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Vaisseaux spatiaux : forme
Dans l'espace les contraintes de formes ne s'appliquent pas, il est donc théoriquement possible de construire des vaisseaux de n'importe quelle forme. En pratique la forme est toujours défini par les deux critères déterminants suivant : la race et le rôle.
La race parce qu'une race définie construit toujours ses véhicules selon ses propres schémas de pensée, et bien souvent même à sa propre image. Ainsi tous les engins spatiaux conçus par des humains sont dotés d'une symétrie bilatérale et de deux polarités. Il y a un devant et un derrière, un dessus et un dessous.
Le rôle parce qu'un engin militaire est toujours dotés d'un carénage blindé effectuant le dernier niveau de protection (physique) et que sa forme est un compromis permettant de minimiser le profil en travers tout en fournissant un angle de tir maximum à ses batteries. Un engin civil en revanche est toujours dépourvu de carénage et présente donc de manière apparente sa structure interne reliant ses modules fonctionnels.
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Requête RegStar,
Base de registre de l’Union - 9381 GS
De longues traînées de débris s’échappaient vers l’espace des trous béants de la coque déchirée du navire. Des liquides se figeaient dans l’espace, gelés en des formes étranges, des morceaux de métal, de corps. Du gaz aussi, qui fusait dans un élan éperdu pour combler l’infini... Il laissait un halo blanchâtre, dérisoire queue de comète. Les puissants tirs continuaient de pleuvoir sur le petit vaisseau cetfan. Ses moteurs le poussaient désespérément droit devant lui, dans une tentative de fuite complètement vaine. Les trous de sa coque sur l’avant du vaisseau projetait au loin des débris qui se heurtaient de nouveau au vaisseau qui fonçait en sens inverse. Les trois frégates battant pavillon de l’Union ne lâchaient pas prise. Bientôt un ultime tir perfora les réacteurs et tout ce qui restait de l’astronef s’éparpilla dans l’espace, disloqué par une ultime explosion.
Mais les trois frégates n’étaient pas seules témoins de la scène et une masse compacte de chasseurs cetfans leur fondit dessus à une folle vitesse. Les boucliers de stase des vaisseaux de l’Union les auraient aisément repoussés mais les cetfans n’étaient pas aussi aveugles qu’on aurait pu le croire. Les chasseurs ralentirent leur vitesse en atteignant les frégates juste assez lentement pour pénétrer le champ. Les défenses de proximité des frégates en abattirent quelques uns mais la plupart parvinrent à la coque, et s’y fixèrent solidement. Aussitôt accroché, tout l’arrière de l’engin basculait et perforait la coque en faisant un passage pour son pilote qu’il libérait à l’intérieur. Les vaisseaux investis ne continuaient pas le combat très longtemps. Quelles que fussent les capacités de combat des équipages, les cetfans leur semblaient éminemment supérieurs.
Les trois frégates furent comme prises de convulsions, leurs manoeuvres complètement désordonnées amenèrent les deux premières dangereusement proches l’une de l’autre vers une collision inévitable. La dernière frégate était parcourue d’explosions, et certains de ses secteurs plongés dans l’ombre, pourtant les silhouettes de chasseurs cetfans scotchées à sa coque étaient moins nombreuses, et l’équipage résista à l’invasion. Penché sur un unique moteur encore actif, le vaisseau put faire demi-tour en évitant les carcasses enflammées des deux autres frégates. Leur explosion soudaine cacha à l’équipage du dernier engin les nombreux chasseurs cetfans qui redécollaient, poussés par le souffle et non par lui détruits.
Massad et ses hommes parcouraient des coursives obscures qui s’ouvraient sur des conduits parfois trop petits pour leur livrer passage et parfois presque aussi haut que trois hommes. L’intérieur du mastodonte cetfan ne semblait pas avoir de système d’éclairage. En dépit de cette étrangeté, et de la couleur inhabituelle du métal, l’engin n'était pas très différent de n’importe quel navire spatial de grande dimension.
