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De l'art de la diplomatie

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Le Bashar



Source de sable intarissable

Scrambled Nations est pour le moment un jeu de suprématie : l'objectif c'est de finir la partie plus gros qu'on ne l'était au début, et le plus gros de tous si possible. En général un tel jeu met en oeuvre soit de la tactique, soit de la stratégie, soit un mélange des deux. Scrambled Nations ne contient pas du tout de tactique, il est donc 100% stratégique.

Nota pour la différence entre les deux :

- Tactique : c'est l'art d'utiliser ses soldats au mieux, sur le champs de bataille. Un grand tacticien arrive à toujours mettre ses soldats dans une situation d'avantage, et peut remporter les batailles même avec une infériorité au départ (numérique, qualitative, ou les deux). > dans Scrambled Nations les troupes sont strictement équivalentes, les champs de batailles ne génèrent ni bonus ni malus, et on ne gère pas les troupes dessus, c'est pourquoi ce n'est pas un jeu tactique. Dans la réalité l'unité la plus haute de direction tactique, c'est le général de brigade. Les outils du tacticien sont les divisions. (ex de pur jeu tactique, les RTS, bien mal nommés)

- Stratégie : c'est l'art de faire faire aux autres ce qu'on veut qu'ils fassent, pour qu'on atteigne ses objectifs et pas eux. Le stratège décide si on doit livrer une bataille, ou si on ne doit pas. Un grand stratège arrive à faire en sorte que ses ennemis le croient fort lorsqu'il est faible, et faible lorsqu'il est fort, les forçant à choisir de mauvais moments pour l'attaquer. > dans Scrambled Nations, tout le jeu tient dans le fait qu'à chaque tour on doit décider si on va quelque part ou pas, et si on envoie des messages aux autres nations ou pas (et ce qu'on leur raconte), c'est pourquoi c'est un jeu stratégique. IRL, l'unité de direction stratégique, c'est l'état-major interarmes + le gouvernement. Les outils du stratège sont les informations.

Intéressons-nous donc à la stratégie

Le stratège doit avoir les meilleurs informations pour prendre les bonnes décisions, c'est pourquoi ses principaux outils sont les renseignements : que se passe-t-il ? où sont les ennemis et que font-ils ? quels sont les objectifs de leurs dirigeants ? quelles sont les alliances ? etc. Tout ceci se passe avec divers outils, avec en tête les diplomates, les espions et les systèmes d'observation et repérage (pour le moment dans le jeu on a tous un satellite espion avec 100% d'efficacité, c'est pratique, en revanche on a 0% de chance de savoir ce que font les autres sans leur demander, et même ainsi, aucun outil qui permette de savoir s'ils disent vrai, alors qu'IRL on peut mettre un type sur écoute, et ainsi entendre ce qu'il dit aux autres dans son dos, et savoir si c'est la même chose ou l'inverse). IRL tout cela fait ce qu'on appelle en général la sécurité du territoire, le contre-espionage (ex-DTS, MI5, NSA...).

Mais avoir de bonnes informations n'est pas suffisant, il faut également tenter d'envoyer de mauvaises informations à ceux d'en face, ou leur voler les leurs à la source. Avec les mêmes outils, on agit cette fois de manière active pour envoyer des faux signaux, des leurres, capturer des espions adverses, corrompre, voler, saboter, assassiner, etc. IRL les services "action" des services d'espionnages, qui agissent sur les territoires étrangers. (DGSE, MI6, CIA...). Contrairement à ce qu'on a popularisé dans les films, l'essentiel du travail ne consiste pas à tuer des mecs d'en face, mais à tricher sur l'information.

Dans Scrambled Nations, il n'y a pour le moment pas d'espions, le stratège n'a donc qu'un seul outil, extrêmement puissant : le diplomate. être diplomate ça ne veut pas dire être gentil avec tout le monde (du reste vu que le but c'est la suprématie, ce serais absurde). Le diplomate c'est vous, vous pouvez envoyer n'importe quel message à n'importe quel adversaire. Votre objectif, c'est que les choix qu'ils fassent soient ceux que vous avez anticipés, et qui vont les conduire à la ruine et vous au succès. C'est comme dans un jeu de poker, la main que vous avez compte moins que ce vous arrivez à faire croire à vos adversaires.

Vous allez me dire "c'est bien gentil tout ça mais concrètement qu'est-ce que ça donne dans un jeu comme Scrambled Nations ?"

La diplomatie en objectifs

Je vais prendre l'exemple de la dernière partie menée, consultable sur "Economy 2" . Il y a 4 joueurs, deux entre eux commencent avec une très mauvaise situation de départ (Zergy et Le Bashar) et deux autres une bonne (Ertaï) et une très bonne (Dragoris). D'abord il faut comprendre pourquoi les positions sont bonnes ou mauvaises.
- Mauvaises : Zergy et Le Bashar se touchent, ce qui réduit leurs possibilités d'extension, et en plus ils sont cernés de très grand territoires, qui sont plus dur à capturer que les petits, et ne rapportent pas plus. Ils se développeront donc forcément BEAUCOUP moins vite que les deux autres.
- Bonne : Ertaï est dans un coin de petits territoires, qui va lui permettre un départ canon. Par contre son développement normal va l'amener très vite au contact avec deux voisins qui vont lui barrer le passage, et le troisième peu après. L'un des deux sera faible, l'autre sera aussi fort que lui. Les deux cumulés seront bien plus fort que lui.
- Très bonne : Dragoris commence dans un coin avec un peu moins de petits territoires, mais il en a quand même pas mal, et son développement ne l'amènera au contact que d'un seul voisin, qui sera aussi fort que lui. L'autre, n'arrivera sur ses frontières que très tard, et sera de toute façon plus faible.

Le début de la partie

Le point de vue de Zergy

Mal placé, il sera incapable de se développer très loin car ça sera lent, et il butera sur Ertaï, superuissance en devenir à l'est, et Le Bashar, poids léger au sud. Il doit dès le début décider d'une politique amicale avec Le Bashar, car un affrontement à ce stade entre les deux nations les plus faibles serait suicidaire. En revanche rapidement cette alliance n'aura plus un grand intérêt, car elle empêchera Zergy de se développer, et pourrait l'attirer dans une guerre contre un des deux autres, dans laquelle il n'aurait rien à gagner. Zergy doit donc à moyen terme tenter de négocier ses services avec Ertaï ou Dragoris, pour attaquer Le Bashar dans son dos. Dans le même temps, il doit tenter de faire en sorte que les deux superpuissances s'attaquent mutuellement : s'il arrive à négocier avec Ertaï une attaque commune du bashar, alors il doit en sous main dire à Dragoris qu'Ertaï va être vulnérable, pour que ce dernier en profite. Sinon, l'inverse. Dans tous les cas, il faut absolument éviter que les deux superpuissance s'allient ou restent neutres (ça signerai la défaite inévitable pour Zergy).

