La France et ses vassaux lors de l'accession au trône d'Henri II.
L'Europe lors de l'accession au trône d'Henri II. Divisée et façonnée par l'hégémonie française.
Lorsque Henri II accède au trône 31 octobre 1484, il a 24 ans. À la mort de son père, il hérita complètement de la Northombrie, qui fut alors partie intégrante du territoire français.
Henri a entre les mains un pays riche, prospère, et une armée puissante. Il fit alors ce que n'importe quel souverain à sa place aurait fait : il prit de la place au détriment des autres.
Après à peine quelques mois de règne, il déclare la guerre à l'Autriche au nom de la conquête de Crémone, le 16 janvier 1485. Elle ne tarde pas à pencher en la faveur de la France, d'autant que la Bohême décide également de s'attaquer à l'Autriche, grâce à l'excuse de l'excommunication de Franz Ier (lancée par la France plusieurs années plus tôt). La paix est signée très facilement un an plus tard le 6 octobre 1486, et Henri en est le grand gagnant : Crémone lui est cédée, et l'Autriche perd encore deux territoires d'Italie en devant libérer la nation de Milan. Milan devient ainsi alliée de la France, alors qu'elle disparut à cause de celle-ci. L'Histoire est pleine d'ironie.
De plus, le royaume de Pise, forte de trois riches provinces italiennes, devient vassale de France. La moitié de l'Italie est donc sous l'autorité directe de la France.
L'Autriche n'est pas prête de descendre la spirale infernale, puisque la guerre contre la Bohême et la Styrie n'est pas achevée.
C'est alors que survient une nouvelle extraordinaire pour les dirigeants de l'époque : la Terre ne serait pas plate, mais ronde ! Et il paraîtrait que les Indes se trouveraient plus à l'ouest, au delà de l'océan.
En réalité, ce sont les explorateurs portugais qui découvrent l'Amérique. Des rumeurs circulent, et l'on dit que le Portugal aurait annexé des provinces indiennes à des peuples sauvages, nommés les "Cherokees". Difficile de démêler le vrai du faux là-dedans pour les dirigeants de l'époque.
Quoiqu'il en soit, Henri continue son expansion. Lui aussi rêve de fonder un empire immense, comme son père, mais son absence de folies démentielles empêche son entourage de protester.
Le 8 juin 1487, après à peine un an de paix, Henri déclare la guerre à la bourgogne pour l'annexer complètement. Cette fois-ci, Franz Ier se tient à l'écart, encore trop affairé avec le Bohême et la Styrie. Le 29 août de la même année, il se voit contraint de défendre des alliés au sein du Saint Empire germanique pour protéger les intérêts de la France, mais se retrouve embarqué dans une guerre impliquant la moitié des États, dont la Bohême.
Confiant, Henri envoie ses armées s'attaquer aux ennemis de ses intérêts. Mais celles-ci rencontrent peu d'amis dans le Saint Empire, et même si les États, craintifs, leur autorisent à passer par leur territoire, ils ne leur fourniront pas de ravitaillement. Beaucoup de soldats Français mourront de faim et de maladie, ce qui rendra la guerre très impopulaire.
Pour en finir rapidement, Henri envoie une armée mater les Bohémiens sur leur propre territoire. C'est le général Clément Desgouttes qui a l'insigne honneur de mener les 15 000 hommes jusqu'à la victoire. Le 18 juillet 1488, ils ne seront plus que 13 000 à arriver à Pilsen, la province bohémienne occidentale. Là, ils font le siège de plusieurs châteaux, avec succès, jusqu'à l'arrivée, ô surprise, de 25 000 bohémiens et coalisés menés par Marius Schmidt. Les deux armées se tournent autour pendant plusieurs jours, mais le combat finit par s'engager le 22 août.
C'est à ce moment que l'artillerie française montre toute son utilité. Sans faire de pertes excessives, les troupes bohémiennes, pilonnées depuis le début de l'engagement, fuient le combat de terreur. Les Français perdent plus de 3 500 hommes, leurs ennemis à peine 4 500, mais la victoire de Clément Desgouttes est totale.
Mais cette victoire sera de courte durée. Le 27 août, des renforts finissent par arriver et matent complètement les troupes françaises qui s'éparpillent et se perdent dans cette campagne qu'ils ne connaissent pas.
Henri, agacé, recrute une nouvelle armée et la fusionne avec une deuxième pour l'envoyer à nouveau en territoire bohémien. Cette fois-ci, ce sont 30 000 hommes qui foulent la campagne de Pilsen le 28 juillet 1490, deux ans après la première tentative.
Cette fois-ci, la puissance brute fait des ravages. En quelques mois, la Bohême est ravagée et complètement occupée. La paix est signée rapidement le 29 octobre 1490 et va diminuer la puissance du favori pour le titre impérial.
Il ne restera plus que quelques puissances mineures qui seront rapidement balayées.
La guerre est quasiment achevée à ce stade, et la France n'a plus qu'à subir quelques escarmouches. Elle s'achève définitivement avec l'annexion totale de la Bourgogne, ainsi que la vassalisation de Saxe, petit État électeur du Saint Empire. Avec Trève, la France dispose désormais de deux votes sur sept qu'elle peut manipuler.
La France et ses vassaux au lendemain de la guerre.
Lorsque la paix est signée, Henri continue d'engager la politique de son père et espère vassaliser pacifiquement certains États. Il y parvient notamment avec Nevers, qui était complètement entourée par le territoire français et n'avait pas d'autre choix, mais les tractations avec Aragon échouent également. De justesse, Henri parvient tout de même à imposer un mariage princier entre deux membres de la familles royales. Martí II d'Aragon, reine depuis fin 1492 mais sans enfant, s'y résous. Les coutumes du pays veulent que si Martí II n'a pas d'héritier avant sa mort, Aragon sera en Union personnelle avec la France, et peut-être à terme englobée dans le territoire français. La démarche est très retorse mais légale à l'époque. Dès lors, Martí II n'aura de cesse de chercher à être enceinte, ce qu'elle parviendra à faire et contrera les plans d'Henri II.
Dans la même lancée, l'Empereur améliore ses relation avec Avignon et parvient même à annexer Alençon. Mais dans le même temps, il néglige celles avec les autres vassaux, qui se détériorent et prennent peur en voyant les annexions sans fin.
En politique intérieure, Henri II promulgue le 4 décembre 1496 la loi sur l'établissement d'écoles, subventionnés par les fonds publics et supervisés par l'Église. Puis celle du 8 mars 1497 relative à la déclaration d'indulgence, dont le but est de permettre une meilleure tolérance des fois hérétiques.
Il démarre ensuite, timidement, la colonisation en envoyant des colons sur l'île de Madeire, au large du Maroc.
Enfin, Henri caresse le secret espoir de devenir le prochain Empereur du Saint Empire. Les vote sont profondément divisés, car l'Empereur actuel, Barnim XI du duché de Poméranie, n'a aucune légitimité.
Mais ses rêves s'arrêteront là. Le 5 juin 1497, Henri II meurt de la fièvre à 37 ans, et son fils, le futur Henri III de Neufville, n'a que 12 ans.