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Conception interdite

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Conception interdite

Le Prestige était un gratte-ciel du centre ville et avait été construit il y trente ans. Il contenait toute sorte de magasin et de service. Il y avait plusieurs hôtels, restaurants, magasins, salles de sports et bien d’autres lieux pour consommer et s’amuser. Il était situé entre la quinzième avenue et la douzième et desservi par la ligne 13 du métro.
Ce samedi soir, le hall du gratte-ciel Prestige était calme, comme tout les samedi d’ailleurs. Il y avait toujours une cohue hétéroclite et les mêmes mouvements massifs d’individus. Ces bâtiments étaient des fourmilières humaines à taille titanesque qui étaient faites de béton, d’acier et de verre. Au milieu du hall du Prestige, il y avait une immense fontaine faite en marbre blanc. A côté de l’entrée principale, on trouvait un grand café où il y avait de l’animation. Les enfants couraient, criaient et jouaient autour de la fontaine. Quelques hommes d’affaires pressés, bousculaient pour avancer plus vite vers la sortie ou les ascenseurs. Cette carcasse de métaux et de ciment était pleine de vie, peut être trop ?
L’horloge géante du hall affichait avec désinvolture 18h30, l’heure de la sortie des bureaux. Les ascenseurs étaient pris d’assaut par les employés exténués de leurs journées de dur labeur. On pouvait croire, que cette chose vivante allait perdre son essence, qu’elle allait se désemplir de la vie, cependant c’était juste annonciateur de la vie nocturne.
Deux hommes rentrèrent alors par l’entrée principale. Ils avançaient avec hâte et empressement dans ces lieux. Ils se dirigeaient vers l’accueil d’un œil vif et averti. Le premier des deux hommes, était grand, mince et vêtu d’un jean et d’un long manteau noir en cuir. Il avait la peau clair mais pas blanche, des cheveux bruns et longs et des yeux noisette. Il avait l’air perdu et impressionné par les proportions du bâtiment et de son intérieur. Le deuxième était très trapu et plus petit que le premier. Il avait des cheveux blonds courts, des yeux bleus et une peau un peu bronzée. Il paraissait déterminé et angoissé par rapport à son acolyte.
Ils étaient devant l’accueil, il y avait une foule de personnes perdues, énervées ou raleuses. Ils bousculaient toutes ces personnes en s’excusant pour essayer d’attendre le comptoir. Les gens les dévisageaient avec énervement et la plupart ne disaient rien. Cependant une de ces personnes décida de les arrêter car il n’avait pas à ne pas faire la queue. Cette personne fut frappé par le plus grand des deux hommes et projetée sur le sol. Les gens étaient choqués de cela et il y eut un grand silence. Le plus grand des deux hommes demanda à une des hôtesses de brancher un câble, qui sortait d’une de ses manches, à la banque de donnée du bâtiment. Il lui montra une carte qu’il avait sortie de son portefeuille, la femme regarda avec attention ce papier puis elle devint blême. Elle brancha le câble immédiatement. L’homme parla à voix haute et forte à son collègue : « Zone E-8 étage 56, ils sont la ! ». Les deux hommes se mirent à courir vers les ascenseurs. L’autre cria « Code 7 ! Code 7 ! Code 7 ! Procédure habituelle antiterroriste ! Bouclez toutes les issues ! Déployer les hommes ! Envoyer l’unité d’intervention et appelez la préfecture ! »

