Vision globale : Qu'est-ce que la physique d'aujourd'hui ?
Je pense qu'on peut déterminer aujourd'hui à peu près deux branches de la physique. D'un côté, la physique exploratrice, qui se veut de tenter des choses, de découvrir des phénomènes et de tenter de les expliquer, et de l'autre, la physique du tout-petit, qui tente de définir la loi du tout et d'expliquer tous les phénomènes.
Nombre de choses expliquées par maintes théories sont totalement dépourvues d'intérêt, puisque décrites de fond en comble. La physique exploratrice consiste donc à regarder là où peu de gens ont déjà regardé, du fait qu'au fur et à mesure qu'on avance dans la recherche ce genres d'endroits se trouvent dans les recoins de choses déjà expliquées mais avec des zones d'ombre ou des coins de choses qu'on a pas encore su expliquer. Notons tout de même que le second ensemble cité précédemment est le seul à avoir une taille définie, et que régulièrement des choses inexplicables s'ajoutent à la liste... enfin, quand je dis inexplicable, je signifie que tous ont spéculé mais n'ont pas démontré formellement, vive la science ! \o/
Ensuite, nous avons la physique du tout-petit, puisque dans le monde des physiciens du tout-petit, tout ce qui est grand est définit par quelque chose de plus petit et que si on arrive à comprendre la chose plus petite, on comprendra la grande chose. Donc, dans le monde de la physique du tout-petit, tout est tout-petit, et les grands ne sont que des ensembles de tout-petits. Le fantasme du physicien du tout-petit fait rêver beaucoup de gens, car il consiste à la description de la théorie du tout. Dans la théorie du tout, on imagine que l'Univers tient entier sur une liste finie de petits absolus, c'est à dire les plus petits des petits. Si on arrive à décrire chaque petit absolu individuellement et chaque interaction entre chaque petit absolu et le pourquoi de ces interactions et comment se comportent les vecteurs de ces interactions, on arrivera donc à décrire... tous les phénomènes.
Note : La chose la plus drôle dans la théorie du tout, c'est que si on la définit un jour, la quantité petits entrant en jeu dans un phénomène observable à notre échelle sera tellement astronomique qu'on devra tout de même fournir un effort considérable pour expliquer dans sa totalité ce phénomène puisqu'on devra l'expliquer à partir de modèles qui s'expliquent à partir de modèles qui s'expliquent... [ . . . ] ... à partir de modèles qui s'expliquent à partir du modèle de la théorie du tout. En bref, la physique ne sera pas au chômage pour autant même si on arrive à la définir un jour, cette théorie du tout... (enfin... si on admet qu'elle existe... :-° )
Cette réflexion est axée sur l'obsession des physiciens du tout-petit à définir la théorie du tout.
Hourra ! La théorie du tout existe !
Hourra ! Félicitons le très renommé théoricien [nom étrange] pour sa démonstration magistrale de l'existence d'une théorie du tout !*
*Ceci est une fiction
Si on part du postulat que la théorie du tout existe, on peut donc aussi postuler que la totalité de l'univers connu pourrait être généré depuis le big-bang si on disposait d'une puissance de calcul infinie. A ceux qui invoquent le principe d'incertitude quantique pour garder la magie universelle hors de la froideur d'un ordinateur, je vous rétorquerais soit qu'un élément quantique ne choisit un état qu'en présence d'un observateur et que donc votre incertitude n'existe que depuis une cinquantaine d'année, soit que l'incertitude quantique n'est que le fruit d'un phénomène sous-jacent et qu'elle n'est pas du tout incertaine, du fait qu'on est peut-être encore loin du petit absolu et de notre théorie du tout. Donc, notre univers est calculable, comme un immense jeu-de-la-vie selon Conway (un automate cellulaire particulier quoi...).
Maintenant que nous sommes confrontés à la dure vérité d'une destinée prédéterminée mais inconnue, procédons à une analogie. L'enfant qui démonte son réveil nous apprend une chose sur le monde : Quand on observe, on est sûr d'altérer l'objet observé. Ce fait se retrouve dans l'infiniment petit, les particules nous le disent bien avec ce foutu principe d'incertitude quantique : Du moment qu'on les observes, elles quittent leur état initial et choisissent de façon parfaitement aléatoire un statut.
