Bonne lecture et merci pour les commentaires. *ambiance de noel*
Paul restait seul dans le grand salon accroupi face aux cadeaux fraîchement déballés. Les emballages déchirés de toutes parts se disposaient en vrac autour d’un imposant sapin dont l’odeur venait pénétrer ses narines. Une étoile jaune, en plastique et avec quelques paillettes, siégeait à la cime de ce conifère. Une vingtaine de boules et quelques objets fantaisistes composaient la décoration de cet arbre d’hiver.
Installé en monarque sur le siège en cuir, un peu trop grand pour sa taille, Paul balaya le sol du regard. Il était satisfait à la vue de toutes les surprises offertes au nom de Noël. La chaîne hi-fi distillait les chants de la nativité. Paul regardait à travers les portes fenêtres les flocons voltiger dans les airs, pour finir leurs courses sur la terre gelée.
Oh ! Quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc
Il se laissa alors glisser lentement du siège pour finir étalé sur le plancher. Paul se déplaça en direction du petit train, dont il fallait monter le parcours. Il s’installa sur le tapis, que son père avait ramené des Indes, avec la boite du jeu. Les dessins disséminés sur le carton excitaient sa curiosité et son envie d’ouvrir le coffret.
Des souvenirs faisaient surface de l’esprit de Paul, l’an passé le jeu était presque semblable cependant suite à un défaut de production il avait cessé de fonctionner quelques jours après sa première utilisation. Sa déception fut notable à cause de ce malheureux incident.
Oh ! Quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
Mais la, il venait d’ouvrir le paquet, et détenait la notice du jeu dans sa main gauche. Paul la déposa un peu plus loin sur le vieux puis déballa tout le jeu avec frénésie. Ses doigts frêles dansaient sur les rails, les locomotives et les wagons hétéroclites. Il débuta le montage du parcours, très concentré et le visage contracté. Sa langue pointait entre ses lèvres, signe d’une intense réflexion. Paul se releva et contempla le chemin de fer miniature assemblé formant au final un circuit ovale large.
Il se saisit d’une locomotive et l’observa de très près. Paul ausculta le moindre détail, en fronçant des sourcils. Cet avant de Train à Grande Vitesse fascinait Paul, il était orange et en plastique.
La nuit est pleine de chants joyeux
Le bois craque dans le feu
La table est déjà garnie
Tout est prêt pour mes amis
Et j'attends l'heure où ils vont venir
En écoutant tous mes souvenirs
Il le posa sur le circuit, ensuite il installa les autres voitures. Paul alimenta le système en branchant le transformateur sur la prise de la télévision. Les yeux grands ouverts et à quatre pattes il actionna la manette. Le train se déplaça lentement sur les rails avec comme musique de fond un petit moteur bourdonnant.
A l’extérieur, un bonhomme de neige dominait le jardin des voisins et des chérubins jouaient en criant, courant et sautant autour de cet être inanimé.
Paul paraissait joyeux, et dans cet élan il appuyait encore plus fort sur le régulateur de vitesse. L’engin produisait un bruit considérablement plus aigu et puissant proportionnellement à la vitesse gagnée. Après quelques minutes de course folle, Paul fut lassé de cet appareil.
Oh ! Quand j'entends chanter Noël
J'aime revoir mes joies d'enfant
Le sapin scintillant, la neige d'argent
Noël mon beau rêve blanc
Il entreprit de le démonter pour le ranger dans la boite et il prit l’autre train. Ses yeux s’arrêtèrent quelques instants sur la crèche installée sur le buffet. Tous les personnages étaient représentés avec des figurines en plastique bas de gamme. Une grange en modèle réduit siégeait au milieu du meuble, qui était partiellement recouvert d’un papier marron.
Paul attrapa la locomotive avec la main gauche et l’éleva ensuite au dessus de sa tête. L’engin fut examiné avec minutie et il semblait que ce soit une réplique de locomotive diesel largement répandue pour le transport de marchandise.
Il disposa la locomotive sur le circuit, puis y attacha deux wagons plats, suivis de trois wagons couverts à portes coulissantes et pour finir d’un unique wagon citerne gris.
Oh ! Quand j'entends sonner au ciel
L'heure où le bon vieillard descend
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
Je revois tes yeux clairs, Maman
Et je songe à d'autres Noëls blancs
Un immense sourire et des yeux pétillants illustraient son plaisir à enfoncer le bouton du régulateur de vitesse au maximum. Cependant le caprice eut sa fin, le train se renversa lamentablement dans un virage à cause de la vitesse excessive.
Le jeu venait de montrer ses limites à Paul et perdait en cachet à ses yeux. Son regard se porta inopinément sur un carton contenant des briquettes à assembler. Il délaissa les rails pour aller vers la nouvelle activité qui occupait ses pensées et qui aiguisait sa curiosité.
Soudainement la porte menant à la cuisine s’ouvrit et une agréable silhouette féminine y apparut. Une voix douce et mélodieuse frétilla aux oreilles de Paul :
« Chéri nous sommes à table avec tes enfants, laisse leurs jouets en ordre s’il te plait et viens tout de suite. Merci. »
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