Je suis peut-être un peu difficile quand à l'appréciation que je porte sur les séries américaines dramatiques/policières, mais je ne suis pas un mauvais bougre. Je sais apprécier une certaine qualité quand je la vois, même recouverte d'un vernis américain que je suis prêt à gratter à l'ongle pour découvrir une pépite audiovisuelle.
Récemment,
FlashForward
fait partie de ces coups de coeur. Pour me paraphraser moi-même, j'avais conclu sur cette série que, malgré un vernis américain un peu trop voyant, la série possédait de vraies qualités qui justifiaient son visionnage.
Une sé-ripolin
Hélas, j'aurais bien du mal à vous en dire autant pour
The Walking Dead
. Car ledit vernis constitue malheureusement la seule substance de la série, et lorsqu'on gratte un peu on ne trouve pas grand-chose de plus. La situation de départ n'est pas nouvelle : apocalypse zombie aux Etats-Unis, on suit un groupe de survivants dans leur quête de sécurité. Les personnages ne sont pas nouveaux non plus : un héros policier et père de famille, un leader beau gosse au sang chaud, un redneck raciste, un noir sympa, un asiatique futé, un père noir et son fils, cette série est un catalogue de stéréotypes insipides et déjà vus. Ils ne font pas non plus l'objet de développements plus poussés que "j'ai vu mourir ma soeur/femme/mère devant moi" dans la première saison.
Une belle brochette de stéréotypes !
Un scénario plus mort que vivant
Attention
: les paragraphes suivant dévoilent des éléments minimes d'une intrigue nulle.
Le scénario lui-même manque de saveur, n'étant ni assez dramatique ni assez comique (comme dans
Zombieland
) pour se forger une vraie personnalité. Les relations entre les personnages sont superficielles, une ébauche d'adultère n'aboutit nulle part et des personnages disparaissent complètement de la trame scénaristique avec armes et bagages. Tous ces détails seront-ils approfondis dans la deuxième saison, d'ores et déjà annoncée ? Je l'espère pour ceux qui vont continuer à regarder cette série !
A noter que le scénario de la série reprend en grande partie celui du comics "The Walking Dead" dont il est l'adaptation télévisuelle. Les grandes lignes de ce scénario peuvent être consultées sur
la page Wikipédia du comics
. On peut constater quelques différences dans la narration, certaines bénignes, d'autres beaucoup plus dramatiques, comme tout ce qui concerne le dernier épisode.
Des détails qui tuent (l'envie)
Les détails de l'univers ? Banals ou incohérents, jugez plutôt :
- La zombification est causée par une maladie qui active certaines fonctions du cerveau après la mort clinique du malade, d'où la nécessité de détruire la tête.
- La maladie est d'origine inconnue, on ne sait pas pourquoi elle est apparue, ni comment elle s'est propagée d'un coup dans le monde entier. Là encore, volonté d'en garder pour les saisons suivantes ?
- Atlanta est occupée par les zombies, mais un groupe de faux méchants mexicains défend une maison de retraite au coeur de la ville.
- Dans les lieux où les militaires ont été submergés par les zombies, les corps abattus desdits zombies sont disposés régulièrement dans la rue, avec une distance minimum d'1 mètre entre chaque cadavre.
- Le bâtiment du
CDC (Centers for Disease Control)
possède un système d'auto-destruction lors de l'épuisement des réserves de carburant des générateurs de secours pour éviter de diffuser les maladies dangereuses. Ce système s'assortit d'un verrouillage complet de toutes les issues du bâtiment. Heureusement, une petite grenade permet de venir à bout des vitres du hall principal qui communique librement avec l'intérieur du centre qui renferme les laboratoires. Ouf.
Bref, l'univers manque de crédibilité et ne fait que révéler un peu plus les faiblesses du scénario, si c'était encore possible. De même, la plupart des sujets semblent abordés superficiellement pour en garder "pour plus tard", mais le peu qu'on apprend dans cette première ne m'incite pas du tout à vouloir en apprendre plus.
Mais qui a nettoyé avant l'arrivée des héros ?
Conclusion d'outre-tombe
Bref, The Walking Dead part de rien de nouveau pour arriver à rien de concret. Faute au comics ou à l'adaptation ? De part la ressemblance apparente du scénario, on pourrait mettre en cause le comics, mais les modifications du scénario pour satisfaire au format "série télévisée américaine" incitent à penser le contraire, et qu'à partir d'un matériaux de base intéressant, il a pu en être fabriqué un médiocre produit pas fini. N'aimant pas faire de critiques trop vitriolées pour être crédible, j'ai essayé de chercher des bons côtés à cette série, mais ils ont dû tous être bouffés par des morts-vivant.
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