C'est ici qu'on se pose une question : L'enfant qui a démonté son réveil, est-il sûr de le remonter ? Si on essaye de comprendre comment fonctionne un ordinateur par l'observation, on doit évidemment le démonter. Et maintenant qu'on a découvert comment fonctionnait les composants ensemble et quels étaient leurs rôles, si on essaye de pousser plus loin et de démonter les puces pour voir comment elles fonctionnent ? C'est un fait, il est difficile de démonter quelque chose gravé à 2 nanomètres sans casser quelque chose. On aurait pu prendre des pincettes et précautions pour éviter ce genre de problèmes, mais pour cela, il aurait fallu savoir que ce domaine inconnu était excessivement fragile.
Et qu'est-ce que font les physiciens du tout-petit dans leurs gros accélérateurs de particule, leurs gros lasers, leurs gros canons à électrons ? Ils démontent des particules, les désassemblent, et essayent de trouver des pièces de particules dans leurs morceaux et d'en déduire leur utilité. Ils ne pourront jamais remonter ces particules, mais peu importe, on en a des milliards. C'est vrai, ce qui est bien avec les particules, c'est qu'on peut en casser plein sans avoir le regret d'en manquer ou d'avoir fait quelque chose de mal. Mais... une dernière chose... au fur et à mesure de la recherche, nous allons continuer d'avancer et d'aller plus profond dans l'infiniment petit... Si les particules ne constituaient pas le petit absolu ? Si il existait plus petit, plus minuscule, un élément encore plus simple ? On continuerait à avancer, mais considérons le cas où un jour, les physiciens du tout-petit, démonterons quelque chose de vraiment essentiel, briseront une pièce véritablement utile, seront dans l'incapacité de remonter un engrenage de la formidable machine de l'Univers ?
Par exemple, nous sommes aujourd'hui incapables de déterminer le vecteur de la gravité à échelle micrométrique, mais pourtant nous la décrivons à perfection au niveau universel avec les équations de tonton Einstein... Il est tout à fait imaginable que la gravité est un système global, des sortes de fondations sur lesquelles notre espace et notre temps sont posées. Un peu comme la tectonique des plaques, la croûte terrestre en mouvance permanente, phénomène qui fut expliqué par le fait que cette croûte terrestre était posée sur une boule de magna en mouvement, le manteau terrestre. Imaginons maintenant que, dans la recherche du fonctionnement du mécanisme global de la gravitation, nous prenions des pièces, nous les altérions et nous les brisons pour pouvoir les connaître, les identifier, les décrire dans le but de faire jaillir cette théorie du tout.
En fait, dans cette perspective, ont retrouve nombre de fantasmes de science-fiction sur la fin de l'univers par la faute de l'homme, mais quand on regarde les faits, c'est pas si imbibé de fiction. En effet, on oublie aujourd'hui qu'on ne sait pas du tout où on met les pieds et que la physique qu'on mange au petit déjeuner n'est qu'un amalgame de déductions faites sur nos observations. Depuis des siècles, la physique fonctionne comme cela et on arrive à plus ou moins prédire ce qu'on va trouver plus profond, et souvent avec justesse... mais saura t-on nous arrêter à temps, à arriver à sentir le danger de faire telle ou telle chose ? Ne risquons nous pas, sur un défaut d'estimation de la part d'un de nos physiciens, de défigurer les lois qui régissent ce monde et de courir à la catastrophe ? C'est vrai et c'est actuel, la physique d'aujourd'hui est une physique des conjectures, où il faut d'abord inventer les particules avant de les découvrir. Manque juste qu'une information nous échappe et que la majorité parie sur une mauvaise hypothèse, et voici un risque effroyable de fin du monde qui sonne à notre porte.
C'est probable, juste probable. Tous les métiers comportent un risque, comme on dit, sauf que celui-ci est un peu plus imposant. Peut-être demain lors d'un pet de trop au LHC sur une mauvaise appréciation du SERN, peut-être dans vingt ans à cause d'un homme un peu trop pressé de toucher à la gloire , peut-être dans un ou deux millénaires, peut-être jamais ? Voir même... il y a 70 ans, lors des premières observations directes de l'indéterminisme quantique, de la première altération universelle où un physicien força une petite particule à choisir un état déterminé...
Spoiler (Sélectionnez le texte dans le cadre pointillé pour le faire apparaître)
Parce que la fin du monde est en marche et que je suis incapable d'être totalement sérieux (et oui, c'est une qualité, ma modestie dusse-t-elle en souffrir !), je ne dirais qu'un mot :
Parce qu'un peut d'obscurantisme et de peur irrationnelle du progrès font du bien à nos sociétés !
C'est pas du tout l'intention de poser des arguments pour ceux qui veulent arrêter la Science avec un grand S, la preuve : Quand je serais grand, je serais dans la recherche.