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Vous qui êtes férus de littérature, voici une nouvelle adaptation de Jules Vernes, coulant dans la veine du divertissement familial pur et dur, sur le modèle du précédent opus "Voyage au centre de la terre"... Votre rédacteur Sbirematqui a tenté l'aventure, suivez-le dans ce qui semble vouloir devenir un de vos plus grands classiques !
Voici ce que l'internet nous donne lorsqu'on tape le nom du film :
"Sean Anderson, 17 ans, reçoit un message de détresse codé en provenance d'une île mystérieuse dont personne n'a jamais entendu parler… Tout aussi impatient que Sean de savoir d'où vient ce message, Hank, son beau-père, décide de tenter l'aventure ! Ils mettent alors le cap sur le Pacifique Sud, puis sur une destination quasi inconnue, dont personne, ou presque, n'est revenu en vie… C'est une contrée d'une beauté stupéfiante, où vivent d'étranges et effrayantes créatures entre des volcans et des montagnes d'or. Une île qui n'a pas fini de dévoiler tous ses secrets. Accompagnés de Gabato, seul pilote d'hélicoptère prêt à s'embarquer dans l'aventure, et de sa fille Kailani, aussi ravissante qu'intrépide, ils partent à la recherche de cette terre lointaine : ils devront sauver le seul être humain qui y habite et fuir avant qu'un terrible volcan ne submerge l'île et n'enfouisse ses trésors à tout jamais…"
Je vais faire une critique courte, commencez par regarder cet extrait du film :
Là est tout le résumé du film, pourtant porté par un budget considérable de 110 millions de dollars, par une technique dérivée de celle d'Avatar et de la pointe de la technologie, par un cadre paradisiaque des paysages naturels d'Hawai, par un casting incluant Michael Caine, connu pour son rôle dans "Inception" ou encore "Le fils de l'homme", il a été porté par le réalisateur de l'excellentissime "Comme chien et chats, la revanche de Katty Galore" (C'est ironique, j'ai eu le malheur de voir ce film, c'est un nanar complet) et saucissonné avec un scénario invraisemblable, de la taille d'un timbre poste et aussi prévisible que l'effondrement inéluctable du système capitaliste...
En gros, ce film est nul, incroyablement nul, impossiblement nul. Tellement nul qu'il en devient excellent.
Toute la force de ce film est sa nullité ultime, sa densité en inepties, une caricature involontaire portée à l'apogée de la nullité. Alors que tu crois avoir touché le fond, tu t'enfonces encore plus, un acteur te sort avec le plus grand sérieux du monde une réplique telle que "j'ai fabriqué cette radio avec un réveil, un bout de cuir et une cuillère !" ou encore "C'est parce que l'océan a monté de 30 mètres ces dernières 24 heures", sans ciller, sans même se rendre compte du ridicule dantesque qui transpire de toutes les pores de ses répliques.
Quand ce n'est pas un acteur qui sort une connerie monumentale, c'est le scénario qui vient te rappeler à ta douleur, tu peux comprendre la totalité de l'intrigue du film dans les deux minutes de bande annonce, chaque scène est prévisible au point que tu arrives à identifier les moments précis où telle chose va se passer, où tel idée va être exploité...
Le grand jeu dans ce film, est qu'au fur et à mesure que tu découvres le scénario burlesque (je ne parle pas du dénouement prévisible, mais des idées délirantes qui jaillissent au fur et à mesure du film, de l'invraisemblance parfaite de la quasi-totalité des choses qui s'y passe), tu en viens à te dire, à te le répéter pour essayer de t'en convaincre : "Naaaaaan ! Il vont pas aussi faire ça ! Il vont pas OSER ! IL VONT PAS OSER !"
Et si, ils osent, ils s'enfoncent avec fierté dans le stéréotype du nanar, nanar qualifié de royal du fait de sa qualité en catégorie de nanar. Un nanar royal, sortez vos couteaux, vous allez manger un gros navet !
Comme le scénario, la gamme de couleur a été conçue sous acide. Jonglant avec le très fluo et le très coloré, la totalité du film est un festival de couleur, conçu de façon à vous en mettre pleins les yeux ! Les 200$/secondes dépensés dans ce film ne sont pas tout à fait perdus, au moins reste-il des images et du rêve dans notre monde si terne et gris... Des scènes époustouflantes, des effets spéciaux bluffants, des paysages qui décoiffent, il tient du spectacle ! En tous cas, film à voir en trois dimensions pour profiter de son esthétique !
Pour le coup, n'allez pas voir ce film seul ou avec votre aimée, ce sera une perte de temps, voire un bon moyen de changer à jamais l'image qu'elle a de vous... par contre, si vous avez sous la main une bonne demi-douzaine de potes avec l'esprit ouvert (et une soirée à perdre) ainsi qu'une bonne propension au délire, vous allez passer un excellent moment !
Pour le coup, oui, ce film est excellent, totalement excellent, j'en suis toujours à moitié mort de rire, j'en ai pissé dans mon pantalon, j'ai hérité d'une douzaine de répliques que j'entendrais des mois durant ! Le nanar royal sur grand écran, en 3D qui plus est, ça se fait plus, autant en profiter !
Dernier point, pour aller au fond du concept du "nanar royal", on ne peut pas couper au produit placé de façon ostensible, à la bouteille de coca-cola, à l'Ipad trônant sur son socle, aux téléphones Apple traînant dans les mains des gens... C'est tellement puéril qu'on en vient à s'en moquer, encore plus quand lDwayne Johnson (ce type est magique, définitivement magique) vous place :
(Michael Caine)
Grand-père :
Mais, on n'a qu'une seule carte !
