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La deuxième guerre autrichienne

Voici une nouvelle partie commentée d' Europa Universalis III .

Le nom de Rome résonne encore aujourd'hui et veut toujours dire quelque chose dans les rues de la ville de Constantinople ; Rome, la ville éternelle, origine de l'Empire byzantin.

En bref

  • Auteur : Dragoris
  • Titre : Europa Universalis III - Le renouveau des Romains
  • Nombre de signes : 32696
  • Genre : Suspens
  • Date de publication : mardi 18 décembre 2012

La deuxième guerre autrichienne

Septembre 1581

Plus de soixante années ont passé. Soixante longues années durant lesquelles, que de changements !

La guerre fit rage en Europe. L'Autriche, après avoir réussi à nous écraser et à nous contraindre à l'humilité, asservit sous son pouvoir la puissante France, ainsi qu'Aragon et Castille. Par quelle magie ? Par les mariages princiers entre les différents États. Les prétendants de France, Aragon et Castille, dont la légitimité fut contestée, passèrent sous domination des Habsbourg d'Autriche en Union personnelle. Par les Dieux ! L'Europe était sous la coupe du plus puissant pays du monde.

Or, depuis la conquête de la majeure partie de l'Italie, les Nobles ne cessèrent d'avoir comme obsession de récupérer la Sicile et Malte. Il est vrai que le contrôle de ces îles, frontières entre les méditerranées orientale et occidentale, seraient un atout pour notre commerce, et un avant-poste militaire intéressants. Or, si elle était à l'époque de Naples encore indépendante, voilà plusieurs années qu'elle passa sous la couronne de France. Une grande malédiction : si nous ne redoutions pas la flotte française, puisque nous avions la meilleure du monde, nous avions en revanche peur de l'Autriche, son alliée (puisque son maître) ! Alors il fallut prendre notre mal en patience. Cela tombait bien.

L'Empereur de Byzance, gloire à lui, mourut peu après notre rétablissement de la dernière guerre. Il laissa derrière lui une terre prospère et apte à survivre et se défendre, dans la lignée de Palaiologos le magnifique. Son fils porta tout de suite tous les espoirs de la noblesse : intelligent et brillant en toute chose, doté de qualité administratives exceptionnelles, il lança dès son accession au trône, à 27 ans, un vaste plan pour occidentaliser l'ensemble de notre nation. La recherche technologique fut améliorée pour entrer dans les standards des pays européens. Et bien que nous le louons encore aujourd'hui pour sa vision d'avenir, nous avons pleuré toutes les larmes de notre corps lorsqu'il mourut d'un accident de chasse, un an après avoir été couronné.

Dès lors son plan d'occidentalisation inachevé, notre technologie améliorée ne permit pas de compenser les effets négatifs du rejat par une grande partie de la population du changement de nos habitudes. Nous avons perdu en stabilité, des nobles et des paysans se sont rebellés, nous avons énormément perdu en prestige et monté en inflation. Nous avons dû freiner le plan et avons retardé la réforme de l'armée, impossible sans un digne successeur de notre pauvre empereur mort trop tôt. Le Conseil de régence s'occupa de son jeune fils pendant quelques années, pendant lesquelles nous perdîmes beaucoup en prestige et en or. Parfois, il suffit d'un accident de chasse, et un royaume prometteur peut se retrouver à terre.

Cependant, notre puissance encore et malgré tout plus ou moins intacte, nous n'avions essuyé aucune guerre. Et le temps passant, en focalisant notre technologie sur l'armée et le gouvernement, nous avons pu combler une partie du retard que nous avions avec l'Autriche, dont les soldats étaient plus disciplinés et mieux armés. Nous saurons ainsi mieux nous défendre.

Dans le même temps, et sous la pression du déferlement de soldats de la Horde d'Or, la Hongrie, au nord de la Macédoine, a éclaté en de nombreux petits États indépendants. Seuls et sans alliés dans leur jeunesse, nous avons patiemment attendu que le jeune Empereur devienne plus vieux et qu'il puisse diriger sans régence, non apte à déclarer les guerres. À peine fut-il couronné que nous attaquions le Serbie, la Bosnie et la Transylvanie, avant de les vassaliser. Nous aurons bientôt besoin d'alliés de poids si nous devions à nouveau nous frotter à l'invincible Autriche.

Les autres pays ne perdirent pas de temps non plus. Castille fut expulsée d'Espagne par une coalition Portugal-Aragon, et fut contrainte d'annexer les pauvres terres d'Algérie pour s'étendre. De fait, elle s'appropria toute la partie occidentale de l'Afrique du Nord. Quant à la coalition, elle vola en éclat peu de temps après, et le trio France-Aragon-Autriche fit entendre raison au Portugal, qui céda quelques territoires en Espagne.

L’Angleterre, ayant annexé toute leur île ainsi que le nord de l'Irlande, changea ses institutions pour devenir également un Empire, et modifia même son nom. Désormais, il s'agit de l'Empire de Grande Bretagne. Dans la foulée, la Bourgogne récupéra une nouvelle province en Irlande.

