Considéré comme le premier RTS, ce jeu n'en reste pas moins celui qui a donné ses lettres de noblesse au genre.

Quand j'étais marmot, ma première source d'amusement vidéo-ludique venait du MSX à cassettes de mon père. Le choc graphique fut des plus brutal lorsque j'ai découvert Wolfenstein 3D chez un ami et lorsque fut venu mon temps à moi d'avoir un PC/MS-DOS, je me suis littéralement jeté sur Dune II. Le jeu que je vais vous présenter aujourd'hui.

Origines

A l'origine de tout il y a bien sûr le(s) roman(s) Dune de Franck Herbert qui ne sont plus à présenter sur le Refuge. Dune la planète des sables d'où on extrait l'épice, la substance la plus précieuse de toute la galaxie et ses intrigues militaro-politico-théologiques. N'ayant jamais lu les romans (et encore moins à cet âge-là) la filiation m'a toujours semblé ténue surtout comparativement au jeu Dune premier du nom sorti la même année par Cryo.

Je fais exprès d'ailleurs de ne pas parler de Dune en premier car je n'ai moi-même joué à ce jeu que bien plus tard (même si ce dernier est tout aussi excellent).

Pour ce qui est des inspirations techniques, on retrouve le jeu Herzog Zwei ainsi que Populous . On pourra d'ailleurs noter l'effort fait pour combiner plus fluidement la partie construction et la partie combat ce qui n'était pas vraiment le cas de Herzog Zwei :

Aux musiques on retrouve également quelqu'un qu'on ne présente plus Frank Klepacki . Ses musiques sont tout simplement gravées dans ma mémoire jusqu'à ma mort je pense. En bonus un petit medley de son cru :

Le jeu est sorti bien sûr sur PC/MS-DOS mais aussi sur Amiga et Mégadrive avec des graphismes assez différents mais je ne m'attarderais pas sur ces versions puisque je n'y ai pas joué.

La fondation d'une dynastie

Si je devais faire une liste des mots commun entre Dune le roman et Dune II le jeu cela donnerait ceci : dune, planète des sables, épice, ver des sables, Atreides, Harkonnens, empereur et enfin Fremens vers la fin du jeu. Une relation assez maigre donc avec l'univers de Franck Herbert donc, l'adaptation plus fidèle du roman se retrouvant plutôt dans l'autre jeu Dune premier du nom.

Ici vous incarnez l'une des trois Maisons, Atreides, Harkonnens et Ordos, dans leur lutte pour prendre le contrôle total de la planète Dune et sa production d'épice. Une quatrième faction représentant l'Empereur existe et interviendra lorsque votre ascendance sur les autres sera trop poussée (ce dernier préférant que la lutte perdure plutôt que l'apparition d'un vainqueur).

Vous devrez donc vous débattre au cours de 9 plus ou moins longues missions : construire votre base, récolter de l'épice, repousser vos adversaires et détruire leur bases. Plus le jeu progresse et plus de nouvelles unités et bâtiments apparaissent, tant pour vous que pour vos adversaires.

Le jeu se corse vraiment rapidement vous donnant de moins en moins facilement accès aux champs d'épices tout en augmentant le nombre d'ennemi, doublant le nombre de base voir vous faisant affronter les deux autres factions en même temps. L'apothéose étant obtenue lors de la dernière mission où c'est trois bases de chaque faction qu'il vous faudra abattre, chacune ayant alors accès à leur armes spéciales via leur Palais !

Chaque mission est introduite par votre mentat lors d'un briefing et à chaque fin de mission vous pouvez choisir la zone de combat de la prochaine sur la carte du monde. Un concept qui n'est pas sans rappeler un certain Command & Conquer.

Mécaniques de jeu

L'interface du jeu peut être caractérisée de rupestre par rapport aux standards d'aujourd'hui. Au lieu d'avoir un pointeur contextuel suivant la situation vous devez indiquer explicitement ce que dois faire l'unité (bouger ou attaquer) puis cliquer sur l'endroit où effectuer cette action. Une micro-gestion qui peut devenir rapidement pénible vu que vous ne pouvez pas multi-sélectionner vos unités. Tout cet usinage est améliorable via l'utilisation de raccourcit claviers mais à l'époque pour moi le clavier c'était juste pour taper le nom du jeu et mon nom dans le tableau des scores, pour tout le reste il y avait la souris.

A noter la présence d'une commande "retraite" ce qui reste assez inédit même dans les jeux actuels.

