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Chapitre 3

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Sbirematqui



Expert en Cachalots


Chapitre 3

Episode 14 :

Le doigt s’avança, et dans une ultime conviction appuya sur le bouton blanc. Deux notes retentirent, Joseph sonna une deuxième fois. Une femme d’une quarantaine d’année ouvrit.

-Bonjour.

-Bonjour.

-Que puis-je pour vous ?

-Police judiciaire, je voudrais vous interroger.

-Ah ! Qu’est-ce qui se passe ? Un problème ?

Elle se retourna et cria :

-Chérie ! Viens voir ! Il y a la police !- Elle ajouta à l’adresse du commissaire.- Entrez, je vous en prie !

Ils étaient dans le salon, assis sur le canapé.

-Monsieur, madame, connaissez-vous Freud Irme ?

-Oui, c’est notre fils.

-Et vous, monsieur, vous êtes Paul Irme ?

-C’est moi-même.

-Avez-vous perdu votre portefeuille récemment ?

-Oui, vous l’avez retrouvé ?

-Oui, dans le cadre d’une affaire de meurtre.

-Je suis suspecté ?

-Non, mais votre portefeuille a été utilisé pour constituer une fausse identité.

-Par qui ?

-Votre fils.

Sa femme intervint.

-Il nous avais pas encore fait ce coup celui-là ! Il n’a pas tué quelqu’un au moins !

-Non, votre fils, il a été retrouvé assassiné sur le sol d’une église, nous cherchons encore le tueur.

Une minute passa, puis une autre. Les parents étaient devenus blancs, et regardaient fixement le commissaire comme si ils attendaient la chute d’une mauvaise blague.

-Je suis désolé. Toutes mes condoléances.

-On avait cru qu’il avait fugué encore une fois, et qu’il allait revenir.

-Il ne reviendra pas.

-Pourquoi on n’a pas été avertis plus tôt ?

-Il avait identifié sous le nom de Paul Airme, et la falsification était passée inaperçue. Il collectionnait bien des guitares ?

-Tout son argent passait dedans, tout les jours il rendait visite à un vendeur de guitare, il en a au moins cinquante. Il y tenait beaucoup.

-Il ne revendra pas. Et, que pensez vous qu’il irait faire dans une usine de confiserie ?

-Aucune idée, on ne l’a jamais vraiment compris.

-Merci, je vais vous laisser, on vous tiendra au courant.

Episode 15 :

-Je me demande pourquoi Freud a demandé à Justin de révéler qu’il était un collectionneur de guitare… Est-ce que c’est un moyen qu’il a laissé à sa famille pour l’identifier, ou simplement un indice…

-Dis moi Joël, il va bientôt faire nuit, je pourrais rentrer chez moi ?

-Echo, dans Fox-trot appelez moi Bravo, par mon nom de code.

-D’accord, mais pour ma question ?

-Bien sûr, je ne suis pas esclavagiste, à condition que vous reveniez demain.

-Et, si je ne suis pas indiscret, tu vas dormir où ? Avec Wilfried ?

-Nan, j’ai un petit coin dans la salle d’embarquement cinq.

-Tu es vraiment un sans-abri ? La direction de l’aéroport ne va pas t’expulser ?

-Sûrement pas, elle adhère totalement. L’aéroport m’appartient.

Le commissaire le regarda bouche bée.

-Tu es en train de me dire que tu es un S.D.F. travaillant commissaire divisionnaire, qui plus est non rémunéré, qui a en sa possession un aéroport.

-Oui

-Tu blagues ?

-Non

-Tu es vraiment sérieux ?

-Oui.

Juste après que le choc soit passé, il commença :

-Mais pourquoi tu ne revends pas l’aéroport pour mener une meilleure vie ?

-Je suis très bien là où je suis, et c’est aussi un héritage ! Vous revendrez, vous, vos bijoux de famille ?

-Je n’en ai pas.

-Pas ceux là ! Je vous parle de ceux que vos grands-parents vous ont laissé !

Un gros blanc passa, Joël sourit et dit :

-Bonne nuit.

Episode 16 :

Joël s’avança, prit une inspiration et lâcha un énorme rot à la figure du commissaire. Celui-ci plissa les yeux, bascula en arrière et il commença à tomber du haut de la falaise. Il s’écrasa une poignée de seconde plus tard au milieu de pâquerettes à côté d’un superbe lavabo. Joseph se pencha sur le côté, et vit une énorme cabine, mais pas n’importe laquelle, celle de Wilfried. La porte s’ouvrit lentement, une grande lumière s’en échappa, et une grande voix s’éleva : « Si seulement José Lechangé, ce téléphone ». Une sonnerie retentit. Le commissaire ouvra les yeux, et prit son portable à la main.

-Je suis bien chez Monsieur Joseph Lechangé.

-Moui, qui est à l’appareil ?

-Le poste de police, je suis l’agent Jax.

-Vous avez une bonne raison de me réveiller ?

-Un indice supplémentaire vient d’être trouvé, la main droite de Paul Airme.

-Freud Irme, il s’appelle Freud Irme.

-Euh, oui, je vous laisse nous rejoindre, il est quand même quatre heures du matin, c’est tôt.

