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Feydahd livre 2 : besoin d'avis

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Le Bashar



Source de sable intarissable

Je me suis remis récemment à travailler sur mon projet de roman. Le premier tome demandait un travail de réécriture assez important, de sorte à en effacer les plus gros défauts de jeunesse, et à prendre en compte le plus possible des critiques qui m'avaient été faite lors de sa première publication. Ce travail est fini, et il me permet de me repencher sur la suite, commencée, mais inachevée. Pour le moment, j'aimerai vos avis uniquement sur les petits textes d'entête des chapitres. Dans le 1er tome, ces textes servaient à présenter des éléments du décor, m'évitant de devoir les inclure dans le récit, et permettant de donner un peu de profondeur à l'histoire. Dans le second tome, ces textes proposent plutôt des réflexions sur les perceptions et mode de pensée des différents protagonistes. Ce sont donc moins des textes qui apportent des réponses que des textes qui posent des questions. Du coup j'aimerai avoir des avis sur ce qu'ils vous évoquent : est-ce qu'ils vous paraissent bidons ou crétins, naïfs, profonds, rigolos ou incompréhensibles... est-ce que vous leur trouvez des failles logiques choquantes (Spiceguid ta manière d'analyser les choses m'intéresse tout particulièrement icon_wink ).

ps : dans le récit les intros sont toujours plus au moins liées aux chapitres qu'elles précèdent, mais je ne pense pas que les avoir seules ne soit préjudiciable même si certaines d'entre elles sont plus contextuelles que d'autres.


1...
Il s'agit d'un problème de physique pure. La réalité existe-t-elle ou pas ? Nous avons deux solutions qui s'opposent :
Version un > Tout a une existence unique dans l'absolu, mais aucun moyen n'existera jamais de percevoir ce tout.
Mais comment alors être sûr que ce tout existe vraiment ?
Version deux > Rien n'existe en dehors de nous-même, puisque c'est la seule chose que nous puissions percevoir de manière certaine.
Mais comment alors expliquer que l'illusion de réalité puisse être partagée ?
Il faut simplement dépasser la notion de dualité inhérente à la question initiale. Pourquoi la réalité ne pourrait-elle pas être dans un double état d'être et de non-être en même temps ? Qu'est-ce qui s'oppose à cette vision du problème, si ce n'est un système culturel trop restreint ?
...
Le Feydar et l'Etoile
Marea tranquillitatis, Luna - 9381 GS

2...
Relativité :
_ Il ne faut pas confondre la relativité et les paradoxes qu'on utilise pour l'illustrer. Toute vérité scientifique n'est valable que dans le cadre strict qui borne son expérience. Telle est la leçon que nous enseigne la relativité. Le Temps n'est pas une valeur sûre. Il traduit la réalité de l'évolution linéaire de l'entropie de l'univers, et rien d'autre. Le Temps n'acquiert de valeur que si on le place dans un système de repère défini, et limité. Qu'est-ce que le temps pour vous aujourd'hui ? Est-ce le décompte engrené par les horloges du calendrier galactique standard ? Est-ce plutôt l'horloge planétaire locale ?
_ Êtes-vous en train de nous dire que tout ce qu'on apprend en science est faux ?
_ Non. Je suis en train de vous dire que tout ce que vous croyez comprendre ne sera jamais qu'une approximation, et que chaque connaissance peut gagner ou perdre toute valeur si on l'étudie dans des contextes différents. Votre seule certitude absolue doit être que l'absolu n'existe pas. Et votre premier réflexe, celui de cerner le contexte.
...
Extrait de cours,
École Normale de Tyrr - 9378 GS

3...
Les êtres humains ont toujours été fascinés par leur avenir et avides de la possibilité de le prévoir. Et pourtant ils ont toujours été capable de le prévoir : esquisser un geste pour ouvrir une porte c'est prévoir le résultat de ce geste et anticiper l'ouverture. Mais ce n'est pas de ce genre de prédiction à court terme qu'ils sont avides. Ils recherchent la manière de prédire sur le long terme, de prédire le résultat d'actions multiples et complexes. La question que je vous pose est : que croyez-vous que signifient les expressions « long terme » et « individus » pour moi ? A votre avis, quel genre d'avenir suis-je capable de prévoir par réflexe aussi facilement que vous, lorsque vous ouvrez une porte ?
...
Conversations avec un robot
Marea tranquillis, Luna - 9381 GS

4...
_ Quelle est la fonction d'une fondation ?
_ Elle porte le poids de la construction.
_ En êtes-vous certain ?
_ ... Oui.
_ Alors vous êtes dans l'erreur. Le poids de la construction n'existe pas. Il n'y a qu'une masse, et une attraction gravitationnelle. La fondation ne sert pas à porter la masse de la construction : si on retire le sol sous la fondation, l'ensemble tombe jusqu'à un nouveau sol. En revanche si on retire la gravité, l'ensemble tient même en l'absence de fondation. Je vous repose maintenant la question : quelle est la fonction d'une fondation ?
_ ... Elle sert à transmettre le poids de la construction au sol qui la porte.
...
Construire
Notreutair - 3848 calendrier terrien

5...
Si votre victoire dépend de l'issue de la bataille, alors c'est que vous avez déjà perdu.
...
Sun Tzu, L'Art de la Guerre, Les Archives
Notreutair - 3848 calendrier terrien

6...
Le 12 juin :
_ Voilà Daryl, les connections sont actives, tu devrais voir maintenant. Quelle impression ça te fait ?
_ Je ne sais pas trop. Est-ce toi, Cate, qui est devant moi ?
_ Oui.
_ Et moi, où suis-je ?
_ Tu es derrière tes yeux bien sûr !
_ ...
_ Cate, nous ne nous ressemblons pas du tout.
...
Projet D.A.R.Y.L., journal
Marea tranquillitatis, Luna - 9381 GS

