Dans le milieu du journalisme vidéoludique, j’ai deux références. Sur internet, c’est Gamekult et en format papier c’est Canard PC. J’aime la qualité d’écriture (surtout CPC) et l’indépendance éditoriale (surtout CPC). Pourtant, je ne suis pas toujours d’accord avec certaines de leurs positions (surtout CPC). C’est le cas pour Child Of Light.
Autant le dire le jeu d’Ubisoft a été gentiment bashé par l’un comme par l’autre. 6 sur 10 dans les deux (mais un papier bien plus acerbe chez CPC). En tête de la liste des reproches un manque de profondeur de l’univers et un manque de rythme narratif. Bon oui, ok c’est pas faux. Mais ce n’est pas tout.
Elle a du rouge à lèvres noir et elle fait des grimaces, ça doit être une méchante
Oui, la structure narrative de CoL est on ne peut plus classique. Des gentils, des méchants, un petit twist prévisible, l’inévitable passage en prison... Il fallait s’y attendre. Mais qui dit classique ne dit pas forcément mauvais. D’ailleurs, ce n’est pas mauvais. C’est juste moyen. Un peu fade en fait. Là dessus je rejoins totalement la critique de Netsabes (CPC). La faute à un univers qui manque un peu de vie. Et à une fausse bonne idée, j’y reviendrai.
Plus de PNJ et d’interactions avec eux n’auraient sans doute pas été de trop. Une meilleure intégration de l’héroïne dans cet univers aussi et plus de diversités dans les situations n’auraient pas à été mal non plus. Parce qu’à part un ou deux passages qui chamboulent à peine nos habitudes ça reste une promenade en ligne droite. C’est vilain de faire ça mais quand je pense à l’un des JRPG qui m’a le plus marqué,
Chrono Trigger
, on en est très loin en matière de rebondissements. Et, du coup, d’attachement.
Donc c’est 6 ?
Ben non, parce qu’il y a d’autres choses qui sauvent le titre. D’abord, un système entre le traditionnel et l’original vraiment bien trouvé. Une barre d’action à la
Final Fantasy VII
avec un système pour interrompre les actions des ennemis bien pensé et des choses à faire en attendant le tour de ses personnages (ralentir un ennemi ou soigner). Le système oblige à réfléchir et à s’adapter à l’adversaire sans jamais être frustrant. A condition d’y jouer en difficile. Apparemment, les testeurs se sont contentés de le faire en difficulté normale et on trouvé que c’était une promenade de santé.
En difficile avec mon niveau plutôt moyen dans ce genre de titre, je suis bien mort 4 ou 5 fois sur les boss les plus chauds avant de trouver la bonne combinaison de pouvoirs/personnages/bonus/potions pour arriver à les buter.
Bien sûr, il y a les décors magnifiques et de bien belles musiques. Un petit regret cependant. Ces dernières ne se démarquent pas assez les une des autres. On aurait aimé plus de diversité. Oui, encore.
Pourquoi sont-ils aussi cruels ?
C’est vrai, le jeu n’est pas le chef-d’oeuvre décrit par certains. C’est un bon jeu. Avec des défauts. Dont un sur lequel je ne me suis pas encore attardé. Vous savez la fausse bonne idée que je mentionnais plus tôt ? Les dialogues en rimes. On sent que c’est forcé et en plus c’est vite fastidieux à lire. D’habitude, j’adore manger du background (vous savez le fou-dingue qui a lu tous les livres de Skyrim ? C’est moi) mais là je me suis arrêté à la première page. Si vous voulez faire de votre jeu un poème, faite le dans l’histoire, les situations, le système mais pas dans en faisant des rimes. C’est franchement raté. Pire, ça crée une distance avec les personnages vraiment dommageable à l’ambiance générale.
Donc, mis à part ça, CoL est un bon jeu. Alors pourquoi un 6 qui signifie dans le langage CPC-gamekultien “honnête, sans plus” ? Parce que le jeu a fait le hype. Je soupçonne les journalistes, devant l’émoi suscité par l’annonce de CoL, d’avoir joué au petit jeu qu’ils affectionnent. Le jeu du journaliste blasé à qui on ne la fait pas. D’habitude, j’aime bien ce trait de caractère. Cela leur permet de ne pas se faire avoir par l’enthousiasme général (comme à la sortie de Diablo 3 par exemple) mais là je trouve que ça dessert l’objectivité journalistique.
C’est 7 !
Pour moi, CoL mérite un 7 aka “bon jeu”. A condition d’y jouer en difficile. Je dois avouer que personnellement je suis un peu déçu de mettre “si peu”. J’avais partagé l’émoi des annonces et moi qui suis d’habitude plutôt prudent dans mes achats, je l’avais pris dès sa sortie. L’enfant de la lumière n’est pas un vilain bébé qu’il faudrait cacher. Mais reste une petite déception.
Dernière chose : Je l’ai acheté sur WiiU et je dois admettre que le jeu correspond très bien aux capacités du gamepad.
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