Pourquoi les guillemets autour de "comics" ?
Et bien parce quelques trous du cul, qui n'avaient rien d'autres à foutre, ont eu la bonne idée de faire remarquer que le terme "comic" d'origine américaine désigne bien des bandes dessinées, mais pas spécialement celles concernant les super-héros, ni le format désormais bien connu de la feuille de PQ triple épaisseur déroulée avec couverture au polish, le truc super chiant à tourner et mais qui se déchire entre vos doigts si vous insister un peu trop (very dick). En effet à l'origine, le terme "comic" désigne les tout premiers récits illustrés datant du moyen âge, puis graduellement, l'apparition d'aventures et de courts sketchs illustrés avec plus ou moins de bon goûts. On voit ainsi une distinction entre les "comic strips" qui représentent une courte séquence d'illustrations, à thème généralement humoristique (Calvin & Hobbes, The Far Side (que je conseillerais à un raton-laveur boiteux ayant subi une hémicéphalosectomie pratiquée par une plombier russe alcoolique immigré en Italie tellement c'est incompréhensible de connerie condensée)). Bref, le terme ne convenait pas (tu parles, Charles... Xavier évidemment). Quelques astucieux diplômés en léchage de culs, pompeux et imbus de la grosseur de leur bite de cheval nouvellement greffée, ont décidé de (re)baptiser les "comics" en "graphic novels" (romans graphiques pour les plus ascétiques d'entre nous). Comme bien entendu cela ne passa pas, comme lorsque vous essayez de sodomiser votre hamster après avoir englouti une boîte entière de viagra, l’appellation jugée "prétentieuse" fut rejetée de la majorité de la communauté. Dans les années 80s, des éditeurs commencèrent à parler de la ligne de bandes dessinées dédiées aux super-héros sous l'appellation "comix" (ou "comics", ce que nous autres européens avons repris comme des chacals). De fait, la polémique fut en grande partie alimentée par les besoins de l'exportation, puisque c'est le passage en Europe de ces œuvres qui engendra la confusion des noms. Merci la mondialisation. D'autant que l'utilisation de "comics" fut renforcée par l'apparition des mangas et le besoin de dissocier les BDs occidentales et orientales. [TROLL] Putain d'asiatiques [/TROLL].
Tout ça pour quoi ?
Pour aboutir à nos fameux "comics", des bds survitaminées, sur-gonflées en testostérone et amphétamines (et en posage de couilles sur la gueule en signe de domination), sur-le-point-de-me-faire-saigner-les-yeux-tellement-y-a-de-couleurs-vives. En effet, le sujet central de ces comics n'est autre que la propagande du mauvais goût vestimentaire, du culturisme et de la lutte des classes (oui madame, quand superman cogne sur les vilains braqueurs de banque, il faut clairement y voir le libéralisme insouciant frappant les pauvres prolétaires accomplissant leur dur labeur. Si je vous le dis ! Allez vous faire voir). En d'autres termes, les super-héros. Leurs aventures, leurs déboires, leurs relations amoureuses (sexuelles), leur vie quotidienne (sexuelles), leurs questionnements permanents (sexuels) et leurs évolutions (pokémon !).
Batman, ou comment rendre les méchants épileptiques
Avant de me répandre plus avant sur le contenu, revenons en arrière, à l'ère des dinosaures en slips moulant et couleurs périmées.
Je disais donc que les premières bandes dessinées dataient du Moyen Âge. Je ne vais pas repartir de là. Trop long. Pas envie.
