Henry IV de Lancaster a curieusement arrêté de prendre des décisions hâtives vers la fin de son règne, il est possible que ce soit dû à l'influence grandissante de son fils, Henry, qui devenu adulte manifestait de puissantes aptitudes dans tous les domaines (ce qui donna du crédit à l'hypothèse expliquant la chance inexplicable de son père par la vérification de l'adage "avoir une chance de cocu" ).

Quoi qu'il en soit, Henry le père décida que l'indépendance du duché de Munster (celui d'Irlande) était une épine dans son pied qu'il ne pouvait tolérer plus longtemps, et qu'il fallait unifier l'Irlande sous sa coupe, ou se condamner à être la risée des dirigeants d’Angleterre à tout jamais.

Dépourvu de général digne de ce nom, il fit consciencieusement son travail et commença par vérifier quels seraient les royaumes qui prêteraient main forte aux irlandais : les bretons garantissaient l'indépendance de leurs frères. Eux-même étaient alliés avec la bourgogne (encore ! ) qui elle-même était alliée à la Norvège.

Un grand coup de massue pour la petite Bretagne

Le roi plaça donc intelligemment ses troupes en mettant une armée minimaliste en Irlande, le gros des troupes à la porte de la bretagne, et une solide garnison à Calais. Il eût également la présence d'esprit de ne pas réclamer l'aide du Portugal dans ce conflit, avisé qu'il fut que ceux-ci refuseraient catégoriquement, ce qui plongerait une nouvelle fois les deux nations dans l'embarras (et peut-être à la vindicte populaire une nouvelle princesse).

Dès la guerre déclarée, le Bretagne emboîta le pas, et l'armée anglaise infligea une défaite cuisante aux bretons mal préparés, dans les plaines de Vitré. Poursuivis, ils furent anéantis à Brest, après avoir forcé l'armée anglaise à une marche forcée de près de 500 km au travers de tout le pittoresque massif armoricain.

Munster fut rapidement assiégé, et la Bourgogne, bien qu'ayant déclaré la guerre, ne put dans un premier temps pas faire grand chose car encore occupée à batailler sur ses flancs.

Un an et demi après le début de la guerre, l'Irlande était enfin unifiée (enfin presque, car ceux de connaght qui nous sont alliés sont encore indépendants, ce qui avait semble-t-il échappé à Henry IV dans ses plans d'unification). La Bretagne fut réduite à accepter de devenir un vassal de l'angleterre, et tout le monde se lança de bon coeur dans le conflit contre la Bourgogne et la norvège.

Un froid pour la Norvège

En vérité le roi ne se préoccupa guère de la norvège, se contentant d'ordonner à la royal navy d'en chasser les navires dans toute la mer du nord, ce qu'elle fit avec brio. Ce sont les Irlandais et les Ecossais qui firent preuve d'un zèle assez étonnant et qui conquirent ensemble toute la Norvège, lentement mais inexorablement, allant jusqu'à débusquer chque petite île, chaque fjord, jusqu'à ce qu'à la fin de l'année 1417, la totalité des territoires norvégiens sous contrôle, Henry IV les force à reconnaître sa suzeraineté de fait. Ainsi la boucle était-elle bouclée, car les ancètres du grand Guillaume étant eux-même venus de scandinavie, voici leurs descendants qui y retournaient. (Ne demandez par contre pas d'où viennent les léopard, car Irlandais et Ecossais étaient unanimes à ce sujet : ils n'en ont pas vu en norvège).

Et une victoire à la Pyrrhus

Le roi était en effet totalement accaparé par la campagne de Bourgogne, qui s'est révélée exceptionnellement difficile. Dépourvu du talent et de l'expérience de feu Robert K, l'armée anglaise, bien que largement plus nombreuse, n'a cessé d'aller de défaites en défaites contre des corps Bourguignons moins nombreux, mais considérablement mieux entrainés. Aucune des deux armées n'arrivant jamais à éradiquer totalement l'autre, les batailles et les massacres inutiles de soldats se sont succédé pendant deux longues années, vampirisant totalement la population anglaise, vidant les champs de ses bras masculins, et conduisant le pays dangereusement près d'une crise sans précédent, que seul sans doute le constant approvisionnement en champagne a permis d'éviter.

Heureusement, les armées de bretagne et de champagne, bien que souvent malmenées au gré des grandes batailles entre le gros des forces anglaises et bourguignones, réussirent à occuper petit à petit tout le territoire Bourguignon, affaiblissant sa capacité à reconstituer ses forces. Finalement, sur un coup de dé, Henry IV jetta ses dernières forces dans la bataille décisive des plaines de Bar le Duc, où pour la première fois l'armée Bourguignone fut forcée de reculer, puis la poursuivit en faisant fi des risques et de la prudence, et réussi in extrémis à l'anéantir complètement aux portes de Dijon le 6 avril 1418, qui devint un jour férié (hé oui, ça vient de là, même si ensuite l'erreur a fait reculer la date au 1er avril puis transformé l'usage en une fête des farces).

L'armistice fut signé peut de temps après, forçant la Bourgogne à libérer liège, Bar et Never, réduisant considérablement sa puissance, coupant le pays en deux, et donnant à l’Angleterre un petit groupe de nouveaux alliés bien placés sur ses flancs sur le continent.