Il n’avait pas été facile de faire un trou dans la coque extérieure pour pénétrer l’intérieur du monstre. Plusieurs heures d’efforts avec les excavateurs lasers avaient été nécessaires, au milieu des tirs lourds de la Cosmoguarde, des mitraillages de chasseurs, des débris divers... Toutes les navettes des ZVEA n’avaient pas atteint leur but. Certaines furent pulvérisée en plein vol, d’autres avaient du se poser sur d’autres appareils. Eux avaient réussi leur premier objectif mais maintenant ils doutaient de son utilité : ils n’étaient encore tombé sur personne et s’il fallait trouver un unique poste de commande dans ce dédale de près d’une dizaine de kilomètre de long le temps risquerait de leur manquer...
A l’extérieur les frégates continuaient de chasser les escorteurs cetfans même s'il s’était avéré à posteriori que ces engins n’étaient pas armés. De simples transporteurs. Un des hommes de tête se plaqua à la paroi et lança quelques signes dans le langage de combat des ZVEA :
_ Ennemis visibles. Trois silhouettes. Faible activité.
Le commando avait prit position tout autour de l’ouverture de la pièce où se trouvaient les trois formes ennemies : les ZVEA n’eurent aucune peine à se hisser jusqu’au plafond car il n’y avait pas non plus de gravité artificielle dans le vaisseau. D’un geste Massad lança l’assaut, les tirs automatiques de leurs fusils contrastèrent sauvagement avec les ténèbres ambiants. Une grenade à fragmentation partit et brûla tout le fond de la coursive. Les flammes n’étaient pas encore retombée que trois ZVEA plongèrent poignards aux mains. Ils retrouvèrent leur trois ennemis gisant sur le sol, calcinés et figés dans leur position : penchés sur des commandes de formes inhabituelles. Les formes étaient de petite taille, environ un mètre, les restes calcinés ne permettaient pas savoir si ce qu’il en restait était un squelette ou une sorte de carapace. Le premier corps qu’un des soldat toucha s’effondra en poussière et le souffle fit de même avec les deux autres. Massad arriva finalement devant les trois tas de poussière. Il les regarda un instant puis releva la tête dans son casque :
_ Ça me ferait bien mal si ces trois trucs sont nos si terribles ennemis... Je ne sais pas qu’est-ce qu’on a tué mais je ne crois pas que ce soit des “ combattants ” version cetfan. Et pour la prochaine fois qu’on retrouve ceux-là : pas de grenade !
La bataille n’opposait pas à proprement parler des forces très nombreuses, pourtant la confusion totale et le mélange inextricable des forces en présence rendait cet affrontement tout à fait exceptionnel. Le Mastodonte Cetfan accusait de nombreuses avaries, sa carapace externe fumait en de nombreux point, mais sa mobilité n’en semblait pas véritablement entravée pour autant, et il achevait une fois de plus de pulvériser un croiseur de la Cosmoguarde. Le dernier, en fait. Les autres navires s’étaient dispersés et maintenaient dans la mesure du possible une distance respectable avec le cuirassé cetfan, tout en continuant à lui tirer dessus. De nombreuses navettes, chasseurs, dévastateurs et autres astronefs de petite taille s’entrepoursuivaient entre le combat des titans. Nul ne pouvait dire qui avait l’avantage... Des vaisseaux d’abordage ZVEA de l’Union étaient un peu partout : certains s’étaient même posé sur la surface de l’Avon, le vieux cuirassé de la Cosmoguarde. Les ZVEA avaient engagés à l’extérieur, sur la coque même du navire, un combat acharné contre les chasseurs cetfans. L’équipage du navire ne devait plus trop savoir quoi penser : des commandos de l’Union sur leur propre navire ! Les ZVEA, ceux-là même qui étaient entre tous les plus haïs, responsables d’une quantité incroyable de sabotages et destructions diverses étaient là, derrière leur hublots, et les défendaient contre leur assaillants. Certains patrolers de la Cosmoguarde avaient eux aussi revêtus leurs armures spatiales et sortaient à leur tour.
C’était une double première : des patrolers et des ZVEA côte à côte, plongés dans une véritable guerre de tranchées sur la surface même d’un navire de ligne en pleine action...
