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Episode 3

Un nouveau membre arrive dans le Refuge d'Aerie's Guard...

Si vous êtes tout fraichement arrivé dans nos contrées et ses rouges paturages, cette fiction humoristique vous permettra de vous familiariser avec les moeurs/rites/cultes peu courants et de découvrir la communauté et l'esprit qu'elle véhicule.

En bref

  • Auteur : Dragoris
  • Titre : La Saga d'Aerie's Guard
  • Nombre de signes : 113221
  • Genre : Aventure
  • Date de publication : mercredi 10 juin 2009

Episode III

Puis il attendit… Pas longtemps cependant, à peine quelques secondes s’étaient-elles écoulées que toutes les maisons du forum se déplacèrent d’un cran. C’était réellement impressionnant, chaque édifice se levait, s’éloignait un peu, puis atterrissait pile là où se tenait quelques instants auparavant une autre maison, qui s’était elle-même déplacée d’un cran, etc… La terre avait tremblé quelque peu sous le poids des topics, mais ce n’était pas effrayant. Ano était simplement stupéfait que quelqu’un ait pu créer un tel monde aussi complet. Il fallait absolument qu’il félicite le créateur !
Sans attendre davantage, il entra à l’intérieur du topic qu’il venait de construire. Là se trouvait un grand panel, où était inscrit en lettres blanches sur fond rouge (décidément, la couleur du sang prédominait partout ici !) l’histoire qu’Ano avait inventé avant d’être venu dans Aerie’s Guard. Il était décidément tout excité à l’idée de faire partager sa création.
Ecrivait-il bien ? Son histoire était-elle absurde ?
Mais surtout, que devait-il faire en attendant que quelqu’un lise son histoire ? Il trouva une solution : lire les écrits des autres ! Après tout, il pourrait ainsi situer son niveau par rapport aux autres, tous écrivains en herbe qu’ils étaient…
Il sortit donc de son topic et entra dans une autre, la première qui se présentait…
Dans combien de bâtiments entra-t-il ainsi ? Il ne saurait le dire… Pendant plusieurs journées, il mit un soin particulier à lire presque tous les écrits qu’il pouvait. Les fictions étaient vraiment d’un bon niveau ! Presque excellent ! Leurs auteurs pouvaient se targuer d’être de bons écrivains. Il en avait profité pour étudier plus ou moins leur style et leur type d’histoire. Principalement de la SF et du fantastique. Excellent, c’était aussi ce qu’il préférait ! Vraiment, il sentait ce site fait pour lui !
Et c’est ainsi que, plusieurs jours après avoir créé le topic pour son histoire, il revint au point de départ. Il regarda le panneau : seulement trois réponses ? Malgré le monde qu’il y avait dans ce forum, voire dans tout le refuge, on ne lui avait écrit que trois réponses ?
Déçu sans être démoralisé, il pénétra dans la maison en inspirant profondément, décidé à savourer chaque critique et à en tirer profit pour ses futures fictions. Peut-être son style était-il plutôt moyen face à la moyenne de ce site, mais il espérait qu’on ne soit pas trop dur avec lui. Il avait vraiment fourni beaucoup d’efforts pour écrire son histoire.
A l’intérieur du topic, il put voir la première réponse : « Ouais, c’est bien continue comme ça ! », rédigée par une espèce de Troll bleu. Bon, tant mieux si ça lui plaisait, mais… n’avait-il rien de plus constructif à développer ?
La deuxième réponse fut rédigée par le tas de sable qu’il avait vu auparavant dans un topic de débat. Il s’était manifesté pour dire… que c’était pas trop mal. Il avait détaillé certains points concrets et avait posé quelques questions, avant de finir par quelques conseils. Excellent, c’est tout ce qu’il espérait ! Ravi, il passa à la troisième réponse…
Houlà, rien qu’à voir la photo accompagnant la réponse, Ano sentait que la critique allait être sévère. En effet, il s’agissait de l’un des jumeaux blonds qu’il avait déjà croisé dans le forum Général, mais son visage n’avait rien à voir avec celui de son frère. Là où le premier était constamment joyeux et affichait un sourire surexcité, celui-ci paraissait constamment énervé, brandissant un bras tremblant de colère vers le lecteur du message. Ano préféra ne pas s’attarder sur sa physionomie et lut le début de son commentaire : « C’est nul, j’ai pas aimé ! ». Voilà qui était prometteur pour la suite…
