Le monde était gris. Gris et pluvieux. Ce temps ne semblait jamais devoir changer, ici, dans les bas-fonds. Une silhouette svelte se déplaçait silencieusement dans le brouillard, sans bruit. En fait, peut-être bien que les bruits qu’elle faisait ressemblaient à s’y méprendre à ceux qui ont normalement leur place en ce lieu : faibles crissements de rongeurs, petits pas rapides d’une créature qui détale, vrombissement d’un gros insecte volant, impact régulier et monotone des gouttes de pluies... La forme sombre se déplaçait sans chercher à se dissimuler visuellement, mais ne produisait aucun bruit en rapport avec ses gestes. L’impression était étrange et donnait presque à croire qu’il s’agissait d’une sorte d’image et non d’une personne réelle. Pourtant la pluie ricochait sur le grand manteau sombre. Un bruit mat et soudain immobilisa l’individu, en un geste, il disparut dans une zone d’ombre. Quelques instants passèrent, mais rien d’autre ne vint troubler les environs. Le brouillard était trop dense pour que l’on puisse y distinguer grand chose à plus de dix mètres, mais il semblait qu’un rougeoiement venait de la direction du bruit. Le temps que le rôdeur reprenne sa progression le rougeoiement avait faibli, et il parvint bientôt à la hauteur de ce qui devait être quelques temps plus tôt un véhicule mais qui n’était plus maintenant qu’une carcasse méconnaissable.
Pendant des heures durant, le rôdeur continua son avance prudente et discrète, plongeant de plus en plus profondément dans cette zone obscure dont personne ne voulait entendre parler. Pour que le monde économique fonctionne, il fallait qu’il y ait des pauvres qui soient exclus, cela personne ne le niait plus désormais, mais ce que ces gens devenaient, personne ne voulait le savoir. La rumeur voulait que tous les exclus des hauts des cités finissent dans les bas-fonds, zone moribonde, sorte d’amas de crasse qui entourait la totalité de chacune des hautes villes du monde. En principe, les gens qui finissaient dans les bas-fonds devaient se retrouver dans une féroce compétition pour la survie, et avaient un vie brève et violente. C’est ce qui se disait à voix basse dans les cités. A voix basse bien sûr car personne n’aurait voulu se salir à parler d’un sujet aussi sale.
Le brouillard semblait devenir moins épais, et bientôt la silhouette ne put se maintenir dans l’ombre plus longtemps et fut forcée de se dévoiler dans ce qui devait être des vestiges de rues. Celles-ci n’étaient plus désertes, mais les rares passants ne semblaient pas très avenants. Pourtant, un semblant de civilisation régnait ici : un grand bâtiment moins en ruine que les autres éclairait la rue par ses fenêtres, et l’animation alentour ne laissait aucun doute sur sa fonction. Ici, l’alcool coulait. Il ne coulait probablement pas souvent seul. Ici l’odeur du sang et de la pisse noyait toute les autres. Malgré tout, le rôdeur prit la direction du bâtiment et y entra.
L’intérieur ressemblait à ce que pourrait être une discothèque qui n’aurait jamais été nettoyée pendant plusieurs années d’affilée. Le sol était spongieux et collant, et aucun individu un tant soit peu civilisé n’aurait voulu s’asseoir sur un des sièges de ce lieu. Personne ne prêtait attention à la forme qui se glissa souplement dans une alcôve et s’y tapit dans l’ombre.
« Aelys ? »
« J’écoute. »
« C’est l’heure de votre rapport journalier. »
« J’ai continué à avancer dans les bas-fonds. Aucun incident à signaler. Tout mon matériel fonctionne correctement. Aucune trace de mon objectif. Je continue les recherches. »
« Reçu. »
Le faible scintillement lumineux qui brillait dans le fond de l’alcôve prit fin presque aussi rapidement qu’il était apparu. Personne dans la « taverne » ne put remarquer la conversation qui venait d’avoir lieu. De toute façon, il ne devait pas y avoir grand monde dans cette salle qui devait savoir ce qu’était un communicateur psycho-rétinien.