Le terrain est définissable par trois niveau de hauteur :

• le niveau le plus bas est le sable où se trouve l'épice, vous ne pouvez pas y construire de bâtiment mais vos unités peuvent le traverser, gare cependant au ver des sables qui peut avaler n'importe quelle unité à tout moment !
• le niveau intermédiaire (en vert-gris) est la zone constructible et sûre face au vers des sables. Ces zones sont également bétonnable pour rendre vos bâtiments plus résistants à l'érosion mais aussi accélérer le déplacement de vos troupes.
• plus rare est le troisième niveau, la rocaille, où seules vos unités piétonnes peuvent aller. Un avantage tactique considérant que ce jeu à également introduit le concept au combien plaisant de pouvoir écraser la piétaille avec vos tanks :niark:

Vous avez trois ressources à gérer :

• l'épice bien sûr qui vous rapporte des crédits. Construisez des raffineries pour obtenir des moissonneuses et des silos pour stocker le surplus d'épices. La présence de transporteurs est un plus non-négligeable pour augmenter le rendement de votre production.
• l'énergie produite par vos pièges à eau. Permet notamment d'alimenter l'écran-radar.
• la limite d'unité/structure qui bien que pas visible joue sur la taille de votre armée.

Outre les bâtiments classiques de défense (radar, tourelles, mur) et de constructions, il existe également d'autres bâtiments spécifiques comme le centre de réparation permettant de réparer les véhicules, le IX vous donnant des options de constructions supplémentaires, le spatioport vous permettant de commander véhicules au-delà de votre limite d'unité (avec gestion flottante des stocks et des prix) et bien sûr le Palais qui débloque un pouvoir spécial.

Les nobles Atreides

La faction "bleue" et les gentils par excellence. Les Atreides ont accès à la majorité des technologies sauf les Troopers construit dans le WOR.

La cinématique d'introduction les représente avec l'ornithopthère bien que les Ordos y ait accès aussi. En revanche leur unité spéciale est le puissant Tank Sonique venant même avec un bug allongeant leur porté si vous jouez en vitesse rapide .

Leur palais donne accès aux Fremens prenant la forme de Troopers supplémentaires bien que vous n'en ayez pas le contrôle. Extrêmement pratique pour explorer la carte et continuer à attaquer si vous n'avez plus de crédits ou atteint la limite de troupes.

En bref les Atreides jouent peut-être les gentils mais il ne faut pas les sous-estimer.

Les traitres Ordos

La fameuse Maison "qui n'existe pas dans le livre et dont on ne sait pas d'où ils viennent" arborant le vert "serpent".

Les Ordos sont vraiment désavantagés par rapport aux autres Maisons à commencer par le fait qu'il ne peuvent pas construire de tank lance-missiles et que le saboteur produit par leur palais est tout simplement inefficace.

Pour compenser ils possèdent le Raider Trike qui est l'unité la plus rapide du jeu (mais pas la plus efficace loin s'en faut) et le plus utile Déviator qui permet de convertir temporairement une unité ennemi même si cela appelle à beaucoup de micro-gestion.

Finir la dernière mission avec les Ordos est réellement le défi ultime du jeu avec deux missiles nucléaires contre vous plus les Fremens.

Les vils Harkonnens

La faction rouge et donc les méchants par définition. Les Harkonnen possèdent toutes les unités les plus puissantes du jeu et cela sans réel contre-partie.

Leur unité spéciale est le fameux tank Dévastator extrêmement blindé, extrêmement puissant et extrêmement lent. Le bougre génère même sa petite explosion nucléaire lorsqu'il est détruit et vous avez la possibilité de l'auto-détruire !

Le palais des Harkonnen donne également la possibilité d'envoyer des missiles nucléaires contre vos adversaires même si ces choses rateraient un éléphant dans un corridor.

Conclusion

Malgré son interface éculée et ses graphismes que l'on pourrait trouver désuet (même si je ne suis pas de cet avis) Dune 2 reste malgré tout un très bon jeu avec beaucoup de challenge pour ceux qui aime.

Si vous voulez l'essayer sans prise de tête, prenez la version en ligne dénichée par Ertaï qui en fait une conversion automatisée vers navigateur du projet OpenDune (c'est fou ce qu'on peut faire de nos jours avec le JavaScript et HTML5 !). Cependant je recommande plutôt une version émulateur car cette version en ligne présente certains bugs et pas forcemment une vitesse de jeu améliorée suivant votre machine ou votre navigateur.