Ce texte a été écrit dans le cadre d'un "concours" radio (Pure FM, radio jeune du service publique). Il s'agissait de faire état de notre vision de 2030. Le gagnant du concours se verrait adapter son texte/clip/peinture/... dans une oeuvre plus importante qui sera ensuite diffusée largement. Je n'ai pas participé pour gagner mais juste parce que la lecture du sujet de concours m'avait donné une idée. Voila le texte. Des commentaires sont bien sûr toujours le bienvenu que ce soit sur le style, ou sur le fond.

25 décembre 2029... j'ai 20 ans. Le monde que l'on imaginait au début du siècle m'entoure depuis maintenant plusieurs années... la faim dans le monde est un lointain souvenir depuis que la valeur foncière terrestre s'est effondrée suite à la vente des derniers lopins de sol lunaire. De plus, c'est précisément dans une semaine que l'agence spatiale internationale arrivera sur Mars. Les premières ventes auront donc lieux sous peu... juste le temps d'être certains que la planète rouge sera terraformable... une simple formalité selon les experts...

Malheureusement, ces nouvelles ne peuvent nous permettre de vraiment nous réjouir. La fin de la faim n'a pas empêché que se creuse l'écart du niveau de vie... En cela, les prévisions alarmistes des années 2000 étaient juste. Comment les gens de l'époque n'ont-ils pas réagis ? Ne se sont-ils par rendu compte du risque qu'ils couraient ? Il semble que non vu l'absence dans les livres d'histoires de références à des révoltes ou des manifestations. Pour résumer mon sentiment profon je leur en veux. Je leur en veux de s'être sentis débordés alors que ce qu'il vivait n'était rien en comparaisons de ce que nous endurons désormais. Je leur en veux d'avoir foncé dans un mur qu'ils avaient pourtant vu. Je leur en veux de s'être cru plus important que leurs enfants. Je leur en veux... vraiment...

Mais nous ne pouvons pas faire les mêmes erreurs. Nous, nous devons croire. Croire en l'avenir

Car de fait: l'apocalypse nucléaire n'a pas eu lieu, le déluge climatique ne fut au final qu'anecdotique une fois l'année 2015 passée, l'humanité n'a pas été ravagée par un virus; mais nous voyons aujourd'hui à quoi nous à mené le pessimisme de l'époque. Les guerres qui nous menacent peuvent être évitées...

NON !

Je recommence.

Les guerres qui nous menacent seront évités ! Nous devons croire en nos chances. Bien que nous ayons peu, les souvenirs de nos parents sont là pour nous rappeler le temps bénis où les innovations technologiques profitaient à tous et non pas juste au pour-cent doré. Cet unique pour-cent de pourceaux qui profite aujourd'hui de nous et de nos savoirs et que nous acceptons par dépit dés notre estomac bien remplis.

Si j'ai posé ce billet par écrit, c'est pour éviter d'être trop rapidement démasqué. L'Etat de Police est devenu trop puissant. L'espace de liberté que semblait représenter Internet pour mes parents n'est plus aujourd'hui qu'une vitrine publicitaire aux fenêtres illimitées. Le contrôle y est d'ailleurs permanent depuis l'accord de juillet 2022 (en pleine vacance scolaire, rien n'a changé) entre Googapple et les Nations Unies.

Et pourtant, j'ai écris ce billet. Je l'ai écris en espérant faire bouger les choses. Je sais que je ne suis pas le seul dans ma ville à vouloir que notre monde change, qu'il s'améliore. Je me dis que si nous sommes autant ici, ce doit être pareils ailleurs... là-bas... partout...

Car un jour nous nous rassemblerons, et nous marcherons sur Bruxelles, Washington, Pekin, Cape Town, Rio,... Ils fuiront sur la Lune, mais nous les suivrons. Sur Mars, et nous seront là à les attendre. Pas pour leur ouvrir la gorge, bien qu'ils le méritent, mais pour délier leurs bourses, pour récupérer ce qu'ils nous ont confisqué pendant si longtemps. Il y aura à coup sûr quelques débordements, mais cette violence soudaine semblera bien peu de choses à nos enfants lorsque nous leurs conterons les horreurs de notre existence passée...

Soyez sûr, ce jour approche. Croyons-y, et il arrivera...