Amnesia, le jeu pas pour les trouillards !
Amnesia... Un jeu, qui fait peur ?
Le paradoxe d'un jeu de survival-horror...
Je vous le dit tout net : Je ne suis pas un habitué du domaine !
Bien au contraire, j'ai toujours joué aux jeux vidéos de façon soft, c'est à dire des trucs gentils du type Halo sur console, Minecraft, Starcraft, Warcraft, Fable, Spore, Far Cry, Crysis, Sacred, Oblivion... etc
En gros, j'ai joué environ à tous types de jeux sauf aux jeux "qui font peur", des jeux qui sont conçus pour te faire peur et qui (selon les dires du joueur) y réussissent. Là, je dis stop : La première caractéristique d'un jeu est qu'on maîtrise tout, on est le maître de notre personnage et rien ne peut nous atteindre puisque tout est virtuel. Pour moi, la peur dans le jeu-vidéo est un non-sens, puisqu'il n'y a aucun danger ! Les joueurs de jeux qui font peur sont donc des trouillards...
Soit, tentons voulez-vous une expérience... Ce soir je suis doté d'un copie (tout-à-fait-légale) de cet "Amnesia - The Dark Descent" qu'un froussard d'amis m'a conseillé, et je suis bien décidé à en venir à bout avant le petit matin, seul, dans ma chambre noire, la porte fermée, plongé dans la seule lumière bleutée de mon ordinateur !
Cet article est le récit heure par heure de ma "Descente Noire" à moi, puisque j'ai décidé de finir ce jeu ce soir (*mâtin), me voici armé de grande quantité de liquide et d'assez de caféine pour doper deux tours de France, un seul mot, c'est partiiiiiii !
Amnesia VS Sbirematqui - Faites vos jeux !
Bon, je démarre mon émulateur d'images .iso (sic), je lance le jeu... mais, que se passe t-il ?
Une banale installation, rien d'effrayant, un jeu sympathique de 2 bon gros Gigaoctets, pas d'effets de manche ou autre trucs abracadabrantesques, pas de panique : Installer ce jeu n'est pas dangereux !
C'est fait, j'arrive sur le menu, je dois vous laisser, on se retrouve dans une heure !
T = +1h - Un première heure de jeu immersive...
Déjà, première remarque, le jeu vous propose dès l'écran de chargement une "expérience"... Notamment, celle de ne pas jouer pour gagner et de chercher plus à survivre à tous prix qu'à massacrer du méchant, et pour que cela soit plus jouissif, on vous propose de jouer dans une pièce sombre avec un casque HD (ce que je fait). Chose plus intéressante, en tant que joueur on règle l'équilibre des noirs par le gamma, je me place à 0,85, me voici partis pour commencer !
Bon, poursuivons... Je ne vous détaillerais pas la totalité du jeu (peut-être dans un soucis de ne pas vous spoiler), mais déjà je commence à concevoir qu'il faut prendre sur soi pour arriver à être courageux face au jeu. Déjà, le gameplay est très immersif et très fluide à prendre en main, on ressent vraiment le personnage qui marche de ses pas lourds, on court avec lui, lorsqu'on manipule des objets c'est avec lui qu'on les manipules, pou le côté "J'y suis" on y est.
Suite au gameplay très immersif, on peut déjà ajouter des détails un peu plus corsés : Notre personnage principal nommé Daniel est comment dire... un peu instable. L'obscurité lui donne des angoisses, perturbe son équilibre mental (il y a réellement une caractéristique "équilibre mental" dans le jeu), et personnellement, j'ai pas joué une heure qu'il commence à psychoter parce que quelques courants d'airs dans ce château miteux éteint le peu de sources lumineuses que l'on a... Car qui plus est, on doit gérer la lumière : Bien que l'on puisse s'accoutumer à l'obscurité comme dans la vraie vie, il vaut mieux avoir une bougie près de soi ! Or, les sources lumineuses m'ont l'air toutes fixes (horreur, ça va me faire passer de mauvais moments dans la noirceur jusqu'aux toilettes) et on consomme de précieuses "boîtes d'amadou" à chaque allumage, et on en vient à en manquer indubitablement... *courant d'air*
*rallume*
Zut ! Me revoilà bien mal partis pour ma deuxième heure de jeu...
T = +2h - Une atmosphère saisissante !