>objectif : finir la partie avec plus de 6 territoires, en ayant mangé le maximum sur Le Bashar. Une fois Le Bashar éjecté, rester allié avec l'un de deux autres contre le dernier.

>>sans diplo, Zergy se fera forcément bouffer que l'un ou l'autre, et n'aura rien pu faire.

Le point de vue du Bashar

Mal placé, il ne pourra se développer que vers le sud, et lentement en filant d'abord droit sur Ertaï (en suivant les territoires les plus petits). Il va devoir s'allier avec Zergy dès le départ pour ne pas se suicider avec lui, mais sera bien conscient que dans cette alliance, il gagne infiniment plus que Zergy, ce qui poussera Zergy à moyen terme à rechercher une meilleure offre. Le Bashar devra donc trouver quelque chose à offrir à Zergy, ou le trahir le premier. Butant à moyen terme sur Ertaï, il devra éviter le conflit avec lui, ne pouvant pas rivaliser, et ainsi soit chercher une alliance avec Ertaï, soit avec Dragoris. Cette dernière piste est plus intéressante, car Dragoris touchera Ertaï en même temps, alors qu'allié avec Ertaï, Le Bashar ne pourrait attaquer en commun que Zergy, ce qui renforcerait encore plus Ertaï, sans affaiblir Dragoris, exposant Le Bashar à une mort certaine s'ils ne se battent pas entre eux. Le Bashar doit aussi trouver un moyen de stopper l'avancée de Dragoris au sud-ouest, car sinon ce dernier prendra les terres avant lui.

>objectif : finir la partie avec une douzaine de territoires, éviter de se retrouver en conflit avec plus d'un adversaire à la fois, et réussir à s'allier avec un des deux gros.

>>sans diplo, Le Bashar pourra se développer un peu, mais finira enfermé par deux superpuissance chacune 2x plus forte que lui, et un allié à vendre dans son dos.

Le point de vue d'Ertaï

Bien placé, il doit optimiser son développement initial pour prendre un départ canon en vampirisant tous les petits territoires, laissant les grandes zones neutres sur ses arrières plus plus tard. Il doit en priorité capturer les territoires vers Dragoris : plus celui-ci arrivera à monter haut, et plus il sera fort. Il doit éviter d'entrer en conflit avec Zergy et bashar dès le contact, car à ce moment il ne sera pas assez fort pour les affronter ensemble, et en plus, cela permettrait à Dragoris de devenir plus fort que lui, ce qu'il doit éviter à tous prix. La meilleure piste serait d'entrer en contact avec Dragoris dès le début pour fixer une frontière commune (le plus bas possible), et envisager une alliance, par ex en se partageant le monde "moi le haut, toi le bas". La suite dépend des relations avec Dragoris : si l'alliance a marché, alors Ertaï doit maintenant s'allier avec Zergy pour écraser Le Bashar dans l'oeuf. Il faudra promettre quelque chose à Zergy, quelques territoires, en échange. Selon la situation, il pourra ensuite soit laisser vivre Zergy, soit le trahir et le manger. Si l'alliance avec Dragoris a échoué, alors il faut qu'Ertaï s'allie avec Le Bashar pour exterminer Zergy, et fasse le minimum syndical dans la guerre. Le Bashar servira ensuite contre Dragoris, il doit donc être un peu renforcé, mais pas non plus au point de faire de l'ombre. Dans cette version, il est impératif de nouer de très bonnes relations avec Le Bashar, car s'il se retournait au dernier moment pour batailler au coté de Dragoris, ce serait catastrophique.

>objectif : régner sur la moitié de carte au moins. Éviter un conflit seul à seul contre Dragoris.

>>sans diplo, Ertaï va faire un départ canon mais risque fort de se retrouver ensuite en guerre contre tous les autres réunis (étant largement plus fort que chacun d'eux, leur alliance contre lui sera naturelle, d'autant qu'ils auront tous des frontières communes avec lui).

Le point de vue de Dragoris

Bien placé, il doit monter le plus vite possible sur Ertaï pour l'empêcher de prendre tous les petits territoires. Ensuite, il doit éviter le conflit le plus longtemps possible, car les autres seront en contact bien avant lui, et chaque tour qui les verra s'affronter sans que lui n'intervienne renforcera sa puissance. Ensuite, il devra s'allier avec un bon parti en présence pour écraser ceux qui resteront en piste. L'alliance qui semble la plus intéressante serait avec Le Bashar : situé entre les deux autres nations, Le Bashar est idéalement placé pour frapper l'une ou l'autre, et il sera sans doute facile de se mettre d'accord avec lui sur un partage du sud-ouest à l'amiable. si Le Bashar refuse l'alliance où ne semble pas fiable, alors il faudra s'allier avec Ertaï contre ce dernier, et tenter de faire garder la neutralité à Zergy (ou alors le faire attaquer Ertaï, en étant allié au bashar, mais ça risque de ne pas être évident de convaincre Zergy alors qu'on attaquera aussi Le Bashar... l'idéal serait donc qu'il reste neutre, Le Bashar serait alors vite vaincu, et Zergy ne représente pas de menace de toute façon).

>objectif : régner sur les 2/3 de la carte. Éviter un conflit seul à seul contre Ertaï. Éviter une alliance de qui que ce soit avec Ertaï.

>>sans diplo, Dragoris va se développer sans histoire presque jusqu'à la fin, et sera peut-être même assez fort pour écraser tout ce qui reste en piste si les autres ont fait la folie de s'affronter entre eux en le laissant neutre. C'est le seul joueur de cette carte qui peut bien s'en tirer sans diplo, conséquence directe de son isolement au milieu d'une zone riche. MAIS, il courre aussi le risque énorme que les trois autres ne s'affrontent pas, et se liguent tous contre lui (le risque est plus faible que pour Ertaï, mais existe quand même, surtout qu'au 2/3 de la partie environ, la puissance de Dragoris va partir en flèche et sans doute provoquer une certaine inquiétude générale).

