Le nouvel Empereur, François Ier de Neufville, sur le trône à partir du 31 août 1454, sera un administrateur et un diplomate hors pair. À peine âgé de 18 ans, il n'aura pas l'occasion de beaucoup s'illustrer en revanche sur le champs de bataille, puisque les réformes laissées par son grand frère auront produit rapidement leurs fruits : les armées de Castille sont écrasées avec une étonnante facilité. Le fort moral et la grande discipline régnant dans l'armée française d'alors s'illustrent sur le champs de bataille, puisque toutes les batailles seront gagnées par la France, avec des pertes étonnamment faibles.
En revanche, sur un plan plus politique, François parvient à falsifier des documents pour attester qu'une province castillane, Biscaye, appartiendrait légitimement à la couronne française. Bien que le papier ait un pouvoir juridique fort, il ne pourra être utile dans l'immédiat néanmoins, puisqu'officiellement la France est entrée en guerre non pour reconquérir un territoire lui appartenant, mais pour aider l'allié aragonais. Il aura en revanche un impact des années plus tard, lors de l'épisode très court de l'indépendance de Biscaye.
La guerre franco-castillane sera de courte durée. En seulement deux ans, la totalité de la Castille est envahie par les troupes françaises qui se livrent au pillage et appauvrissent les contrées de la péninsule.
Castille fut occupée durant deux ans par les troupes françaises, jusqu'au traité de Tolède le 27 octobre 1456. Entouré en vert, Biscaye, devenue nouvelle revendication territoriale de la France.
Cette deuxième guerre contre la Castille mettra définitivement à terre la puissance rivale de la France. La province d'Aragon devra être cédée à la couronne de Lys, tandis que le Portugal devra recouvrer son territoire d'antan.
La péninsule ibérique après le traité de Tolède de 1456.
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Pour en savoir plus :
Les historiens se divisent encore aujourd'hui sur la raison pour laquelle François Ier n'a pas annexé Biscaye, plus facile à contrôler ensuite, plutôt que l'Aragon, susceptible de provoquer de nombreuses rébellions. Les théories sont diverses, mais l'on a tendance à s'accorder sur deux raisons, sans doute complémentaires :
- la première, c'est que cela permet à la France de resserrer son emprise sur la nation aragonaise, en l'encerclant. De fait, il existe de nombreux témoignages attestant que dans la décennie qui a suivie, l'Aragon a refusé de nombreuses demandes diplomatiques de vassalisation venant de l'Empire français.
- la deuxième, c'est que laisser Biscaye sous contrôle Castillan permet à la France de bénéficier d'un casus belli contre elle, en plus d'annexer ensuite la province d'une façon plus honorable, ce qui n'aurait pas été le cas s'il l'avait annexée immédiatement.
La guerre terminée, les nouvelles factions de la péninsule vont tout à coup couper court à toute alliance avec la France. Sans doute du fait de sa puissance hégémonique, l'Empire français se fait craindre et Grenade comme le Portugal ne souhaite pas que la couronne de lys ne s'immisce dans les affaires de chacun.
De toute façon, François Ier va révéler une obsession différente de celle de son frère Charles VII. Tandis que son aîné ne pensait qu'aux Espagnes, François va quant à lui rêver de l'Italie. Les nombreuses factions se disputant le contrôle de la botte italienne sont au cœur de très nombreux conflits dont il entend tirer parti. Pour faire bonne mesure, il envoie de nombreux avertissements à Naples, la nation Sicilienne, ou d'autres Cités de la péninsule. Mais l'Autriche influence la politique de nombreux États et il est difficile de manœuvrer sans contrer leurs intérêts.
De fait, les relations se dégradent avec l'Autriche, dirigée alors par un Conseil de régence. Le 1er janvier 1459, la France déclare la guerre à Parme au nom de l'excommunication. Le 3 janvier, ses alliés déclarent la guerre à la France. Et ils sont nombreux : l'Autriche en première ligne, le patriarcat d'Aquilée sa vassale, la Suisse, le Savoie, les États pontificaux, ainsi que quelques États grecs très mineurs.
La guerre entre les deux géants européens aura donc lieue. Pour l'occasion, le recrutement est lancé pour une troisième armée de 12 000 hommes, afin de porter les effectifs totaux de la France à 36 000 hommes. Cette troisième armée, qui au départ devait être temporaire, deviendra définitive du fait de la nécessité de maintenir l'ordre dans un si vaste territoire.
Ce sera l'Autriche qui commencera les hostilités, puisque le Dauphiné sera attaqué et pris le 2 mai 1459 par près de 45 000 hommes, plus 30 000 soldats en soutien en cas d'affrontement. Les effectifs de l'Empereur germanique sont colossaux, eu égard à son titre.