Au loin les groupes des frégates de l’Union revenaient peu à peu vers le centre de la bataille, la plupart des vaisseaux de transport cetfan avaient fuit ou étaient détruits. Certaines frégates étaient sérieusement avariées, d’autre complètement détruites. Le décompte n’était pourtant pas simple à effectuer dans le maelström ambiant.
Le groupe de Massad poursuivait sa route. Ils avaient finalement atteint ce qui semblait être la colonne vertébrale du mastodonte : une coursive de plus de trente mètres de diamètre qui plongeait au loin dans l’obscurité, dans un sens comme dans l’autre. Un soldat parti en éclaireur devant revint et dit à son chef :
_ Chef, j’ai trouvé des traces bizarres devant. On dirait un combat mais je n'en suis pas sûr.
_ Allons-y.
La petite troupe atteignit finalement une sorte de jonction d’où partaient dans toutes les directions de nombreux couloirs de toutes tailles. Au départ de l’une d’entre elle se trouvait un cadavre. Cetfan. Il était proprement découpé en plusieurs morceaux mais Il semblait qu’il s’agissait d’une créature identiques à celles qu’ils avaient détruites un peu plus tôt. La créature évoquait un vague insectoïde, pas tant par sa forme générale que par l'allure de son enveloppe extérieure. Cela pouvait aussi bien ressembler à une carapace de crustacé. Les morceaux découpés laissaient apercevoir un intérieur mou dépourvu de squelette. De profondes entailles étaient visibles sur les murs autour de la dépouille. Ces mêmes murs qui restaient intacts mêmes aux grenades... Massad eu une impression étrange et braqua son projecteur frontal sur l’ouverture. Elle présentait une vaste tache noire. Il se rapprocha et constata qu’il s’agissait d’un trou béant. Les bords étaient parfaitement nets et comme fondu. Il se retourna vers sa troupe et déclara :
_ OK, je sais ce qui s’est passé ici. Une troupe de feydars a du réussir à débarquer. Aucun d’entre vous n’en a jamais vu en pleine action n’est-ce pas ? Alors il suffit de suivre les cadavres.
Un de ses soldats intervint :
_ Nous n’avons pas encore eu le temps de les former suffisamment pour en intégrer dans tous les ZVEA.
Un des soldats montra les restes :
_ Ça n’a pas l’air de leur manquer. Comment ont-il fait ce trou ?
Massad hocha la tête :
_ Avec leurs épées. Inutile de me demander comment : je n’en sais rien. Ils fabriquent des épées spéciales et...
_ Ha ouais j’ai entendu parler de ça, et il paraît qu’en se concentrant ils peuvent découper n’importe quoi avec.
_ C’est ça, c’est ça, et quand ils pètent ça fait des boules de feu ! On devrait peut-être se remettre en route au lieu de bavasser.
Le soldat qui venait de parler s’était remit en route et tous se mirent en marche à sa suite. Ils s’interrompirent soudainement alors que les parois semblaient rétrécir.
_ Putain qu’est-ce qui se passe ?!
Les parois vibraient maintenant de secousses en cadences et se déplaçaient très sensiblement.
_ Du calme, les gars, la coursive ne se réduit pas, elle bouge c’est tout. Vous avez vu comment se déplace cet engin, non ? Il est juste en train de chercher une nouvelle cible. En route, et trouvons le centre de commande avant que dehors ils soient tous morts !
Le cuirassé cetfan se trouvait un peu comme un animal en cage, désormais les sept frégate restantes de l’Union l’assaillaient aussi. Elles restaient à distance prudente, et le titan semblait ne plus savoir vers que ennemi se tourner. Sa mobilité commençait enfin à s’amoindrir, de nombreuses tuyères s’étaient tuent définitivement. Mais la bataille faisait toujours rage tout autour, et le plus vieux des deux cuirassés de la Cosmoguarde était le lieu d’un intense combat, à sa surface, et de plus en plus, à l’intérieur même des coursives. Toute l’attention était retenue par les deux colosses, de sorte que personne ne remarqua la présence furtive de petits appareils, au cœur même des combats de chasseurs.