Cette scène devait se reproduire de nombreux jours encore pendant lesquels le rôdeur continuait à s’enfoncer bien plus loin que ne l’autorisait la prudence dans ces zones de malheurs sans fin. Quoi que puisse être l’objet de ses recherches, il ne l’avait pas encore trouvé.
Puis vint un jour où le rôdeur s’arrêta longuement, à demi penché vers le sol, examinant attentivement une petite chose presque invisible entre deux blocs de goudron brisé. Deux petites feuilles vertes se tendaient vers le ciel du bout des quelques millimètres de leur tige. Un spectacle insolite. Cet endroit était moins sombre que les autres et le brouillard plus diffus, quelques rayons de soleil arrivaient à percer la couche de fumée par instant. Certains reflets de lumière venaient caresser la petite plante, doucement, comme pour ne pas la brûler de rayons trop ardents, saluant son courage. Le rôdeur releva la tête, quelques mèches de cheveux sortaient de son capuchon, et sans l’ombre épaisse des jours précédents, sa silhouette avait l’air presque fragile. Il se redressa. Il n’était pas très grand, mais il semblait bien proportionné. Il dégageait l’impression d’être perpétuellement aux aguets, souplesse et force sous-jacente prête à servir à chaque instant. Il ne connaissait pas les chats, mais nul doute que s’il lui arrivait jamais d’en croiser un ils se reconnaîtraient tous les deux comme ayant quelque chose en commun. L’instinct du chasseur.
« Aelys ? »
« J’écoute. »
« C’est l’heure de votre rapport journalier. »
« J’ai continué à avancer dans les bas-fond. Aucun incident à signaler. Tout mon matériel fonctionne correctement. Aucune trace de mon objectif. Je continue les recherches. »
« Reçu. »
Le jour suivant vit se produire deux événements extraordinaires : le premier fut la rencontre soudaine entre le rôdeur et un authentique et magnifique merisier d’un âge vénérable qui surplombait la terre de plusieurs dizaines de mètres de haut. Le rôdeur s’immobilisa pendant de longues minutes, comme paralysé devant la créature végétale. Mais alors qu’il prit la décision de s’éloigner prudemment, il fut stoppé de plus belle lorsqu’arrivé en haut du monticule qui lui masquait l’autre partie du paysage, il embrassa du regard une immense étendue bruissante et mouvante, verte, brillante. Une forêt. Une forêt ! La surprise était telle que le rôdeur ôta son capuchon. Sa bouche et son cou étaient emprisonnés dans un masque qui l’aidait certainement à respirer, mais le haut de son visage était découvert et ses cheveux flottaient maintenant librement au vent. La cape continuait de masquer son corps et il n’était pas possible de savoir avec précision s’il s’agissait d’une femme ou d’un jeune homme. L’individu s’approcha de la lisière de la forêt et s’immobilisa à une distance respectueuse. Puis sa voix s’éleva, seule dans le calme environnant :
« Je m’appelle Aelys, je sais que vous êtes vivants. Qui êtes-vous ? »
La voix était assourdie par le masque, mais les intonations vibraient de crainte et d’émotion. Nulle réponse ne vint pour la rassurer. Doucement, Aelys détacha la fixation de son masque, il s’abaissa en sifflant une brûme froide. Quand elle se dissipa, le visage de la jeune femme était entièrement dégagé. Elle semblait inspirer l’air avec une grande prudence, comme pour s’assurer qu’il n’était pas dangereux. Aelys n’avait jamais rien vu de tel. Elle ne savait pas si ces choses vertes et marron en face d’elle étaient ce qu’elle cherchait, mais une certitude était apparue au fond de son esprit, qu’elle ne pouvait plus repousser désormais : ces êtres n’étaient pas dangereux. Ils étaient bons. Généreux. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle ai pu enlever son masque respiratoire, comme ça, sans réfléchir. Et pourtant l’air qu’elle respirait ici auprès de ces géants sentait bon, il était agréable. Quelle étrangeté.