L'objectif à long terme

Chaque point de vue exposé ci dessus donne les grandes lignes de l'objectif à long terme. Celui-ci doit être élaboré dès le premier tour : évaluer sa position, celle des autres, compter les soldats nécessaires et anticiper les développement des uns et des autres. Ceci permet de prévoir ce qu'il vont faire, pour se développer au mieux (voir la dernière remarque de ce topic, il arrivera souvent qu'ils feront des erreurs). A partir de ça, vous pouvez mieux orienter vos propres choix pour arriver à votre objectif.

Ensuite il faut le réévaluer à chaque tour, notamment lorsqu'il y a des batailles : le combat me fait-il gagner ou perdre de l'argent (en général, perdre). S'il m'en fait perdre, est-ce que mon ennemi en perd plus que moi ? (si oui alors on continue comme ça, si non, faut changer de stratégie).

De même sur la capture des territoires : si les adversaires ont fait de erreurs, ou ne se sont pas développé sur les territoires que vous aviez prévu : est-ce que vous pouvez en profiter ? est-ce que c'est une vraie erreur de leur part, où est-ce que c'est vous qui aviez fait une mauvaise évaluation ?

La diplomatie en pratique

Pour atteindre les objectif sus-cités, chacun des camps va devoir envoyer des messages, mais pas n'importe comment. Un message doit proposer quelque chose, et il doit le proposer d'une certaine manière.

Entre deux puissances équivalentes : Zergy et Le Bashar au début, peuvent s'envoyer un message amical en proposant une frontière, "moi le sud, toi le nord". Zergy pourrait tenter de négocier un petit plus en constatant que le bashar a plus à perdre que lui "ok, mais dès que tu aura atteint pakistael, tu me donne japascar, ou un des autres territoires contigu à mon pays".

Entre une puissance faible vers une puissance forte : Le Bashar et Dragoris, Le Bashar peut tenter de négocier avec Dragoris qu'il ne s'étende pas sur le sud-ouest, au bluff, comme s'il avait les moyens de ses ambitions "si vous dépassez le ligne centrale des montagnes, on considèrera ça comme une agression !", ce faisant, Dragoris devrait vérifier si cette assurance vient du fait qu'il s'est allié avec Ertaï, ou si c'est un gros bluff. Dragoris devrait faire une contre-proposition pour en avoir le coeur net, en exigeant quelque chose de valeur "ok, mais seulement si tu attaques Ertaï", il pourra ainsi en fonction de la réponse savoir ce qu'il en est vraiment.

Entre deux puissances fortes : Dragoris et Ertaï peuvent se mettre d'accord sur une frontière et se faire leur conférence de yalta, "à toi le nord, à moi le sud, il serait absurde qu'on s'attaque dans un conflit meurtrier alors qu'il y a des poux faciles à vaincre autour de nous".

Entre une puissance forte et une puissance faible : Dragoris et Le Bashar, Dragoris veut s'allier avec Le Bashar pour l'utiliser en chair à canon contre Ertaï. Il doit lui promettre quelque chose en échange : "attaque Ertaï, et je te laisserai tout le Sud-Est, voire, je pourrai le prendre moi-même et te le donner, si tu utilises absolument toutes tes armées contre Ertaï". Dans ce cas, c'est Le Bashar qui devrait faire une contre-proposition pour savoir si Dragoris est fiable ou pas "ok, mais donne-moi slovustralia en attendant, j'ai des revenus trop faible pour être efficace contre Ertaï sans ça".

Ce qu'il faut éviter

  • Exiger des trucs quand on est déjà le plus fort : C'est le plus sûr moyen de liguer tous les autres contre soi en dévoilant trop clairement ses intentions hégémoniques. On ne peut faire ça que lorsqu'on ne risque plus rien, donc qu'en fait on a déjà gagné et écrasé tout le monde.
  • S'écraser trop vite aux exigences des autres quand on est en situation de faiblesse : ça fait paraitre encore plus faible, et c'est comme de dire à l'autre "vas-y, achève moi, je suis à terre là" (mais ça peut être un bluff, pour induire l'autre en erreur et le piéger)
  • Ne pas formuler de contre-proposition : si on répond juste "oui" ou "non" à une proposition, ça stoppe l'échange, or, il FAUT qu'il continue, car c'est la seule manière d'obtenir des infos. Il faut donc toujours dire "oui, à condition" ou "non, sauf si" et proposer ensuite quelque chose qui forcera l'autre à dévoiler une partie de son jeu en l’obligeant à faire quelque chose qui sera facile à vérifier . Ne jamais mettre dans une proposition une condition invérifiable "oui mais dit à bidule de ne plus m'attaquer" -> si bidule ne le fait pas, vous ne saurez jamais lequel des deux a menti ce qui vous plongera dans l'embarras.

La gloire

C'est quand vous arrivez à la fin de la partie à assurer votre suprématie, et que tous les autres vous aiment et vous disent "merci de m'avoir aidé", y compris ceux dont vous êtes la cause directe de la ruine. Quand vous arrivez à ça, c'est la consécration, car ça permet de commencer de nouvelles parties avec des joueurs qui ont déjà un bon a priori sur vous, alors même que vous passez votre temps à les entuber.

Trahir c'est dangereux si ça se voit trop : les joueurs humains ont une mémoire, elle marche dans les deux sens. Vous pourrez ensuite en jouant plusieurs fois avec les mêmes cerner leur personnalité, et l'élément qui nous intéresse le plus : leur loyauté. Sont-ils loyaux rigides, prompts à respecter leurs engagements même si ça les met dans la merde ? Sont-ils versatiles, prêt à retourner leur veste à tout moment dès que le vent change ? Sont-ils en train de faire du role-play pour vous leurrer, en jouant une personnalité qui n'est pas vraiment la leur ?

En respectant ces règles simples, il n'y a de limites à ce que vous pouvez faire qu'avec votre imagination, et vous donnez à votre jeu une dimension vraiment différente (parce que bon, jouer à un jeu de diplo sans faire de diplo, c'est quand même pas super amusant, si ? )

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EDIT : Deux éléments pourtant important que j'avais oublié

1- Guerres limitées

Il n'y a RIEN qui vous oblige une fois que vus avez commencé une guerre à la poursuivre jusqu'à ce que mort s'en suive. Détruire totalement quelqu'un est long et difficile. S'il fait de la diplomatie, ce qu'il devrait, plus le combat s'éternise et plus vous avez de chance qu'il arrive à trouver des alliés. Il est donc bien plus profitable de fixer un ultimatum et s'y tenir : "file moi les province d'ici à là, sinon je viendrais les prendre". Une fois que la guerre a tourné à votre avantage, mettez-y fin avant que cet avantage ne tourne. "Je garde cette zone ci et cette zone là, te rend celle-ci et replie mes soldats, et on en reste là, ok ?".

