The Idolm@ster, le jeu
Avant de parler de l'anime sorti en 2007, il faut tout d'abord parler du jeu dont il est -très- librement adapté. Dans The Idolm@ster (arcade, Xbox) vous incarnez un agent d'
idol
s, les starlettes japonaises. A vous de guider l'une des 10 héroïnes aspirantes-idoles dans le monde impitoyable du show-bizz. Outre les phases de leçons et leur mises en pratique lors des promotions, vous devrez discuter avec votre protégée pour faire plus ample connaissance avec ces filles et leurs problèmes divers et variés.
En bref, un jeu coloré avec des graphismes très anime où l'important est plus de faire connaissance avec les héroïnes et les voir chanter et danser plutôt que de monter une entreprise profitable. A noter que ce jeu a fait exploser les ventes de Xbox au Japon.
Idolmaster Xenoglossia, l'anime
Avec une telle popularité, l'adaptation en anime ne faisait aucun doute pour ce jeu qui ressemblait déjà à un anime de toute façon. Pourtant personne n'avait prévu la trahison qu'allait être Xenoglossia : les héroïnes deviennent des pilotes de robots géants (nommés Idols) dont la vocation est de détruire les nombreux astéroïdes qui menacent la Terre depuis que la Lune a explosé, le monde des starlettes devenant un élément très lointain et inutilisé. Pire le groupe est divisé en deux faction vouées à s'affronter à la vie, à la mort !
C'est rigolo que Yukiho (ici à gauche) est sur la majorité des illustrations alors que c'est l'une des pires traitresses de l'histoire de l'animation
Le studio Sunrise a un long passé glorieux des séries de robots pourtant c'était pas une raison pour un inclure ici. Pire on dirait que le réalisateur a pris un malin plaisir à prendre tous les éléments des jeux originaux et à en inclure le contraire dans l'anime : la sémillante Haruka est devenue une sorte de Shinji (
Evangelion
) version fille, la naïve Yayoi est devenue mature et posée, la timide Yukiho est devenue un agent double impitoyable pour le compte des antagonistes, Ami est séparée de sa sœur jumelle Mami, Makoto et Chihaya ont échangé leur personnalité. Enfin toute la distribution des doubleuses a été renouvelée avec notamment Iori se retrouvant jouée par Yukari Tamura au lieu de Rie Kugimiya, un comble !
Les 26 épisodes qui composent cette série sont particulièrement laborieux à regarder d'une part parce que la première partie est lente au possible et la seconde accentue sévèrement l'impression que l'anime n'a décidément rien à voir avec le jeu faisant la part belle aux antagonistes. A un certain point j'ai eu l'impression que l'équipe de production s'était mise en mode "plus rien à foutre" (probablement parce que l'audience n'était plus là) et avait décidé de faire des virages cinglant dans la narration en s'autorisant quelques scènes de massacres gratuit et autres tortures psychologiques.
A ce niveau finir sur une note sombre aurait été culotté mais cohérent cependant les producteurs n'ont pas dû le voir comme ça et du coup la série a accouché d'un
happy end
incluant les plus mauvais moments de mises en scène que j'ai pu voir dans un anime : le méchant principal qui était un mystère jusque là (ne faisant pas partie du cast d'origine) est révélé en dix secondes et tué cinq secondes plus tard ; le "vilain conseil des méchants pas-beaux" est décimé par un robot "qui passait par là" et enfin 3 des 10 filles du cast d'origine mordent la poussière dans l'indifférence totale ou presque...
Coming out
Fort heureusement pour la franchise, la popularité des jeux lui a permit de surmonter ce récif que les fans tentent désormais d'oublier. On peut se demander ce qui est passé par la tête des studios Sunrise pour produire un anime aussi éloigné que possible de ce que voulaient les fans ? L'
article sur Wikipédia
indique qu'une bonne partie du
staff
avait précédemment travaillé sur
My-Hime
, un anime qui a pratiquement la même construction narrative que Xenoglossia en vérité sauf que My-Hime avait un bien meilleur scénario et une réalisation plus compacte et surtout My-Hime était une création originale alors que Idolmaster Xenoglossia partait d'un existant auquel les fans s'attachaient plus que tout et que l'anime a foulé du pied sans vergogne.
Heureusement, l'année 2011 -qui se termine au moment où j'écris ces lignes- a vu naître l'adaptation que les fans attendaient depuis trois ans et qui cette fois c'est avéré à la hauteur des espérances !