Buip ! Mes craintes sont rassurées : Non, je ne serais pas seul dans le noir pour aller aux toilettes ! En effet, à force de progresser dans le jeu, j'en suis arrivé à trouver une petite lanterne que je pourrais remplir d'huile, sauvant ainsi mon âme des ténèbres !
D'un autre côté, je dis bravo aux développeurs : Alors que j'en chiais dans mon froc de plus avoir de boîte de tamalou, maintenant j'en chie de pas avoir des boîtes de tamalou et d'huile de gébobolà pour garder allumer ma lanterne... M'enfin, à défaut de rester sain mentalement, l'obscurité à pas l'air si mal en fait !
Pour en rajouter une couche, après avoir suivi un bon moment une looooongue traînée de liquide violet immonde, je me suis retrouvé devant un bureau, où une lettre qui m'est adressée me confie une tâche (que j'honorerais pour raison que je vous laisse découvrir) et qui me prévient d'un danger, celui d'une ombre contre laquelle la lutte est vaine... Beau programme, surtout qu'on m'annonce : Enfonzez vous dans les profondeur de la citadzelle, c'est le zeul moyen bour vous de vous zauver la vie. Enfin, je souzentend surtout bas que même si vous vous jettiez pas dans la gueule du loup, vous alliez quand même mourir, mais de toute fazon, vous zêtes amnéziques, alors vous vous z'en foutez, hein ?
Bref, je me replonge, si je fais un résumé toutes les 10 minutes, j'aurais pas finit avant 9h ce matin...
Vite, une boîte de Tamalou !
Déjà de retour ! Eh oui, j'ai rencontré mon premier événement surnaturel... une porte que j'ai essayé d'ouvrir, et un truc spongieux et rouge qui s'est accroché dessus pour m'en empêcher. Là, le doute n'est plus permis : Château en ruine, trucs spongieux, liquides étranges, cauchemars évanescents, j'en suis désormais persuadé : je suis un héros de Lovecraft qui s'enfonce en courant droit dans son délire ! Vite, je suis pressé de continuer.
Bon, j'arrive au terme de ma deuxième heure de jeu, je progresse lentement, mais du moins je prends le temps de me documenter. C'est marrant, je passe mon temps à ouvrir des tiroirs et à réagir au quart de tour *bruit de pas* ARRRRH ! *s'enferme dans le placard*
L'ambiance sonore est en effet très réussie, c'est un mérite du jeu, notamment l'aspect "Château qui croule depuis [spoiler] alors que [spoiler]"... à moins que ce soit les morceaux de piano qui se jouent seuls quand tu as le dos tourné (et bien sûr, quand tu cours voir le piano, clac, il se ferme sous tes yeux !) ou les bruits incessants dont tu n'arrive pas à déterminer l'origine... Autre chose qui plaît, c'est le moteur physique vraiment intéressant, très fluide, j'ai pris un réel plaisir à faire des hautes piles de livres alors que je visitais les archives.
Donc, en gros, pour l'instant, beaucoup de background (Je vous le dis, trouvez et lisez tous les écrits, c'est comme si on vous racontait une histoire, c'est très intéressant) et des effets de manche... et surtout pas de méchant en vue... Je suis impatient de rencontrer mon némésis tout moche (condition évidente du méchant de survival-horror) et de le regarder droit dans les yeux.
Bon, 80 tiroirs fouillés plus tard, j'ai les poches pleines de tambacou et d'huile (dans mes poches, si, de l'huile), je suis prêt à entamer ma troisième heure de jeu !
T = +3h - Le challenge de la survie !
Là, grand retour du truc spongieux et visqueux surnaturel, c'est le moment de faire un tour au laboratoire... qui sait ? Peut-être je trouverais du Zyclon-S comme Spongieux pour éliminer ce truc qui colle aux doigts, ou peut-être même mon némésis dans une éprouzette, qui sait ?
Bon, à part de précieux renseignements indispensables au jeu, pas de remède miracle dans le laboratoire... Au contraire, il semble que je vais devoir jouer au laborantin : Ce jeu à l'air de fonctionner par énigmes, un peu comme du Myst, où par exploration et réflexion on arrive à aboutir à la suite du jeu. Et merde, il faut absolument lire tous les papiers qui vous tombent sous la main, Amnesia bénéficie d'une excellente VOST avec un style très fort, de plus certaines parties sont reprises dans les écrans de chargement, tout ça enrichie considérablement l'expérience de jeu.
