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La reconquête du Maine et de l'Anjou (1399 - 1401)

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Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction


La reconquête du Maine et de l'Anjou

Le règne de Charles VI est riche en évènements intérieurs.

Tout d'abord, en voulant lancer une politique de centralisation, destinée à améliorer les recettes fiscales et affirmer le contrôle de la couronne sur le pays, Charles VI déstabilise un peu plus un pays où la révolte gronde du fait de la guerre. Pour compenser, il concentre ses efforts à améliorer sa popularité afin de réaugmenter la stabilité du pays. Il renverra l'un de ses proches conseillers, le religieux Jean Charlier de Gerson, en le remplaçant par l'artiste Sébastien de Luynes.

Sans attendre, il s'assure des soutiens militaires de ses vassaux en renouvelant leur devoir de seconder le Roi dans ses guerres.

C'est au même moment que Milan demande en urgence une alliance militaire à la France, dans sa lutte désespérée contre l'Autriche. Mais Charles VI ne souhaite pas froisser les Habsbourg, avec qui il entretient de bonnes relations, surtout si l'Autriche devait un jour devenir Empereur. Déjà, le souverain pressent l'ascension autrichienne. Actuellement, c'est la Bohême qui détient le titre impérial.

Et d'ailleurs, Charles VI n'hésitera pas à en découdre avec ce dernier. Le 29 octobre 1399, la France déclare la guerre à la Provence, membre du Saint Empire et détentrice du Maine et de l'Anjou, au motif de la reconquête de ces deux territoires.

En déclarant la guerre à la Provence, son allié Naples et l'Empereur du Saint Empire, souverain de la Bohême, vondront lui mettre des bâtons dans les roues. Entouré en noir, les deux provinces (le Maine et l'Anjou) appartenant à la Provence et que la France considère suffisamment légitime pour entrer en guerre.

En réalité, Naples n'a aucun moyen de lutter efficacement contre la France et n'entre dans la guerre que pour faire bonne figure devant ses alliés. De toute façon, quelques jours auparavant les Napolitains avaient lancé une offensive contre ses voisins, les États pontificaux. La Bohême en revanche sera un défi.

En attendant, la guerre contre la Provence sera inégale. C'est Jean II Le Meingre qui, à la tête de 9 000 Français, lance l'offensive contre les 3 000 piquiers du sud.

L'armée de Provence n'aura aucune chance. Défaite, elle fuira vers le Dauphiné au nord, où elle sera rattrapée et dispersée. Et dans le même temps, la carrière de Jean II le Meingre sera courte, puisqu'il mourra au cours de cette ultime bataille.

Alors que l'armée engage le siège des provinces ennemies, la bourgeoisie française s’agite et, faisant cause commune, demande de nouveaux privilèges au Roi.

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Mais Charles VI, occupé par sa guerre et ayant besoin durant cette période davantage des Nobles, qui affrontent les batailles, à la bourgeoisie, décide de renforcer les premiers au détriments des secondes et refuse en bloc les revendications.

En janvier 1400, les armées de Bohême entrent sur le sol français et décident de foncer directement vers le Maine et l'Anjou assiégés. 20 000 soldats impériaux cherchent à engager la bataille contre les 10 000 Français et alliés.

Le moral au plus bas à cause du siège, l'armée française tente de fuir en demandant un accès militaire à la Bretagne voisine. Mais la demande arrive trop tard, les Bohémiens sont déjà là. Le 20 février 1400 débute la bataille d'Anjou qui verra une défaite des troupes françaises et ses alliés. Ce n'est pas une grande perte : la plupart des troupes venaient des vassaux, puisque la France n'a aligné qu'un millier de combattants, et qui ont fui le champs de bataille rapidement pour parvenir en Bretagne.

Voyant la menace se préciser, et la puissance nécessaire pour contrer une telle armée, Charles VI décide lancer une campagne de recrutement pour augmenter le nombre de ses soldats. Dans le même temps, il dépense une partie du trésor royal pour que les marchands français investissent en masse dans le commerce d'Île-de-France, et dans le but avoué de taxer ensuite leurs revenus pour la guerre. Enfin, il prend lui-même la tête de son armée principale pour mieux la commander. Non dénué de sens tactique, il espère que sa présence motivera ses troupes lors de l'affrontement final.