Si la guerre tourne en votre défaveur, NÉGOCIEZ ! vous allez crever de toutes façon, alors réagissez et tentez de trouver un accord.

Si la guerre se passe bien mais qu'un nouvel adversaire imprévu vous tombe dessus : NÉGOCIEZ ! ce nouvel adversaire est probablement de mèche avec l'autre, mais ça ne vous empêche pas de proposer des conditions de paix, un peu avantageuse, à votre ancien adversaire pour faire face au nouveau. Voir même vous pouvez peut-être réussir à vous unir avec votre adversaire actuel contre l'autre, si vous lui proposez des trucs suffisamment attractifs (et même le nouvel agresseur répond à une demande du premier, s'il a plus à gagner à ce que vous lui proposez, il peut changer de camp. Songez dans ce cas qu'il cherchera à ne pas montrer sa trahison de manière trop évidente, tachez de lui proposer quelque chose qui lui évite un affrontement trop direct avec son allié, ça le motivera encore plus à accepter)

Vous ne devez pas continuer une guerre si elle vous fait perdre plus que ce qu'elle vous fait gagner.

2- L'imprévisible

Quelle que soit l'intelligence de votre analyse, vous ne pourrez jamais prévoir : le joueur qui oublie son tour, ou qui comprend le message de travers, qui se trompe de destinataire (et envoie ses plans de bataille à son adversaire au lieu de son allié, si si, ça arrive), non plus que le joueur qui fait une véritable erreur, ou celui qui fait juste n'importe quoi parce que ça l'amuse ou qu'il s'emmerde (ou qu'il est fondamentalement stupide).

Restez donc souple dans votre analyse, et dans les discussions que vous avez avec les autres joueurs : ont-ils bien compris ce que vous disiez ? avez vous bien compris ce qu'ils disaient ? leur comportement imprévisible sur le plateau peut-il être expliqué par une erreur d'interprétation de votre part ? Si les actions imprévisibles sont le résultat d'une erreur de la part de votre adversaire, pouvez-vous en tirer avantage ? Une action bizarre peut cacher une stratégie retorse, mais en général quelque chose qui ressemble à un truc stupide l'est réellement.

On constate très rapidement en jouant avec des humains que la majorité des gens... sont moyens icon_wink


Ertaï



Ersatz de régnant.

Merci de faire profiter de tes conseils stratégiques à tous ceux qui n'ont pas la chance de jouer dans les mêmes parties que toi. En espérant que ça motive certains taiseux à plus discuter.

L'ennui est que les jeux de domination traditionnels comme les RTS ne donnent aucune place à la diplomatie, tandis que les MMO nécessitent un investissement en temps énorme avant de pouvoir être dans la situation de pouvoir négocier et faire de la diplomatie.

Scrambled Nations se place entre les deux, en permettant des sortes de mini-cas pratiques de stratégie/diplomatie, avec la possibilité de recommencer rapidement si on a fait les mauvais choix où si l'on est tombé contre plus fin que soi (ou plus bête).

Le Bashar il y a plus de 11 ans

Mais justement, aborder scrambled nation comme un RTS est un terrible contre-sens : un RTS n'est pas un jeu de stratégie, il n'y a que de la tactique.

Ertaï il y a plus de 11 ans

Je suis bien d'accord, mais ça reste quand même une sorte d'étalon au moment d'aborder un nouveau "jeu de stratégie". Il y a un espèce de biais psychologique qui peut te faire croire qu'avec assez de compétence, tu peux t'en sortir dans n'importe quel jeu, parce que la plupart des jeux permettent des différences de puissance importantes, je pense notamment aux "deathballs", ces groupes compacts d'unités dans Starcraft II qui sont quasimment impossible à contrer une fois atteint une taille critique.

Dans Scrambled Nations, c'est différent, la puissance a un prix, pour ça il faut s'étaler, donc s'exposer d'avantage, et surtout, un joueur ne doit pas pouvoir rivaliser contre deux autres qui se sont entendus contre lui, et c'est là que la diplomatiee devient cruciale, car pour s'entendre entre joueurs, il faut d'abord se parler icon_razz

Le Bashar



Source de sable intarissable

ça pourrais être intéressant que les protagonistes donnent leur avis sur ce que j'ai marqué dans "le point de vue de".

Moi par ex, j'ai fais l'erreur de me sentir fort du fait que zergy ne me menaçait pas (alliance conclue dès le début, diplo minimaliste, jeu avec des tours sautés que m'ont fait penser qu'il ne jouait qu'à moitié, ne me faisant plus craindre un coup dans le dos qui sont impossible à organiser pour mes adversaires avec un joueur dilettante) et du fait également que ertaï a fait beaucoup d'erreurs dans son développement initial, considérablement plus lent qu'il n'aurait dû. Également influencé par ma précédente partie, j'ai supposé que j'arriverai à un accord avec lui, et que c'est dragoris qui serait l'ennemi, ce qui m'a conduit à tenter de le bluffer pour qu'il stoppe sa progression vers moi.

C'était une erreur, car cela m'a ensuite empêché de nouer de bonnes relations avec lui quand ertaï a décidé, de manière insensée, de m'attaquer, sans comprendre ma mise en garde sur le fait que m'attaquer à ce moment signerai sa perte. De plus, Dragoris n'a pas vu le bluff et pensé que j'étais réellement en position de force, conforté ensuite par la tournure du conflit avec ertaï (mais qui n'a dépendu que de la mauvaise stratégie d'ertaï et non pas d'une force quelconque de ma part)

Ertaï



Ersatz de régnant.

De mon côté, j'ai fait l'erreur de ne jouer qu'un tour sur deux dans les instants les plus critiques de la partie, ce qui m'a donné bien trop d'inertie pour pouvoir 1°) Être un allié efficace 2°) Être un ennemi redouté.

La première erreur était évidemment d'attaquer Le Bashar, mais c'était une erreur assumée, je voulais voir si on pouvait effectivement menacer en tant que puissance un peu supérieure. La suite (amplifiée par mon rythme de jeu irrégulier) m'a prouvé que ce n'était pas une bonne solution, à moins commme a dit Le Bashar d'être en position de surpuissance complètement déséquilibrée.

En effet, le conflit avec Le Bashar n'a fait que nous affaiblir, ce qui a permit à Zergy de prendre pied sur mes terres alors que j'aurais facilement pu le contenir si j'étais parvenu à un accord avec Le Bashar, et d'autre part de donner le beau rôle à Dragoris qui n'avait pas été inquiété depuis le début de la partie et qui a pu grignoter chez moi et chez Le Bashar tranquillou.