Moi, je vais voir dans la cave à vin, c'est là-bas que le monde entier semble entreposer tous les trucs dangereux, autant y aller voir... En fouillant un peu dans le labo, j'ai trouvé plein d'huile, et heureusement, car j'en avais plus... (bah oui, j'ai tout consommé, mais marcher dans le noir, se mettre à paniquer et avoir un perso à moitié fou, c'est pas cool)
Bah, qu'est-ce que je disais ! A peine je commence à visiter cette foutue cave, le voilà qu'il se ramène, le patibulaire ! Le temps de tourner le dos au couloir pour ouvrir un placard et prendre une petite boîte de tamaco, je me retourne et VLAN ! Monté d'André-Aline, le voir de dos, se cacher derrière l'étagère, se pencher sur le côté pour voir si il est partis... Ce jeu n'est pas bon pour ma tension, déjà que j'ai atteint il y a une heure la posologie maximum pour la caféine, j'ai pas besoin d'apparitions surprises dans le dos ! Je vais pisser, ça va me détendre un coup, au moins ma maison est sûre à 3h15 du matin.
Du noir ! Peur ! Je veux un python d'huile !
Fiut ! Bon, j'ai trouvé un premier élément pour ma décoction de savant fou, je le ramène au laboratoire et je m'accorde une petite pause. Oui, ce jeu est éprouvant pour les nerfs, surtout du fait qu'on a un unique ennemi, furtif, invisible, dont les bruits de pas se confondent avec l'univers sonore, et surtout qu'on sait mortel : Toute une tension se crée autour de cette ombre, même moi je n'y échappe pas, mais je pense que dès que la première mort sera surmontée (cette première fois où je vais finir avec un écran rouge en train de regarder les pieds de mon némésis qui grignote mon foie), ça va décomplexer beaucoup de choses et détendre considérablement l’atmosphère... car j'ai bien l'impression que les saloperies que me réservent encore ce manoir vont me tomber dessus de façon totalement imprévisible et aléatoire.
En tous cas, conclusion de cette troisième heure, sur-vi-val ! C'est indubitable, ça prend au tripes, Amnesia redonne un sens fort au terme de survival... Quand je dis que je passais mon temps à fouiller les tiroirs pour trouver du tabaco (de l'amadou, quoi...), c'est essentiel, un élément clé de la survie, mais là le problème devient tout autre : Qui me dit que, pendant que je saute pour attraper la petite boîte en haut de l'étagère, je ne regarde pas autour de moi, je suis totalement vulnérable... le pire c'est qu'en parallèle, les dernières gouttes dans ma lanterne (que j'ai évidemment trop utilisée, la lumière, ça rassure...) partent en fumée ! Dernier facteur de risque, c'est que je commence à trouver des drogues pour ma santé physique comme mentale, ce qui induit forcément le risque de blessures ou de folie.
Une atmosphère très travaillée, indubitablement, mais servie par un système de jeu efficace. Pour l'instant, je l'admet, j'ai quelques peurs quand je sais l'endroit pas sûr (Le diable est dans la cave à vin ! MooooOOooOoOoOOOOoooort !), je pense que cette peur va s’exorciser d'elle même quand je me ferais étriper pour la première fois !
En attendant, dépassons la posologie, je suis repartis pour une heure ! Jusqu'au bout de la nuuuuuuit !
T = +4h - Trop de noirceur, trouvez plus de boîte de Tacos...
Bon, après avoir passé une demi-heure à regarder des chatons sur YouTube, j'ai retrouvé mes couilles et avec ça le courage de descendre dans la cave à vin... (Des CHATONS ! Me faites pas dire ce que je n'ai pas dit...)
Mon problème actuel est que ma Lanterne est totalement vide, qu'il ne me reste plus aucun python d'huile, ce qui va vite entraîner un épuisement de mon Tabaco et donc une psychose mentale importante, dans le jeu j'entends. Pour la première fois depuis trois heures, je suis confronté à de la difficulté : Ne paniquons pas, j'ai trois fois la dose recommandée de caféine dans le sang, je suis donc invulnérable. Bref, je m'en vais chercher les produits manquant en chantonnant : "Ce petit chemin, qui sent la noisetteuh ! Me rappelle soudain, ce beau jour de fêteuh..."