« Aelys ? »
« ... »
« Aelys ? »
« ... J’écoute »
« C’est l’heure de votre rapport journalier. »
« J’ai continué à avancer dans... dans les bas-fonds. Aucun incident à signaler. Tout mon matériel fonctionne correctement. Aucune trace de mon objectif... Je continue les recherches. »
« Avez-vous un problème ? »
« Non. Tout va bien. »
« Reçu. »
Les yeux d’Aelys avaient brillé quelques instants d’un faible éclat. Elle recevait les communications du central directement en projection sur sa rétine. Précis et silencieux. Aelys n’avait jamais douté de l’utilité d’un tel procédé, pourtant, en cet instant devant la horde de colosses verts, un sentiment de culpabilité incompréhensible l’attaqua fugacement. Et elle avait menti dans son rapport. Pourtant, même si les choses devant elles la troublaient, elle avait l’intime conviction que ce n’était pas l’objet de ses recherches. Elle s’assit en tailleur à l’endroit où elle se trouvait et se détendit pour se remémorer le départ de sa mission.
« Aelys, agent du Cerle, vous avez été choisie pour une mission de la plus haute importance. Vous ignorez sans doute que certains incidents se sont produits dans diverses cités hautes ces dernières années. Ces incidents ont été occultés pour des raisons de sécurité. Certains individus sont, semble-t-il, revenus des bas-fonds et ont réussi d’une manière qui reste inconnue à s’infiltrer dans les cités hautes. Aucun d’eux n’a pu être détecté par des moyens conventionnels : ni les services de contrôles sanitaires, ni les forces de police, ni les régulateurs de moeurs n’ont pu les remarquer. Ces individus ont pu, pour le plus incroyable d’entre eux, survivre pendant plus de quarante jours dans une cité haute, sans argent, sans empreinte de statut social, et sans être détecté par les services su-cités. Pendant cette période, certaines de ces personnes ont commencé un travail de propagande particulièrement subversif, que les régulateurs de moeurs ont eu toutes les peines du monde à contrer. Des actes d’une telle gravité ne se sont jamais produits et mettent en danger la structure même de l’organisation du monde. Nous pensons qu’il se trouve quelque part dans les bas-fonds une sorte de mouvement anarchiste qui forme ces gens et les envoie dans le but de semer le chaos. Nous ignorons tout de leurs moyens, de leur nombre et de leurs méthodes. Votre mission est de trouver cette organisation, d’identifier son guide et de l’éliminer lui, ainsi que ses acolytes. Nous avons déjà envoyé de nombreux agents du Cerle, et les rares qui ont été retrouvés étaient fous et se sont suicidés à leur retour à la cité. Soyez attentifs à toute tentative de corruption. Terminé. »
Elle n’avait jamais vu d’arbre, et pourtant, alors qu’elle aurait dû se méfier et évaluer leur nocivité potentielle, elle avait retiré son masque et s’était mise à la merci de n’importe quelle attaque gazeuse ou chimique. Etait-ce le début d’une manoeuvre de corruption ? Etait-ce ainsi que les autres agents avaient perdu la raison, en commençant par faire des actions stupides qui leur étaient dictées par un très effrayant sentiment de générosité ? Aelys était rompue à toutes les techniques de combat, son corps était truffé d’implants bio-électroniques de toutes sortes, elle était même capable de modifier son apparence en créant une illusion par-dessus son propre corps. C’était très utile car elle était plutôt jolie et son entraînement physique lui donnait belle allure, mais ce n’est pas un atout d’être une belle femme lorsque l’on doit se balader dans des endroits comme les bas-fonds. Une femme d’apparence quelconque attire beaucoup moins l’attention. Maîtriser la technique de camouflage n’était pas une chose facile et demandait un entraînement long et dangereux. Et malgré tout cela, elle avait été incapable de résister à l’envie de retirer son masque, et maintenant elle n’arrivait pas à s’empêcher de sourire. De sourire ! Dans un lieu aussi étrange et hostile ! Tout était vivant autour d’elle, elle le sentait, elle ne se trouvait plus dans les bas-fonds tel que les gens les conçoivent mais au-delà, dans un endroit mystérieux que même le Cerle ne semblait pas connaître, et pourtant elle sentait au fond d’elle même une sorte de bien-être qui la poussait à sourire. Etait-ce là le danger qui guettait les cités, que ses habitants soient contaminés par un nouveau virus ou quelque chose qui les rendent doux, calmes et souriants ? Son esprit lui disait qu’elle devait immédiatement avertir le Cerle de cette horreur sans nom, et pourtant lorsqu’elle avait fait son rapport, elle avait menti. Mentir en soi n’est pas un problème, l’art de mentir et de tromper était le premier art que devait maîtriser un agent du Cerle, mais elle avait menti sans même avoir la moindre idée de ce qu’elle pourrait y gagner ! Elle avait falsifié son rapport d’une manière totalement irréfléchie et gratuite. Elle avait fait un acte gratuit. Quelle étrange sensation.