Le Bashar il y a plus de 11 ans

Mais avais-tu conclut un accord avec dragoris, et si oui, avais-tu un objectif à long terme sur les relations avec lui ? avais-tu identifié dragoris comme le seul joueur dont la puissance pourrait rivaliser avec toi, ou, comme lui, n'as tu pas fait attention à la réelle mécanique du jeu pour le voir ? (drago m'a dit qu'il n'avait compris que sur le tard que la surface des territoires ne comptait plus, et que ça l'avait en partie porté à croire que j'étais fort, alors que ce n'était pas le cas). enfin, as-tu tenté quoi que ce soit pour utiliser zergy, surtout à partir du moment où il t'a attaqué aussi, coalisé avec moi ? tu aurais sans doute pu le convaincre facilement de voir qu'au lieu de perdre ses soldats chez toi, il pouvait capturer des provinces vides chez moi sans lutter.

Ertaï il y a plus de 11 ans

Oui, j'ai conclu un accord avec Dragoris, c'est lui qui m'a approché en premier d'ailleurs, pour délimiter une frontière Nord-Sud entre nous deux. Je n'avais pas particulièrement de plan à long terme pour lui, j'étais plus préoccupé par le bug de passage automatique du tour que par ma stratégie à long terme.

Je n'ai eu aucun contact direct avec Zergy, et comme à ce moment-là j'avais déjà décroché de la partie en elle-même, j'étais sûrement en train de m'auto-flageller parce que ça ne marchait pas parfaitement...

Le fait est que je sais pertinement que je crée un jeu auquel je ne serai pas forcément très bon, donc mon style de jeu ne peut pas vraiment être pris en exemple ni en contre-exemple. Je connais parfaitement les règles, mais je suis un piètre stratège en général. Je manque de la vision d'ensemble et d'avenir nécessaire.

Le Bashar il y a plus de 11 ans

Il faut juste t'astreindre à en bâtir une. Même si elle n'est pas parfaite, tu peux l'améliorer à chaque tour. Tu définis les grandes lignes au début, et ensuite tu essaie de les suivre au mieux. Comme ça tu as un cadre, et ne peux pas te perdre dans la confusion.

SpiceGuid



Bénévole qui pousse des caisses

Passionnant. Je le relirai avant de (re-)jouer à Scrambled Nations.

Ça me fait voir les jeux d'une façon totalement différente. Dans les jeux (et dans la vie) j'ai une tendance naturelle à penser que la négociation n'est qu'une perte de temps avant un affrontement inévitable. Avec ton explication je découvre que ce que les autres pensent peut aussi avoir de l'importance. D'ailleurs je suis déséquilibré dans ma perception. J'accorde assez d'importance à ce que je pense des autres mais très peu à ce qu'ils pensent de moi.

Dragoris il y a plus de 11 ans

Je pense que c'est révélateur du manque de sens de négociation IRL. Personnellement, j'essaie d'apprendre mais c'est dur sweat2

Le Bashar il y a plus de 11 ans

Spice, penser comme ça n'est "gagnant" que si tu es un surhomme qui est supérieur à tout le monde en tout, tout le temps. Comme ce n'est sans doute pas le cas, la négociation est indispensable au moins dans tous les cas où le haut du panier, ce n'est pas toi, car c'est le seul moyen de t'en tirer avec plus que ce que tu avais au départ.

En outre, discuter avec les autres permet d'essayer d'un peu mieux comprendre leur manière de fonctionner, ce qui n'a que des avantages.

SpiceGuid il y a plus de 11 ans

Ha ben c'est sûr que j'ai un bon CV de looser blaicon15

Mais ça n'est pas dû qu'à ma nullité en négociation, j'ai d'autres défauts (entêtement, psycho-rigidité, idéalisme, ...).

SpiceGuid il y a plus de 11 ans

Je l'aime tellement ton traité sur la guerre et la diplomatie que je vais le copier-coller dans mon bloc-notes epim pour le consulter / éditer / augmenter.

Le Bashar il y a plus de 11 ans

Diable, je tiens le succèèèès ! l'argent ! le pèse ! le ...

€_€

ha non je m'emballe un peu

Un post hyper-instructif !
J'ajouterai que si tu en as encore qqch à ajouter là dessus, fais le ! Car comme le dit SpiceGuild, c'est passionnant.
C'est en te lisant que l'on se rend compte de la profondeur masquée d'un jeu comme celui-ci.
Etrangement, ce sont des caractéristiques qui rythme la partie sans pourtant être apparente. Et impossible de les exposer d'avantages dans la mesure où c'est impossible de faire plus riche que la discussion !

Je suis épaté. 

Le Bashar il y a plus de 11 ans

Je peux peut-être ajouter un petit truc sur la vision à long terme, à voir la réponse d'ertaï, mais sinon je pense avoir fait le tour.

Par contre l'ensemble devient considérablement plus riche à chaque fois qu'on augmente le nombre de joueurs. Là si on était 4 au lieu de 6, "le point de vue de" devient beaucoup plus complexe, sachant que chaque joueur doit normalement se débrouiller pour toujours attaquer quelqu'un à 2 contre 1, mais pas forcément avec le même allié à chaque fois.

Le Bashar



Source de sable intarissable

Corrigé quelques fautes et ajouté quelques précisions + le passage sur l'objectif à long terme.

PS : pour de plus amples infos sur la stratégie, vous pouvez lire "l'art de la guerre" de sun tzu. Il ya quelques passages inutiles car traitant de tactique antique, mais globalement ça parle plutôt de stratégie, et reste donc parfaitement intemporel. (on n'attaque pas si on n'est pas sûr de gagner - on ne fait pas une guerre si elle nous coûte plus qu'elle nous rapporte - etc. )

PPS : Ertaï, je rebondis sur la question de la monnaie, qu'on avait abordé il y a longtemps, car en matière de diplomatie, le fait de pouvoir donner de l'argent est le Maître Outil. Donner des soldats ou des terres, ça se voit, c'est compliqué, c'est lent. En revanche financer en sous main un type contre son adversaire, mais en restant officiellement neutre, ça ne se voit pas, et c'est pourquoi c'est la meilleure des armes. C'est pourquoi je t'avais suggéré de mettre une monnaie échangeable.

Dragoris il y a plus de 11 ans

Financer en sous-main, c'est exactement ce que je me disais et qui aurais été vachement sympa dans une partie Scrambled Nations Smile

Ertaï il y a plus de 11 ans

Il y a déjà une monnaie, mais pas encore la capacité d'en donner à un autre joueur. Ce n'est pas très compliqué à mettre en place, et surtout ça peut se faire entre les tours, comme un gage de bonne volonté immédiat qui n'a pas besoin d'attendre la résolution du tour pour être vérifiée.

