En France, nous voterons pour la présidentielle les 22 avril et 6 mai 2012.
A présent que les fêtes sont passées et que nous entamons 2012, le temps de parole des candidats est chronométré. Les politiques font donc attention à ce qu'ils disent et présentent leur programme. Que pensez-vous de ce qui se passe actuellement ?
En ce qui me concerne, voici mes pronostics pour la présidentielle, si la situation est déjà figée (ce que je ne pense pas) : je pense que François Hollande deviendra le nouveau président de la France, avec environ 53 ou 54 % au deuxième tour.
Mais commençons par le début (je tiens à préciser que, comme il existe autant d'analyses différentes qu'il existe d'analystes, ce qui suit représente uniquement ma version des choses. Le but est évidemment de susciter le débat) :
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L'abstention
. Je pense que l'abstention sera faible. Sarkozy a, je le crois, cette capacité à déchaîner les passions. Il y a quelque chose d'extrême chez lui, et s'il a décroché une victoire sans appel en 2007, il aura une défaite sans appel en 2012. Néanmoins, il se peut également que beaucoup de déçus de Sarkozy ne votent pas cette fois-ci, plein d'amertumes envers la politique. C'est un facteur à ne pas négliger.
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Sarkozy
est mal dans les sondages pour tout un tas de raison. La première, et non la moindre, est la déception qu'il a engendré. En 2007, il a été élu car porteur de tout un tas d'espoirs de réformes. Après un quinquennat décevant pour beaucoup de monde, qui a plus l'air irréfléchi et impulsif que modéré et calculateur, on ne croit plus à ses promesses.
D'autre part, sa préférence pour les plus aisés de la société semble décalée au regard de la crise que nous traversons et des mesures d'austérité décidées. La soif de justice sociale est présente parmi les Français, et Sarkozy ne la représente pas.
Enfin, la perte du triple A de la France devient le symbole d'un échec de son quinquennat.
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Hollande
a, pour le moment, un bonus de voix grâce d'une part au rejet de Sarkozy ; et d'autre part grâce à la dynamique de la primaire socialiste, où il a pu défendre ses idées face aux caméras et a pu bénéficier d'une grande légitimité par le vote. Cependant, l'écart entre Hollande et Sarkozy, très fort après la primaire socialiste, a tendance à se raccourcir du fait de l'essoufflement dans la durée de cette même primaire. Aujourd'hui, Hollande est en tête des sondages, mais il ne faut pas oublier que s'il n'est pas dénué de répliques, son adversaire Sarkozy est un excellent orateur, et qu'il défendra sa candidature férocement.
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Bayrou
va tenter, pour la deuxième fois, d'être le "troisième homme" de la présidentielle. En 2007, fort de son score énorme au premier tour (18,6 % contre 6,8 % en 2002 !), il a décidé d'abandonner l'UDF et de fonder le MoDem. Mais il a été abandonné par ses amis, peut-être est-il à la recherche d'un nouveau dynamisme.
Ce qui est étrange d'un certain point de vue, c'est qu'il ne semble pas bénéficier de ses prédictions de 2007, où déjà, avant la crise, il alertait sur le niveau préoccupant de la dette.
Je ne sais pas encore quel sera son score, tout dépendra de son discours pendant les prochains mois et son pouvoir de séduction, puisque jusqu'à maintenant il s'est plutôt contenté de faire le strict minimum (niveau visibilité).
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Marine Le Pen
a beaucoup d'atouts de son côté. La transmission de pouvoir s'est effectuée sans vraiment d'anicroches (ce qui n'est pas aisé en politique), elle a transformé son parti sans contestation audible (ce qui est encore moins aisé) et l'a rendu plus propre, plus attractif aux yeux de beaucoup de Français.
De plus, Sarkozy lui a facilité la tâche. Il a "extrémisé" nombre de ses électeurs grâce à une combinaison profitable : il a labouré dans les terres du FN, notamment par ses deux ministres de l'intérieur qui ont enchaîné les discours très proches de l'extrême-droite, et il a déçu. Ces deux facteurs ne peuvent qu'amener davantage de monde auprès de Marine Le Pen. Elle bénéficie dans les sondages d'un score plutôt élevé. Je pense que seul le charisme de Hollande pendant les prochains mois est capable de diminuer ce score, car s'il n'incarnera pas l'espoir auprès de ces électeurs, alors ceux-ci se tourneront vers la candidate du désespoir.
Et vous, quelle analyse faites-vous de la présidentielle ?