Aelys se réveilla en sursaut : quelque chose lui avait chatouillé le visage. Elle fut doublement surprise, d’abord de voir un petit animal poilu et roux s’enfuir à toute vitesse, ensuite de se rendre compte qu’elle s’était endormie au beau milieu de nulle part, sans aucune précaution. Mais le destin s’acharnait sur elle car comme elle se levait rapidement, elle entendit des voix étouffées et lointaines, comme des cris, des cris d’humains. Elle reprit ses habitudes de discrétion et commença à avancer dans la direction des voix. Rapidement, elle parvint à une sorte de grosse fuite de canalisation d’eau : beaucoup d’eau tombait d’une dizaine de mètres dans une sorte de bassin, et continuait sa route en aval vers l’armée de géants feuillus et bruissants. Elle fut surprise que cette fuite n’ait pas été réparée car le débit semblait vraiment très important. Peut-être était-elle tellement loin de la cité haute que ce réseau n’était plus connecté à l’eau de la cité. C’était bien possible car en observant bien elle n’arriva à voir de tuyau nulle part. L’eau semblait couler sur le sol. Dans le bassin se trouvaient un petit groupe de personnes. Des humains qui étaient nus ou presque, les enfants s’amusaient, les adultes s’activaient à diverses tâches dont la nature était inconnue à Aelys. Tous ces gens se trouvaient dans l’eau, et ils n’avaient aucune protection pour leur peau ! Un profond sentiment de malaise la saisit, mais comme elle se retourna son regard tomba de nouveau sur un arbre et encore une fois, elle sentit au fond d’elle-même une curieuse sensation. Une sensation d’envie, elle avait envie d’aller au contact de cette eau, de s’y baigner comme ces gens et... Elle secoua la tête vigoureusement. Théoriquement, ses implants la protégeaient de tous les germes pathogènes qui se déplacent dans l’eau, mais malgré tout le risque était énorme. Pourquoi ces gens faisaient-ils cela ? Ses yeux tombèrent sur le visage d’une femme assoupie sur le bord de l’eau, et son visage semblait si détendu, si apaisé... Alors qu’elle était endormie là au beau milieu de ses congénères. Aelys sentait qu’elle touchait au but, ces gens étaient trop étranges pour ne pas être liés d’une façon ou d’une autre à l’objet de sa quête. En même temps, elle ne comprenait pas comment un groupe aussi peu méfiant avait pu faire disparaître des agents du Cerle surentraînés. Cela dépassait l’entendement.
Mais son entendement devait être sérieusement écorné car à la nuit venue, une fois que le groupe de personnes fut parti depuis longtemps, Aelys descendit vers le bassin et y trempa la main. Elle retira le gant de sa combinaison et plongea dans l’eau sa main nue. Et la sensation lui plût. Elle n’était plus qu’à demi maître d’elle-même lorsqu’elle se débarrassa de sa combinaison et se baigna entièrement, jouant avec la chute d’eau et les milliers de gouttes fines qui étaient projetées dans toutes les directions.