J'ajoute ça à la liste des fonctionnalités à ajouter avant de passer à la prochaine version.

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

Merci pour ce post ! C'est un peu le "guide stratégique" que je souhaitais dans nos échanges, très utile car en fait, ça "éduque" probablement les futurs joueurs dans le sens que tu souhaites, Bashar (dont moi d'ailleurs).

Je me souviens que tu disais qu'un bon jeu, c'est avant tout celui où tu te demandes "quel est le bon choix ?" et où tu n'es jamais vraiment sûr que c'est celui que tu fais. Ainsi, après notre discussion j'ai eu le temps de réfléchir, et finalement j'en suis arrivé à la conclusion qu'il y avait dans mes actions des réflexions inconscientes que je vais exposer.

Tu l'as dit toi-même également, la diplomatie ne se limite pas en réalité à la seule partie en cours, car les joueurs ont une mémoire. Ainsi, par exemple, je sais que la parole de Samcai est toujours à mettre en doute, il m'a très souvent poignardé dans le dos et je n'ai plus aucune confiance en lui pour les parties futures. C'est tout le contraire d'Ertaï : lui est en général un allié, ou même simplement un neutre, plutôt fiable, souvent sur la défensive, n'aimant pas spécialement attaquer les autres (je ne sais pas si je devrais le dire icon_razz). J'ai aussi souvent cette tendance d'ailleurs.

Au début de la partie, j'ai contacté Ertaï pour qu'on se mette d'accord sur une frontière commune. Mais juste avant, j'ai foncé vers le nord pour justement revendiquer le plus haut possible, et pas simplement le simple milieu entre nos deux capitales.

En deux tours (enfin sur trois, mais le premier tour ne compte pas car personne n'a vraiment bougé), j'étais sur Norwermany, et à ce moment j'ai proposé à Ertaï que je voulais posséder Irelaly et Norwermany, et pour être conciliant et ne pas passer pour un gros expansionniste, je lui ai laissé Swazenia. Ça ne m'arrangeait pas car cela faisait 4 territoires de frontière au lieu de 3, mais tant pis. Je pensais encore que les gros territoires rapportaient plus que les petits (c'est ma première partie sous ce format). Mais Ertaï m'a dit que c'était plus simple que je garde Swazenia, je l'ai donc gardée.

Ensuite, j'ai fait le pari qu'Ertaï allait me laisser tranquille à ma frontière pour deux raisons : il n'est pas spécialement agressif en temps normal, et puis comme moi il a des territoires vierges à conquérir.

Au même moment à peu près, ou un peu avant, je reçois un message du Bashar m'intimant de ne pas prendre Slovustralia, car sinon c'est la guerre. Slovustralia devait rester neutre. Or, il était hors de question pour moi d'avoir une frontière composée de 5 territoires, alors que si je possédais Slovustralia je possédais deux territoires de frontière. J'ai donc refusé net (sans contre-proposition il est vrai, je m'attendais en fait à ce que tu tu me déclares net la guerre illico, vu que ton message était plutôt hostile).

Trois tours plus tard, alors que je grignote les territoires vierges autour de moi, je constate que Pakistael, territoire frontière entre le Bashar et Ertaï, et possédé initialement par le premier, est soudain passé aux mains d'Ertaï. Tout de suite, le Bashar m'envoie un message m'informant qu'Ertaï n'a aucune parole et l'a attaqué alors qu'ils avaient un accord tous les deux. Et il me demande d'attaquer Ertaï. En échange, le Bashar serait prêt à me donner les territoires conquis sur Ertaï.

Ça me semble bizarre parce qu'Ertaï n'est pas spécialement agressif en temps normal, mais là pour moi c'est jackpot : Ertaï et le Bashar vont s'entretuer et moi, pendant ce temps, je vais les regarder. Enfin pas que : je projette de m'accaparer de quelques territoires encore vierges au sud-ouest.

De fait, au bout de quelques tours la guerre tourne en faveur du Bashar. Apparemment Ertaï aurait mal géré ses troupes (puisqu'il ne joue en fait qu'un tour sur deux). Le Bashar réitère sa proposition d'alliance et se fait même pressant. C'est là que je suis supposé prendre une décision cruciale. Bashar, j'ai compris que tu n'étais pas d'accord avec moi, mais je pense sincèrement avoir bien agi. J'explique.

Le Bashar et Ertaï s'entretuent. Il se suicident, dépensent leurs troupes et ravagent leurs territoires, donc pour moi, il est évident que je n'ai rien besoin de faire pour renforcer ma puissance contre eux, chaque tour qui passe les affaiblit et me renforce. Mais celui qui gagnera cette guerre sera mon principal rival, tout en étant sûr de ne pas être contre les deux en même temps. Donc en fait, je prévois de m'allier avec le vaincu.

- Si le Bashar sort vainqueur du conflit, je m'attaquerai à lui. De toute façon au début de la partie il me pose un ultimatum ("ne prend pas Slovustralia ou je t'attaque" ), mais dès qu'il est en guerre contre Ertaï il me réclame mon aide. Ça faisait presque retournement de veste.

- Si Ertaï sortait gagnant, je ne sais pas ce que j'aurais fait, je pense que ça dépendrait du nombre de territoires conquis, des troupes déployées, de leur position, etc. Probable que j'aurais trahi Ertaï, et que comme le Bashar était prêt à me faire des concessions en échange d'une alliance avec moi, probable que je lui aurais demandé des territoires au sud ouest.

Ainsi, malgré ma puissance j'aurais toujours été allié contre le 2e plus fort, et je ne me serais pas retrouvé seul.

C'est la première solution qui est apparue, le Bashar a grignoté des territoires sur Ertaï, mais pas n'importe où : sur ma frontière nord !

