Les premières magical girls sont arrivées en France vers la fin des années 80 néanmoins au Japon cela fait depuis les années 60 que ce genre existe. Voyons un peu les spécificités de ce genre très reconnaissable.
Des pouvoirs magiques tu auras
Cela tombait presque sous le sens mais l'attribut premier qui définit une magical girl c'est bien sûr d'avoir des pouvoirs magiques. Au fil des années on a pu voir toute une variété de pouvoirs allant de la lévitation et la métamorphose jusqu'à figer le temps et l'espace.
Un pouvoir particulier qui a fait la renommée des mahou shoujo du
studio Pierrot
est la faculté de pouvoir prendre l'apparence d'un adulte et parfois gagner en maturité... et parfois non.
Mascotte(s) tu auras
Kyubei, la mascotte particulièrement flippante de Madoka Magica
Tel un chat pour une sorcière, une petite magicienne est souvent accompagnée d'une ou plusieurs mascottes trognones (ou se voulant trognones) qui accompagnent et conseillent nos héroïnes.
Souvent ce sont aussi elles qui fournissent leurs pouvoirs magiques aux filles (et parfois une quête) et sont donc le point de départ de l'histoire. Néanmoins par la suite elles sont souvent relayés au rôle du souffre-douleur et de l'effet comique.
Mâle tu ne seras pas
Comme le nom du genre le laisse supposer, le club des magiciennes est exclusivement réservé aux filles, les garçons aux pouvoirs magiques étant rares ou bien sont des antagonistes.
Néanmoins cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas du tout de personnages masculins dans le genre, on les retrouves souvent dans les rôles paternels et bien sûr les amoureux (bonus si ledit garçon est un damoiseau en détresse vêtu d'un tuxedo et une rose rouge aux lèvres). Ils sont indispensables lorsque le cast féminin devient nombreux sinon cela donne l'impression que les héroïnes sont toutes lesbiennes et ne se plaisent qu'entre elles.
Bâton magique tu auras
Sakura Kinomoto et sa baguette magique
Les mahou shoujo sont souvent équipées d'un ou plusieurs attributs magiques leur permettant soit d'utiliser leur pouvoir, soit de se transformer.
La baguette magique est l'emblème de la petite magicienne et bénéficie d'un design soigné, à la vie normale elles sont souvent rapetissées ou bien stockées dans d'autres objets magiques (poudrier, téléphone portable, etc...). Le balai pour voler est également un classique, alternativement remplacé par une paire d'ailes dans le dos.
Henshin !
Non présente dans les premières séries de magical girls, la scène de transformation est devenue une tradition du genre. Souvent activée par une formule magique, elle sert de transition entre le mode normal et le mode magicienne en habillant l'héroïne avec son costume (ou la métamorphose en adulte/animal selon les cas).
Le fond sonore et visuel à ce moment est souvent en rapport avec le thème du personnage de même que sa tunique qui prend la couleur dominante en rapport avec son caractère (rose pour les romantiques, bleu pour les timides, rouge pour les impulsives, etc...).
D'un point de vue tempo, la scène de transformation est surtout le moyen de recycler des scènes déjà réalisées et remplir les 20 minutes réglementaires de l'épisode. Si on y repense, ce moment précis est pourtant celui où le personnage est le plus vulnérable et pourtant ne se fait jamais attaquer, d'où la règle tacite au sein de la ligue des vilains gentlemans "pas d'attaque durant la scène de transformation".
Des copines tu auras
En général les petites magiciennes ne sont jamais seules, elles sont souvent entourées d'autres enfants du même âge (mais rarement de figure parentale/adulte) et ont de nombreux ami(e)s.
Les copines servent tour à tour de déclencheur scénaristique, d'ébahissement devant les prouesses magiques de l'héroïne ou bien d'épaule en cas de gros chagrin.
Les garçons taquinent généralement l'héroïne ce qui l'énerve au plus au haut point ou alors servent d'intérêt romantique à nos ados/pré-adolescentes. Ou parfois les deux insinuant un certain côté masochiste de notre protagoniste.