Une dizaine de personnes, déjà présentes dans le hall se mirent à galoper dans tout les sens. Un nombre important d’hommes en uniformes entra alors par toutes les issues. Ils étaient tous pressés et nerveux. Les opérations de ce type et de cette importance sont rares. Toutes les personnes du hall étaient fouillées puis conduites à l’extérieur pour d’amples vérifications. Il y avait des centaines de véhicules autour du gratte-ciel. Le quartier avait été entièrement bouclé, mis sous surveillance et le survol de la zone était formellement interdit. Il y avait trois hélicoptères, deux detacoptères et cinq traqueurs qui montaient la garde autour de la prison d’acier. Les deux hommes étaient arrivés à l’étage 56, le plus petit des deux donna des ordres à l’autre : « Mathieu va faire boucler les 3 étages du dessus et prépare une évacuation du dessus. Je préfère prendre mes précautions avec des types comme çà, on ne sait jamais. » Son collègue aquiesa calmement de la tête et répondit : « Je sens qu’on va devoir évacuer tout… On va essayer de le faire dans le calme et le plus vite possible. J’envoie les ordres à toutes les brigades. Je reviens dans cinq minutes Pierre. »
Pierre déploya une centaine d’hommes dans cet étage, il n’y avait plus personne à part les policiers. Les gens ne savaient pas ce qu’il se passait, ils étaient quelques peu paniqué par cette situation ou ils avaient aucune information. Tous les policiers étaient nerveux, Pierre avait fait passer l’alerte au code 9. La brigade d’intervention de la police urbaine était arrivée en bas de l’immeuble. Une centaine d’homme montaient vers ce fameux étage 56. Ils étaient équipés d’armures légères, de casques et d’armes automatiques. Arrivés au bon endroit, Pierre leur expliqua la situation, pris son équipement avec Mathieu et s’installèrent pour se préparer à l’intervention. Ils vérifiaient que leurs armures étaient bien fixées. Ils regardaient une dernière fois les plans de l’étage. C’était à ce moment que des bruits de moteurs crépitèrent dans le ciel. Ce n’était ni les hélicoptères de la police, ni leurs detacoptères et pas les traqueurs. Pierre et Mathieu reconnaissaient ce bruit, si particulier.
Ils recevaient alors un appel extérieur « Non n’intervenez pas, on s’en occupe ce sont les ordres ! ». Ils étaient tous blasés, il était trop tard. La plupart des hommes de la brigade d’intervention enlevaient leurs équipements. La déception et une certaine rage se lisaient dans les yeux de tous ces hommes. Les autres policiers entouraient toujours la zone où il fallait intervenir. Une jeune recrue de cette brigade ne comprenait pas ce qui se passait. Il s’énervait et pestait contre ces inconnus. Il voulait leur demander de quel droit il pouvait intervenir à leur place. Ses supérieurs étaient allés le voir pour lui dire de ne rien leur dire et d’obéir à tous les ordres sans objection.

Ils étaient juste une dizaine et sortaient des ascenseurs. Ils possédaient chacun d’une immense armure ou d’un exosquelette. Ils étaient tous d’une taille gigantesque ! Ce n’était pas un surprise pour les policiers ayant beaucoup d’expérience, ils savaient que pour intégrer cette unité il fallait mesurer au moins deux mètres dix. Ils portaient tous un casque noir qui avait la forme de crâne humain avec des yeux rouge brillant. On pouvait entendre leur respiration lente et pesante à cause de l’amplification du son faite par le masque quand il n’était pas activé pour le combat. Leurs carrures impressionnèrent toute la brigade d’intervention et tous les policiers. Ils avaient des fusils de combat de type M-555 avec tous les équipements qu’on puisse imaginer, la plupart des hommes de la brigade n’avaient jamais vu cet équipement, surréaliste à leurs yeux. Un de ces hommes s’adressa à Pierre et lui demanda un état de la situation. Pendant ce temps trois hommes en exosquelette allaient s’installer contre les murs opposés à ceux de la pièce où il fallait intervenir au plus vite. Pierre détailla le lieu, la situation et proposa son aide et celle de ses hommes. Le géant de deux mètres vingt refusa avec politesse et pria les policiers de s’écarter de la zone d’intervention. La jeune recrue des brigades voulait parler à cet homme et lui expliquait son désaccord quand à la situation… Les policiers ne réussirent pas à l’arrêter. Il fonça sur le géant qui parlait à Pierre. Un des hommes de l’unité spéciale l’attrapa au cou et le souleva d’un seul bras à plusieurs mètres du sol. Il était terrifié. Perdu. Sans défense. A sa merci ! Il avait du mal à respirer, il suffoquait ! Un de ses supérieurs suppliait le géant de lâcher le jeune, qu’il excusait de son comportement et que çà n’allait plus se reproduire. Le jeune bougeait dans tout les sens. Ses pieds couraient dans le vide sans espoir. Ses yeux, peu avant vifs, étaient vides et fixes. L’étau serré à son cou lâcha d’un seul coup et il tomba violemment sur le sol. Il était inconscient.
Les trois hommes étaient prêts à engager l’ennemi. Ils étaient tous les trois accroupis avec une jambe en appui contre le mur. L’un deux demanda si leur communication était codée. La réponse de leur supérieur était positive. Il n’y avait aucune parole qui s’échangeait entre eux. Mais grâce à des systèmes complexes ils étaient tous reliés les un aux autres. Chacun voyait ce que l’autre à sous ses yeux. Chacun entendait ce que l’autre entendait. Ils communiquaient entre eux par « l’esprit ». Deux des hommes prirent en même temps des grenades. Ils les lancèrent instantanément en criant intérieurement chacun « grenade spatio-temporelle explosive une seconde » et « grenade spatio-temporelle aveuglante une seconde et demi ». Les deux objets se dirigèrent vers le mur puis disparurent dans le mur avec un crépitement désagréable aux oreilles. Le mur vola en éclat l’instant suivant. En même temps les trois hommes se propulsèrent à la horizontale. Ils tirèrent avec leurs armes à impulsion plasmatique sur les débris qui se déplaçaient dans leur direction. Ils réussirent à se frayer un passage à travers les objets volants soufflés par l’explosion. Juste après avoir traverser le mur décomposé ils aperçurent une dizaine de personne dans la pièce, tous étaient armés. Ils avaient été surpris par la déflagration et la grenade aveuglante avait bien fonctionné. Aucun ne pouvait riposter. Les trois hommes en moins de quelques secondes firent feu sur toutes ces cibles sans en rater une. A chaque cible, deux balles dans la tête et deux en plein cœur. Quand ils touchèrent le sol, toutes les personnes tenant une arme avaient été liquidé sans qu’elles puissent faire le moindre mouvement. Un homme ouvrit alors une des portes et il tenait une arme. Il n’avait pas eu le temps de se rendre compte de l’état d la pièce que deux balles vinrent explorer sa boite crânienne et deux autres déchiré son cœur. Les trois hommes fouillèrent la salle avec une grande rapidité. Ils se dirigèrent ensuite vers la porte par laquelle un des terroristes était rentré. Cinq autres hommes de l’unité vinrent alors fouiner la pièce en grande profondeur tout en dépouillant les corps des grands criminels.