7...
Un secret ne reste tel que s'il n'est révélé à personne et que vous le conservez caché en vous-même à jamais. Aussi pesant soit-il, aussi brûlante devienne sa présence, rien ne doit faire fléchir votre emprise sur lui. Son poids s'alourdit en même temps qu'il vous renforce. Révélez-le, ne serais-ce qu'une seule fois, et il cesse d'être secret. Partagez-le pour alléger son fardeau et vous ne perdez que la force qu'il vous conférait sans soulager le fardeau.
Le secret ne garde son existence que tant qu'on ne peut l'observer. Le révéler le détruit. Mais comment le secret peut-il prétendre exister sans pouvoir être connu par autrui ?
Pourtant un effet réel est provoqué sur vous par le secret tant qu'il ne peut être prouvé alors que la preuve de son existence fait cesser son effet.
C'est ainsi que le pouvoir du secret existe dans la non-existence.
...
Le Feydar et l'Etoile
Marea tranquillitatis, Luna - 9381 GS

8...
Les pucerons sont unanimes : le jardinier est immortel, car de mémoire de puceron, on n'a jamais vu le jardinier mourir.
...
Ar Matorn : l'odyssée
Tyrr - 9385 GS

9...
Au début il n'y avait rien. Et puis il y eu l'espace et dès lors Humain n'eût plus de cesse que de s'y déplacer. Il voulait aller partout, tout voir, tout connaître. Mais l'espace était trop vaste, et sa vie était trop brève. Alors Humain pleura de tout son être, et Dieu entendit sa détresse. Dieu avait créé l'espace assez vaste pour accueillir tous les mystères, mais l'espace était noir et Humain n'aimait ni le vide ni le noir. Alors Dieu créa le Saut, et Humain fut partout.
Et Dieu vit que cela était bon.
...
Bible Méthodiste Sen-Saraf
Tyrr - 9381 GS

10...
Vaisseaux spatiaux : forme
Dans l'espace les contraintes de formes ne s'appliquent pas, il est donc théoriquement possible de construire des vaisseaux de n'importe quelle forme. En pratique la forme est toujours définie par les deux critères déterminants suivant : la race et le rôle.
La race parce qu'une race construit toujours ses véhicules selon ses propres schémas de pensée, et bien souvent même à sa propre image. Ainsi tous les engins spatiaux conçus par des humains sont dotés d'une symétrie bilatérale et de deux polarités. Il y a un devant et un derrière, un dessus et un dessous.
Le rôle parce qu'un engin militaire est toujours doté d'un carénage blindé effectuant le dernier niveau de protection (physique) et que sa forme est un compromis permettant de minimiser le profil en travers tout en fournissant un angle de tir maximum à ses batteries. Un engin civil en revanche est toujours dépourvu de carénage et présente donc de manière apparente sa structure interne reliant ses modules fonctionnels.
...
Requête RegStar,
Base de registre de l’Union - 9381 GS

11...
« Toute chose possède son contraire et les deux étant le reflet exact de l'autre, l'ensemble est à l'équilibre » L'idée sous-jacente serait que cet équilibre soit universel, et qu'ainsi la proposition soit toujours vérifiée. L'idée sur-jacente est de pouvoir utiliser cette idée pour des applications pratiques directes : la force qui m'agresse doit pouvoir être annihilée avec la force contraire qui existe, mon seul travail étant de la trouver. Ce principe ne vise qu'à rassurer en faisant passer l'individu d'un état d'incertitude face à sa propre faiblesse à un état de certitude grâce à un objectif précis. Malheureusement l'équilibre n'est pas universel. La recherche de la force d'en dedans ne peut se faire au travers d'une vision « équilibriste » des choses. L'équilibre mène vers un état statique, il encourage une vision bilatérale. Il y a ma droite, il y a ma gauche. Or c'est la dynamique qui offre la force. La dynamique vient du mouvement. Le mouvement vient du déséquilibre. Le déséquilibre est une incertitude. C'est l'incertitude qui permet d'accéder à la force d'en dedans. Il n'y a pas ma droite, il n'y a pas ma gauche, il n'y a que le mouvement qui va de l'une à l'autre.
...
Le Feydar et l'Etoile
Marea tranquillitatis, Luna - 9381 GS

12...
Au cœur de l’Étranger, l'inconnu. Derrière l'inconnu, l'inconnaissable.
...
Proverbe Tauran, Les Archives
Notreutair - 3848 calendrier terrien


SpiceGuid



Bénévole qui pousse des caisses

merci

tu me flattes !

J'ai bien pris note. Je prends le temps de rédiger une réponse complète hors-ligne.

Juste une première remarque à la volée : les ouvrages de référence en logique commencent par le chapitre zéro plutôt que par le chapitre 1. Ceci était mon commentaire n°0, les autres suivront dans un prochain billet.

Ertaï



Ersatz de régnant.

J'aime bien toutes ces intros à l'exception de la première, je pense qu'elle pourrait être simplifiée, par exemple les formulations avec "Version X" pourraient être changée. Ça me donne l'impression que c'est à mi-chemin entre l'oral et l'écrit, alors que dans les autres intros c'est plus facilement identifiable.

Sinon c'est drôlement bien. Smile

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

Comme Ertaï, je suis dubitatif sur la première. Ça me fait penser aux paragraphes de début de chapitre les plus inexplicables deDune.

Mais effectivement les autres sont vraiment bien, j'aime particulièrement la pensée du robot et du puceron.

À propos du robot, je commencerais d'ailleurs par quelque chose qui souligne sa nature. Sinon, on ne comprends pas vraiment où il veut en venir avant la toute fin. C'est dommage.

Pour le passage de la pseudo-Bible, j'aurai commencé par "Au commencement..."

Aka Guymelef



Nécromancien en maraude d'âme

"Projet D.A.R.Y.L." en référence au film D.A.R.Y.L. ?

