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Chapitre 2

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Jack était dans son bureau du commissariat, le seul bâtiment qui était resté au cœur de la ville, en plein Manhattan. Il avait été placé dans les tours du Memorial Garden, le monument qui avait remplacé le World Trade Center, pour une question géographique : en effet, Manhattan était le centre de la vieille ville et les meurtres avaient plutôt lieu dans ces quartiers.
L’inspecteur réfléchissait : il est vrai que les dirigeants de Titan n’étaient pas des enfants de chœur, mais il ne voyait pas la raison de les tuer. A moins qu’il ne s’agissait d’une vengeance personnelle ?
Quelqu’un frappa à la porte du bureau, Jack fit signe d’entrer. C’était le policier à qui il avait demandé des renseignements sur les Titans de la Grèce Antique. L’homme lui apportait un dossier de plusieurs centimètres, probablement trouvé sur l’HyperNet, le successeur d’Internet qui permettait de trouver n’importe quelle information rapidement. Le policier sortit, laissant Jack seul. Ce dernier poussa un soupir de découragement devant l’énorme dossier, regrettant que les trieurs aient étaient supprimés : ils s’agissaient de personnes qui triaient les informations pour qu’elles soient les plus précises et les plus courtes possibles. Ces postes avaient été supprimés par manque de moyen et « inutilité professionnelle ». Il commença à lire rapidement et trouva un passage qui correspondait à ce qu’il cherchait : « Les Titans sont les fils et les filles d'Ouranos et de Gaia. Ils habitaient les demeures des cieux. Ils étaient douze : six fils, Océan, Coeos, Crios, Hypérion, Japet, Cronos ; et six filles, Téthys, Théia, Thémis, Mnémosyme, Phoebé et Rhéa. ». Il se rappelait avoir eu à faire à Hypérion quand il avait rejoint le programme d’insertion de l’organisation. Soudain, un souvenir lui revint sous forme de vision :

Ils étaient dans une salle grande et lumineuse, dans la campagne autour de New-York.
- Comment t’appelles-tu, petit ?
- Jack.
- Bien, Jack. Nous voulons t’aider. Quel pouvoir as-tu ?
- Parfois, je vois des choses…
- Quel genre de chose ?
- Des gens, des objets…
- Quand vois-tu cela ?
- Quand je touche quelque chose ou quand je dors, et des fois quand je veux savoir quelque chose.
- Très bien. Je m’appelle Hypérion. Je vais m’occuper de toi et t’aider. Tu vas être placé avec d’autres garçons et d’autres filles qui ont le même problème.

Jack sortit brusquement de sa transe. Quelqu’un frappait de nouveau à la porte. C’était Bruce.
« Entre ! »
Bruce entra, l’air nerveux.
« Est-ce que Daring est en taule ?
- Oui, mais ce n’est pas le problème : un autre meurtre vient d’avoir lieu, à Brooklyn. Il y a trois morts : une femme et deux types qui ressemblent à des gardes du corps. On a retrouvé une statuette semblable à l’autre près du cadavre de la femme, et elle portait le même tatouage que l’autre.
- Comment sont-ils morts ?
- Balles en plein cœur. Probablement un sniper.
- Ok, allons-y. »

Ils arrivèrent sur les lieux quelques minutes plus tard. Jack descendit de la voiture et s’approcha du corps de la femme âgée d’une cinquantaine d’années. Une tache rouge s’étendait sur sa poitrine. Le même tatouage que précédemment ornait l’épaule de la victime.
« Le meurtre est récent, probablement moins de deux heures. »
Jack vit la statue, une femme cette fois-ci, avec l’inscription Rhéa marquée sur le socle. Il la toucha, se concentrant au maximum.

Une balle part du canon et se loge en plein cœur de la femme. Les deux gardes du corps tournent leurs armes l’un vers l’autre et tirent simultanément puis tombent à terre.
Un homme s’approche, le visage masqué par l’ombre de son chapeau. Il dépose la statuette et récupère les armes des hommes qu’il range dans leurs étuis. L’homme se met à parler :
« Alors Jack, aimes-tu mes mises en scènes ? J’en ai préparé d’autres, ne t’inquiète pas. Bientôt, Titan ne sera plus. Je ne serai plus esclave de cette bande de vieux paranos imbéciles et bornés ! Au fait, ton tour viendra. N’oublie pas d’acheter un cercueil, la police n’a pas beaucoup de moyens ! »
L’homme éclate alors d’un rire sardonique en s’éloignant de ses victimes.

L’inspecteur sortit de cette vision en sueur, nerveux et inquiet. Le tueur le connaissait et il voulait le tuer.
« Je t’aurai avant que tu me fasses la peau ! » pensa-t-il.
Un peu plus loin, Bruce discutait avec le médecin légiste. Visiblement étonné des nouvelles qu’il venait d’apprendre, il se dirigea vers son supérieur.
« Inspecteur, ce n’est pas un sniper qui les a tués.
- Je sais. Ils se sont entretués avec leurs armes.
- Pourtant, elles sont rangées.
- Le meurtrier, celui qui les a forcés à faire ceci, les a replacées dans leurs étuis.
- Manipulation mentale ?
- Quelque chose dans ce goût là. Un type pareil est dangereux, il faut le coffrer au plus vite. »
Le médium se dirigea vers son aéromobile et monta à l’intérieur.
« Où allez-vous ?
- Faire avancer l’enquête. Préviens-moi si tu as du nouveau de ton côté. »
Il mit le moteur en route et fonça vers la périphérie en direction du Manoir Harvard, l’ancien quartier général de l’organisation Titan et officiellement orphelinat pour jeunes en difficulté.

Après avoir assisté au départ de son supérieur, Bruce se dirigea vers un informaticien qui enregistrait les données des meurtres.
« Salut, pouvez-vous me chercher le dossier d’un collègue ?
- Bien sûr. Quel est son nom ?
- Jack Everal. »
Dix minutes plus tard, l’informaticien se rendit auprès de Bruce.
« Vous l’avez ?
- Oui, mais ça n’a pas été simple.
- Comment ça ?
- Son dossier de police est presque vide. J’ai donc cherché son dossier civil, classé Top Secret.
- Quoi ?
- Heureusement, j’ai un ami au FBI. Voilà le dossier. »
Le policier le prit et le lut pendant plusieurs minutes.
« C’est pas possible… »
Le blason de l’orphelinat Harvard, se trouvant sur plusieurs documents du dossier, correspondait au tatouage des victimes…

« Cette fois, il n’y a aucun doute, ce mystérieux meurtrier cherche bien à nous tuer tous. Qui enquête ?
- L’inspecteur Jack Everal, un de nos anciens pensionnaires.
- Cela ressemble à une extraordinaire coïncidence. Et que fait notre cher Jack en ce moment ?
- Il se dirige vers l’orphelinat désaffecté.
- Ne le perdez pas de vue. Si ça se trouve, lui seul connaît le tueur… »

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