutôt bien dès le départ, tant il semble fait pour coller à la personnalité de son nouveau dirigeant, Gui de Neufchâtel. Celui-ci mettra toutes les chances de son côté pour avoir les mains libres pour exercer son pouvoir. Il parvient à redresser la stabilité du pays sous son mandat, alors que dans le même temps les troubles religieux cessent, du fait de la suprématie des Réformistes dans le territoire.
Il évite toutes les concessions possibles avec le Nobles pour éviter la marche arrière, et déclare la guerre aux indigènes d'Amérique centrale, Zapotèque. Le but espéré est que les Français, trop occupés par la guerre, cessent de se battre entre eux pour faire front commun.
La guerre est d'ailleurs un succès puisqu'en quelques mois, Zapotèque plie et cède la moitié de ses territoires. Solidement implanté ainsi sur le continent, et s'accaparant un centre de commerce sur une plaque tournante du café et du tabac, la France s'octroie un morceau de choix pour l'avenir. Son monopole sur les nouvelles denrées lui assurent de substantiels revenus, mais qui seront noyés par l'entretien que requièrent chaque année les nouvelles colonies.
Poursuivant sur cette lancée, Guy de Neufchâtel lance une nouvelle guerre, en Europe cette fois-ci, contre divers pays du Saint Empire, à partir du 29 décembre 1533. Cette guerre ne lui portera pas chance, car lassés par cette guerre, et par le Doge, les Nobles décident d'élire Xavier de Vibien, pour ses remarquables talents diplomatiques, le 6 mars 1534, soit trois mois plus tard.
Xavier de Vibien, désormais nouveau Doge, entreprendra en fait... La même politique que son prédécesseur. Ne souhaitant pas que le pays perde la face au cours de cette guerre, il la mène à son terme jusqu'à la défaite totale de la Bohême et la signature du traité de paix du 15 septembre 1536. C'est là que la "stratégie Vibien", comme on l'appelle aujourd'hui, dévoile le génie de son propriétaire : une fois ses ennemis défaits militairement, il leur impose une conversion à la Réforme. En convertissant à la foi hérétique les vaincus, il les affaiblit en leur créant des troubles religieux, et dans le même temps isole moins la France diplomatiquement du fait des différentes religions. Néanmoins, la détestation des autres pays reste quelque chose d'impossible à redresser : la destitution du Roi Henri III et l'avènement de la République, en plus de la suprématie militaire, font que la France ne parviendra pas à maintenir de bonnes relations avec les autres pays européens. Même les vassaux électeurs du Saint Empire refuseront toujours de voter pour elle.
Le mandat de Xavier de Vibien sera reconduit en mars 1538 pour quatre années supplémentaires. Il réussit à incorporer la Savoie au territoire national, achève d'envahir complètement Zapotèque, investit davantage dans la puissance militaire, augmente la liberté de la population par rapport aux Nobles, puis finit par se lancer dans une guerre entre Castille et l'Écosse, le 16 juin 1540, dans le but inavoué de récupérer des territoires coloniaux aux Espagnols. Une guerre aussitôt suivie par d'autres voisins, tels que l'Angleterre, la Suisse, Avignon et quelques autres.
En pleine tourmente, Xavier de Vibien sera reconduit pour un troisième mandat en mars 1542, ce qui permettra au Doge de poursuivre sa stratégie de conversion. En décembre 1543 puis février 1544, la paix est signée avec la majorité des belligérants. La plupart des nations doivent devenir réformées, telle la puissante Castille.
Malgré ses succès, Xavier de Vibien finira tout de même par lasser les Nobles, qui ne le reconduiront pas pour un quatrième mandat. Ils opteront pour Philippe de Caumartin, plutôt bureaucrate, dont le caractère effacé fera de lui le jouet des intrigues.
Les religions en Europe à la fin du mandat de Xavier de Vibien. Même si les conséquences de sa stratégie sont encore peu visibles, c'est là quasiment la fin de la religion catholique, aujourd'hui disparue.
La France et son empire colonial à la fin du mandat de Xavier de Vibien.
Le monde européen et américain à la fin du mandat de Xavier de Vibien.
Philippe de Caumartin fera long feu, et quatre ans plus tard, sans action notable, il sera remplacé par Ambroise de la Ferrandie, meilleur gestionnaire que son prédécesseur.