L’ivresse qui suivit la baignade était telle que Aelys perdit complètement ses habitudes de surveillance. Elle se trouvait encore à demi dévêtue lorsqu’elle se sentie observée et remarqua la forme d’un homme assis sur un rocher en surplomb. Sa première réaction fut de prendre son arme mais elle croisa le regard de l’homme et elle arrêta net son geste car rien ne l’avait préparé à ce qu’elle vit. Le regard de l’homme n’avait nulle agressivité, nulle violence, nulle fièvre, nul... désir. L’homme était calme, serein et semblait légèrement amusé. Aelys était désemparée, tout son entraînement l’avait conditionné pour réagir à toute menace, identifier l’agression et riposter. Mais cet homme n’avait aucune intention de lui nuire, et ça, c’était tout simplement imprévisible et inconcevable. Comme elle ne bougeait pas, l’homme lui adressa la parole :
« Vous êtes un agent du Cerle. »
Elle reprit rapidement ses esprits, se cacha avec sa cape et répondit vivement :
« Comment le savez-vous ? »
« Les arbres me l’ont dit. »
« ... »
« Mm... en fait, il n’y a que vous pour vous balader avec un tel attirail. »
Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Ses yeux pétillaient de malice, mais encore une fois, elle ne put déceler aucune agressivité. Il continua :
« Et vous n’êtes pas le premier agent que je vois. Vous vous ressemblez tous beaucoup. »
« ... »
« Ho non, je n’ai rien fait aux autres. Certains sont partis... et d’autres sont restés. »
« ... »
« Et puisque vous voulez le savoir, certains d’entre eux sont ce que le Cerle appelle des agents subversifs. Hé oui, certains agents qui sont venus comme vous avec la ferme intention de nous tuer sont repartis vers vos cités hautes avec des intentions totalement différentes. »
« Vous voulez nous détruire ! »
« Moi ? Bien sûr que non. Vous êtes ici dans les bas-fonds. Est-ce ainsi que vous les imaginiez ? Aviez-vous déjà vu un arbre, de la vraie pelouse ou un écureuil ? Je sais bien que non. Je connais vos cités hautes même si je n’y ai jamais été. Et je connais également le tas d’immondice sur lequel elles sont bâties, et que votre Cerle dénomme « les bas-fonds » parce que là j’y ai été. Mais vous avez été conditionnés à croire que les banlieues de vos villes hautes sont tout le reste du monde, qu’il y a vos villes en haut, et le brouillard en bas et puis c’est tout. Vous voyez aujourd’hui que la réalité est toute autre... »
« ... »
« Oui je le vois dans vos yeux, vous avez déjà commencé à faire confiance aux arbres. Vous voyez bien qu’au fond de vous-même se trouve quelque chose qui vous force à voir la réalité. »
« Je dois vous tuer. »
« Bien sûr. Mais vous ne le ferez pas. Vous ne le ferez pas parce que vous savez que cela ne servirait à rien. On vous a appris dès votre plus jeune âge que l’Homme est mauvais, qu’il est méchant, qu’il faut qu’il soit en compétition pour que seuls les meilleurs survivent. On vous a appris à vous défendre avant de parler. Vous avez toujours cru que, sortis des villes hautes, les humains ne pouvaient former qu’une espèce de troupeau d’individus violents qui s’entre-assassinent pour n’importe quelle raison. Qu’ils violent, qu’ils tuent, qu’ils volent qu’ils agressent... Seul l’argent, la science et le progrès préservent le monde de la barbarie ! »
« ... »
« Oh oui, je sais que c’est ce que l’on vous a appris à croire. Eh bien c’est faux. Vous voyez autour de vous cette nuit combien tout cela est faux. Les bas-fonds ne sont pas les dépotoirs que vous imaginiez, et les gens qui vivent dedans ne sont pas les barbares dont vous croyez êtres protégés dans vos cités. Nous sommes libres. Nous sommes vivants et en bonne santé. Mais surtout nous sommes heureux. »