|
Posté
il y a plus de 12 ans
|
|
Martin Scorsese, d'origine italienne et né à New York en 1942, est à ce jour l'un des rares survivants du cinéma d'auteur aux Etats-Unis.
Retour sur un emblème du cinéma.
C
inéphile enthousiaste, admirateur de John Ford, de Sam Fuller, de John Wayne et de la Nouvelle Vague, il filme autant par plaisir de mouvoir une caméra, de télescoper deux plans, que pour exorciser ses angoisses existentielles. Attiré par la ville, adepte de la nuit, fasciné par le sexe,Scorsese est aussi un catholique, qui a fait de la culpabilité un art de vivre et de s'exprimer.
C'est avec
Mean Streets
, en 1973, que le nom de Martin Scorsese devint, en Europe, synonyme de cinéaste d'avenir : sa thématique italo-américaine frappait par son refus des clichés hollywoodiens et son style, à la fois moderne et classique, s'imposait par son mélange d'impétuosité, et surtout de retenue. Mean Streets venait tout juste après le succès retentissant de la première version du
Parrain
de Francis Ford Coppola (1972). Mais ses protagonistes étaient des psychopathes rejetés par la communauté de la Petite Italie de Manhattan (JohnnyBoy joué par De Niro), soit un "solitaire de Dieu", déchiré entre sa foi chrétienne et son désir d'intégration 'socio-économique' dans son quartier (Charlie interprété par Harvey Keitel). Ce troisième long métrage de fiction d'un cinéaste de trente-et-un ans n'offrait donc quasiment aucun stéréotypes diffusés depuis soixante-dix ans par le cinéma américain.
Italo-américain de la troisième génération, Scorsese, de même que ses compatriotes soucieux de faire respecter leur ethnicité par une nation, qui, depuis le début du siècle, les avait toujours méprisés, avait réalisé un film dans lequel n'apparaissait ni mafioso caricaturé, ni laborieux et modeste ouvrier en maillot de corps, ni "
mamma
", ni "
bambini
".
Mean Streets
surpassait par la véracité et la fraîcheur de son propos les essais les plus respectueux à l'égard de cette collectivité entrepris par Hollywood.
(Ce que vous avez lu n'est qu'une ébauche d'un gros travail que je suis en train de réaliser sur Martin Scorsese. J'ai commencé en parallèle le parcours de Stanley Kubrick.
Si ce que j'ai fait ici vous plait, faites-le moi savoir. Si vous voulez une analyse sur votre acteur/réalisateur préféré, contactez-moi, et c'est avec un grand plaisir que je le ferai.)
|
|