Les armées autrichiennes s'enfoncent d'abord facilement dans le territoire français, même si cela prend du temps de faire le siège. La première armée française tente une manœuvre délicate en octobre 1459 en attaquant d'abord des renforts éparpillés dans le Dauphiné. Mais sans général compétent à sa tête, l'objectif échoue et l'armée est repérée rapidement. Les 12 000 soldats français doivent alors affronter, au lieu de 3 000 soldats initiaux, pas moins de 110 000 autrichiens et alliés ! Les Français réussissent un repli précipité en Provence, grâce à un accord de passage signé à la va-vite.
Immobilisée et entourée d'ennemis, cette armée ne servira plus dans un premier temps qu'à attirer l'ennemi ailleurs et lui faire perdre du temps, et également de menacer les unités qui s'éparpilleraient.
Les deux autres armées françaises tentent de leur côté d'encercler une armée autrichienne enfoncée trop profondément dans le territoire national.
Mais ce qui n'était à l'origine qu'une simple escarmouche à 12 contre 1 se transforma en une bataille décisive. Alors que la bataille débuta le 24 avril 1460, les 9 000 Autrichiens du Limousin furent rapidement rejoint le 25 par leurs alliés arrivés au pas de course, et les Français, pris à leur tour à revers, furent surpris durant la bataille avant de s'enfuir. Sur les 24 000 Français, 11 000 eurent tout juste le temps de se replier vers le vassal de Berry, non appelé encore à la guerre, échappant ainsi aux 32 000 Autrichiens survivants.
La victoire n'est pas mince pour l'Empereur germanique, puisque ses troupes auront le champs libre pour envahir une bonne partie du territoire français. Mais se faisant, il disperse ses troupes pour couvrir un large territoire. Ce qui permettra aux Français de se reprendre.
C'est le général Maximilien de La Barthe qui va mener la contre-offensive, à la tête de 24 000 hommes. Le 29 août 1460, il descend en Auvergne occupée et tombe sur 7 000 Autrichiens, dont il ne restera plus rien.
Il monte à l'assaut des forts et reprend la province en quelques jours seulement. Puis il continue dans sa lancée et tombe sur une armée coalisée dans le Languedoc, composée de 23 000 soldats ennemis. Cette fois, à armes égales, la discipline et le moral de l'armée française font la différence, puisque 6 000 Français meurent sur le champs de bataille, contre le double dans le camps adverse. La grande armée coalisée fuit en ordre dispersé, avant d'être rattrapée et anéantie dans sa totalité.
Avec l'accord de l'Empereur François Ier, le général Maximilien prend le pari de s'attaquer aux petites armées ennemies éparpillées sur le sol de France, plutôt que de perdre du temps à reprendre une à une les provinces. Fonçant vers l'ouest où les Autrichiens sont dispersés, non encore informés que l'armée principale est tombée, Maximilien enfonce les troupes faisant le siège du Labourd, de la Gascogne et de Navarre au début de l'année 1461.
Les Français reprennent alors une à une les places fortes sans rencontrer de grande résistance. Sentant le vent tourner, plusieurs pays demandent une paix blanche. François Ier prendra bien soin à celles qu'il refusera ou acceptera. N'ayant pas de prétentions sur la Suisse par exemple, une paix blanche est signée le 29 juillet 1462.
En mai 1463, la France est libérée de toute occupation. Maximilien lance alors l'offensive sur la Savoie, qui deviendra un vrai goulot d'étranglement de la guerre. Les Italiens et Autrichiens y lanceront toutes leurs forces pour contenir les armées françaises. Maximilien s'entête et veut faire céder le barrage. En juillet 1463, il lance 32 000 hommes contre les 26 000 coalisés stationnant dans le Piémont.
À cette nouvelle, le général autrichien Philipp Ketterer décide de refuser la bataille et se replie en Lombardie dans l'attente d'une meilleure opportunité. Il faut dire qu'il avait déjà vu la puissance française à l’œuvre lors de la bataille du Languedoc.
Sans défense, la Savoie devient rapidement occupée par la France et ses alliés, qui poursuivent alors l'offensive sur le territoire autrichien.
Finalement dos au mur, sous la pression du Conseil de régence autrichien, Philipp Ketterer accepte la bataille à Brescia le 13 novembre 1463. La bataille dure deux jours, et les 25 000 soldats français parviennent à enfoncer les 20 000 Autrichiens.
Le défaite de Brescia signe la fin des affrontements de grande envergure. Mises à part quelques escarmouches, la suite de la guerre ne sera plus rythmée que par le siège des forts et leurs assauts.
Le 16 février 1464, la Savoie signe enfin la paix, mais doit concéder sa souveraineté en devenant vassale de France. À ce stade, l'Autriche ne peut plus opposer aucune résistance.
