Les enfants, vous avez sûrement entendu parler de Charles VII ?
Le 5 août 1448 débute le règne de Charles VII de Neufville. Celui-ci est piètre diplomate mais un bon commandant, ayant beaucoup appris de l'art de la guerre par son père. À peine assis sur le trône, il revendique la couronne de Northombrie face à leur héritier peu légitime.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Pour en savoir plus :
la Northombrie, petit État de l'île d'Angleterre, n'a pratiquement pas connu de paix. Indépendant depuis le traité de Londres le 25 mai 1440 grâce à la France, il sera envahi par les Écossais en 1444 puis par les Français en 1450, qui leur reprendront à nouveau leur souveraineté par le traité de Calais le 20 mai 1450. En dix ans, leurs Nobles n'ont eu de cesse de se quereller pour en obtenir le trône, ce qui a donné lieu à de nombreux assassinats et à des prétendants très illégitimes, et a pu permettre à Charles VII de revendiquer le trône pour lui grâce au mariage contracté par son petit frère François.
Charles VII décide de déclarer la guerre à la Northombrie en décembre 1448 mais, ne pouvant transporter que des contingents de 5 000 hommes par sa flotte, il renonce à débarquer directement dessus, d'autant que l'Écosse et l'Angleterre font cause commune contre l'envahisseur et décident de s'allier pour protéger le petit royaume.
À la place, Charles VII fait appel au fidèle allié de la France, le Pays de Galles. Celui-ci voit d'un très mauvais œil la puissance grandissante de l'Écosse et se trouve soulagé que la France intervienne pour la contenir. Il autorise Charles VII à amasser ses troupes chez lui, les ravitaillant même sur son compte, jusqu'à ce que l'entière armée de 24 000 hommes se regroupe dans le Gwynedd. Cela fait peur au Roi Henri IV Lancaster d'Angleterre, qui signe une paix rapide et séparée. Ne reste plus que la Northombrie et l'ultime rempart, l'Écosse. Le 17 janvier 1450, le général Joseph du Bosquet lance l'assaut.
Durant la bataille de Marches, le 8 mars 1450, les pertes sont sévères des deux côtés, puisque chaque camp perd 4 500 hommes. Mais les Français, vainqueurs, poursuivent leurs ennemis à travers la campagne anciennement anglaise et remontent vers le nord. Les Écossais perdent systématiquement, à nouveau dans le Lancashire le 17 mars, puis définitivement le 14 avril dans le Yorkshire.
L'Écosse est défaite complètement. Le 20 mai 1450, le traité de Calais signe la fin de la guerre, puisque la Northombrie accepte finalement de céder le trône du royaume à Charles VII dans une Union personnelle que la France dirigera.
La France, vassaux et union personnelle compris, en 1450 au lendemain du traité de Calais
À peine assis sur le trône, Charles VII déclare la guerre à une puissance européenne moyenne et la remporte, ce qui en dit long sur sa personnalité à seulement 15 ans.
À 17 ans, et avec l'appui de ses plus proches conseillers, il lance une réforme de l'administration française pour la calquer sur une façon de faire plus impériale, augmente ainsi le nombre de fonctionnaires de l'État en même temps que son prestige. Il se rend rapidement à Rome et, le 1er décembre 1450, se fait couronner empereur par le Pape lui-même.
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Pour en savoir plus :
pour l'anecdote, Charles a fortement insisté pour être nommé officiellement "Empereur des Romains", ce que le Pape a refusé pour ne pas froisser ses relations avec le Saint Empire romain germanique. Charles VII sera donc simplement "l'Empereur de France", mais le jeune roi froissé aura l'occasion de se venger par la suite.
Ainsi débute le Premier Empire. Charles VII a des rêves de gloire pour la France et poursuit dans sa lancée de réformes. Il lance au début de l'année 1451 un programme d'instruction militaire pour l'ensemble de son armée et spécialement des nouvelles recrues, dans le but d'améliorer leur efficacité au combat. Il poursuit également la politique de centralisation afin de concentrer chaque fois qu'il le peut davantage le pouvoir entre ses mains, au lieu de le laisser aux mains de la noblesse. Dans cette optique, il lance la loi relative à la milice : dorénavant, le Roi est décrété chef suprême des forces militaires. La discipline et le moral se rigidifie au sein de l'armée, malgré la grogne des nobles. Ceux-ci augmentent parallèlement leurs exigences, et il n'est pas rare durant cette période de voir des rébellions se former, rapidement écrasés. Les chefs sont écartelés en place publique de façon cruelle. Enfin, il parvient à faire intégrer le vassal Auvergnat au sein de l'Empire.
Dans le même temps, Charles voit d'un mauvais œil l'ascension de l'ancien allié autrichien. Les relations se sont dégradés avec son Roi, Georg I von Hesse-Kassel, durant le précédent Conseil de régence, et Charles ne souhaite pas les voir spécialement s'améliorer. De toute façon, l'Autriche poursuit sa politique impérialiste et tend à occuper et annexer à tour de bras les territoires de ses voisins.
Malheur à ceux qui se sont mis sur le chemin des Autrichiens.
Cette politique d'expansion aura deux conséquences. D'une part, elle rencontre des difficultés sur le plan politique, puisque la lutte est âpre entre l'Autriche et la Bohême pour l'élection du prochain empereur. Mais dans le même temps, la puissance de persuasion autrichienne fait qu'elle peut imposer des réformes dans le Saint Empire pour augmenter la puissance globale.
Le 22 janvier 1451, un mois après l'avènement de l'Empire, le Pape meurt de façon soudaine et inattendue. Les suspicions se portent sur Charles mais sans preuves, personne n'ose accuser l'un des dirigeants les plus puissants d'Europe, fut-il âgé de 17 ans. De façon tout aussi inattendue, le nouveau Pape est Français. Charles saute alors sur l'occasion et demande immédiatement à ce que Georg I, Roi d'Autriche et Empereur du Saint Empire, soit excommunié ; un ordre aussitôt obtempéré.
Au même moment, Castille, encore fragile de sa dernière guerre, subit les assauts de rebelles aragonais, ainsi que des Portugais qui souhaite reconquérir leur territoire.
Charles saute sur l'occasion. Ne disposant pas de casus belli pour attaquer à son tour, il finance toutefois les Portugais pour affaiblir davantage leur ennemi juré commun. Mais l'aide ne sera pas suffisante, et le Portugal intègrera à nouveau de force le royaume de Castille par le traité de Porto le 6 mars 1454.
L'ennemi portugais balayé et les rebelles écrasé, Castille tourne alors son regard vers l'Aragon et lui déclare la guerre le 1er avril 1454. La France vient alors en aide à son allié et entre à son tour dans la danse le lendemain. Mais Charles VII n'aura pas l'occasion d'aller plus loin et d'assouvir sa haine et ses rêves de conquête : il meurt au début des opérations, le 31 août 1454, tout juste âgé de 21 ans. Il ne laisse derrière lui aucun enfant, et c'est son frère François qui prendra alors la relève.
Le Bashar il y a plus de 11 ans