Les nouveaux venus avaient une forme très simple, géométrique et parfaitement régulière. Une simple sphère géodésique. Il était difficile de déterminer où se trouvait l’avant de l’arrière, de même que la position des moteurs. Mais le plus étrange était leur déplacement : tout en saccades, dans toutes les directions. Un déplacement, un temps d’attente. Puis une suite de déplacement dans des directions différentes avec des changements brutaux qui auraient donnée la nausée à n’importe quel pilote. Telles de petites mouches, quelques uns des ces vaisseaux s’immiscèrent furtivement dans le champ de bataille.
La passerelle du Victorieux était en pleine effervescence, les escorteurs cetfans détruits, il ne restait plus que l’énorme cuirassé. L’Amiral avait décidé d’engager le croiseur dans la bataille car la moitié des frégates avaient été perdues. Leur bouclier était trop faible pour résister longtemps aux assauts des chasseurs ennemis. Ceux du Victorieux étaient plus solides, Elle approcha donc son navire du tumulte. Et certains mouvement curieusement désordonnés au centre de la bataille ne lui échappèrent pas :
_ Lieutenant ! Agrandissez-moi cette zone.
Une portion de la bataille s’afficha en grand sur l’holocom de la passerelle. Les mouvements étaient reconstitués en temps réel avec une grande fidélité. Presque au centre de la zone, Elle remarqua de curieux petits astronefs qu’elle n’avait jamais vu auparavant, en déplacement rapide. Très rapide. En fait, beaucoup trop rapide. Elle demanda à ses techniciens :
_ Vous avez vu ces choses ? Que dit la banque de donnée ?
La réponse ne tarda pas :
_ Identification négative. Astronef inconnu. Procédure de classement en cours.
Ces quelques secondes d’attente parurent bien plus longues alors qu’en y faisant plus attention, ces petits engins se révélaient de plus en plus nombreux dans l’espace et même tout autour du Victorieux. La voix artificielle déclara enfin :
_ Signature enregistrée. Construction d’origine inconnue.
_ Ce n’est pas cetfan ?
Mais au moment où elle posa la question elle eu la réponse car les nouveaux venus passèrent à l’offensive : la projection se centra sur l’un d’entre eux et montra très clairement un nuage de gaz qui fusa d’une de ses faces vers un chasseur cetfan. Et le nuage de gaz infléchit sa course pour suivre sa cible qu’il finit par atteindre et complètement recouvrir. Alors qu’il avait atteint le vaisseau le nuage ne s’y arrêta pas et sembla un court instant le noyer puis l’engloutir pour finalement passer au travers, faire volte face et retourner vers l’engin qui l’avait émit et dans lequel il fut aussitôt aspiré. Le chasseur cetfan continuait sur sa lancée mais c’était plus une dérive qu’autre chose, car il semblait percé de multiples trous et complètement vidé. L'Amiral ne put retenir une exclamation :
_ Mais qu’est-ce que c’est que ça ???
Alors que sa petite troupe arrivait au bout de la coursive qu’elle suivait, Massad capta un éclair de lumière sur sa droite et, de même qu’une partie de ses compagnons, se plongea vers la paroi en braquant son fusil. Mais ils ne tirèrent pas car au dernier moment un insigne de l’Union avait percé l’obscurité ambiante. La silhouette ne sortit pas de l’ombre et leur dit simplement :
_ Je vous attendais.
Massad se releva et braqua son projecteur sur l’homme. Il était vêtu d’un manteau long qui l’enveloppait complètement et son visage était masqué par un casque sculpté d’une forme féroce. Un feydar. Il ne semblait pas porter d’arme mais une poignée d’épée était visible dans le bas de son dos, derrière lui. Il ne se trouvait en fait pas au fond de la coursive mais devant une porte, une grande porte ronde dont la jointure de fermeture était bien visible en diagonale. Massad s’adressa au feydar :
_ Qu’est-ce que tu fais là ?
_ Je vous attendais. Les autres sont à l’intérieur, ils se battent.
Massad regarda soupçonneusement la porte :
_ Qu’est-ce qu’il y a là-dedans ?