Non, par contre je peux vous dire qu'autour de 1929, les premiers recueils de "comic strips" firent leur apparition et devinrent les "comic books", précurseurs de nos comics actuels. Mais c'est l'approche de la seconde guerre mondiale qui va motiver la création de nombreux héros. Le premier de ces super héros, au sens moderne du terme, est notre ami kryptonien daltonien et qui ne possède pas de miroir chez lui quand il s'habille, j'ai nommé Superman. Apparu en 1939 dans le Action Comics #1, il ouvre la voie à ses camarades Batman, Flash, Green Lantern et Wonder Woman (première poitrine à super pouvoirs des comics, petit tour sur le podium, par ici la sortie). Meanwhile (pendant ce temps) chez Timely Comics (futur Marvel), on s'affaire. C'est l'avènement de la Torche Humain et de Namor the Sub-Mariner (qui est, il faut le dire, un anti-héros détestant l'humanité, pari assez osé). Une petite maison d'édition tente de résister à l'énorme envahisseur DC, et publie les aventures de Captain Marvel, un gamin pouvant devenir un pseudo-Superman, en acquérant les pouvoirs de divinités grecques, en gueulant SHAZAM et ce don lui a été offert par un vieux sorcier égyptien. Oui. Egyptien. Pouvoirs de divinités grecques. Allez comprendre... La ressemblance avec Superman est telle, que DC intenta et remporta un procès pour plagiat. Fawcett Publications (c'est le nom de la petite maison d'édition), affaiblie par le procès, fut engloutie par DC, qui pu alors profiter pleinement du nouveau personnage. Enfin presque, je vous en reparlerai dans un autre article. La guerre engendra une série de héros patriotique, tel le fameux Captain America (LE PORTE-ETENDARD ETOILE !!!! Désole j'ai vu le film il y a peu et cette scène m'a traumatisé). Après guerre, les héros tombent dans le désuet. Les comics les plus célèbre (Superman, Batman, Wonder Woman) continuent de paraître mais la majorité d'entre eux disparaissent des kiosques. En effet les majorité de publications du format touchent désormais à d'autres domaines littéraires : relations amoureuses, western, horreur, policier, Disney, ... Il faut attendre 1956 et le "Silver Age" (la période pré-guerre est alors considérée comme le "Golden Age" ) pour relancer le genre. Modernisation des super héros, Mis en place du complexe univers de DC (multivers), Création de la Justice League of America (JLA). Début des années 70s, Marvel, désormais connue sous ce nom, lance également ses séries de comics, avec l'arrivée de Stan Lee et John Kirby et la création des Quatre Fantastiques (et la réutilisation de Namor au passage), de Thor, de Hulk et de Spiderman. Le démarrage se fait dans la douleur, DC étant à ce moment le distributeur de Marvel. A compter de cette période, les comics s'enchainent, avec une nette tendance à chercher la maturité dans les personnages créés (Surfeur d'Argent, la créature du marais, Daredevil,...), notamment avec Frank Miller et Alan Moore, assez sombre dans leurs écriture et dessins. Avec le temps, apparaissent de plus en plus de personnages féminins, de personnages noirs, puis asiatiques, l'homosexualité s'assume aussi dans les comics. Ceux-ci ont simplement suivi les évolutions des goûts et des mentalités de leur lectorat. On assiste actuellement à des perspectives intéressantes comme, "Que ce serait-il passé si Superman était arrivé non pas aux Etats-Unis, mais dans l'URSS de Staline ?", "Peut-on laisser le contrôle mondial entre les mains de super héros pour assurer la paix (The Autority) ?", "Comment les super-héros envisagent-ils leur retraite ?", "Est-il nécessaire de connaître l'identité des super-héros afin de leur demander des comptes ?" Ce qui m'amène à la suite de mon article, le contenu.
Les premiers super héros étaient des tocards.
Non, mais il faut bien le dire. C'était des tocards. Ils défendaient des idéaux auxquels eux seuls croyaient, passaient leur journée à scruter l'univers entier à le recherche des méchants, n'avaient aucune formation de négociateur en cas de prise d'otages, ne mangeaient jamais, ne buvaient jamais, ne chiaient jamais. Des vrais tocards. Les mecs passaient leurs journées à endosser le rôle de personnages fantastiques. Pas de vie quotidienne. Je veux dire, des mecs qui sortent pas de chez eux, et qui passe leur temps à jouer un personnage, j'en connais moi, y a un nom pour ça. Voilà, les super héros étaient des nolifes. Pas 2 sous de jugeote, on règle tout à coup d’onomatopées dans ta gueule. En plus les couleurs étaient dégueulasses, et au nombre incroyable de 16. Les cases faisaient toujours la même taille. Et les schémas du scénario se répétaient. Ça boitait. Rapidement, et heureusement, Marvel a orienté les aventures de ses super héros sur leurs vie quotidienne, comment assumer la double identité de super héros, les responsabilités, le quota de morts autorisées, la famille, tout ça tout ça... D'autant que, la particularité des comics étant que les auteurs ne sont pas propriétaires des droits (sauf cas exceptionnels) sur leurs personnages, les éditeurs peuvent remanier à volonté les personnalité des héros, en changeant l'équipe scénaristique, en les tuant puis les ressuscitant, ou en faisant rebooter une série (on recommence la série au numéro 1, avec une nouvelle ligne scénaristique). Difficile de développer la psyché d'un perso quand on sait que notre successeur sera un attardé ayant les capacités d'écriture d'un gamin de 2 ans. Mais les auteurs se prêtent au jeu. Après tout ils sont payés pour ça.