La guerre est quasiment gagnée pour François Ier. Mais il doit faire face à l'impopularité croissante de la guerre auprès du peuple, qui menace de se rebeller. Les armées à l'extérieur du pays, il ne veut pas prendre le risque de voir les rébellions se propager. Il donne des concessions et accroit le pouvoir du peuple au détriment de la noblesse. Dans le même temps, il répond aux attentes de tous en harmonisant les échelles de poids et mesure dans tout le pays, ce qui permet à l'administration impériale de gagner en productivité et en efficacité.
En juillet 1465, la France doit déclarer la guerre aux Ottomans, puisque ceux-ci attaquent les Hospitaliers, alliés basés à Rhodes.
Mais bien sûr, bien que la guerre vienne de l'appel à l'aide des alliés, François Ier la transforme en un coup politique. La papauté ayant décidé quelques années auparavant de faire des Ottomans le cible d'une croisade, François y voit l'opportunité de faire passer cette guerre comme telle. Annonçant à son peuple et aux autres pays vouloir débarrasser le monde des infidèles, il gagne ainsi en prestige, en moral et en influence sur l'ensemble du monde chrétien. Dans le même temps, il n'y voit pas de réel danger, les Ottomans étant trop éloignés géographiquement. De fait, 13 000 musulmans débarqueront dans le Langedoc et l'occuperont pendant quelques mois, avant d'être rejetés à la mer. Ce sera le seul affrontement de cette guerre contre les Ottomans, et qui durera malgré tout plusieurs années. Entretemps, les Hospitaliers auront été complètement annexés, et les Français n'auront rien fait pour l'empêcher.
En juillet 1467, l'Autriche est à genoux et complètement occupée. Le 3 août est signé le traité de Vienne, dans lequel est stipulé que la Ligurie sera cédée à l'Empire français, et la patriarcat d'Aquilée et Sienne seront libérées de leur vassalité. La Ligurie est alors connue pour être riche et abriter un centre de commerce, ce qui n'est pas une petite perte.
François Ier accroît ainsi considérablement son prestige. L'Empereur germanique a été écrasé sous la botte française, et la France devient ainsi officiellement le pays le plus puissant du monde. Le nombre moindre de soldats a été largement compensé par le sens tactique des généraux et la discipline dans l'armée.
Cependant, la guerre n'est pas terminée. Il ne reste en réalité plus aucun ennemi susceptible de menacer la France, tous les ennemis sont occupés, mais François ne veut pas prendre le risque de laisser s'échapper la papauté.
L'occupation de la moitié de l'Italie durera de nombreuses années, pendant lesquelles les Français seront connus pour leurs exactions sur la population.
Pendant ce temps, dans l'autre non-guerre contre les Ottomans, le Maroc décide de rejoindre leurs alliés musulmans. Mais ayant une armée très faible, celle-ci est rapidement submergée par les nombreuses troupes alliées à l'Empire français.
Sur cette carte datée de juin 1469, de nombreuses informations nous sont révélées. On y constate que le Portugal a su annexer trois provinces à Castille, sans doute avec l'aval de François Ier. Ensuite, c'est l'Aragon qui a su occuper presque à elle seule la totalité du pays marocain. Enfin, les Mamelouks, à l'est, sont sujet à de nombreuses tensions et l'on peut voir que les rébellions indépendantistes y sont nombreuses. Bien que les Mamelouks occupent un territoire très vaste, ils auront du mal à le maintenir tout au long de leur histoire.
Le 1er novembre 1469, François Ier continue de s'enfoncer dans la guerre et attaque la Hollande pour une histoire de conflit frontalier.
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Pour en savoir plus :
Il faut savoir qu'à cette époque, les cartes ne sont pas d'une grande précision, et il n'était pas rare que, par cupidité ou même en toute bonne foi, des guerres aient lieues entre puissants seigneurs ou souverains pour le contrôle de terres qu'ils estiment légitimes.
Cette déclaration de guerre est saisie par les grands ennemis de la France, à savoir la Castille et l'Autriche, qui y voient une façon conjointe de se venger.
La réaction de François ne se fait pas attendre : il vassalise les États pontificaux avant de conclure une paix définitive avec Venise, qui mène la première guerre. Puis une paix blanche est signée avec les Ottomans. Ainsi, la France a les coudées franches à nouveau contre l'Empereur germanique.
Cette fois-ci, la guerre sera plus rapide. Ni la Castille ni l'Autriche n'ont su se remettre vraiment des précédentes guerres. Et si les deux pays ont cru compter sur la lassitude de la guerre, ils ont perdu sur ce point. En seulement trois ans, l'Autriche n'a plus de résistance à opposer.
La Castille, quant à elle, est également rapidement occupée de toutes parts sans réelle bataille.