Notre héros se leva, bailla un coup et posa un baiser sur la joue de sa femme, qui poussa un petit grognement. Il se glissa hors du lit, mit une chemise, une ceinture, un pantalon, une cravate, sauta dans une veille paire de baskets posées à côté de ses chaussures en cuir et prit sa voiture. Peu après, il arriva au bureau.

-Bon, qu’avez-vous ?

-La main a été trouvée par le prêtre sous l’autel lorsqu’il cherchait la clé du tabernacle.

-Et qu’a-t-on sur cette main ?

-Elle est dans un état de décomposition avancée, déchiquetée plusieurs fois et on a trouvé des poils étrangers dessus.

-Des poils du tueur ?

-Si le tueur est un animal, oui, mais les blessures sont trop fines. Peut-être un sadique qui tue avec une corde à piano.

-Non, un sadique n’aurait aucune raison de dévaster un magasin.

-Monsieur ? Vous vous sentez bien ?

-J’irais aux toilettes demain pour en parler à Joël.

-Je pense que vous devrez allez vous recoucher.

Episode 17 :

-J’espère peindre un œuf !

Aucune réponse.

-J’ESPERE PEINDRE UN ŒUF !

Une voix étouffée sortit par la serrure des W.C.

-Joseph ?

-Wilfried ? Je peux entrer ?

-Oui, bien sûr, Joël est absent.

Intrigué, le commissaire entra. Une personne urinait au fond. Elle se retourna, regarda d’un air étrange le nouvel arrivant, se lava les mains et sortit.

-Ils sont bêtes les gens, ils se lavent les mains puis appuient sur une poignée plus sale que leur quéquette.

-Tu l’as vu à travers la porte ?

-Vouvoyez moi s’il t’eu plaît. Dites pas de sottise, je n’ai pas les rayons X. Au fait Joël est allé sur le lieu d’un crime, l’adresse est dans la cabine où on range les dossiers, vous avez la clé, non ?

-Euh, non.

-Pas grave, je vais la lire à haute voix alors. C’est au 29 rue des Pantins.

-Je dois y aller ?

-Bien sûr ! Il n’attend que vous !

-Ah bon, à plus tard.

Le commissaire ressortit et laissa la place à une vielle dame toute souriante.

Le commissaire entra dans la maison, monta l’escalier, se planta devant la porte de l’appartement, pris une grande inspiration et l’ouvrit. Joël était au milieu de la pièce avec un vieil appareil photographique, G était assis sur le sofa et fumait un havane arraché sur le porte trophée posé sur la table de nuit, et Alfi faisait les cents pas pour mesurer la pièce. Alfi s’arrêta et Joël se tourna vers le commissaire. Un instantané sortit de l’appareil. C’était un gros plan sur le visage de la victime. Joseph devint blanc comme un linge.

Episode 18 :

L’agent Détart était allongé sur le ventre, le visage et la chemise strié de grandes coupures rouges, mort, avec une dizaine de mètre plus loin, son chat mort. Joël annonça :

-Monsieur Détart, mort il y a une demi-heure, j’ai entendu ses cris en allant acheter des cacahuètes.

-C’était un collègue du bureau…

-D’ailleurs, elles sont où mes cacahuètes ?

-Je le voyais tous les jours, je lui serrais la main…

-Ah ! Je les avais posées sur la table !

Le commissaire jeta un regard d’incompréhension vers Joël.

-Au fait, toutes mes condoléances, ce devait être un bon collègue. Mais sûrement pas un bon policier.

-Quoi ? C’est parce qu’il est mort en pyjama que tu dis ça ?

-Non, la moitié des appels sortants donnent sur des grands criminels.

-Hein ?

-On était en train de reconstituer le crime. A 16 heures, L’agent Détart entre.

Il marqua une pause

-Et ?

-Il lave bien.

-Tu peux répéter ?

-L’agent détartrant, L’agent Détart Entre. Jeu de mot.

-Gné ?

-Aucun humour. Vraiment aucun humour.

-Et vous êtes les premiers à être arrivé là ?

-Oui, dans les dix minutes.

-Vous risquez d’être accusé de meurtre d’un agent de police en permission et vous faites des jeux de mots ?

-Je n’avais pas vu ça sous cet angle.

-Vous devriez, on risque tous la prison à perpétuité.

-Ils sont tous bêtes dans la police ?

-Vous croyez qu’ils vont croire les dires d’un sans-abri qu’ils n’ont jamais vu, même si c’est leur commissaire divisionnaire ?

- Tutoyez-moi, nom de nom ! Attendez, j’ai une solution.

Il fit signe à G de se lever, avec son aide il prit le cadavre et le jeta par la fenêtre. Il tomba et atterrit dans un petit clos verdoyant.

-Mais que faites-vous malheureux !

-Je fais disparaître le corps.

-Le propriétaire d’en bas va tout de suite le retrouver ! Avant on avait une chance de s’en sortir, maintenant d’est fini !

-Ne - Soyez pas pessimiste ! La maison est abandonnée pour cause d’insalubrité, et la végétation cache le cadavre vu d’en haut. En plus, un célibataire qui vient de prendre deux semaines de congés, on pensera qu’il est en vacances.

-Et les empreintes ?

Joël remonta ses manches.

-On a mit des gants pour ne pas falsifier la scène du crime.

Le commissaire cligna deux fois des yeux, et regarda avec horreur sa main encore posée sr la poignée.

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