Lecture longtemps anticipée et maintes fois repoussée par mon aversion (peut-être infondée maintenant) de la lecture, j'ai enfin franchis le pas et j'ai acheté le roman de Roger Leloup dédié à l'enfance de son personnage de BD Yoko Tsuno.
Tout d'abord je m'attendais à avoir un roman de poche assez dense à lire dans le métro mais finalement je me suis retrouvé avec un album cartonné de même dimension que les BD en deux fois plus épais. Assez peu pratique pour lire dans le RER finalement
Le texte est finalement très court (merci la fonte taille 16 !), j'en ai fait qu'une bouchée en une demi-journée c'est pour dire. Le livre est cependant richement illustré avec des dessins à mi-chemin entre l'esquisse et le finit caractéristique des illustrations de Roger Leloup. Finalement le livre m'a plus fait penser au concept de
light novel
japonais avec son texte simple et illustrations (ou plus simplement à la
Bibliothèque verte
) plutôt qu'à un roman en béton armé.
La famille
Un bon demi/trois-quart du livre est dédié à l'enfance et l'adolescence de Yoko avec sa famille. Tout ceci permet de recoller les rares morceaux du passé de Yoko évoqués dans certains volumes de la BD (
la fille du vent
,
la spirale du temps
, etc...) ainsi que de nous apprendre comment Yoko est devenue Yoko tant mentalement que physiquement.
Ici, Yoko fait principalement ce qu'elle fait dans les BD à savoir du "rabibochage de liens affectifs (no jutsu)", les arts martiaux et la science en moins. Le point moteur ici la création d'une perle transparente, rêve fou initié par son grand-père et qui a presque mené la famille Tsuno à la faillite. Depuis le patriarche vit reclus dans une aile de la maison, jusqu'à ce qu'une petite fille, le jour de ses cinq ans, pénètre dans l'endroit "interdit" où réside son grand-père.
Rien de très imprévisible dans ce récit qui nous décrit une Yoko presque comme dans les BD : boudeuse, frondeuse, impertinente mais aussi courageuse, forte et intelligente. L'apprentissage des arts-martiaux est traité de manière assez par-dessus la jambe, j'ai particulièrement aimé le passage où Yoko demande à un moine de lui apprendre l'art du ninja et ce dernier de lui répondre (quasiment) "oui bien sûr", parce que c'est bien connu que le ninjutsu est très répandu comme art...
L'amour
Le passage le moins bien réussit du roman. Comme pour la BD, Leloup ne semble pas du tout habile lorsqu'il s'agit de parler de la vie amoureuse de sa Yoko si bien qu'on en parle généralement pas. Ici à peine l'équivalent de deux chapitres sont dédiés à cette partie... néanmoins il reste importante parce qu'elle permet de répondre à la légitime question que se pose tout le monde à la fin de la lecture des
éxilés de Kifa
"C'est qui Akina ?".
Yoko, Shinji (un garçon de 3 ans plus âgé) et Akina forment un trio d'amis soudé. Akina joue le rôle de la fille chétive à la santé fragile tandis que Yoko et Shinji s'entendent tellement bien que leurs parents les voient déjà mariés, ce qui n'est pas pour déplaire Yoko. Cependant Yoko est laaaargement trop passive avec son idylle et quand, presque adulte, elle commencerait bien bouger les choses en avant mais c'est trop tard. Shinji et Akina sortent ensembles et Yoko découvre la vérité de manière impromptu et renie son amie pour trahison et se met à la détester. Tant et si bien que lorsqu'Akina tente de venir recoller les morceaux avec son amie, Yoko tente de la frapper (on a même droit à une illustration pleine page de la scène) ! Mais Yoko se calme instantanément (?) et décide de se retirer de la scène dans la foulée (??).
Tout est bien qui finit bien... ha bon ?
Hong Kong
La dernière partie du livre est une sorte de mini-aventure à la Yoko comme on en a l'habitude ou presque.
Horreur, la perle transparente que Yoko et son grand-père ont finalement réussit à fabriquer a été volée et semble être réapparu à Hong Kong dans la collection d'une richissime femme de banquier qui ne voit la vie qu'en bleu et rose.
Enragée que le trésor qui a enfin rendu la paix à son grand-père peu avant sa mort lui soit arraché, Yoko s'embarque séance tenante pour l'archipel alors bientôt chinois dans le but de se réapproprié son bien. On voit alors Yoko jouer "hors personnage", elle se déguise, ment, utilise sa dextérité apprise par les arts martiaux pour son propre compte et même réussir son larcin. Mais la supercherie ne dure pas longtemps et elle est vigoureusement ramené auprès de la banquière pour une confrontation...
Cette première aventure est un examen de passage, un rite pour déterminer si Yoko joue du côté obscur de la Force ou non. Yoko est ainsi mise devant le choix de soit repartir au Japon avec la perle mais laissant un mensonge derrière elle soit de se repentir au risque de perdre le précieux souvenir. Une fin assez satisfaisante permettant de ré-attaquer par la suite avec le Trio de l'étrange.