(Dwayne Johnson)
Andy :
Sean, passe-moi ton téléphone.
(Josh Hutcherson)
Sean donne l'Iphone 4 en pleine jungle.
(
Dwayne
)
Andy prend une photo de la carte.
(
Dwayne
)
Andy :
Maintenant on a deux cartes !
(Michael)
Grand-père :
Bravo ! Tu m'épates Andy !
"Attention nanar. Vous pourrez toujours vous vanter d'avoir été parmi les premiers à vous infliger ce qui est sûrement appelé à devenir un film culte. Dans la série Z."
C'est le truc, durant 1h30, on abandonne toutes vraisemblances, on a des issues improbables, des héros indestructibles et d'un savoir encyclopédique, tous les trucs qui tombent au bon endroit, une véritable volonté de pousser le vice jusqu'à faire de la plongée par 30m de fond avec des sacs plastiques pleins d'airs ou de recharger une batterie en harponnant une murène...
Un nanar, bien comme il faut, avec des acteurs super-sérieux, même alors qu'ils chevauchent des abeilles géantes ou qu'ils chantent une chanson au ukulélé, un budget explosif qui frôle l'indécence à la vue du résultat, d'une nullité absolue, une insulte au cinéma parlant, une déconstruction de l'art en bonne est due forme. Un nanar, mais pas seulement, un nanar royal, un nanar qui déborde de conneries de bout en bout, au point de faire hurler de rire face à la nullité du truc.
A la vue de la densité du film en conneries, au caractère caricatural de l'ensemble, à la scène de fin (que je vous laisserais découvrir par vous-même), on est vite convaincus que les gens qui ont fait ce film avaient beaucoup d'humour, sans doute suffisamment pour avoir beauuuuucoup d'auto-dérision et pour se permettre de dilapider une petite fortune. En gros, je pourrais conclure en disant :
Une bonne tranche de rêves pour les 6-11 ans, une franche rigolade pour les plus grands, voir des hurlements de rires si on a quelques amis délirants sous la main !
je vous le dis : à voir,
définitivement.
Cathaseris aime cet article
posté par Sbirematqui il y a plus de 12 ans , édité par Aka Guymelef il y a plus de 12 ans
Ce que j'aime beaucoup dans ce film, que je n'ai pas vu, c'est que c'est une suite alors que je ne me rappelle pas que le premier soit sorti en France.
Sbirematqui il y a plus de 12 ans
Le premier est effectivement sortis en France en 2008, aux débuts du cinéma en trois dimensions, et faisait office de divertissement familial de démonstration de la technique moderne, notamment avec des images impressionnantes qui auront marqué pleins de petits garçons.
Pour l'information, l'acteur du personnage principal (le père, absent dans le second opus) de Voyage au centre de la Terre 1 a catégoriquement refusé de jouer dans Voyage au centre de la Terre 2 (peut-être que dans le script, c'était lui qui disait toutes les répliques pertinentes) lorsqu'il prit connaissance du changement de réalisateur pour Brad Peyton.
Personnellement, j'ai ajouté "Brad Peyton" dans ma liste de réalisateurs à suivre, ses deux premières productions sont catégoriquement nulles à ch..anter (du point de vue nanar), peut-être est-ce le fait que ça s'adresse à un public environ 15 ans plus jeune que moi, et qu'il semble partis pour une bonne série de films tout aussi nuls à ch..aparder, de quoi pourrir les jeunes esprits de la nouvelle génération censée résoudre tous les problèmes de l'ancienne avec une bonne dose de con..fiseries.
Il est clairement explicité à la fin du film (à moins que ce ne soit qu'une grosse blague), que le prochain roman de Jules Verne qui sera adapté (si le film est rentable, c'est à dire qu'il dégage plus de 110 millions de dollars) sera "De la Terre à la Lune", que je vous recommande chaudement si un jour il sort en salle !
Durulum il y a plus de 12 ans
What the Rock, is cooking !
SpiceGuid il y a plus de 12 ans
Des fois quand on voit le budget pharaonique de certains films on se demande si le but n'est pas juste de détourner du pognon tout en blanchissant l'argent de la mafia.
Flambius il y a plus de 12 ans
Ça me rappelle mon père, au vidéoclub, devant les étagères de films les plus inconnus les uns que les autres.
"Oulalala, ça à l'air bien nul ce truc là... allez, on le prend"
Car oui, la nullité, est un art délicat et subtile, qui prend des formes subjectives et secrètes pour plaire au spectateur.
Quand on voit l'un des films de Super Mario Bros, qui est parfaitement à chier, comme le concept de faire un film sur Mario, mais qui est une pure perle, par son décor, par l'univers inattendu dans lequel il se déroule, et pas les costumes pas crédibles mais fascinant qui nous sont inconnus.
Oui, je débat sur de la merde, et j'adore ça sans être scatomane (dont je ne connais pas l'orthographe).
Ertaï il y a plus de 12 ans
Marrant, je crois que j'aurais pu écrire cet article après avoir seulement vu l'affiche du film, qui visiblement est à la hauteur du film dans sa globalité. Alors oui je n'aurais pas eu d'exemple de nanardise à vous prodiguer si je l'avais fait, mais tout est là, le budget, la nullité, l'aspect décalé.
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Aka Guymelef il y a plus de 12 ans