Le Bashar



Source de sable intarissable

Oui c'est une référence. On ne peut pas dire que ce soit un grand film mais ça m'avait plu quand j'étais gosse. J'avais donc naturellement choisi le même nom en clin d'oeil pour le super cerveau artificiel de mon histoire. Bon, dans le 1er tome la ressemblance s'arrête là vu que cette IA n'a pas de corps, mais il n'en a pas toujours été ainsi

Je note la critique sur la présentation du premier. Je dois sans doute pouvoir l'améliorer Smile

Aka Guymelef il y a plus de 12 ans

J'ai un bon souvenir de ce film donc pour moi c'est un grand film icon_wink

Le Bashar



Source de sable intarissable

J'ai modifié le premier texte comme suit :
...
Il s'agit d'un problème de pure abstraction. La réalité existe-t-elle ou pas ? Nous avons deux solutions qui s'opposent :
La première possibilité serait que tout ai une existence unique dans l'absolu sans qu'aucun moyen n'existe de percevoir ce tout en entier. Mais alors comment être sûr que ce tout existe vraiment ?
La seconde possibilité serait que rien n'existe en dehors de nous-même, puisque c'est la seule chose que nous puissions percevoir de manière certaine. Mais alors comment expliquer que l'illusion de réalité puisse être partagée en deux personnes différentes ?
Il faut simplement dépasser la notion de dualité inhérente à la question initiale. Pourquoi la réalité ne pourrait-elle pas être dans un double état d'être et de non-être en même temps ? Qu'est-ce qui s'oppose à cette vision du problème, si ce n'est un système culturel trop restreint ?
...

(j'ai remplacé physique par abstraction dans la première phrase car à posteriori je ne suis pas sûr que le terme "physique" ai été vraiment adapté).

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

Oui c'est beaucoup mieux. On sent davantage la structure du raisonnement Smile

Ertaï



Ersatz de régnant.

Pareil, ça me convient mieux, sans que rien ne change au fond, la lecture en est beaucoup plus aisée.

Le Bashar



Source de sable intarissable

En voici deux nouveaux :

...
« Que puis-je faire ? » se demande toujours l'individu dans vos sociétés. Quand il bute sur quelque chose qu'ils considère comme un problème, il cherche une action à effectuer qui pourrait contrer ou annuler son problème. Et comme tout le monde fait de même, mais que chacun œuvre dans son coin, tout le monde se retrouve plongé dans une agitation frénétique. Bien entendu, les efforts des uns annulent ceux des autres, et au final toute cette énergie ne sert strictement à rien qu'à maintenir l'état d'insatisfaction générale.
Nous autres feydars raisonnons différemment. « Que puis-je ne pas faire ? » ou encore « Que puis-je éviter de faire ?» traduit une autre manière d'aborder le problème. L'inaction a autant de conséquences que l'action. Tout comme l'action, on peut choisir avec précision à quel endroit on décide de ne pas agir. Tout comme l'action, on peut concerter sur un grand nombre de personnes les choix de non-action, ce qui provoque non pas une puissante force de mouvement, mais une puissance inertie équivalente, ou encore un puissant apaisement.
Mais vous voyez de manière évidente que la stratégie de la non-action préserve une quantité considérable d'énergie. Cette énergie est totalement disponible pour mettre en place les mesures qui réclament réellement de l'action. C'est pourquoi nous réalisons deux fois de choses que vous, tout en étant deux fois moins gourmands.
...

Conversations avec un feydar
Asyl - 9381 GS

...
Qui sommes-nous ? Un vieux proverbe dans une langue oubliée disait « connais-toi toi-même ». Cette simple phrase voulait mettre en évidence comme une chose simple a priori peut se révéler finalement extraordinairement complexe. Si on tente d'appliquer une démarche scientifique pour répondre à la question, il faut commencer par délimiter les contours : où commence l'individu, où fini-t-il ?
Doit-on considérer que JE c'est tout ce qui est connecté avec mon système sensoriel ? Dans ce cas comment gérer un handicap ou un accident qui lèse le système nerveux : les membres d'un individu insensible sont-ils indépendants de lui ? Et que dire de celui qui a un membre artificiel greffé : si cette greffe inclus une liaison avec son système nerveux pour permettre un contrôle conscient du membre artificiel, ce membre fait-il pour autant partie de JE ?
Doit-on plutôt considérer que JE c'est tout ce qui est connecté à un ensemble métabolique homéostatique ? Dans ce cas le handicap ne lèse pas l'individu, et la prothèse est exclue, du moins tant qu'elle n'est pas alimentée en énergie par le métabolisme de l'individu. Cependant, le métabolisme lui-même ne fonctionne que grâce à la coopération-symbiose d'une myriade de bactéries. Font-elles partie de JE ?
Doit-on considérer que JE c'est tout ce qui partage le même code génétique ? Comment statuer alors sur les pertes de l'individu : cellules mortes, peau, poils, cheveux, membres amputés... Cessent-ils d'être JE quand ils perdent leur connexion avec le métabolisme général ? Et tous les intrants : à partir de quel moment l'air, l'eau, la nourriture deviennent-ils JE ?
Mais toutes ces question ne sont même pas le problème principal, elles nous montrent seulement que l'individu n'est pas cohérent dans l'espace. Seulement il n'est pas non plus cohérent dans le temps. Jeune il ne ressemble pas à ce qu'il sera vieux. Ni physiquement, ni psychiquement. Si on clone un individu, le jeune sera manifestement distinct du plus vieux, pourtant, il ne deviendra jamais strictement identique à ce dernier.
Connaître un individu ne peut donc être fait qu'en un instant T donné, infiniment court. Si on veut étendre cet instant sur une durée plus longue, voir sur toute sa durée de vie, alors les détails connus doivent se noyer dans les probabilités ce qu'il aurait pu être et de ce qu'il pourrait encore devenir. L'individu perd alors son sens strict, car ses limites se confondant avec celles d'autres individus, aucun d'entre eux n'est plus IN-DIVISIBLE.
...