*Trois couplets plus tard*
De retour devant ma paillasse, je n'ai plus de Tacoco (non plus !), plus d'huile, des contusions un peu partout (une poutre s'est vautrée sur ma gwele), mais deux produits de laborantin en plus... Il semble que pour pouvoir faire mon Zyclon-S, je vais devoir aller chercher la dernière bouteille les yeux dans la nuit. D'ailleurs, à propos de Zyclon, c'est marrant comme y'a une espèce d'aigle impérial sur la moitié des caisses du laboratoire, mais je dois me faire des idées, l'action se situe au XIXème sciècle.
Steak haché dans un placard, sauvés ! Pfiuuuuuuu !
Bilan des courses, la quatrième heure est déjà finie, je n'ai fais que remplir les fioles de mon laboratoire, j'espère à des fins utiles... Me reste une boîte de Tacos, de quoi allumer une unique bougie, et finalement mes envolées lyriques sur ce journal de jeu m'apportent plus d'angoisses sur une théorique difficulté que de la performance pour avancer dans le jeu...
Bref, je vais pisser un coup (Oui, encore, car zésoif donc zébu), puis je m'y remets pour une cinquième heure, où on va découvrir les mystères de la potion magique Zyclon-S et peut-être pouvoir franchir les portes que nous interdisent les trucs spongieux ! D'ailleurs, va falloir que je pense à me soigner un peu, les os brisés à coup de poutres et les plaies ouvertes, ça douille : Mon personnage fait autant de bruit qu'un zombie asthmatique un jour de noël.
T = +5h - Amnesia, le puzzle où t'as oublié la solution du puzzle !
Bon, c'est décidé, je rush : Mon objectif, avant 6h00, tracer un maximum de chemin ! Je vous raconte ça dans un instant...
*60 minutes plus tard*
Ouch ! Il s'en est passé des choses ! Bon, je dois tout de même être un peu mauvais joueur, car je n'ai pas brillé par ma réussite... D'abord, j'ai réussis à produire mon Zyclon-S (en petit pot). Magnifique, sauf qu'il m'a fallu trouver l'endroit exact où l'utiliser... Ce qui fut un beau raté, étant donné que le réponse est simple et que je suis passé à côté durant 10 minutes !
Malgré ce contre-temps, je suis passé au niveau inférieur, car c'est bien ce que l'on fait : Une descente. Au fur et à mesure de la progression, je poursuis ma découverte du jeu, j'ai encore croisé Mr. Moche, et il me semble que le gameplay me prépare petit à petit à la confrontation ! Pour tout dire, à ce moment du jeu, je suis plus éloigné de l'angoisse qu'au moment où j'écumais la cave à vin...
En fait, pour tout dire, c'est pas que la suite devient moins "effrayante", même si on pourrait objecter qu'à forcer de tourner en rond (et notamment celui qui ne trouve pas la solution triviale, et notamment moi) on finit par identifier les sons d'ambiance des autres, les funtes de danger du véritable danger. En l’occurrence, je suis bien placé pour en parler, car au deuxième puzzle du jeu (le deuxième, le deuxième plus facile, l'avant-dernier difficile si tu pars de la fin) j'y ai passé le reste de mon temps ! J'ai eu l'occasion d'avoir plein d'huile, pleins de Tacos, et dans ma recherche de la solution (triviale, évidemment), j'ai eu la bonne idée d'en brûler les trois-quarts pour résoudre le problème (presque inexistant, en fait)...
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Bref, en une heure, j'ai retiré une brindille coincée dans une poulie, faute d'avoir observé posément le terrain... Cet exemple nous montre bien la nature d'Amnesia, un jeu de puzzles, avec des casse-têtes pas fondamentalement difficiles sur un fond de survival horror avec une ambiance très travaillée, cadre idéal pour fournir une expérience au joueur. Pour ma part, je conseille d'être très très attentifs à tous les détails, et surtout de lire vos foutus mémentos et de les prendre
à la lettre
.
Les puzzles sont dans Amnesia non pas pour bloquer le joueur, mais pour donner un rythme à l'action et permettre de développer une véritable dimension de survival-horror par dessus ainsi qu'une atmosphère dense et un background plutôt riche. Enfin, ça c'est quand le joueur n'est pas complètement con, et apparemment je n'y suis pas encore arrivé...
Je m'accorde encore une petite heure et je conclus ce test par un petit avis global et synthétique sur Amnesia - The Dark Descent.
T = +6h - Quand la mort vous veut du bien...
