Tu as très bien réussi à retranscrire la caractère malsain de ces "trophées", je n'ai plus faim de golden Grahams, tiens.

Trophée, le mot est un peu dur. A peu près tout ces bocaux dataient d'une époque où l'imagerie médicale balbutiait à peine, certains ont près d'un siècle et représentaient en conséquence une valeur éducative considérable. Ce sont là les début de la recherche médicale à proprement parler avec une approche forcément moins "aseptisée" qu'aujourd'hui. D'ailleurs certains organes/fœtus/membres baignaient depuis si longtemps dans le formol qu'ils ne ressemblaient plus à grand chose...

A l'époque c'était sans doute utile, mais maintenant ce ne sont plus que des curiosités historiques un peu malsaines.

Le seul aspect réellement malsain de ces pièces se trouve éventuellement dans le regard d'autrui ou dans le sien propre, c'est quelque chose qu'on apporte avec soi autrement dit. Cela ravale l'humain à de la chair et la chair elle-même à de la matière inerte, certes, mais pour y voir quelque chose de malsain il faudrait faire l'amalgame avec des idéologies morbides, or je ne vois pas en quoi cela devrait être systématique. J'ai personnellement trouvé cela édifiant, historiquement, anatomiquement et artistiquement parlant. Un curiosité, oui, cela a éveillé mon intérêt et pas seulement parce que c'est "choquant", malsaine je ne vois pas pourquoi. On pourrait trop facilement coller du malsain n'importe où, alors. Malsain d'exposer dans un musée des épées ayant servi autrefois à trucider nos voisins par exemple (et ça colle parfaitement du coup: "A l'époque c'était sans doute utile, mais maintenant ce ne sont plus que des curiosités historiques un peu malsaines" ).

Tu as raison, je dramatise pour rien finalement, car la vue de ces mêmes pièces dans un musée éveillerait ma curiosité de la même manière qu'elles l'ont fait pour toi. C'est peut-être juste ton dessin qui me met mal à l'aise.

C'est sans à cause des choix implicites du dessin (choix de dessiner ces foetus + choix de les dessiner de cette manière). J'aurais très bien pu dessiner une paire de poumons malades, la souffrance que l'on lit sur ces petits visages peut évoquer une forme de voyeurisme effectivement malsain chez le dessinateur. Ce qui m'a attiré est une impression esthétique globale, et cela inclut c'est vrai cette expression faciale plus qu'interpellante.