En fait, la longue réponse que ce Dragoris avait écrite semblait une revue en détail de tout ce qui n’allait pas dans son texte, soulignant autant qu’il le pouvait à quel point chaque phrase que Ano écrivait rendait l’histoire « encore plus naze, si c’était possible ». Cependant, le blond devait avoir de l’humour car il finit par une petite note plus amicale : « J’espère que tu ne m’en veux pas pour ma franchise. En fait, ton texte n’est pas si nul que ça ».
Dépité devant un tel énergumène, Ano se demanda s’il remettrait un jour une de ses histoires dans ce monde… Ou même s’il comptait se remettre à écrire. Abattu, il ne sut que faire… Il sortit du topic et s’assit là, contre un mur, attendant… il ne savait quoi. Toute cette histoire l’avait complètement démoralisé.
Le minutes passèrent, puis les heures… Il se sentit vidé de l’intérieur. Finalement, il se dit que la meilleure solution était d’aller se soûler dans le bar. Est-ce qu’il y avait un bar au fait par ici ? Rapidement, il eut le souvenir de bouteilles et de verres lancés dans tous les sens… Oui, là-bas serais sans doute le lieu idéal, où il pourrait noyer sa mélancolie…
Il commença par se lever puis marcha… mais au vu de sa façon de marcher, ça avait plus l’air d’une errance qu’autre chose. Il retourna sur ses pas, qui n’avaient pas laissé d’empreintes… telle une ombre, un fantôme. Voilà ce qu’il était : un simple être au corps immatériel et à l’esprit en recherche de fuite. Ainsi, il n’avait donc pas sa place ici dans ce monde ?
Ses pensées accablantes le poursuivirent et l’accompagnèrent tout le long de son chemin, traversant avec lui les forums Portail et Sondages, avant d’arriver finalement au début du forum général. Ces maisons colorées semblaient contraster avec son humeur noir… Il chercha quelques instants le topic qu’il recherchait puis, l’ayant trouvé, il entra et referma la porte derrière lui.
Comme il s’y attendait, la salle débordait d’énergie et de bonne humeur, et dont se serait bien passé Ano, mais il n’eut pas d’autre choix que d’accepter ce fait et, la mine piteuse, il s’assit sur le tabouret le moins sale et le moins abîmé (il dut chercher pendant dix bonnes minutes pour le trouver). Saisissant une bouteille fermée traînant sur le sol (il n’y avait ni bar, ni barman, donc Ano pensa qu’il devait se choisir seul une bouteille), il l’ouvrit et essaya de la vider d’un seul trait. Mais il se ravisa à la deuxième gorgée, regardant alors la marque de la bouteille : Champomy .
Pfft, il pouvait vider autant de bouteilles qu’il voulait de cette mixture, il n’arriverait jamais à rien. Il n’y avait donc pas d’alcool ici ? Du cent vingt degrés si possible…
- Alors mon pauvre, tu ne participes pas à la fête ? se démarqua alors une voix du brouhaha de la salle.
Ano se tourna alors vers la personne qui lui parlait. Encore un magicien ! Mais combien y en avait-il dans ce monde ?
- Je n’ai pas trop le cœur à ça, répondit-il d’une voix morne.
- Hum… Je suppose que tu viens de la partie Fiction, non ?
Ano resta bouche bée.
- Heu… hé bien oui.
- J’en étais sûr… C’est encore ce Dragoris, n’est-ce pas ?
Ano commença à comprendre petit à petit.
- Oui… J’ai écrit une histoire et heu… Il n’a pas trouvé ça très bon. Ce qui doit être mauvais signe, étant donné les belles fictions qu’il écrit.
- C’est mal connaître le personnage, répondit le magicien. Laisse tomber ce gars, il critique tout le monde sans retenue, et toujours d’une façon injustifiée.
- Ha ?
- Il n’adule qu’un seule personne : lui-même. Il démolit tout le monde pour rabaisser les autres et dès qu’on le complimente pour une fiction, tout de suite ses genoux commencent à enfler… C’est un mégalomane égocentriquement bon, en quelque sorte.
Soudain, Ano se sentit plus revigoré, de meilleur humeur. On aurait dit un vieux croûton qui aurait pris un demi-siècle de moins.
- Merci, je me sens mieux ! s’exclama-t-il gaiement. Maintenant, je saurai quoi faire, lorsqu’il me répondra.
- Y’a pas de quoi, répondit le magicien au chapeau pointu, affichant aussi un petit sourire joyeux. En fait, je suis moi aussi passé par là… Mais j’ai appris à vivre avec. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », n’est-ce pas ?
Et il lui adressa un petit clin d’œil.
- Oui ! Merci beaucoup !

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