Le nouveau Doge modernisera l'armée et l'administration. Il adoptera une loi judiciaire nationale, fondant ainsi un système chargé de l'administration et l'interprétation de la loi au nom de l'État, et pour se faire fait passer une deuxième loi, relative à l'éducation, dont le but est de rendre obligatoire une éducation pour ceux amenés à gouverner le système juridique.
Il adopte également l'idée nationale des Compagnies coloniales, qui permettent d'envoyer beaucoup plus de colons partout dans le monde. Pour gagner plus d'argent afin d'entretenir les colonies, il promulgue la loi relative à la dissolution des monastères, qui confisque les propriétés ecclésiastiques avec un revenu annuel en-dessous d'une certaine valeur. Il augmente davantage la liberté des citoyens français, et reprend même la province de Ferrare aux Ottomans, qui avaient réussi à prendre pied sur la péninsule italienne.
Les Ottomans refusant d'en rester là, la France décide d'envoyer un corps expéditionnaire, et ce sont 30 000 hommes qui débarquent au nord de l'Égypte pour faire plier les musulmans.
Les premières victoires sont faciles à obtenir, tant les armes sont inégales : fusils contre lances. Au cours de la première bataille contre les forces coalisées des Ottomans et d'Hedjaz, la France perd mille hommes, tandis que les ennemis perdent d'un seul coup leurs 23 000 soldats.
Les Français remontent ensuite jusqu'au nord, en Palestine, et écrasent tout sur leur passage.
Mais encore plus au nord, les évènements deviennent de plus en plus défavorables. Face à un territoire très vaste et des Ottomans extrêmement nombreux, les Français subissent quelques cuisantes défaites qui les ralentiront dans leur progression auparavant si rapide.
Malgré tout, Ambroise de la Ferrandie parvient à se faire réélire en mars 1554, et ce malgré une nouvelle déclaration de guerre de la part de l'Écosse et de l'Angleterre.
Finalement, en octobre de la même année, la guerre contre les Ottomans s'achève. Les Ottomans perdent un peu de leur puissance mais pas suffisamment. Les concessions ne sont pas très grandes mais la France ne perd pas la face. Néanmoins, elle a prouvé qu'elle ne pouvait tenir toute seule face à une armée très nombreuse dans un territoire très grand.
Les armées au Moyen-Orient sont rapidement rapatriées pour faire face à la menace d'Albion. Il faudra attendre un an avant que les mêmes troupes ne débarquent sur les sols anglais et écossais.
En mars 1558, un troisième mandat est obtenu par Ambroise de la Ferrandie qui poursuit la guerre, jusqu'à la capitulation complète un mois plus tard. Poursuivant la "stratégie Vibien", il oblige la conversion à la Réforme des deux nations ennemies.
Mais il ne s'arrête pas là. Il attaque la Lorraine en novembre 1559 dans le but de l'assujettir. Ce sera la déclaration de guerre de trop. Les alliances s'enchaînent et la France se retrouve à affronter de nombreuses puissances, dont l'Autriche. Celle-ci enfoncera de suite les frontières et entrera très profondément dans le sol français.
La bataille de Savoie marquera le coup d'arrêt de l'invasion autrichienne, mais le coup porté au moral des Français est dur : c'est la première fois depuis des décennies qu'une nation étrangère occupe autant de territoires français.
Par la suite, les nombreuses victoires de la France permettent de redresser la barre et de contrattaquer efficacement. Mais pour Ambroise de la Ferrandière, c'est la fin : il sera remplacé en mars 1562 par Nicolas d'Ambleteuse.
La guerre se poursuivra jusqu'en décembre 1564, où l'Autriche finit par plier définitivement et se soumet à son tour à la foi de la Réforme.
La Réforme se répend en Europe dans de plus en plus de pays. Il ne reste plus que la péninsule italienne, le Portugal, une partie de la Scandinavie ainsi que quelques États épars en Germanie.
Nicolas d'Ambleteuse ne sera Doge qu'au cours d'un seul mandat. Puis en mars 1566, il sera remplacé par Jean-Jacques de Marguerye, dont la force de caractère et l'intelligence prédatrice feront de lui l'un des hommes les plus importants de la Renaissance. Il ne faut pas oublier tout de même que ses prédécesseurs lui ont dégagé le terrain, et lui ont fourni entre les mains un pays stable, uni, extrêmement influent, à l'hégémonie militaire, avec un réservoir de colonie à portée et une puissance tout prête à monter. La réussite de la République est totale.