Depuis le sud de la France, il part avec 14 000 soldats monter vers l'armée impériale, postée devant Alençon pour en faire le siège. Alençon est alors un vassal de France et Charles VI souhaite ainsi montrer qu'il sait se montrer fidèle à ceux qui le servent.

Entretemps, le général Bohémien est devenu pressé. Il se rend compte que s'être lancé au milieu du territoire français était peut-être une erreur, car il n'a plus assez de ravitaillement pour entretenir ses hommes. Il lance un assaut frontal mais son armée s'écrase démoralisée contre les murs de la ville. Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, Charles lance alors ses troupes contre eux, alors que celles-ci sont en légère infériorité numérique, et il dirige personnellement les opérations au péril de sa vie. La bataille est engagée le 14 septembre 1400.

C'est une victoire écrasante pour Charles. La France perd 6 000 hommes, mais les Bohémiens en perdent 9 000 avant de s'enfuir. En plein cœur du territoire ennemi, ils n'auront aucune chance et seront rapidement rattrapés et éparpillés. La grande menace du moment est écartée.

Malgré tout, la guerre n'est pas terminée. L'Empereur dispose encore de grandes ressources qu'il peut mobiliser à tout moment, et Naples refuse de faire la paix. Pourtant, si celle-ci faisait défection, la Bohême serait sans doute plus encline à s'arrêter là.

Charles décide alors le tout pour le tout. Toujours à la tête de 14 000 hommes qu'il a reconstitué, il part vers le sud où une nouvelle armée bohémienne de 7 000 hommes tente le siège plus prudent du Dauphiné. Comme la bataille est presque sure et que Charles ne souhaite plus mettre sa vie en danger, il confie le commandement à un jeune général encore inexpérimenté, Philippe des Coulons.

Malgré son manque d'expérience, Philippe s'en sort bien et défait les Bohémiens le 2 août 1401, avant de les poursuivre et de les rattraper en Savoie. Au même moment, les derniers territoires de Provence tombent sous les troupes françaises. Alors que Charles s'apprête à demander l'annexion pure et simple, il se rend compte que la nation toute entière a basculé dans une union personnelle avec Naples. Ce qui signifie que bien qu'État indépendant, la Provence n'a plus de souveraineté. Aucun accord de paix n'est possible directement, il faut passer par Naples qui prend toutes les décisions. Et qui refuse dans un premier temps les conditions françaises.

Alors Charles entame des négociations avec différents pays d'Italie. Tous souhaite s'attirer les bonnes faveurs de la France, dans l'espoir que celle-ci intervienne plus tard pour leur compte contre les autres. Et c'est ainsi que le Roi obtient l'autorisation de traverser la péninsule à pied avec son armée. L'objectif : Naples.

Les troupes françaises traverseront les terres dévastées de Milan, toujours en guerre contre l'Autriche.

Mais le destin en décide autrement. À peine les troupes françaises arrivent-elle en Lombardie que les diplomates napolitains acceptent les conditions de Charles : le Maine et l'Anjou seront cédées à la couronne de France. Sans autre négociation, Naples conclut la paix, et la Bohême suit le 29 octobre 1401. Dans cette guerre, la France a gagné en puissance et en prestige.

La paix, bien que de courte durée, permettra à Charles d'affermir encore son autorité et de négocier les alliances. Tout d'abord, se mettant en tête d'annexer son vassal d'Orléans, il lui envoie de multiples cadeaux. Ceux-ci ne seront pas perdus même après la mort de Charles VI. Puis une alliance militaire est conclue avec l'Autriche. Cette alliance a tous les avantages : c'est un allié de poids contre l'Empereur bohémien, qui est collé à sa frontière. Dans le même temps, ses ennemis potentiels sont suffisamment loin pour que la France ne risque rien en acceptant de l'aider. Enfin, il y a une possibilité que l'Autriche détienne un jour le titre impérial, et il ne sera pas inutile d'avoir de bonnes relations avec l'Empereur lui-même.

La culture est également mise en avant, avec la commande de nombreux tableaux pour le compte du Roi.

Mais en changeant peu à peu la société française, Charles VI bouscule les vieilles traditions, et les défenseurs des anciennes valeurs contestent les réformes, notamment dans le domaine militaire. Le roi ne souhaite pas faire machine arrière sur ses changements qui ont contribué à son succès, et refuse. La colère gronde et le pays est déstabilisé, mais cela n'aura que peu de conséquences.

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