Solitaire ou en bande tu seras
Le genre des Magical Girls se décompose en deux sous-genres : les héroïnes solitaires et les héroïnes en groupe.
Dans le premier cas notre héroïne est soit une grande gaffeuse/espiègle soit une bonne samaritaine. Le thème de l'anime est alors généralement une quête initiatique pour passer de l'enfance à l'état adulte. Les pouvoirs magiques étant alors bien pratiques pour réparer les dégâts néanmoins il faut aussi apprendre à s'en passer pour la vraie vie.
La présence de plusieurs magiciennes au sein d'une même série se fait ressentir quand la nécessité de combattre survient. Finit les bêtises ou le chat perdu, le
mal
est apparu et les pouvoirs magiques sont là pour le repousser. On observe un développement plus dramatique de la série dans ce genre de situation, les héroïnes devant se serrer les coudes pour résoudre leurs problèmes personnels tout en subissant les assauts réguliers des forces du mal. Le
sentai
au féminin en quelque sorte.
Sailor Moon : le girls band qui sauve l'univers !
Les exceptions
En général, les séries de Magical Girls suivent la majorité des codes présentés ici, néanmoins il existe ça et là des exceptions à la règle et qui ont donnés des animes particuliers et souvent bien plus intéressants que leur homologues.
Une des ancêtres du genre,
Cutey Honey
, est pourtant très loin des sentiers battus avec sa blonde à gros seins qui se transforme en rouquine à gros seins défouraillant les légions démoniaques à coup d'épées tout en corrigeant les protagonistes pervers qui n'en rate pas une... Maintenant si on vous dit que c'est l'auteur de
Mazinger Z et Devilman
qui est à l'origine de ce manga, plus rien ne vous étonnes pas vrai
Puisqu'on est dans le genre
borderline
, citons aussi toutes les séries de Magical Girls au sein du Hentai qui sont systématiquement du genre "tentacs" en fait. Et parfois certaines séries ont droit à une reconversion comme
Magical Canan
par exemple.
Plus récemment,
Mahou Shoujo Lyrical Nanoha
, la grande réussite de la dernière décennie possède quelques éléments un peu à part du genre. D'une part la série se caractérise par une absence totale de romantisme au profit de l'action et d'une violence proche d'un Shonen mais surtout par son héroïne qui d'apparence semble comme les autres mais dont les actions reflètent une psychologie perturbée.
Ainsi pour Nanoha, toute personne qui ne l'écoute pas est voué à subir les foudres de sa surpuissante magie et l'amitié n'est acquise que lorsque l'autre est à terre, bourrinée comme c'est pas permit, on est en droit de se poser des questions sur sa manière de penser !
Enfin (mais pas des moindres), la série qui a le plus cartonné en ce début d'année 2011
Puella Magi Madoka Magica
n'a de Magical Girls quasiment que le nom. Dans cet anime devenir un petite magicienne est ressenti comme une malédiction, les ennemis sont issus de vos pires cauchemars acides et les protagonistes ne sont pas à l'abri de la mort (un grand tabou !). Même
Hitler
pense qu'ils auraient pu adapter
Saya no uta
tant qu'ils y étaient.
En fait l'anime déconstruit complètement le genre de façon si efficace et présente des situations terribles mais intéressantes qui poussent le téléspectateur à persévérer pour savoir comment cela va se terminer. Il aura fallu un tsunami et une explosion nucléaire pour en stopper la diffusion sans pour autant provoquer d'émeutes d'otaku dans les rues d'Akiba !
Conclusion
Pour terminer je vais évoquer le genre dans la production occidentale qui ma foi n'est pas très présente. On notera tout de même le
Winx Club
et les
W.I.T.C.H.
qui reprennent les classiques des groupes de mahou shoujo. Après tout leurs fans respectifs passent leur temps à dire que l'un copie sur l'autre (et sur Sailor Moon qui copiait déjà Super Sentai...). Mention également aux
Powerpuff Girls
qui de ce que je me suis laissé dire est un peu borderline dans son approche (en tout cas la série a été tellement populaire au Japon qu'une nouvelle série y a été produite mais qui à l'air plus "classique" au genre que celle d'origine).
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