C’était une chambre, d’une grande surface et bien décorée. Il y avait au milieu de cette pièce un immense lit à baldaquins. Ils progressaient vers cet endroit. Il y avait sur ce lit une femme qui criait. Elle était ruisselante de transpiration et crispée par un douleur. Un des trois hommes s’approcha d’elle. Il sortit son pistolet disruptif. Il posa le canon sur la tête de la femme horrifiée. Il caressa une de ses joues avec. Elle tremblait de peur et elle n’arrivait pas à prononcer un seul mot malgré son envie de parler… Le canon vînt ensuite cajoler ses lèvres avec douceur. La femme était totalement tétanisée et folle. Elle fixait avec ses yeux vides l’arme de poing.
Le canon se promena vers le menton. Il se déplaçait lentement et avec tendresse. Il traversait le torse en frottant la peau avec passion. Il se situait alors sur le ventre, bien volumineux. Le canon du pistolet ne bougeait plus. L’homme se mit soudain à parler à la femme pétrifiée de terreur.
« Vous avez violé les conventions internationales ratifiées par votre pays. Vous vous êtes moquez de la morale et de la société en faisant l’inconcevable et l’infamie. Vous avez enfreint nos lois les plus fondamentales. Vous avez voulu passer hors du système et nous mettre tous en péril. Vous n’avez aucune morale pour commettre une telle monstruosité ! Vous vous rendez compte ? Quelle folie ! Comment des gens comme vous peuvent vivre ? Pourquoi vous ne faites pas comme tout le monde ? »
La femme poussa un cri horrible. L’homme fit feu sur ce ventre puis sur la tête de la femme. Le sang gicla sur les magnifiques draps blancs du lit et sur l’homme.
Un des deux autres soldats lança au collègue qui avait tiré : « Concevoir son enfant « à l’ancienne », « naturellement » mais quelle idée démente, inhumaine et abominable ! Mais pourquoi elle ne voulait pas le faire comme tout le monde, artificiellement ? ». La question resta sans réponse et les trois hommes sortirent de la chambre pendant que les draps s’ensanglantaient de la vie de deux êtres.

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