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Le conte de l'elfe de Noël

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Le conte de l'elfe de Noël

Les enfants sont assis tout autour du feu de camp, quelques flocons de neige tombent sur eux mais blottis les uns contre les autres, ils ne sentent pas le froid, au contraire ils brûlent d’entendre le conte de l’elfe confortablement assis sur une branche de sapin. Comme tous les contes, celui-ci commence par il était une fois…

Il était une fois un tout petit être de pierre qui poussait inlassablement sa brouette. On appelait ce petit être : nain de jardin, mais ses pairs le surnommaient Petio. Habillé chaudement, il portait un bonnet rouge, un gros manteau fourré et d’épais gants, mais toutefois il avait froid. Comme chaque hiver, il restait sur la terrasse, près des plantes qui souffraient et cela l’attristait de voir ces amies ainsi. Mais surtout il se sentait seul, si seul… Ces frères étaient partis loin de lui et depuis il avait l’impression que sa vie n’était que nuages noirs et froideur. Tout l’été il avait pleuré d’être ainsi séparé des gens qu’il aimait et surtout de la magnifique Petrouchka. Petrouchka était une figurine de porcelaine qui vivait dans la maison d’où on l’avait enlevé. Chaque matin, elle le regardait alors qu’il soignait les fleurs et tous les soirs elle l’écoutait pendant qu’il chantonnait pour endormir les roses. Mais jamais au grand jamais ils n’avaient pu s’approcher. Un monde les séparait. Lui dehors et elle dedans. Et maintenant, ils étaient séparés.
Il regarda les premiers flocons tomber. La douceur de leur couleur le réchauffa quelque peu. C’est en voyant la lune qui sort des nuages, qu’il prit sa décision. Il devait aller retrouver sa bien-aimée pour lui dire ses sentiments, même au risque de se casser sur le chemin. Il regarda ses amies plantes, leur chanta une dernière berceuse et s’en alla, poussant toujours sa brouette.

La nuit devenait de plus en plus sombre mais il tentait de toujours d’avancer, de ne jamais s’arrêter, de peur de ne plus pouvoir bouger. L’image de sa belle était son étoile du berger. Comme ces derniers, il croyait en sa quête et ne voulait pas y faillir. Il traversa le jardin, puis sortit dans la rue. Elle était déserte. Personne n’était sorti. Peut-être que le froid les avait retenus au creux de leur chaumière. Tout était si silencieux. Son aventure commença ainsi sous la clarté de la lune et des étoiles. Il traversa les nombreuses embûches qu’étaient les voitures, la neige et le froid. A chaque instant, il pouvait se faire écraser ou tomber et se briser. Mais il ne perdait ni courage ni espoir. Il suivait le chemin sans jamais ralentir. Il rejoindrait sa belle quoi qu’il lui en coûte. Ne pas s’arrêter, ne pas douter, toujours avancer… Mais en était-il vraiment capable ? Après avoir traversé de nombreuses rues, il lui fallait aussi dépasser ses peurs les plus profondes, celles qui se cachaient au fond de la forêt. Cette forêt par laquelle il était obligé de passer. La lumière y disparaissait, des bruits les plus étranges y sortaient… A l’orée de cette forêt, pour la première fois, le petit être de pierre douta. Pouvait-il vraiment se montrer plus courageux que les grands ? Pouvait-il combattre ce que les humains eux-mêmes craignaient ? Il doutait. Pouvait-il continuer ? N’était-ce pas mieux de reculer et de rentrer près de ses plantes. Mais cela voulait dire aussi oublier sa douce et tendre Petrouchka. Non il ne pouvait pas, il ne voulait pas. Tout son être lui criait de se battre, d’aller jusqu’au bout rejoindre sa tendre et belle amante pour enfin lui avouer son amour. Il se remit en route. La forêt paraissait silencieuse et étrangement blanche. La neige avait déposé son manteau blanc sur les branches de arbres et les arbustes. A chaque pas, toutefois la neige crissait sous ses pas. Puis un son l’arrêta. Un hululement au loin se fit entendre. Le nain se recroquevilla sur lui-même. Il s’accrocha plus fortement à sa brouette et recommença à marcher. Il ne fallait pas qu’il s’arrête. Une douce mélopée s’échappa de ses lèvres. La berceuse qu’il chantait à ses roses pour qu’elles n’aient pas peur dans la nuit, pour qu’elles s’endorment sereines. Il fallait qu’il pense à ses amies les fleurs. Chanter et avancer, voilà ses nouveaux maîtres d’ordre. Ne pas avoir peur, ne pas être effrayé. Aimer, toujours aimer celle qui l’attend au bout du chemin. Il frissonna cependant de froid mais aussi de peur. Il n’avait pas été conçu pour traverser seul un si long trajet. Le ciel s’assombrit de plus en plus mais n’était-ce pas plutôt la forêt qui se faisait plus intense. Il avançait, il avançait. Plus il rentrait dans la forêt, plus des sons étranges se faisaient entendre. A droite, un loup pleurait, à sa gauche, le battement d’ailes d’un hibou montrait que celui-ci fonçait sur sa proie. Le cri de sa victime retentit puis s'évanouit rapidement. Ses doigts se crispèrent plus fort sur sa brouette. Il priait pour ne pas être la prochaine proie du rapace.
Pendant toute la nuit, il marcha, il ne voulait pas s’arrêter de peur d’être mangé par un quelconque prédateur.
Au petit matin, il tomba épuisé. Il ne pouvait plus avancer. Il fallait qu’il se repose. Sur un petit tas de neige recouvert des quelques feuilles qui étaient tombées pendant la nuit, il s’endormit, la lumière du jour, l’ayant quelque peu rassuré.

