Une réalisation chiadée
Startopia, c'est d'abord une liberté de mouvement rare dans ce genre de jeu. Entièrement en 3D, la caméra est libre. Après un petit temps d'adaptation aux diverses commandes clavier et souris pour contrôler chaque mouvement, l'impression de liberté vient rapidement. On peut regarder de près ou de loin, de bas ou de haut, bref, aucun recoin de votre station spatiale ne peut plus avoir de secrets pour vous.
C'est ensuite toute une bande d'extra-terrestres dont chaque race est fortement typée avec des looks délirant. Si les Gris sont les aliens classique avec des têtes ovoïdes et de grands yeux noirs, les Karmaramas se posent en rastas cosmiques, les Kasvagoriens en body-builders immenses, les Targs en cyborg insectes, les Syrènes sont peur leurs part grâcieux et pourvu d'ailes d'anges, les pourceaux grouliens sont de petits êtres ramassés
Cerise sur le gâteau, Startopia peut tourner sur des configurations relativement modestes.
Une richesse à couper le souffle
La campagne solo propose de découvrir petit à petit la richesse du jeu en donnant accès progressivement à de plus en plus de races différentes et de bâtiments variés. Car il va falloir entièrement bâtir votre station spatiale, et ce sur 3 étages. Le premier étage est l'étage technique, celui par lequel vos visiteurs entrent par le sas que vous aurez construit, celui dans lequel vous pourrez construire une usine, un centre de recyclage, un hôpital, un dock spatial, un entrepôt, bref, tout pour faire fonctionner correctement votre station.
Le deuxième étage est plus festif, puisqu'il vous permet de bâtir boutiques et attractions pour amuser vos visiteurs galactiques. Hôtel, discothèques, bars fameux ou mal famés, c'est à cet étage que vos visiteurs pourront en profiter.
Dernier étage et non des moindres, le Petikoindenatur (c'est son nom) vous propose rien de moins qu'un espace vert que vous pourrez modeler à votre convenance : élever ou baisser le terrain et le niveau de l'eau, augmenter ou diminuer l'ensoleillement et l'humidité, tout cela avec plus ou moins d'intensité pour couvrir une plus ou moins grande surface, vous serez les maîtres incontestés du climat à cet étage. Il sera important de bien fournir à vos visiteurs différents climats car tous les extraterrestres n'apprécient pas forcément les climats froid et humides. Il en va de leur bonheur et de la réputation de votre station comme endroit agréable à vivre pour tout le monde.
Vous aurez à votre dispositions plus d'une quarantaine de bâtiments à construire, plus une dizaine d'accessoires de décoration de votre station. Un des gros points forts de Startopia est qu'il y a très peu de bâtiments réellement obligatoire. A partir du set de base pour que vos visiteurs ne crèvent pas de faim, ne tombent pas de sommeil et n'empestent pas à 500 mètres, vous êtes complètement libre de choisir dans quelle voie orienter votre station. Station manufacturière, station de recherche, hôpital spatial, lupanar galactique, station agricole, comptoir de commerce spatial, centre de réhabilitation pénitentiaire, lieu de pélerinage stellaire, voici à peu près l'étendue des possibilités qui vous sont offertes, toutes pouvant être combinées au sein d'une seule et même station.
Des détails qui tuent
Un soin particulier est apporté aux détails. Tout d'abord, la station spatiale est un donut en révolution, ce qui explique la gravité à l'intérieur de la station. De fait, à partir de 3 ou quatre segments contigus (la station en compte douze qu'il faudra généralement acheter pour pouvoir les utiliser et ainsi construire plus de bâtiments), il reste facile malgré la distance d'interagir avec les bâtiments lointains, grâce au dénivelé.
Ensuite, l'énergie, qui est la monnaie du jeu, permet aussi de faire fonctionner les bâtiments. Plus vous aurez de bâtiments, et plus il vous faudra d'énergie en réserve pour les alimenter. Passer en-dessous du seuil provoque des coupures de courant à travers la station. Heureusement, il est possible de désactiver les bâtiments dont on n'a pas besoin pour pallier les coupures de courant. certains bâtiments permettent aussi d'abaisser le seuil critique.
