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[Trésor de l'animation] Taram et le chaudron magique

Fiche technique

Synopsis

Taram est un jeune garçon vivant dans la ferme de son grand-père. Doux rêveurs sur ses futurs exploits guerriers, il se languit de son rôle de valet de ferme. Il ne comprend pas pourquoi, d'ailleurs, son grand-père insiste tellement à ce qu'il prenne soin d'une petite truie du nom de Tirelire jusqu'au jour où le Seigneur des Ténèbres (Horned King en V.O.) vient réclamer l'animal qui s'avère être doué de divination. Les aventures qu'espéraient Taram arrivent enfin mais pas pour son plus grand plaisir comme il l'apprendra rudement...

Analyse détaillée

Un porcher, une princesse, un barde et une boule de poils

Voila l'improbable équipe du film qui va affronter le Seigneur des Ténèbres et ses ambitions nécromantiques. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne sont pas du tout taillés pour cette mission. Taram est inexpérimenté et couard quand le danger le dépasse, Ritournel le barde n'est juste... qu'un barde et pas tout jeune de surcroît quand à Gurki, ça reste un petit être poilu peu malin et un tantinet cleptomane. Par contre Eloïse est loin d'être une princesse cruche et éplorée bien que sa force de combat est très loin de dépasser les 9000 ...
Les codes du MedFa sont allègrement bafoués par moment : cette équipée n'a pas du tout la "fibre épique", le bouffon de service du grand méchant s'en sort vivant, le personnage sacrifié n'est pas le principal et c'est finalement le barde qui apporte le happy end sans pour autant écarter la menace définitivement...

Du lard ou du cochon ?

Plus qu'un film de MedFa, Taram est surtout un film initiatique où l'on suit l'évolution du jeune homme à travers les dures épreuves qui lui font réaliser, tel Candide, que finalement la vie paisible de fermier n'est pas si mal.
Les personnages qui gravitent autour de lui sont là pour lui enseigner quelque chose sur la vie (et donc par extension l'enseigner aux jeunes spectateurs). Les trois sorcières lui apprennent qu'il faut parfois réfléchir avant d'agir, Eloïse lui apprend l'humilité dans une scène où il faisait le fanfaron suite à sa victoire uniquement obtenue par la grâce de l'épée magique. Enfin Gurki est celui qui lui apprend le vrai sens de l'amitié et du sacrifice.
Le geste de Gurki reste pour moi assez ambivalent. On peut y voir une forme de repentance extrême suite à son statut de voleur et de couard donné par Taram lui-même. Dès lors on peut peut-être y mettre une mise en abîme sur les mots prononcés et leur effets sur les personnages ayant une personnalité faible. Mais je pense que là je vais trop loin dans la réflexion.

Taram, le fils honni de la famille Disney

Le moins que l'on puisse dire c'est que ce film fait office de vilain petit canard au sein de la famille Disney au point se voir renié par ses propres créateurs.
La naissance du film fut dès le début très difficile, il a fallut 12 ans pour que le film naisse dont seulement 5 de production effective. Adapter l'œuvre Lloyd Chudley Alexander qui totalise 5 volumes quand même relève de la même gageure qu'adapter le Seigneur des Anneaux. Le réalisateur a d'ailleurs dû être changé en cours de route, ce dernier transformant profondément l'œuvre originelle au point de ne plus pouvoir porter le titre d'adaptation mais seulement d'inspiration.
Le film est un cas assez à part dans la lignée Disney, l'atmosphère est sombre et pesante durant tout le film avec certains passages totalement effrayant pour un jeune public. Je passe sous silence la scène "raz-de-marrée" de l'armée squelettique qui a dû traumatiser plus d'un enfant (y compris votre serviteur).
Le film reste somme toute assez classique dans son animation pour du Disney bien que certaines scènes manquent clairement de finition pour un projet de cette taille... En revanche le rendu de la scène finale, notamment le Chaudron Magique, les émanations nécromantiques et les effets de masses sont très bien rendues et efficaces ! Le film a d'ailleurs bénéficié de certaines avancées technologiques, malheureusement cela n'a pas suffit à éviter l'échec financier...

Aller plus loin

Le pouvoir des images

Je me rappelle particulièrement de ce film que j'avais été voir alors que je n'étais qu'en maternelle (le Disney Trademark ayant dû suffire à convaincre les instits...) et bon sang qu'est-ce que j'ai eu peur de ce chaudron maléfique. Je n'ai que peu de souvenirs du film en lui-même mais par contre j'ai toujours eu des flashs très vifs de la scène finale. Voire ce brouillard verdâtre et glauque réanimer ces cadavres tandis que le chaudron mortel bouillonnait d'un mucus provenant des enfers a dû se graver dans mon imaginaire. A la fois terrifiant et captivant, je soupçonne ce film d'être à l'origine des mon affinité nécromantique (qui ne se traduit fort heureusement que dans vient le moment faire du role-play icon_wink ).
Ce qui prouve bien au passage les conséquences (désastreuses) que peuvent avoir une mauvaise programmation servie à un public pas en âge de pouvoir faire la part des choses ! Malheureusement, on a que trop souvent laisser pisser ce genre de chose par laxisme ou par dessous de table, privilégiant le taux d'audience au bien-être mental des enfants.
Même les unités de régulations et d'approbation ont parfois des comportements ou des critères plus qu'étranges. Ainsi, par exemple le film de Brisby a faillit ne pas être crédité "PG" par la commission américaine à cause d'1 juron (damn) prononcé par Justin. Par contre il semble que le sang qui coule, les expériences génétiques sur des animaux ou la présence assez soutenue de la mort n'ai pas inquiétée plus que ça les membres de la commission... !

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