Bon évidemment un élément central d'absolument tout les comics est la lutte entre le bien et le mal. Les super-héros très très gentils contre les super-vilains très très euh... vilains. Quand on y réfléchit bien, les premiers "super-vilains" font pâles figures tout de même. On a les classiques nazis, indémodables, les criminels de bas étages qui la plupart du temps font ça pour survivre ou pour se venger d'une stigmatisation sociale (le cas du Pingouin, par exemple), les méchants-qui-s'avèrent-en-fait-gentils-mais-incompris ou les méchants-qui-se-rendent-compte-qu'ils-se-sont-plantés-de-sortie-sur-la-voie-lactée. Mais le "tout blanc" contre "tout noir" lasse rapidement (et fait un peu raciste sur les bords...).
Cluemaster, le super vilain qui... laisse des indices sur ses crimes ! Hin Hin !
C'est alors, en 1961, que Stan Lee, assisté par John Kirby, Steve Ditko et d'autres, crée les Quatre Fantastiques, suivis de Spider-Man, Thor, Hulk, Iron Man et bien entendu, les Vengeurs. Ces héros se démarquent des surhommes de DC par l'aspect "humain" qui leur a été attaché. Spiderman, ou comment assumer son identité sexu... superhéroique auprès de son entourage. Hulk, ou la recherche éternelle de la sérénité (mais surtout l'éloge des dangers du nucléaire). Les Quatres Fantastiques, ou "Madame est servie" à la sauce énergie cosmique. Leur famille, leurs amis, leur boulot, leurs amours, la couleur de la culotte de la femme invisible, "Hulk Smash", un étalage de vie quotidienne qui appelle le public des comics à d'avantage d'immersion dans l'univers de leurs héros favoris. La formule a marché, plus que bien. Du coup, DC adopta la même stratégie en reprenant Batman et en approfondissant le personnage, le rendant plus sombre. DC repend aussi Green Lantern et y incorpore une dimension politique et social (avec l'apparition du Green Lantern Corps). Depuis les comics ont tâché de chercher une certaine profondeur dans leurs personnages, rendant Iron Man alcoolique, faisant de Spider-Man un clone, créant des personnages comme John Constantine, Jerusalem Spider, Sentry, Clint Barton, Power Gi... - oubliez Power Girl, je crois qu'elle est là uniquement pour flatter la testostérone de la majorité masculine des lecteurs de comics -, Deadpoo... - Bon je vais arrêter les exemples là je crois.
Un conception bien particulière du journalisme...
Un dernier point concernant le contenu des comics
C'est leur faculté à avaler l'actualité et à en recracher quelque chose. Je pense notamment au 11 septembre, qui notamment dans le comics "The Boys", a été "factorisé". Et même le "Patriot Act" qui en a découlé a donné lieu à un de mes arcs préférés dans l'univers de Marvel, la fameuse "Civil War". Il faut bien voir que les comics sont des "livres" écrits jour après jour, et que donc leurs scénaristes sont largement influencés par ce qu'ils voient ou entendent. Et parfois, les auteurs vont jusqu'à exagérer un événement et imaginer ce qu'il adviendrait, faisant du comics, une expérience d'anticipation.
Les maisons de publication les plus connues :
- Marvel (X-Men, les Vengeurs, les 4 fantastiques, Spider-man)
- DC (Batman, Superman, la JLA, StormWatch, The Authority, Preacher, Hellblazer, The Boys)
- Image (Hellboy, Witchblade, Walking Dead, Rising Star, Spawn)
Les grands auteurs / dessinateurs / coloristes :
- Stan Lee (chez Marvel, FF, Spider-man, Iron man, Hulk, Thor, ...)
- John Kirby (une tétra-chiée de super, chez Marvel comme chez DC)
- Frank Miller (Sin City, Daredevil, ...)
- Tod MacFarlane(Spawn)
- Alan Moore (Watchmen, V for Vendetta, ...)
- Warren Ellis (Transmetropolitan, The Authority, ...)
- Joe Quesada (un peu tout chez Marvel)
- Rob Liefield (Deadpool, un peu tout chez Marvel)
- Pleins d'autres que j'oublie
Aspect particulier des comics, les droits sur les super-héros ne sont pas détenus par les auteurs, mais par les maisons d'édition, ainsi les efforts qu'on pu faire des grands auteurs pour le prestige de certains sup's ont put être malmenés par l'intervention d'autres auteurs moins scrupuleux. Cet état de fait en a fâché plus d'un, et en décembre 1991, un groupe d'auteurs, mené par Todd McFarlane et Rob Liefield voulu faire valoir leurs droits auprès du président de Marvel alors en place, Terry Stewart ( qui, selon la légende répondit que la société pouvait "toujours trouver quelqu'un d'autre pour ramasser le coton" ). Sept de ces auteurs, profondément outrés décidèrent de fonder leur propre maison d'édition : Image. Le principe, en accord avec leur décision de se séparer de Marvel, était de conserver les droits des auteurs sur leurs personnages. J'y reviendrai plus tard.