En Europe, la tension parvenait à son paroxysme entre les grandes puissances européennes. Tant de grands pays sur un aussi petit territoire allait forcément finir en une énorme guerre généralisée. Mais un évènement inattendu se produisit : une expédition revint de l'Atlantique, et la surprise fut incroyable : le monde n'était pas carré. Il n'était pas rond non plus, comme le supposaient les Anciens, c'était au contraire une boule, et de l'autre côté se trouvaient les Indes. Et les Indes étaient notoirement connus pour être riches.

Dès lors, toutes les nations européennes se ruèrent sur les territoires vierges, vierges non d'humains, mais de toute résistance à la colonisation. Sous la pression de l'expansion des gros empires, les petits États s'enfuirent vers le nouveau monde, Gênes et Aragon en tête.Leurs nouvelles colonies leur coûtait de l'argent, mais dès qu'ils auraient pris pied dessus, nul doute qu'elles leur rapporteraient beaucoup.

Et puis nous frappâmes.

La guerre fut déclarée à l'Autriche, à la France, à Aragon, à Castille pour récupérer nos terres légitimes de Sicile et Malte. Officiellement du moins. Notre but était surtout de nous venger de l'affront autrichien il y a tant d'années. Et de diminuer leur puissance. Gênes rejoignit les ennemis tout de suite après.

Nous avons donc d'abord pris possession des îles françaises. En les occupant, chaque mois la lassitude de guerre augmenterait, ce qui contribuerait à lancer des révoltes en France. Dans le même temps, nous avons pris pied en Espagne contre Aragon.

L'Autriche ne se fit pas attendre. Ses armées descendirent en Italie comme autrefois. Et osèrent même une percée en Macédoine. Mais cela faisait partie du plan. Nous aurions été incapables de gagner sur leurs propres terres. Mais chez nous, c'est tout autre chose. Ayant une grande vision d'ensemble de nos territoires, nous les avons laissé s'enfoncer chez nous, tandis que nous reprenions les terres tout de suite après eux. Usées, à court de ravitaillement, les armées autrichiennes perdirent peu à peu de leur puissance. De notre côté, nous chassions les petites armées indépendantes qui circulaient et tentaient de reprendre ce qu'ils perdaient rapidement. Grâce à des débarquements éclairs, nous avons égratigné ici, tapé là, leur gigantesque machine militaire. Et au final, il fallait bien qu'elle s'enraye, non ? Que nenni. Nous avons eu beaucoup de mal. Nous avons tout de même réussi une percée en France et en Aragon, tandis que Castille plia sous nos bottes.

Si l'on regardait le tableau global, nous étions en train de gagner la guerre. Mais dans les faits, l'armée autrichienne ne faiblissait pas, et tantôt nous gagnions parfois une petite bataille, tantôt ils en gagnaient d'autres, nous prenaient des territoires, les perdaient ensuite, et ainsi de suite. Aucun de nous deux ne semblait perdre son souffle. Néanmoins, il fallait bien que la guerre s'arrête. Nos deux peuples se lassaient dangereusement de nos affrontements perpétuels, et notre traumatisme était trop grand la dernière fois. Alors nous avons fait la paix et l'Autriche a accepté nos conditions.

Et quelles conditions ! L'Empereur du Saint Empire germanique fit exploser la France en libérant deux États : l'Auvergne se retrouva indépendante, et surtout la Guyenne, énorme morceau coupant la France en deux. La Sicile et Malte nous revinrent, selon les exigences de la noblesse byzantine. Aragon dut nous céder la moitié de ses territoires, anciennement volés à Castille, dans le sud-est de l'Espagne. Gênes céda la première colonie humaine que fut Narbonne. La symbolique était forte pour nous. Enfin, nous avions pris pied en Hispanie, domaine de César !

Et quel soulagement ! Les efforts de notre jeune Empereur n'avaient pas été vains, c'était la preuve que nous avions bien fait de moderniser notre territoire. Nous avions tenu tête à nos anciens vainqueurs ! Gloire à nous et la lignée des Palaiologos !

Nos possessions ne se sont pas démesurément agrandis en soixante ans, mais nous avons beaucoup diminué les forces de nos opposants. Notre dynamique, bien qu'essoufflée avec le temps, nous fait toujours plus progresser. Il était loin, le temps où Venise était notre principale rivale !
Notre victoire n'est pas à minimiser bien sûr, mais l'Autriche n'a tout de même pasperdu de sa puissance. En réalité, peut-être même l'avons-nous confortée : elle a pu raffermir son autorité sur la France et Aragon, d'autant que la première était sans doute un trop gros morceau pour elle et qu'elle aurait fini par se détacher de l'Union personnelle. Ainsi diminuée, la France est davantage entre les griffes des Habsbourgs. Et si elle devait malgré tout se libérer de ses chaînes, elle ne constituera plus la menace qu'elle fut autrefois.
À peine découverte, les Indes fut la cible d'une ruée vers les terres, comme un chien aurait couru derrière une saucisse. Mais nous, ce qui nous intéresse, c'est retrouver le prestige de l'Empire romain, lorsqu'il fut grand !

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