Vous l'avez réclamé, vous l'avez attendu, voici enfin le test VS entre Fallout 3 et S.T.A.L.K.E.R. Vu les hauts niveaux de radioactivité mis en jeu, ce test sera effectué dans une enceinte de confinement en béton renforcé au plomb.
Présentation des isotopes
Dans la piscine de décontamination A, voici
S.T.A.L.K.E.R
. Sorti en 2007 après un temps de gestation plutôt long (sa conception a débuté en 2001), il est issu des studios ukrainiens de GSC Game World qui s'étaient fait connaître pour la série Cossacks.
Dans la piscine de décontamination B, voici
Fallout 3
qui a lui aussi connu une mise au monde longue, difficile et surtout très attendue.
Revendu en 2003 par Interplay, le producteur original de la série à Bethesda, connue pour sa série des Elder Scrolls, ce dernier studio repart de zéro pour développer le troisième opus de la mythique série. Après beaucoup de spéculations, de craintes et d'espoir, le jeu sort finalement en 2008.
Mesure des rayons alpha : les graphismes
Ce qui frappe en premier dans ces deux jeux, ce sont les décors. Magnifiques et désolés pour Fallout 3, tristes et inquiétants pour S.T.A.L.K.E.R, les deux frappent par leur profondeur de champ. Que ce soit en traversant les décombres d'une autoroute américaine ou en passant à bonne distance d'une carcasse radioactive d'une Moskvitch, les décors donneront toujours à penser qu'il y a eu de la vie avant les cataclysmes respectifs.
Malheureusement, dans Fallout 3 il ne faudra pas s'approcher trop près de toutes ces belles choses, car la finition est loin d'être exemplaire et convaincra rapidement de ne pas chercher des détails là où il n'y en a pas, et de se contenter des paysages qui suffisent déjà amplement à l'agrément visuel.
De son côté, S.T.A.L.K.E.R. irradie de beauté sombre et dangereuse, avec ses modifications de perception à l'approche de zones particulièrement radioactives ou à cause des anomalies gravitationnelles à éviter pour rester en bonne santé. Mieux encore, une joyeuses bandes de doux dingues se sont mis en tête d'améliorer le rendu graphique de S.T.A.L.K.E.R en retravaillant les textures, en ajoutant plus d'effets météo, etc...
Le mode nommé "Complete" est disponible pour les trois opus :
Avantage S.T.A.L.K.E.R
!
Mesures des rayons beta : le scénario
Dans ce domaine, Fallout 3 était évidemment très attendu au tournant car l'univers existait déjà et la storyline n'avait pas vraiment évolué ; malgré Fallout Tactics qui n'est pas considéré pour beaucoup de fans comme faisant partie du "canon" Fallout. De son côté, S.T.A.L.K.E.R. n'avait pas de lourd héritage à incarner, mais de ce fait il avait tout à prouver. Heureusement, son univers uchronique brille par son originalité et son lien fort avec l'histoire de la plus grande catastrophe nucléaire que le monde ait connu. Quelques personnages sont un peu développés mais il n'y aura rien de transcendant de ce côté-là, on papotera avec les PNJ par intérêt, de toute façon rares sont ceux qui ont vraiment des choses à vous dire.
De son côté, Fallout 3, sans toutefois parvenir au niveau de ses ancêtres révérés, parvient à proposer un scénario global riche et varié, malgré le manque d'éclat que la quête principale que l'on ne suivra qu'épisodiquement, quand on aura d'abord fini la demi-tonne de quêtes annexes toutes plus intéressantes les unes que les autres. Les personnages ont un vrai relief, et s'ils changeront parfois un peu vite d'avis grâce à vos compétences, discuter avec eux sera un plaisir.
Avantage Fallout 3
!
Mesures des rayons gamma : l'agrément de jeu
Les deux précédentes mesures n'ayant pas été très concluantes, il reste une dernière mesure à effectuer pour départager nos deux éléments instables. Ce sera donc sur leur demi-vie que se jouera ce VS. En d'autres termes, quelle est la durée de l'impression laissée par chacun de ces jeux. Cela concerne toutes les parties du jeu car les graphismes, le scénario et le gameplay influent sur le souvenir qu'on aura par la suite du jeu.
A propos du gameplay, les deux jeux sont clairement différents. Pensé multi-plateformes pour Fallout 3 avec des textes en police importante et aucune interaction ne nécessitant une souris, orienté PC pour S.T.A.L.K.E.R avec de longs texte en petite police et une utilisation extensive du glisser-déposer.
A propos de l'expérience de jeu, elle est globalement assez similaire dans les deux jeux. On peut dans les deux jeux passer dans des endroits trop dangereux pour notre niveau, et passer la nuit hors d'un abri est également un challenge que partagent les deux jeux. L'exploration de complexes souterrains est quand même plus impressionnante dans S.T.AL.K.E.R que dans Fallout 3 à cause des anomalies et les combats sont plus nerveux car moins hachés. D'autant qu'il est beaucoup plus simple de mourir dans la Zone que dans les Terres Désolées de Washington passé un certain niveau d'expérience. On craint donc plus pour notre peau dans les alentours de Tchernobyl que dans les ruines de l'Est des Etats-Unis.
Au final, on se souviendra plus longtemps de sa première sangsue abattue que de son premier super-mutant dézingué peut-être un peu trop facilement à l'aide du SVAV.
Ma préférence se porte donc sur
S.T.A.K.E.R qui remporte ce duel
!
Conclusion
Ne vous méprenez pas sur le résultat de ce VS, S.T.A.L.K.E.R et Fallout 3 sont tous deux d'excellents jeux, mais S.T.A.L.K.E.R méritait cette courte tête d'avance pour saluer le travail impressionnant de GSC qui aura su monter de toutes pièces un univers cohérent ayant sa propre identité, en marge des univers post-apocalyptiques classiques car confiné à une zone géographique bien précise et qui possède ses propres lois de la physique. A côté, Bethesda était en terrain connu, avec un univers existant et une solide expérience dans le dommage du FPS/RPG même si c'était dans des univers médiévaux-fantastiques. Cela n'enlève rien à leur mérite d'avoir réussi le pari de produire un nouveau Fallout, mais ce succès était globalement plus attendu que celui de S.T.A.L.K.E.R.
Vous pouvez maintenant retirer vos combinaisons NBC !