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Chapitre 2

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Redemption

John se retrouva coincé sous un meuble. Il parvient à se dégager au bout de quelques minutes et regarda le corps de sa bien-aimée. Il s’approcha et vit qu’il lui restait une étincelle de vie.
« John… »
« On va te sauver, ne bouges pas. » fit-il en pleurant.
« Je suis condamnée désormais… Prends ma main… »
Le vampire prit la main de sa bien-aimée dans la sienne.

Il se trouvait dans une lande désolée : la terre, desséchée, laissait parfois apercevoir quelques arbustes morts et de grands rochers autour desquels se formaient des flaques d’eau malodorantes. Ce lieu désolé semblait s’étendre à perte de vue. Il aperçut aussi des formes blanches qui se déplaçaient en groupe. Le plus bizarre, songea John, c’est qu’elles semblaient heureuses. La voix d’Elisia se fit soudain entendre.
« Ceci est Héra, le monde des Morts. Bien qu’il te semble désolé, ce monde est le Paradis. Chaque personne morte le voit selon ses yeux : pour certains, c’est un immense jardin, pour d’autres un palais magnifique… Mais seuls les humains peuvent y aller une fois morts. Je suis désolée… »
John jeta un dernier coup d’œil au monde que sa nouvelle condition ne lui permettrait sûrement pas de voir, avant d’être téléporté dans un nouveau lieu, un paysage accidenté et disparate, où des jardins poussaient entre deux lacs de lave. De nombreux êtres difformes parlaient ou se battaient entre eux.
« Voici le monde le plus dangereux des trois : le Pandémonium ou monde des Ténèbres. C’est là que les démons et créatures maléfiques en tout genre. Prends garde, car les serviteurs de ce monde feront tout pour t’y entraîner. »

John revint dans son monde. Bien que cela lui avaient semblé durer plusieurs minutes, une seule seconde s’était en réalité écoulée.
« Nous voilà de retour dans le monde de la Lumière et des Vivants, Terra. Promets-moi une chose : trouver et tuer Kellios afin de venger ses victimes… »
La sorcière eut un râle de souffrance.
« Elisia ! »
« Adieu mon aimé… »
Il la regarda, ses larmes tombant le sol, puis baissa ses paupières sur ses yeux morts.
Il descendit au salon et trouva les parents d’Elisia sur le sol, dans une mare rouge. Il se recueillit devant eux et leur ferma les yeux puis retourna voir le corps de sa compagne. Un bruit se fit entendre à l’étage inférieur : des voisins venaient voir ce qui se passait. John s’agenouilla et lui jura qu’il utiliserait ses nouveaux pouvoirs pour accomplir sa dernière volonté, et qu’il ne trouverait le repos que lorsque qu’il l’aurait fait.
Il s’enfuit ensuite par la porte arrière de la maison, commençant le voyage qui le rendrait célèbre dans l’Europe entière, et même dans le Pandémonium.

Littletton, Banlieue de Londres (Angleterre), 16 Mai 1820
L’homme, habillé de noir, passa la pancarte délabrée indiquant le village qui l’était tout autant. Les maisons à moitiés brûlées montraient que des pillards avaient traversé le bourg. Il s’approcha d’une affiche, mentionnant un portrait familier accompagné d'une belle récompense. L’homme arracha le papier avec un sourire mauvais puis entra dans l’auberge, située quelques dizaines de mètres plus loin.
Celle-ci sentait le bois moisi et les clients ne paraissaient pas riches. Il s’approcha de l’aubergiste.
« Où est Kellios ? »
« Qui donc, monseigneur ? »
L’aubergiste sembla soudain inquiet. Il avait l’habitude des gens demandant des renseignements sur Kellios, mais ce gars-ci avait l’air dangereux. Finalement, John se précipita en avant, attrapa l’aubergiste et le plaqua sur le comptoir et sortit ses crocs.
« Tu sais très bien de qui je parle, un vieux aux cheveux blancs coiffés en l’air. T’as intérêt à vite me répondre, ou tu vas vite rejoindre tes ancêtres. »
« Aidez-moi ! » cria l’aubergiste.
Les clients restaient à distance respectueuse. L’un d’eux s’approcha toutefois, observant minutieusement le visage du vampire.
« Eh les gars, c’est Nightmare, le Fléau de Londres ! Y a une récompense pour sa tête ! Attrapez-le ! »
Tous se jetèrent sur John. D’un coup de pied, un de ses adversaires se fracassa contre le mur. Puis un autre reçut un coup qui lui brisa la mâchoire. Esquivant rapidement un coup de couteau, il saisit le bras de son agresseur et le brisa. Quelques minutes plus tard, une dizaine de cadavres jonchaient le sol. Les quatre hommes restant finirent par reculer et terrorisés, essayèrent de s’enfuir. Le vampire les rattrapa et au lieu de les tuer, il but leur sang. Un masque de terreur recouvrait le visage de chaque cadavre.
« Imbéciles ! Je vous ai envoyé au Paradis, vous devriez être heureux ! »
Une fois revigoré, il s’approcha du comptoir, s’assit puis se servit à boire. Il repensa à cet instant à ces trois années de sa vie passées à chercher et tuer, le changeant profondément autant physiquement que mentalement : son corps était devenu robuste et résistant, ses traits se trouvaient marqués par toutes les horreurs qu’il avait vu en suivant la piste de son ennemi. Il était devenu imperméable à beaucoup d’émotions dont l’amitié. Seul son amour pour Elisia était demeuré intact. Il se souvint de la mort d’Elisia, puis de sa fuite.
Celui que les hommes avaient surnommé le Fléau de Londres laissa tomber une larme au sol. Tant de haine… Une étrange lumière apparut alors dans la pièce, puis un homme se matérialisa. Il portait une longue tunique beige et une aura de puissance émanait de lui. D’un geste de la main, il immobilisa le vampire.
« Tu as abattu quatorze hommes, rien qu’aujourd’hui. Est-ce pour cela que tu pleures ? Je ne te savais pas si sensible. »
« Qui êtes-vous ? » fit John, brûlant de colère.
L’homme eut un sourire.
« Tu as sûrement entendu parler de nous. Je suis un Juge. »
John en avait effectivement entendu parler. D’après ce qu’ils savaient, les Juges étaient des êtres immortels disposant de terribles pouvoirs, et qui luttaient contre le Mal.
« Comme tu le sais peut-être ou peut-être pas, nous sommes chargés d’éliminer les individus dans ton genre, avant qu’ils ne deviennent trop dangereux, continua l’homme. Mais ton cas est unique, car tu n’es ni le Bien ni le Mal, seul ton serment t’anime. Je suis ici pour te proposer un marché. »
« Lequel ? »
« Comme je te l’ai dit, tu es allé trop loin. Voici le marché : si tu acceptes de travailler pour nous durant cent cinquante-six ans, une année pour chacune de tes victimes, nous te laisserons partir. »
« Vous appelez ça un marché ? »
« Tu n’as pas le choix. Ou tu acceptes ou je devrais te tuer. »
« Pour ce que ma vie vaut ! »
Un long silence s’installa. Enfin, John reprit la parole :
« Pourquoi avez-vous besoin de gens comme moi ? »
« Pour combattre des démons. »
Nouveau silence.
« J’accepte à une condition : vous devrez me donner une partie de vos pouvoirs avant de me libérer. »
Le Juge réfléchit un instant.
« C’est d’accord. Quel pouvoir voudras-tu ? »
« Vous le saurez bien assez tôt. »
Oui, pensa John. Bien assez tôt.

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