A propos de bâtiments, il y a également plusieurs manières de se procurer les caisses permettant de les construire : soit par le commerce avec le marchand ambulant mais onéreux, soit par le commerce avec les vaisseaux marchands extraterrestres de passage dans votre quai spatial dont les prix des marchandises varient avec la race, soit encore en les produisant dans une de vos usines, pourvu que vous maîtrisiez la technologie nécessaire, ce qui est plus long mais moins onéreux au final.
Toujours en ayant la technologie nécessaire, vous pouvez également produire les équipements intérieurs de vos bâtiments, qui sont plutôt des salles que vous pouvez équiper comme bon vous semble, les amateurs d'optimisation spatiale adoreront. Vous pouvez enfin produire des caisses de marchandises, matériels et médicaments que vous pouvez revendre aux marchands ou utiliser dans vos boutiques et hôpitaux. Seule la nourriture n'est pas produisible dans vos usines, uniquement dans le Petikoindenatur.
Ce Petikoindenatur, d'ailleurs, où vos employés Karmaramas (des rastas de l'espace) pourront faire pousser des plantes. Mais pas n'importe lequelles. En fonction du type de climat, les plantes qui pousseront ne seront pas les mêmes. Une fois arrivée à maturité, vous pouvez décider de récolter la plante, ce qui produira différents types et quantités de caisses de ressources. Les arbres produisent des caisses de matériaux industriels, tandis que certaines plantes aquatiques permettent d'obtenir des médicaments, etc... Toute la subtilité étant donc de mettre à disposition des climats assez variés pour avoir les plantes voulues pour assurer une production équilibrée de chaque type de caisse de ressources.
Tout est recyclable également dans votre station. Les détritus, les caisses endommagées (laissées trop longtemps sans être stockées), et même les cadavres, qui rapportent pas mal d'énergie pour certaines races. A propos des détritus, il sera possible d'installer des poubelles afin d'éviter que votre station ne ressemble à une décharge, ce qui influerait forcément sur l'appréciation souveraine de vos visiteurs.
Enfin, voous pouvez engager n'importe lequel de vos visiteurs pour travailler dans votre station. Chaque race a une tâche bien spécifique à remplir, les pourceaux Grouliens s'entassent dans les usines et les recycleurs, tandis que les Kasvagoriens patrouillent votre base pour faire régner l'ordre et la sécurité par exemple. Mais il n'est pas forcément intéressant d'employer tout le monde. Chaque visiteur est plus ou moins motivé, compétent et loyal, en sachant que plus il travaille pour la station, plus ses caractistiques augmentent (avec l'augmentation de salaire qui va bien).
Oui, bon, viens-en au fait !
Effectivement, j'en ai déjà presque trop parlé. Mais je ne vous ai pas parlé encore de l'humour omniprésent ? Entre les commentaires condescendants de votre assistant informatisé, les speech commerciaux du principal marchand ambulant ou tout simplement les noms des bâtiments, tout est fait pour faire de ce jeu de gestion un jeu décomplexé qui ne se prend pas au sérieux.
Là je crois que j'ai tout dit. Une réalisation chiadée, une richesse incroyable, des détails qui tuent, un humour omniprésent et surtout, pour ma part, une envie d'y rejouer font de ce titre un grand jeu à conseiller à tout le monde.
Quelques défauts tout de même ?
J'avais omis d'abord ce fait, mais oui, même Startopia a des défauts. Les combats sont un peu brouillons, généralement celui qui a le plus de combattants l'emporte à plate couture, impossible de mettre en place une quelconque stratégie. Et puis il reste quelques bugs ennuyeux, dont qui font parfois planter systématiquement certaines parties pour des raisons inconnues, et ce malgré le patch 1.01.
Pour aller plus loin
Quelques liens :