Alors qu’ils se reposaient après avoir fini de remplir le chariot du père noël qui allait partir dans quelques heures faire sa tournée, les elfes magiques trouvèrent le petit nain endormi. Sa peinture avec le froid s’était écaillée, il n’était pas dans une forme extraordinaire, il semblait même à l’agonie. Ils le prirent sur leur dos et l’emmenèrent dans leur cachette. Là, ils le réchauffèrent puis le repeignirent avec amour. Ils s’occupèrent de lui comme si il était l’un des jouets de noël. Ils le remirent vite en état. Le nain finit par se réveiller. Et en se voyant si entouré, il eut un mouvement de recul.
_Qui êtes-vous ? demanda-t-il d’une voix plaintive.
Les elfes l’entourèrent plus et regarda cet étrange petit bonhomme qui avait le courage de parler. Le plus vieux de ses elfes, un petit homme ayant une longue barbe et des oreilles très pointues lui répondit :
_Nous sommes les elfes de noël, petit être de pierre. Nous t’avons trouvé au pied d’un arbre, très malade. Nous t’avons soigné et nettoyé. A présent tu es à nouveau tout beau comme le jour de ta naissance.
Le nain se regarda et vit son corps à nouveau briller de mille feux. Oh comme il sera beau quand il verra Petrouchka. Petrouchka ! Le nain se mit à pleurer. Il s’était endormi au lieu de rejoindre sa dulcinée. C’était indigne d’un prince charmant. Et il pleura à nouveau en sanglotant. Un tout petit elfe plus petit que deux pomme mise l’une sur l’autre s’approcha de lui.
_Mais pourquoi pleures-tu petit être ? Qu’est-ce qui te rend si triste en cette veille de noël ?
_ Je n’ai pu rejoindre ma Petrouchka et lui dire que je l’aime. Nous avons été séparés sans que je lui dise mes sentiments.
Les elfes se regardèrent. Il fallait aider ce petit homme de pierre. Mais comment ?
Mais comment ?

C’est le tout petit elfe qui trouva la solution. Pourquoi ne pas demander au père noël de déposer le nain au pied du sapin de la maison de Petrouchka ? Bien sûr, cette histoire émut le vieil homme qui fit preuve une fois de plus de générosité et d’amour et accepta de réunir ces deux petits êtres pour noël. C’est ainsi que le nain rejoignit enfin sa bien aimée et lui déclara sa flamme. Mais la société n’aurait jamais permis qu’ils s’aiment alors le père noël réalisa encore un miracle et il transforma en écureuils ces deux petits êtres. Et ils purent ainsi vivre heureux l’un avec l’autre dans la forêt sans craindre de se casser ni peur qu’on les sépare.

_C’est ainsi que se termine mon histoire, mes enfants, déclare l’elfe.
Mais les enfants ne sont plus tous seuls dans le cercle, écoutant l’elfe. Une petite famille d’écureuils s’est installée confortablement sur une des couvertures pour écouter le conte de l’elfe de noël.

Moth

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