Extrait de thèse
Notreutair - 3848 calendrier terrien

Ertaï il y a plus de 12 ans

Très bien Smile

SpiceGuid



Bénévole qui pousse des caisses

Tout bien réfléchi j'ai décidé de commenter en bloc et non pas chapitre par chapitre.
Il y a au moins 3 catégories d'entêtes :

  • les citation fictives à caractère philo-scientifique, autour du réel
  • les citations fictives à caractère humoristique, autour de l'IA et de l'(in-)humain en général
  • la citation réelle attribuée à Sun Tzu

Commençons par la citation attribuée à Sun Tzu :

Citation :

"

Si votre victoire dépend de l'issue de la bataille, alors c'est que vous avez déjà perdu.

"

Clairement la citation encourage à ne s'engager dans la bataille qu'en situation de supériorité et à se soustraire à la confrontation dans le cas contraire. Un problème réside dans le fait que la supériorité n'est qu'une perception. Autre problème : la préparation ne fait pas tout. Pourquoi Pompée est-il vaincu par César à Pharsale ? Parce qu'une grande partie de la victoire se joue dans l'exécution.
En guise de friandise je vous laisse méditer sur la proposition contraposée :  

Citation :

"

Si votre défaite dépend de l'issue de la bataille, alors c'est que vous avez déjà gagné.

"

Je ne m'attarderai pas sur l'entête n°7, car le secret est une source inépuisable de paradoxes.

Là je m'attaque au cœur, à savoir les entêtes n°1 et n°2.
Et tu as bien raison, il ne s'agit pas d'un problème de physique pure.
De même que je ne suis pas convaincu que l'entête n°2 parle véritablement de relativité générale, mais plutôt de quelque problématique plus large.
Cette problématique c'est le rapport mal établi entre logique et physique, c'est-à-dire entre vérité et réalité. Les physiciens voudraient bien reformuler le monde en termes de vérités plutôt qu'en termes de réalités. Et pour l'instant je trouve qu'ils échouent plus qu'ils ne réussissent. Pourquoi les vérités seraient-elles plus commodes que les réalités? Parce que les réalités sont intangibles tandis que les vérités s'accommodent facilement avec n'importe quelle sauce. Et les physiciens en sont réduits à cette extrémité : qu'importe la sauce pourvu qu'elle prenne. À mon avis cette confusion vérité/réalité est une immense source de distraction en physique moderne et je pense (j'espère) que le 21ième siècle saura construire une physique sur des fondamentaux de la réalité plutôt que sur des chimères méta-mathématiques qui n'ont plus rien à voir avec la physique.

Citation :

"

« Que puis-je faire ? » se demande toujours l'individu dans vos sociétés.

"

Je n'en suis pas convaincu.
Par exemple combien de jeunes femmes sont-elles guidées par un ensemble de lois implicites dans le genre :

  • pas question de devenir une mère au foyer
  • pas question de m'investir à fond dans une relation sentimentale avant d'avoir établi ma situation professionnelle
  • pas question de dépendre de l'économie de marché (je préfère dépendre de l'État)
  • pas question de faire un enfant dans des conditions précaires (de travail ou de logement)
  • pas question d'accepter un conjoint dans l'incapacité de répondre à mes exigences de confort et de sécurité

Et que dire des États ? Pas question de réévaluer ma monnaie. Pas question de revenir au protectionnisme. Pas question de changer de mode de vie. Pas question de plafonner la croissance.

La partie du monde façonnée par l'inaction et le rejet me semble au moins aussi imposante que la partie façonnée par l'action et l'adhésion.

Citation :

"

Bien entendu, les efforts des uns annulent ceux des autres, et au final toute cette énergie ne sert strictement à rien qu'à maintenir l'état d'insatisfaction générale.

"

C'est LA vérité d'actualité. Robert Schuman et Jacques Delors, tout de même, quel aveuglement ! Le marché ne récompense pas la compétitivité. Par contre il sanctionne sévèrement le différentiel de compétitivité. Et, au bout du compte, tout le monde y perd.

En conclusion je dirais que :

  • J'apprécie la qualité littéraire SF de tes entêtes.
  • Je ne suis pas particulièrement bluffé par le contenu idéologique, il est daté parce qu'il parle de son temps et qu'il en porte autant les potentialités que les imperfections.
  • En plus de résonner avec le chapitre qu'il introduit, chaque entête porte sa propre justification, que ce soit un trait d'humour ou bien un constat édifiant. Bref chaque entête remplit parfaitement sa fonction décorative.

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

Pour le premier nouvel en-tête , je trouve que ça manque d'exemple, car j'ai un peu de mal à visualiser ce que tu définies par "inaction provoquant de l'inertie". Peut-être veux-tu donner l'exemple d'une société où la devise serait "ne fait pas aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse" ?

Et quand tu parles de "Que puis-je faire" comme question récurrente d'un individu, tu ne serais pas influencé par toutes ces années Sarkozy ? sourire3

Pour le second en-tête , je trouve qu'il est mal construit. Tu pars d'une phrase "Connais-toi toi-même", ce qui suppose en fait que la question tourne autour du rapport de l'individu à lui-même, de sa connaissance qu'il a de lui-même. Or, lorsque l'on va plus loin en réalité tu parles de connaître non pas soi-même, mais de connaître les autres.En tout cas c'est l'impression que ça donne pour moi.

Dans un second temps, la conclusion ne correspond pas tout à fait à ce que tu as déployé comme arguments. Tu essayes d'abord de dire que les limites du JE sont difficile à connaître (ce qui constitue tout de même les deux-tiers de l'en-tête), parce que c'est quand même flou. Mais ce n'est pas parce que les frontières sont difficiles à délimiter qu'en conclusion nous pouvons dire que nous sommes indivisibles. Flou n'est pas poreux.

