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Deux sur deux. Deux critiques et deux fois tu m'as donné envie de voir le film. Je te préviendrais si mon envie se concrétise en un visionnage.

Je relance pour savoir si certains l'ont vu et s'ils ont quelque chose à apporter. C'est dommage de passer à côté d'un tel film.

Je l'avais vu avant de voir ta critique, et j'ai vraiment adoré.
La tension qui plane dans ces bureaux de recrutement à huis clos est d'un poids !

Jusqu'à la fin on se demande qui sera et fera le pire pour être LE travailleur recruté.
Le tout sur fond de lutte sociale...

J'ai vraiment adoré en bref. Après avoir déjà été émerveillé par "Le labyrinthe de Pan" et avoir sursauté sur "REC", ce film m'a totalement convaincu que le cinéma espagnole avait quelque chose à offrir d'autre que les sitcoms à la "Un, Dos, Tres".

Je voulais faire une critique du film alors je l'ai repéché des archives.

Je trouve que c'est un film étonnant, très réussi. Au départ, c'est pas forcément évident de se dire que l'on fait un film qui consiste à montrer un entretien d'embauche, et de ne filmer qu'une seule pièce, et les mêmes personnes pendant 1h30. Pourtant, c'est un film au final trépidant, très intriguant, jusqu'à la dernière scène.

Contient peut être des spoliers !!!
Ce qui m'a le plus troublé dans ce film, c'est qu'au départ, on voit les personnages qui sont franchement un peu tous antipatiques, dans le même modèle social et certainement tous formés à la même école du management. Ils sont tous très bien habillés, propres sur eux et dans leur tête, et cette méthode, qu'aucun ne connaissait, va les mettre en situation et cela permet de mettre à jour les susceptibilités de chacun, l'égoisme et la trahison. Au dela de l'exellent jeu des acteurs, je me demande si ce que souhaitais le réalisateur tenait dans la dénonciation de ce modèle qui tient beaucoup de "loft story", ou si au contraire, il le plébiscite ?

Car à la reflexion, si l'on se base sur les personnages tels qu'ils apparaissent au début de la journée, il est très difficile pour le recruteur de détecter qui se cache derrière le masque de chacun, ni s'il sera loyal envers l'entreprise, saura gérer des conflits, etc. Si il n'y avait eu qu'une selection classique par entretien+cv, les sept étaient potentiellement recrutables.
Même les débats qu'ils vont avoir, sur comment untel aurait du réagir dans telle situation, sont très argumentés mais véritablement sans consession. Donner le privilège à un adversaire de commenter l'action de l'autre n'est pas très délicat, mais permet de pousser dans ses retranchements la personne interrogée. La société ne serait jamais arrivée à cela dans un entretien classique.

L'idée du "il ne peut en rester qu'un" renvoie à tous ses jeux-réalité que l'on voit à la télé, ou cette situation conduit aux pires bassesses pour rester en course et éliminer la concurrence. C'est une vision du monde et de la société qui fait que cette méthode va récompenser des comportements et attitudes tout sauf honorables. L'utiliser pour recruter son personnel, c'est montrer que ce que l'on attend de lui tient plus de la docilité que l'intelligence ou l'altruisme. Cela participe à rendre la vie dans cette société impossible.

Tout cela sur fond de manifestation anticapitaliste... Cela renvoie à l'idée d'une bulle, que ces gens sont déconnectés de la réalité, et pendant que la société bouge, eux cherchent à passer entre les gouttes et décrocher cet emploi, et méprisent finalement complètement ce conflit qui ne les touche pas.

si on redonnait les posts à leurs propriétaire ça éviterait ce côté schyzophrène troublant

Wooow !

Magnifique critique Ivaldir.

Je ne crois pas du tout que le but du film soit de plébisciter un tel recrutement, car il y a bien la réflexion de la remise en cause de ce système, au travers des manifestations très violentes (que l'on ne voit pas mais dont on sait l'ampleur, surtout à la fin où la rue apparaît dévastée). Plus le candidat se montrera féroce et inhumain, et plus il saura éliminer ses adversaires. Et la fin est tout simplement l'apothéose. Qui ira jusqu'au bout, qui abandonnera tout à fait sa part d'humanité pour décrocher ce job ? C'est un peu comme vendre son âme au Diable contre de la richesse.

De plus, il n'y a pas que les candidats qui ne sont pas touchés par les manifestations. L'entreprise a également l'air de s'en foutre éperdument (elle recrute et n'en fait même pas allusion), comme si cette manifestation n'interviendra jamais dans ses affaires.

Par contre je ne suis pas d'accord lorsque tu dis que l'on attends du candidat qu'il se montre docile. Au contraire, on veut qu'il se montre féroce, qu'il surpasse tous les autres car ainsi il surpassera également les concurrents de l'entreprise. Le candidat a mis toute son énergie et son inhumanité pour être pris pour ce poste, c'est donc qu'il veut y rester.

Ce qui m'avait amené à me demander si le réalisateur plébiscitait ou pas cette méthode, c'est que les tests en soit ne sont pas absurdes. Ils sont déconnectés de la réalité, mais en soit, les animations qu'ils vont subir ne sont pas detestables sur le principe. Après c'est beaucoup une question d'interpretation : la société va déterminer le profil du vainqueur en fonction de ses paramètres à elle.

Le mec qui a gagné est quand même celui qui a été le moins débile dans l'opération. Entre le délateur, le machiste et la fille qui se tape le mec dans les toilettes, ils ont tous été franchement à l'ouest. A son passif, on peut juste lui reprocher ses propos mysogines.

Docile était pas le terme le plus adéquat alors. J'entendais surtout docile envers son employeur. Par rapport à une embauche classique, tu peux retenir, en tant que candidat, que sortir vainqueur de la démarche est plus significatif pour l'égo.

Sur le même thème de la sélection à l'embauche, il y a aussi EXAM .