Le 16 janvier 1473, la paix définitive est enfin conclue. La France récupère des territoires sur la Hollande comme elle l'espérait, Castille est à genoux, de même que l'Autriche qui se voit contrainte de libérer des nations en tant qu'États souverains. Il ne reste plus rien de l'ancienne puissance prête à lancer des réformes pour renforcer le Saint Empire, elle a perdu la totalité de son prestige. La défaite de l'Autriche ouvre alors une longue période d'hégémonie française en Europe, et d'interventions dans les conflits du Saint Empire au nom de ses intérêts.
La France au début de l'année 1473, ses vassaux et son Union personnelle
L'Europe au début de l'année 1473. Entouré en noir, l'Autriche avant le traité de paix avec la France. En blanc, ce qui subsiste après le traité.
La période de paix qui suit sera de courte durée. François Ier ne veut pas s'arrêter là et voit le signe qu'il faut viser de plus en plus grand. Des rumeurs courent dans les couloirs qu'il serait sujet à des crises de folie passagères. Il passera tout son règne à déclarer de nombreuses guerres usantes pour le pays, tout en réformant constamment l'armée afin que celle-ci soit à la mesure de ses ambitions. Il concentre ses efforts sur la modernisation de l'équipement, ainsi que le soutien des vagues d'innovations, aussi bien chez les scientifiques que dans le bas peuple. Il hisse les nominations au mérite comme une valeur nationale et promeut l'unité culturelle afin de renforcer les liens entre habitants de la France. Enfin, il parvient à intégrer le Bourbonnais dans le territoire français.
Il relance les affrontements en déclarant la guerre à Milan le 4 avril 1476, réduite à la seule province de Lombardie. En deux mois à peine, elle sera annexée. L'Autriche persiste et s'allie avec ceux qu'elle peut réunir pour contrer la France.
L'Autriche sera défaite rapidement après la bataille de Trévise du 2 février 1477, où les pertes françaises sont malgré tout nombreuses. La paix est enfin signée à nouveau un an plus tard, le 18 janvier 1478, et la France récupère la province bourguignonne de Charolais.
Plus personne dans le Saint Empire ne croit alors en Franz Ier d'Autriche, malgré les tentatives de ce dernier pour en reprendre le contrôle. Les électeurs se détournent de lui pour appuyer l'élection de la Bohême.
Malgré les victoires écrasantes de ses armées, François Ier ne veut pas s'arrêter là et ses crises de folie, brèves et espacées au départ, ont avec les années tendance à se rapprocher dans le temps, s'accentuer et durer davantage. Son entourage parvient de multiples fois à le dissuader d'entrer en guerre pour n'importe quel prétexte contre n'importe quelle nation.
Malgré tout, la fin de cette dernière guerre signe une paix qui durera près de six ans. La fin de règne sera marquée par la modernisation toujours plus poussée de l'armée (on lui doit notamment l'arrivée de l'artillerie), la construction de nombreuses structures civiles, l'expansion de la bureaucratie, la rénovation des techniques agricoles, et plusieurs vagues d'innovations venant surtout du bas peuple, qui fait bénéficier de ses nouvelles libertés. Les ministres, très compétents, marquent l'âge d'or de la culture et la technologie françaises. Seul échec de la politique de François Ier, les tractations vont bon train avec l'Aragon pour sa vassalisation, mais elles échouent systématiquement.
Seule une guerre très courte et rapide sera déclarée en 1482. À cette époque, les Mamelouks ont plus que jamais été secoué par de nombreuses crises et de multiples rébellions indépendantistes.
Dans le territoire africain des Mamelouks, hachurés en noir, les multiples rébellions paysannes ou indépendantistes.
Le 9 novembre 1482, le général 'Abd al-Mu'min I Alaoui, ayant conquis avec des partisans un large territoire, déclare l'indépendance de la Tunisie et se proclame nouveau Roi.
François Ier saute sur l'occasion trop belle et s'allie avec les Mamelouks pour s'attaquer à la jeune nation. En quelques mois, le territoire est annexé et partagé en deux entre les deux alliés. Les Français s'accaparent les deux provinces maritimes, plus faciles d'accès.
Ce sera le seul interventionnisme français en Afrique pendant longtemps.
Enfin, le 31 octobre 1484, François Ier de Neufville finit par mourir de l'une de ses crises, à l'âge de 48 ans. Les circonstances de sa mort son plutôt incertaines, et les théories sont nombreuses sur sa fin : une crise de démence qui l'a rendu inconscient de ses gestes, un assassinat déguisé, toujours est-il que son corps est retrouvé sans vie au pied des escaliers de sa tour, sans aucune blessure apparente. Son jeune fils Henri II de Neufville prendra la relève alors qu'il a tout juste 30 ans.