Enfin, c'est seulement dans le dernier tiers de l'en-tête que tu précises que le JE change avec le temps. Et tu conclues par "L'individu perd alors son sens strict, car ses limites se confondant avec celles d'autres individus, aucun d'entre eux n'est plus IN-DIVISIBLE." Or à aucun moment tu n'expliques pourquoi les limites se confondent avec celles d'autres individus.

SpiceGuid, je ne suis pas d'accord avec toi sur deux choses :

Pour la citation de Sun Tzu, il existe plusieurs sortes de victoires, la militaire, la culturelle, la religieuse, l'idéologique, etc. Tout n'est pas forcément à prendre au pied de la lettre dans ce qu'il dit, car ses paroles sont une sorte de philosophie.

Pour les en-tête, le but n'est pas de refonder la philosophie par petits paragraphes, mais plutôt (enfin c'est comme ça que je l'ai vu) de s'imprégner d'une part d'une certaine atmosphère dans le livre, d'autre part de mieux comprendre la façon de penser de certains peuples dans le livre ou de certains personnages. Ainsi leurs actions seront plus faciles à appréhender par le lecteur.

Le Bashar



Source de sable intarissable

Merci les amis, c'est exactement le genre de réactions que je voulais avoir.

Je ne vais pas me lancer dans des argumentations sur les contenus eux-mêmes, car ça nous emmènerai un peu n'importe où, mais surtout parce qu'en fait tous les contenus n'ont pas vocations à exprimer quelque chose de "valable" dans le sens où moi, je penserais que c'est vrai. Certains le sont évidement, et d'autres ne font que tenter d'exprimer une idée revendiquée par un protagoniste, même si moi je la trouve partielle, ou fausse.
Par ailleurs, je ne suis pas certain d'être capable de pondre un contenu vraiment novateur, et je suis certain de n'être pas assez prétentieux pour le vouloir DoubleAccentCirconflexe. Ou en tout cas si c'était mon but j'écrirai plutôt un essai qu'un roman perplexe

Cependant, vos remarques me font réagir sur quelques points (le reste aura lieu dans ma tête pour voir si j'en modifie certaines Smile )
Notamment sur Sun Tzu. Je pense que sa proposition est toujours vraie, seulement elle se trouve là, un peu hors contexte. Sun Tzu parle de l'art de la "guerre" et non pas de l'art de la bataille. Ce qu'il dit là c'est donc que la victoire ou la défaite dans la guerre ne dépend pas des batailles. Et il me semble bien que c'est toujours vrai. Prenons pompée et césar : césar a gagné la bataille, mais il a perdu en fin de compte puisqu'il s'est fait assassiner avant d'avoir réalisé ses vues sur l'empire (et plus loin, Rome aussi a perdu à la fin malgré ses victoires précédentes). Alexandre a gagné ses batailles, du moins la grande majorité, mais il a perdu car l'empire qu'il voulait créer n'existait finalement que dans sa tête et a disparu instantanément. Etc. Dans un autre axiome, Sun Tzu dit qu'en fin de compte, l'agresseur perd toujours la guerre à la fin. Et ça aussi semble vrai : soit il la perd suite à une retournement du conflit lui-même (exemples plutôt modernes) soit parce qu'il se fait assimiler et devient l'exacte copie de ceux qu'il a envahi (exemple plutôt anciens). Mais "à la fin" ça peut avoir lieu plusieurs siècles après icon_wink

Pour les deux dernières il y a peut-être matière à discussion, j'ai l'impression que vous n'en avez pas compris ce que je voulais y dire, ce qui signifierai que je doive les reformuler sérieusement.

Celle sur le que puis-je faire exprime un mode de pensée dominant la culture occidentale. ça ne veut pas dire que cette pensée ne contient aucune force réactionnaire poussant à l'immobilisme : bien sûr qu'il y en a, tout autant qu'ailleurs le changement est extrêmement difficile. Mais en face d'un problème qui nous affecte profondément, nous avons comme réflexe de nous dire soit "Mais qu'est-ce que je peux y faire moi tout seul" comme constat d'impuissance, ou alors "que puis-je faire" comme préalable à une espèce de bonne résolution pour agir. Que pouvons-nous faire pour enrayer le chômage ? pour limiter la pollution ? pour sortir de la crise économique ? etc.
Que cette idée mène ou pas à une action concrète n'est pas vraiment le sujet. C'est juste le processus qui mène à la décision qui m'intéresse là. Et le résultat quand les gens en arrivent, impuissants, à se dire "je ne peux rien faire" et utilisent ça comme justification au fait non pas qu'ils ne font rien, mais plutôt qu'ils laissent quelqu'un d'autre décider à leur place de tout ce qu'il font, dans leur quotidien, et ainsi agissent énormément, tout en ayant l'impression d'être totalement inactifs.
La pensée plutôt orientale sur la non-action, qui n'est pas synonyme d'inaction, serait illustrée par l'exemple du mouvement de résistance passive mis en place par Ghandi à son époque. L'idée partait bien non pas de quelque chose que les pauvres pouvaient faire, mais de quelque chose qu'ils pouvaient refuser de faire (en l’occurrence payer un impôt).