De fait, j'avais quatre territoires faciles à envahir (il n'y avait pas beaucoup de troupes bashariennes sur les frontières). J'ai proposé à Ertaï mon aide, sans contrepartie, pour deux raisons : j'allais récupérer ses anciens territoires au nord, Gambue et Colombambique, ce qui était en fait implicitement une concession de sa part ; et j'allais ainsi garder de bonnes relations avec lui pour une prochaine partie. Il se souviendra que je ne l'ai pas trahi et que j'ai été un allié fiable sans contrepartie. Quant au Bashar, j'espérais qu'il comprenait que son message plutôt agressif au début a conditionné nos relations pendant cette partie (et qu'en fait, quelque part, c'est sa faute si je l'ai trahi, pas la mienne, il m'y a obligé lol icon_razz). D'un autre côté, j'ai annoncé un tour avant à tout le monde, et à lui en particulier, que j'escomptais l'attaquer, pour ainsi diminuer mon côté "trahison" et lui dire "hey, tu as vu, je t'attaque mais comme je te l'annonce avant, je te laisse te préparer et ainsi ce n'est pas totalement un coup de poignard dans le dos". En réalité, je suis le plus puissant de la partie, il n'a aucune chance contre Ertaï et moi réunis, mais c'est une question d'apparence. Du coup, peut-être qu'il redoutera moins une trahison de ma part dans une future partie, puisque j'annonce mes trahisons à l'avance icon_razz.

Sauf que ça a foiré car le tour est passé trop tôt icon_lol

Et là c'était la fin de la partie.

Le Bashar



Source de sable intarissable

Tu as mal lu mon premier message dans le cas, car je ne te disais pas de laisser slovustralia neutre. Je t'ai dit que si tu dépassais slovustralia, ce serait un casus belli, mais aucunement que tu n'avais pas le droit de le prendre ! tout en disant que moi-même, je n'irai pas tenter de l'envahir.

Ensuite, ce n'est pas ton attaque qui m'a spécialement dérangé, c'est son moment et la manière dont tu me la justifiais en MP : tu m'y affirmais qu'il n'y avait pas d'autre bonne solution pour toi que de finir par m'attaquer dans cette partie. soit. dans ce cas, il ne fallait pas attendre, et m'attaquer dès que tu eu fini de capturer les terres neutres chez toi, ou au minimum, commencer la capture des neutres qui restaient chez moi. ça n'aurait rien changé sur tes choix vis à vis d'ertaï, en revanche ça t'aurai rendu encore plus fort que moi, et plus vite, et tu aurai pu facilement passer pour un type honorable quand même pour moi en me disant "je prend les neutres au sud-ouest quand même, parce que je suis le plus fort et tu n'arrive même pas à les prendre toi-même de toute façon, ta revendication initiale n'était pas justifiée".

Enfin, il y a une erreur assez importante dans ta stratégie de fin, car tu dis que tu a envisagé le cas bashar gagnant sur ertaï, mais pas l'inverse, or malgré l'allure de la guerre sur la carte, le cas bashar gagnant est inenvisageable, sauf si ertaï arrête complètement de jouer. Les captures de gambue et colombaniques par ex, sont l'unique résultat de l'absence de réaction logique d'ertaï pour les protéger : lors de ma contreattaque, l'objectif c'était de détruire l'économie du plus grand nombre de terres d'ertaï, unique solution pour moi de rééquilibrer le nombre de soldat entre moi et lui. Je n'avais pas prévu qu'il ne défende pas ses territoires, et qu'au lieu de simplement en supprimer les revenus, que je les capture. de même, ertaï pouvait très facilement m'empêcher de contrattaquer en maintenant sa suprémacie en pakistael, ce qui n'était pas dur puisque sa capitale n'est pas loin, et qu'il a plus de troupes que moi (au départ).

Et vous avez tous les deux négligé zergy, ce qui me semble vraiment dommage, parce que c'était vraiment le mieux placé de tous pour me détruire dans le dos, et je ne lui en aurai même pas vraiment voulu, parfaitement conscient qu'une alliance avec moi ne lui apportait strictement rien...
Oublier zergy pour ertaï c'était non seulement se retrouver en guerre à 1 contre 2, mais en plus perdre la possibilité d'écraser le bashar facilement tout en se faisant un allié assez sûr pour le final contre dragoris.
Oublier zergy pour toi, c'était perdre comme ertaï la possibilité de me vaincre facilement, mais en plus la garantie que je lui filerai tout ce que j'ai en quittant la partie (n'ayant plus aucune possibilité de jouer, je ne pouvais rien faire d'autre) ouvrant la porte à ce qu'il s'allie avec ertaï pour te détruire (tout à fait possible s'ils avaient tous les deux vraiment joué)

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

En relisant ton premier message, effectivement peut-être que ce n'est pas ce que tu m'as demandé, mais en même temps je trouve que ça prête à confusion :

Le Bashar dans le premier message a écrit :

"

Peuple de l'Est, nous tenons à vous faire part de la revendication nationale de notre nation sur toute la péninsule sud-ouest de l'île, allant de nos frontières actuelles au nord, jusqu'à isrippine et somaijan au sud.

Nous n'avons pas l'intention d'investir slovustralia mais considérerions comme un casus belli une invasion à l'intérieur des frontières pré-cités.

"

Et d'ailleurs, dans ma réponse je t'ai précisé qu'il m'était nécessaire de prendre Slovustralia, et tu ne m'as pas dit que je m'étais fourvoyé dans mon interprétation. Mais bon, je ne pense pas que ça aurait changé grand chose en fait pour ce qui est arrivé ensuite, mais si m'avais demandé ça plus gentiment du style "alors voilà, j'aimerais prendre les territoires jusqu'à Isrippine et Somaijan, ça te va ?", j'aurais pris ça bien. Et au pire, si je refusais, tu pouvais à ce moment-là commencer à me menacer en parlant de casus belli.

Mais pour moi ça me semblait légitime que tu revendiques autant de territoires que nous, je n'aurais pas poussé l'avantage jusqu'à te les prendre (ce que d'ailleurs je n'ai pas fait), même si c'est vrai que c'est vachement con : en te les laissant tu deviens forcément plus fort. Mais je n'ai pas voulu passer pour l'arrogant expansionniste, et d'un certain côté je pense que cette attitude contribue à ce que je ne passe pas pour la menace auprès de tout le monde, ce qui fait qu'on ne s'allie pas contre moi. Ça peut arriver, mais pas si tôt dans la partie.

La meilleure façon de faire croire que l'on n'est pas dangereux, c'est de montrer l'autre comme plus dangereux que soi. Et d'accepter de perdre un peu de puissance pour montrer l'autre comme un vilain expansionniste.

Et sinon, je ne voulais pas attaquer avant. C'est mon choix. Si je l'avais fait avant, Ertaï serait devenu encore plus fort car il aurait pris de suite l'ascendant sur toi, alors que là il m'a suffi d'attendre que tu le bouffes, son territoire diminue, les vôtres dans l'ensemble s'appauvrissent, vos troupes fondent, et moi pendant ce temps je gère tranquillement mes territoires neutres et mes troupes grossissent sans limitation. Je ne comprends pas pourquoi tu aurais voulu que j'attaque avant, chaque tour qui passe dans cette guerre vous affaiblit tous les deux et me renforce.