Ouch ! Quelle claque !
Je vais profiter de cette dernière partie pour conclure le test d'Amnesia et synthétiser un peu mes impressions. Ce qui s'est passé durant cette petite heure... Je suis descendu d'un niveau, j'ai vécu des scènes d'émotions dignes des dents de la mer, je suis mort pour ma première, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième, septième et huitième fois, et au final je suis arrivé sur le patio du zanctuaire, face à l'ascenseur menant aux blus zombres profondeurs de la citadzelle... Mwhuahahahah !
Vous voizi au coeur de l'actzion ! Bon voyaze, professeur Mortimer, bon voyaze ! *Whuahhaha*
Déjà, je vais revenir sur la mort dans Amnesia : Pour des raisons pratiques, le jeu sauvegarde pour toi dans Amnesia, ainsi, si tu te plantes, tu reviendra spontanément au dernier élément clé que tu as accomplis (les tacos que tu as consommé en moins, cela va de soit). La chose est finalement pas si douloureuse, pas si grave, mais elle bénéficie d'une mise en scène particulière et le jeu vous délivre une astuce concernant l'action à faire... Par exemple, j'ai eu "Ne restez pas dans l'eau" comme conseil, un peu avant que je capte qu'il y avait une quelconque monstruosité à la Lovecraft qui faisait des ronds dans l'eau. Après, ça devient tout de suite plus jovial lorsqu'on te dit "Bloquez le passage, courez." alors que tu est face à face avec un truc potentiellement mortel.
Cela caractérise bien Amnesia, un jeu à différents rythmes, certains où tu dois gérer intelligemment la résolution des puzzles en parallèle avec la carence inéluctable de lumière et de confiance en soit, d'autres où tu dois manier adresse sous la pression du temps qui t'est compté, d'autres où la peur te prend au ventre, où tu te terre dans l'angle d'un meuble ou bien tu détale le plus loin possible... le tout sous une ambiance très forte, une atmosphère très chargée qui colle bien avec l'inspiration Lovecraftienne du jeu, atmosphère qui tient surtout à la qualité de votre casque stéréo, à la noirceur de votre chambre et à l'excellente réalisation dans les effets sonores.
Pour revenir au scénario, on a une histoire qui se tisse en toile de fond au fur et à mesure que Daniel (notre personnage) poursuit son aventure : Très bien construite, bien qu'un peu prévisible, elle tend visiblement vers le "mystère clé" de l'opus.
Et donc, pour conclure en peu de mots, Amnesia, c'est quoi ?
Une réussite. Certains amateurs du genre auront peut-être préféré un jeu plus léger avec moins d'effets de manchettes, mais le côté inspiré de l’œuvre de Lovecraft colle parfaitement avec la façon dont le jeu a été conçu. Les graphismes sont modestes (mais après on s'en fout un peu puisqu'au final on a un bon jeu derrière), mais on peut souligner le maniement du moteur physique qui est totalement canon (entendez : "qui est jouissif" et la prise en main rapide et intuitive de la totalité des commandes du jeu.
Daniel, vous, entre minuit et 8h du matin sur Amnesia
Malgré ces bons points, on peut regretter une durée de vie plutôt courte (en moins de 6h j'ai fait un peu moins de la moitié, en écrivant une chronique à côté et en m'étant vautré à tous les puzzles possibles, un joueur aguerris pourra le terminer en 8h, un promeneur en 12 à 14h) et une cheminement très linéaire, conséquence du caractère très scénarisé du jeu. De même, les puristes regretterons la trivialité des casse-têtes se résumant à "recherche de l'objectif - accomplissement" pour la plupart, mais on ne doit pas oublier qu'on est face à du survival horror, et ce côté est pour tout dire dantesque, une réussite complète !
Sachez tout de même que "The Dark Descent" n'est que l'opus par défaut d'Amnesia, le jeu incluant un éditeur que je n'ai pas eu l'occasion de tester, portant à une demi-douzaine dont une officielle le nombre d’extensions potentielles... ce qui comble bon nombre de défauts cités plus haut. Enfin, son prix, à peu près 15€, ce qui fait qu'on a tous les intérêts à se procurer Amnesia dès aujourd'hui !
Vous avez perdu vos balls dans Amnesia ? Pas d'inquiétude, la constante M-balls va vous sauver !
Chaudement recommandé, idéal pour se faire peur seul devant son PC.