Mais dans toute action réelle on peut y voir les deux composantes. Ce qu'il faudrait voir c'est la justification que les gens se donnent eux-mêmes à leurs actes : pensent-ils être en train de faire, ou ne pas faire, quelque chose volontairement, ou pensent-ils faire ou ne pas faire par contrainte ou fatalisme. Même si le résultat est identique a priori, il aura des conséquences très différentes sur le long terme. Exemple : un sdf. S'il se trouve dans cette situation par contrainte, il crèvera de froid et de faim un jour. Mais il peut être dans cette situation volontairement, comme un ermite qui aurait choisi de vivre dans l'inconfort, quelle qu'en soit sa raison. A priori, un observateur aura du mal à distinguer l'un de l'autre. Pourtant au bout de 10 ans l'un sera sans doute mort dans la misère, et l'autre sera peut-être sorti de la rue, une fois son "expérience" terminée. Pour reprendre l'exemple précédent avec Ghandi, il peut y avoir des pauvres qui ne payent pas l'impôt parce qu'il ne peuvent pas, et donc le font par contrainte, alors que ceux de son mouvement ne payent pas par choix. La seule différence c'est la manière dont chacun assume son action, ou sa non-action. Et en fin de compte cette perception personnelle sur son acte change ses conséquences à long terme, même si dans l'immédiat on semble avoir deux choses identiques.
Je résumerai tout ça par la question "es-tu économe parce que tu le veux, ou parce que tu pense y être contraint ?" C'est important parce qu'une fois que le contexte change, tous ceux qui se sentaient contraint adoptent le modèle qu'ils critiquaient quand ils pensaient en être exclus, alors que les autres développent un autre modèle et ne renient pas leur discours précédent.

Si je prend les exemples de Spiceguid, on peut leur trouver à chaque fois une réponse qui montre que cette inaction est en fait motivée par la poursuite d'une action en cours :
*pas question de devenir une mère au foyer
-> Mais il faut que je fasse des enfants
*pas question de m'investir à fond dans une relation sentimentale avant d'avoir établi ma situation professionnelle
-> Mais il faut que je fonde une famille ou un couple épanoui
*pas question de dépendre de l'économie de marché (je préfère dépendre de l'État)
-> Mais j'ai besoin de gagner de l'argent (j'ai oublié que mon vrai besoin c'était survivre)
*pas question de faire un enfant dans des conditions précaires (de travail ou de logement)
-> Mais il faut que je fasse au moins un enfant
*pas question d'accepter un conjoint dans l'incapacité de répondre à mes exigences de confort et de sécurité
-> Mais je dois trouver un conjoint
*Pas question de réévaluer ma monnaie.
-> Je ne trouve pas immédiatement la raison mais je pense qu'il y en a une qui montre que ça irait à l'encontre d'une action visant la réalisation du paradigme développement&progrès
*Pas question de revenir au protectionnisme.
-> hum là j'avoue que je ne saurai dire si la raison c'est qu'ils savent que le protectionnisme est impossible et mène forcément à la guerre une société industrielle qui ne possède pas ses ressources sur son territoire, ou si c'est une raison moins sensée rejoignant aussi le paradigme.
*Pas question de changer de mode de vie.
-> L'humanité a besoin du "développement"
*Pas question de plafonner la croissance.
-> C'est le seul moyen d'augmenter le développement et le progrès
Pour moi toutes ces raisons de ne rien changer sont donc bien un moyen d'affirmer la volonté de continuer les actions actuelles. Les gens ne sont clairement pas à l'arrêt, ils courent tous partout. Les législateurs ne sont pas arrêtés non plus, ils pondent à toute vitesse des nouvelles lois.

Dragoris, le texte sur le connais-toi toi-même devait normalement répondre aux interrogations que tu soulève. Pourquoi parler des autres ? parce que l'individu étudié ici, un humain, est déjà une espèce de colonie composée de nombreux individus. Est-ce que ça a un sens d'étudier l'humain sans sa flore intestinale puisqu'il ne peut vivre sans ? On peut objecter qu'on peut vivre sans en étant branché sur une intraveineuse : ok, mais dans ce cas est-ce que la machine qui nourrit l'humain et les gens qui le soignent sont-ils vraiment indépendants de lui ? D'ailleurs, sommes-nous vraiment des individus ? au sens strict, manifestement non, car certes certaines parties de nos organismes meurent si elle sont séparées du reste mais certaines autres peuvent survivre. Si on prend des cellules souches de quelqu'un, qu'on fabrique un nouvel organe avec, et qu'on le greffe sur quelqu'un d'autre, comment doit-on considérer ça du point de vue de l'indivision ?
Sans aller aussi loin, le simple fait que sur toute une vie un humain assimile des morceaux d'autres individus en mangeant et nourrisse lui-même certains autres par ses rejets ou pertes, c'est cela qui rend la limite assez floue pour dire que si on veut étudier une seule personne, plus on le fait sur une durée longue, et plus on doit étudier un système entier contenant bien plus que cette unique personne de départ. Tout ceci parce que chaque personne est un système ouvert. Si on place ses limites juste sur la personne, alors on ne peut en observer qu'une photo instantanée.
La conclusion de l'interrogation serait donc qu'il est impossible, et/ou inutile, de se connaître soi-même tout seul.

Normalement je vais avoir des entêtes de plus en plus "bizarres" en progressant, donc c'est important pour moi de bien voir quand ça dérape et que ça devient trop bizarre. Je veux éviter le problème de certains des entêtes de Dune par ex, qui sont totalement incompréhensibles.

SpiceGuid



Bénévole qui pousse des caisses

À propos de Sun Tzu je me suis laissé enfermé par l'information selon laquelle ses préceptes et stratégies seraient encore enseignées dans les écoles de guerre. Du coup je n'ai pas vu l'aspect plus politique. Évidemment qu'après avoir battu l'armée il faut encore emporter l'adhésion de la population civile. Or l'histoire est riche de conquérants redoutables (Alexandre,Attila,Napoléon,Hitler) adulés par les écoles de guerre et qui n'ont pourtant bâti que des châteaux de cartes.

Je suis d'accord avec l'idée selon laquelle, pour un roman, seule compte la valeur littéraire et je suis certain que le contenu des chapitres ne manquera pas d'apporter un éclairage sur les entêtes et vice-versa.

Citation :

"

Si je prend les exemples de Spiceguid, on peut leur trouver à chaque fois une réponse qui montre que cette inaction est en fait motivée par la poursuite d'une action en cours

"

Oui, l'action en cours est conditionnée par l'idée qu'il n'y a qu'une seule voie favorable. D'où le refus de déroger qui n'est autre que de la détermination. Je suis d'accord avec l'idée que la non-action peut passer pour de l'inaction (laisser l'avantage de l'initiative à l'adversaire).