Encore une fois, en attaquant trop tôt, Ertaï, en admettant qu'il jouait bien tous les tours, t'aurais pris des territoires et n'aurait pas eu d'usure au niveau de ses troupes et de ses territoires.

C'est comme si deux hommes se battaient entre eux et que mon but était de les dominer. Pourquoi m'en prendre à l'un ou à l'autre au bout de 30 secondes de bagarres, alors qu'il me suffit patiemment d'attendre que les deux protagonistes soient essoufflés au bout de cinq minutes, et que l'un soit à terre, pour intervenir ? Celui encore debout est à bout de souffle, un coquard à l’œil et ne peut pas me résister. Alors que si j'étais intervenu tout de suite, bon c'est sûr je l'aurais maitrisé avant, mais dans le même temps le deuxième a ses forces intactes.

Tu as dû sauter un paragraphe car j'avais effectivement prévu (peut-être) d'attaquer Ertaï s'il prenait l'ascendant, mais ma façon d'agir aurait été fonction de l'évolution des choses, du lieu où étaient ses troupes, de l'usure des territoires, etc.

Pour Zergy, j'y avais pensé mais en même temps dès le début on voit bien qu'il était complètement absent de la partie. Il envoyait des troupes sur des territoires mais en quantité insuffisante pour les capturer, il perdait du temps et n'attaquait pas convenablement Ertaï, pour moi il était comme mort. Après coup, je me dis que vu son activité, ça aurait été pire d'en faire notre allié, il n'aurait pas bougé et tu lui aurais volé des territoires ce qui te rendrait plus fort.

Le Bashar



Source de sable intarissable

Je n'avais pas de troupes pour capturer les trucs de zergy icon_wink : 1500 bonhomme au min pour polennegro, qui m'aurait fait perdre la suprématie sur pakistael, ma seule ligne de défense... et sur ecueron c'était encore pire, vu que les troupes de zergy marinaient dessus.

Je n'ai pas réagi pour slovustralia parce que pour moi c'était évident qu'il était à toi, je n'ai pas cherché plus loin d'explication à ta réponse qui disait en avoir besoin qu'une simple forme de RP. En tout cas ça ne m'a pas du tout fait penser que tu avais mal compris le msg précédent. En revanche c'est plutôt toi qui aurait du trouver bizarre le fait que je ne réagisse pas alors que tu prenais un territoire que je t'avais dit vouloir rester neutre, et être motif de casus belli, non ?

Je te suis bien sur l'idée de laisser les gens s'affaiblir entre eux, à 100%, sauf que normalement ce n'est pas ce qui se serait passé. Ertaï aurait du m'avaler tout cru, et devenir ainsi plus fort que toi. C'est pourquoi tu aurais du prendre les territoires neutres qui restaient chez moi, plus tôt, pour compenser ceux que lui m'aurait pris. Sans m'attaquer évidemment, ou tout du moins, pas sur un territoire que je possédais déjà, en te limitant aux escarmouches possibles entre tes soldats et les miens, en compétition sur un truc neutre mais ça aussi c'était facile de l'éviter : ma progression n'avait aucun choix, donc si tu avais par ex traversé la mer tu aurais pu prendre les deux trucs en dessous de somaijan avant que je ne puisse y parvenir, quoi que je fasse, en continuant sur ta lancée à partir de grenabon, vers l'ouest. Si tu regarde la carte, mes soldats étaient obligé de sauter de somaijan à camerambia, pour finir par les deux petits, car en faisant l'inverse (naama en 1er), je perdais un tour, n'ayant pas assez de soldats pour prendre camerambia + un autre. Comme le je disais, tu aurai pu justifier ça sans entrer dans un véritable conflit avec moi en disant que les trucs étaient à celui qui les prenait en 1er et puis basta.
C'est pas l'attaque de ertaï qu'il fallait commencer plus tôt, non plus que la mienne, mais uniquement la poursuite de la capture des terres neutres chez moi. Et attaquer pour de bon seulement quand il n'y aurait plus eu de place disponible.

Mais bon ce qui m'a navré au plus haut point c'est de me faire attaquer, n'importe comment, par ertaï alors même que je lui avait dit qu'il se pénaliserait lui-même en faisant ça (même s'il le faisait bien) + zergy qui jouait en regardant la télé + toi qui m'attaque à la fin avec le prétexte absurde de me trouver "dangereux", alors qu'à ce moment tu as assez de puissance pour attaquer les deux en même temps...

C'est bien beau ces discussions mais ce que je retiens c'est qu'alors comme ça je plante des couteaux dans le dos ?  [sportifs2]

Dragoris



Cerbère des Portes de la Fiction

@ Samcai : Au temps pour moi, je ne voulais pas parler de toi mais de carado. Et lui pour le coup c'est vraiment un retors de chez retors : il passe par chez toi selon un accord, sauf que ses troupes attaquent les miennes. Puis il dit "Ha désolé j'ai oublié de te passer en allié", sauf qu'évidemment le tour prochain il ne t'a pas du tout passé en allié et continue de t'envahir, si tu l'as pas prévu.

Bashar, tu ne devrais pas te focaliser sur mon excuse à moitié bidon lorsque je t'ai déclaré la guerre. J'ignorais que tu allais te fixer dessus, puisque de toute façon étant tous en compétition les uns avec les autres, tout le monde est dangereux. Je t'ai attaqué parce que je voulais gagner du territoire.

Tant mieux si tu estimes que pour les territoires neutres, ça ne t'aurait pas dérangé que je les prenne, mais je pense que si je l'avais fait je serais passé pour un expansionniste, peut-être qu'Ertaï aurait arrêté la guerre contre toi en voyant l'espace que je prends. C'est ce que j'essaye de t'expliquer. Mais c'est mon choix, toi tu estimes que c'est une erreur, et dans les faits ça a l'air d'en être une si on ne regarde qu'au premier abord, mais bon moi je me suis demandé ce que se serait dit Ertaï, et j'ai préféré te laisser prendre les territoires, quitte à te les repiquer juste après. Pour moi, ça n'est pas du tout du même niveau que les erreurs de Zergy ou Ertaï, c'est juste un avis sur une stratégie donnée.

Le Bashar



Source de sable intarissable

ha mais pour moi non plus ce n'est pas du même niveau que les erreurs de zergy ou ertaï icon_wink

Mais en ce qui me concerne, mieux vaut ne pas me donner d'excuse du tout qu'une mauvaise.

 
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