Voir est comprendre ?

Le ciel sans nuages laissait la lune éclairer le sol gelé. La neige blanche s’étalait sur toute la plaine, elle avait englouti toute trace de formes, seules les taches bleues des ombres signalaient les reliefs. Une silhouette courait sur l’étendue glacée, glissant sans s’enfoncer dans les congères. Un animal bondit sur elle. Elle sauta hors de la trajectoire du prédateur tout en se tournant vers lui et dégainant une arme.

Je les ai vu devant Mr Gualru ! Cette foule rassemblée a ses pieds… Un kalsis, un éclair d’os, je n’ai qu’une chance.

La silhouette tira. Le kalsis s’était retourné alors qu’il n’était pas encore à terre. Le projectile à pointe renforcée s’écrasa au dessus de l’arcade sourcilière dans la chitine qui recouvrait la tête de la bête. La créature bondit a nouveau. Il pivota. Elle heurta le sol toutes griffes dehors, juste à côté de lui. Il commença à se lever.

Cette multitude devant le plus grand arbre tueur de la zone ! Devant quelque chose de vingt fois ma taille recouverte d’aiguilles acérées et d’échardes tranchantes ! Je l’ai raté.

Le kalsis enfonça ses mâchoires dans l’épaule de sa proie et arrachat l'articulation. La proie hurla et de son bras valide enfonça son arme vide dans l’œil de son ennemi. Il se retourna, courant dans la neige. La bête se tordit et recula en feulant.

Je suis blessé, je saigne ! Une foule d’horreurs flasques et verdâtres devant l’arbre tueur… J’ai le bras cassé. En train de faire des offrandes… Je dois courir prévenir le camp. Qu’ils tiennent dans leurs membres disproportionnés…

La bête se frotta la tête dans la neige en gémissant. La silhouette courait. Le kalsis se replia sur lui-même, ses griffes plantées dans la neige, et bondit. La proie le reçut en plein milieu du dos.

MAL. Je dois, y arriver. Ils vénèrent l’arbre tueur. J’AI MAL. Ils sont des dizaines de fois plus nombreux. Je suis le meilleur. DOULEUR. J’ai mal, j’ai mal, j’ai mal. Je ne veux pas. Je dois. Ils sont dangereux. J’ai peur. Je veux. Les démons Non ! Pas moi. Pas moi. Pas maintenant. Ils ont une voix perçante. MAL. Pas moi.

Le kalsis plaqua sa proie a terre et d'un coup de patte la retourna sur le dos. La proie lutta pour se redresser de se puis retombas a terre.

Tiens, le ciel est rouge… Non, c’est mon sang. Je suis trop froid… Je vais mourir… Eux… ils chantaient…ils incantaient…

"Peh, Ty, Pah, Pah, No, Hel ;
Peh la mort. Ty la venue. Hel la soufrance.
Kan, Tu, Des, Han, Dra, Dus, Hel
Kan les autres. Des le don..."
L'anciènne langue... Les démons... Le camp... Mort... ...

Avec délectation le prédateur écrasa l'un des quatre yeux de sa proie.

24 Décembre 2786 [Système terrestre]
Nous sommes la depuis trois jours. Le climat est rude mais pas insurmontable. Nos tenues de travail sont d'un vert horrible. Le commandant nous permit de faire une fête pour Noël. L'ambiance était chaleureuse malgré les rumeurs sur une créature hummanoide vêtue de peaux et tenant un arc que certain auraient vu roder. Il paraitrait qu'il aurait les bras deux fois plus long que les jambes...

Drash, chef de la minorité des colons blancs.