Bashar a écrit :

"

Normalement je vais avoir des entêtes de plus en plus "bizarres" en progressant, donc c'est important pour moi de bien voir quand ça dérape et que ça devient trop bizarre. Je veux éviter le problème de certains des entêtes de Dune par ex, qui sont totalement incompréhensibles.

"

Moi je dirais "lâches-toi". Comme tu le dis tu n'écris pas un essai sur la phénoménologie de la perception . Donc le seul risque c'est d'être insipide. Même si ça paraît alambiqué je pense que le lecteur sera indulgent et dira "ça m'a bien fait cogiter" ou même "ça m'a ouvert de nouveaux horizons". Au pire il se dira "à la fin c'était bien fumeux" mais comme c'est de la SF il s'y attendait un peu. Compréhensible ou pas ça n'est pas un problème pour moi.

Le Bashar il y a plus de 12 ans

En fait Sun Tzu parle presque exclusivement de stratégie, et absolument pas de tactique opérationnelle. C'est pourquoi ses écrits peuvent rester d'actualité mais je pense qu'il n'est pas enseigné dans les écoles de guerres. En tout cas si c'est le cas, je ne vois pas ce qu'ils en tirent, puisque justement il ne parle pas de tactique, et que ce n'est pas eux qui décident de la stratégie. J'avais entendu dire qu'il était conseillé à la lecture dans certaines écoles de commerce. ça me semble plus judicieux, mais rien ne me prouve qu'ils ne s'agit pas d'une autre légende.

Au pire il se dira "à la fin c'était bien fumeux" mais comme c'est de la SF il s'y attendait un peu. Compréhensible ou pas ça n'est pas un problème pour moi.

Je crois que tu as raison, ce dois être mon côté économe qui prenait le dessus : je n'aime pas le gaspillage et un morceau de texte qui n'atteint pas sa cible me semble une forme de gaspillage.

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

Puisque l'on continue sur Sun Tzu, même si ce n'est pas totalement le thème du sujet, je dois dire que je ne suis pas d'accord avec ta vision Bashar sur la défaite quasi-inéluctable du conquérant, même sur le long terme, et je pense qu'au contraire pour moi le perdant l'est à tous points de vue.

Tu parles de César qui gagne contre Pompée, mais se fait assassiner, justement César ouvre ainsi la voie à son successeur et fils spirituel (et adoptif) qu'est Auguste, qui va devenir le vrai premier empereur officiel (César n'avait pas le titre mais avait la même fonction, à vie). C'est César qui a engagé les prémices de la déification de l'Empereur. Son idée est restée.

De la même façon, Rome, agresseur de multiples civilisations, est vainqueur de l'histoire pour tout un tas de raisons. Ne serais-ce que parce qu'aujourd'hui nous vivons dans une culture très romaine, et pas du tout gauloise. Les codes romains sont restés (la couleur rouge, reprise par de très nombreux autres empires pour symboliser le pouvoir, le nom également est resté (Charlemagne était décrété Roi des Romains, il y a eu le Saint Empire romain germanique, et même la Russie se disait fille légitime de l'Empire romain).

Le monde entier vit selon des lois écrites et selon des institutions proches des Romains (Sénat, etc.).

Alexandre le Grand a conquis un immense territoire, et si son empire s'est écroulé à sa mort, il a importé dans ses territoires une façon de vivre à la grec. Ainsi des villes avec des gymnases ont poussé un peu partout, en même temps que la consommation d'huile d'olive ou autres, typiques de la culture hellénistique.

Et aujourd'hui, les États-Unis sont beaucoup plus proches de la culture anglaise, n'est-ce pas, que de la culture amérindienne.

Voilà pour l’aparté (haa, le plaisir de la discussion icon_razz )

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Bashar, la façon que tu as d'expliquer ici est beaucoup plus claire, mais évidemment tu as pris trop d'espace par rapport à celui pris par un en-tête. Si tu souhaites aller crescendo dans la "bizarrerie", peut-être qu'il te suffirait simplement de donner des exemples concrets de ce que tu souhaites dire au début (par exemple pour l'inaction tu parles de Gandhi qui, en refusant de payer des impôts, donc parl'inaction, crée uneaction en soi), puis d'en mettre de moins en moins afin que le concret laisse plus de place à l'abstrait.

Comme toi, je n'ai pas spécialement aimé les en-tête des derniers livres de Dune, qui devenaient impossibles à comprendre. Autant dans le premier et deuxième par exemple, on avait quelque chose de très concret, les en-tête nous renseignaient sur ce qui allait se passer et créait une atmosphère qui nous mettait un peu en attente, voir laissait planer quelque chose proche de la tragédie grecque (destin, tout ça...). Les en-tête apportaient vraiment quelque chose au livre. Ensuite, c'est devenu un peu n'importe quoi quand même, et même si l'on se dit que c'est de la science-fiction, la pilule est difficilement passée en ce qui me concerne.

Le Bashar a écrit :

"

La conclusion de l'interrogation serait donc qu'il est impossible, et/ou inutile, de se connaître soi-même tout seul.

"

Dans ce cas, tu devrais terminer par cette phrase, et mettre juste avant "l'humain est en fait indivisible" en brodant.