_ La Mort.
Les feydars n’avaient pas tous perdu cet espèce de parler mystico-religieux qui résultait du passage de leur langue natale au galach standard. Et ça pouvait être, comme en ce moment précis, particulièrement énervant. L’homme masqué continua pourtant :
_ Il y plusieurs heures que nous sommes arrivés ici. Dans le reste du vaisseau il n’y avait que des petites choses craintives qui fuyaient devant nous.
Il releva la tête et tous purent voir la profonde balafre qui entaillait son casque et le sang qui en avait coulé.
_ Ici il y en a des plus grands. Il sont féroces et se battent jusqu'à la mort. Je vous attendais pour vous dire ceci : n’y allez pas ! vos armes sont inutiles contre eux. Restez ici, et si mes frères ne sont pas vainqueurs, fuyez. Fuyez et restez cachés.
Ayant lâchés ces derniers mots il s’écroula sans tomber puisqu’il n’y avait pas de gravité. Son corps s’éloigna mollement de la position qu’il occupait. Le médecin de l’équipe se rua vers lui avec son diagnoskit mais le feydar était mort. Le docteur se retourna incrédule devant la réponse de son assistant médical :
_ C’est dingue ! Il a une partie du cerveau détruit, ce type devrait être mort depuis des heures !
Les chasseurs cetfans ralentissaient leur pression, ils se faisaient moins nombreux, les petites sphères faisaient mouche avec leur curieuse arme et les traquaient sans pitié. Face à ces adversaires, les chasseurs cetfans semblaient bien moins impressionnants. Ils avaient pourtant donné bien du fil à retordre aux forces unies de l’Union et de la Cosmoguarde. Elida se rendit compte que les batteries de défense rapprochée du Victorieux auraient bien du mal à toucher ces astronefs bondissants s’il avait fallu les attaquer. Ils ne s’étaient pourtant pas révélés hostiles, et semblaient concentrer leurs attaques sur les seuls cetfans. Leur arme fascinait les artilleurs :
_ Ce n’est pas un gaz, regardez, il ne se disperse pas dans le vide. Il agit comme un missile guidé...
_ C’est comme une nuée...
_ Ou un nuage criquet, regardez une fois qu’ils sont passé : c’est comme si tout était dévoré.
Les remarques fusaient tranquillement, tout le personnel était fasciné par le spectacle relayé par l’holocom. Mais il fut de courte durée car la sonnerie stridente du cervo du vaisseau retentit dans toutes les oreilles :
_ Attention, attention, le mastodonte ennemi se dirige vers nous. Tous les équipages aux poste de combats !
Futile recommandation en vérité car ils y étaient déjà depuis bien longtemps. Le grand holocom changea d’image et montra la masse menaçante, mais il n’y avait nul besoin de regarder la projection, car la vue par la baie vitrée du cockpit était beaucoup plus éloquente : la puissante nef des cetfans était déjà presque sur eux, encore plus effrayante avec ses nombreuses blessures rougeoyantes. Et telle une énorme mâchoire, les deux parties avant du vaisseau s’écartaient pour broyer le Victorieux.
Massad et ses hommes s’étaient abrités dans une coursive parallèle derrière un champ de stase que, curieusement, le feydar transportait. Ils avaient activé devant la porte infranchissable une bombe à fusion. Le champ de stase les protégerait de l’explosion et du rayonnement mortel, mais nul n’était sûr que la bombe ouvrirait une brèche dans la porte. Massad ne voulait pas perdre encore de nombreuses heures à la forer maintenant qu’il savait qu’on se battait de l’autre côté.
Impact.
Leurs objectifs oculaires ne montrèrent rien pendant quelques instants puis la lumière décrut et leur champ de stase s’éteignit surchargé dans un ultime crachotement. Massad se releva :
_ Cette fois-ci ça a été juste. Pourvu que le porte ai sauté !
La troupe se mit en mouvement et sorti bientôt dans la grande coursive principale. La porte était rompue. Mais rien ne les avait préparés à la scène qu’ils virent de l’autre côté.