Le Bashar



Source de sable intarissable

J'ai modifié la formulation de l'entête sur le que puis-je faire comme suit : (pas trop de modifs, surtout des ajouts)

...
« Que puis-je faire ? » se demande toujours l'individu dans vos sociétés. Quand il bute sur quelque chose qu'ils considère comme un problème, il cherche une action à effectuer qui pourrait contrer ou annuler son problème. Et comme tout le monde fait de même, mais que chacun œuvre dans son coin, tout le monde se retrouve plongé dans une agitation frénétique. Bien entendu, les efforts des uns annulent ceux des autres, et au final toute cette énergie ne sert strictement à rien qu'à maintenir l'état d'insatisfaction générale. Attention, il ne faut pas comprendre de ceci que vos sociétés n'en sont pas frappées d'immobilisme pour autant. Agitation ne signifie pas changement. La volonté d'agir n'est pas au service exclusif de l'innovation, bien au contraire. Agir de toutes ses forces pour que rien ne change est, définitivement, une réponse à la question « Que puis-je faire ? »
Nous autres feydars raisonnons différemment. « Que puis-je ne pas faire ? » ou encore « Que puis-je éviter de faire ?» traduit une autre manière d'aborder le problème. La non-action a autant de conséquences que l'action. Tout comme l'action, on peut choisir avec précision à quel endroit on décide de ne pas agir. Tout comme l'action, on peut concerter sur un grand nombre de personnes les choix de non-action, ce qui provoque non pas une puissante force de mouvement, mais une puissance inertie équivalente, ou encore un puissant apaisement. Voyez comme il est difficile de calmer la foule en colère. Voyez aussi comme il est tout aussi difficile de mettre en mouvement une foule qui ne veut pas le faire.
Vous devez pourtant percevoir que la stratégie de la non-action préserve une quantité considérable d'énergie. Cette énergie est totalement disponible pour mettre en place les mesures qui réclament réellement de l'action. C'est pourquoi nous réalisons deux fois plus de choses que vous, tout en étant deux fois moins gourmands.
...
        Conversations avec un feydar
        Asyl - 9381 GS

Pour le suivant je pense que je vais essayer de le réécrire complètement. En l'écrivant le premier coup je me suis déjà dit que c'était déjà un peu long.
En revanche je ne veux pas mettre d'exemples, parce que pour être parlants ils devraient forcément être calqués sur nos connaissances actuelles, et donc être plutôt hors-sujet dans mon univers. Je ne vois pas par ex, un feydar parler de Ghandi à un type de l'union alors que ni l'un ni l'autre ne savent que l'humanité est issue d'une planète unique... sweat2
Au mieux je peux utiliser des métaphores.

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

Je comprends mieux ton texte à présent, mais je ne suis pas sûr que sa nouvelle mouture puisse être aussi compréhensible que tu le voudrais. Moi j'ai compris car tu nous a expliqué ton point de vue et que je sais où tu veux en venir, mais pour le lecteur lambda je pense qu'il va être confronté au même problème. Et pour le coup je ne sais pas en revanche ce que tu veux dire à travers ton exemple de la foule en colère. Où se situe l'action et l'inaction ?

Je te suggère de mettre quelque chose comme "l'inaction, c'est le refus de faire". Je pense que ta définition sera beaucoup plus compréhensible.

Sans parler de Gandhi spécifiquement, référence terrienne, tu peux parler de la volonté de ne pas payer l'impôt, ou autre. Gandhi ne doit pas avoir le monopole de cette inaction. Tu peux aussi parler du vote pour lequel on a la volonté de ne pas se déplacer, le boycott d'une entreprise qui exploite des populations, etc.

Et sinon, je te suggère de mettre en italique les phrases ou les mots que tu souhaites souligner dans ces réflexions, afin de bien mettre l'accent sur la conclusion qu'il faut retenir du texte.

 Smile

Le Bashar il y a plus de 12 ans

ok, dans ce cas je propose deux ajouts supplémentaires :

...
« Que puis-je faire ? » se demande toujours l'individu dans vos sociétés. Quand il bute sur quelque chose qu'ils considère comme un problème, il cherche une action à effectuer qui pourrait contrer ou annuler son problème. Et comme tout le monde fait de même, mais que chacun œuvre dans son coin, tout le monde se retrouve plongé dans une agitation frénétique. Bien entendu, les efforts des uns annulent ceux des autres, et au final toute cette énergie ne sert strictement à rien qu'à maintenir l'état d'insatisfaction générale. Attention, il ne faut pas comprendre de ceci que vos sociétés n'en sont pas frappées d'immobilisme pour autant. Agitation ne signifie pas changement. La volonté d'agir n'est pas au service exclusif de l'innovation, bien au contraire. Agir de toutes ses forces pour que rien ne change est, définitivement, une réponse à la question « Que puis-je faire ? »
Nous autres feydars raisonnons différemment. « Que puis-je ne pas faire ? » ou encore « Que puis-je éviter de faire ?» traduit une autre manière d'aborder le problème. La non-action a autant de conséquences que l'action. L'achat ne fais pas plus que le boycott. L'acceptation ne fait pas plus que le refus. Tout comme l'action, on peut choisir avec précision à quel endroit on décide de ne pas agir. Tout comme l'action, on peut concerter sur un grand nombre de personnes les choix de non-action, ce qui provoque non pas une puissante force de mouvement, mais une puissance inertie équivalente, ou encore un puissant apaisement. Voyez comme il est difficile de calmer la foule en colère. Voyez aussi comme il est tout aussi difficile de mettre en mouvement une foule qui ne veut pas le faire. La foule en colère est une action en cours, la foule immobile est une non-action en cours. La première illustre la puissante force de mouvement, la seconde la puissante inertie équivalente.
La stratégie de la non-action préserve une quantité considérable d'énergie. Cette énergie est totalement disponible pour mettre en place les mesures qui réclament réellement de l'action. C'est pourquoi nous réalisons deux fois plus de choses que vous, tout en étant deux fois moins gourmands.
...

Dragoris il y a plus de 12 ans

Ça m'a l'air beaucoup mieux je trouve Smile

Je n'étais pas trop sûr, du coup j'ai fait lire le texte à deux copines, qui ont bien compris le message (et d'ailleurs, qui aiment bien ton style, t'as deux tickets, je t'en prie pas de quoi, gratuit, pour les amis).

Donc je pense que t'es bien pour celui-ci Smile

Le Bashar il y a plus de 12 ans

icon_lol Ben t'as plus qu'à me les présenter alors

 
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