Chapitre 1 :
......Bonjour, je m’appelle Jacques Plantier, 25 ans, je travaille dans le très renommé centre d’études des télévisions couleurs de Toulon et je suis domicilié en pleine campagne, à 32 km de toute vie intelligente, ce qui exclu mes voisins. J’avais une vie normale, avec un métier classique, qui consistait surtout à regarder le petit écran 2 heures par jours.
......Un soir, alors que je finissais les quelques 20 minutes qu’il fallait pour revenir chez moi, je suis rentré dans une vache, qui se promenait couchée sur la route, comme ça, parce qu’elle en avait envie. Sur le coup, je n’avais pas remarqué quelque chose d’étrange. Après un enterrement assez bref, car il restait que moi dans mon petit patelin, composé de 3 maisons vétustes, je me couchais, comme chaque soir. C’est le lendemain qu’il m’arriva une chose effroyable, en rentrant dans la cuisine, je vis, c’est le drame, au milieu de la table mon pot de moutarde avec une petite cuillère à côté. En fouillant dans mes souvenirs, je n’avais pas souvenir d’avoir sorti ni l’un ni l’autre. Conclusion, on m’avait cambriolé cette nuit, durant mon sommeil. Je me suis jeté sur mon portefeuille, rien de volé, puis sur les bijoux de grand-mère, rien de volé, et enfin j’ai vérifié mon ordinateur, rien de touché. Donc un pèquenot avait fait 30 bornes, crocheté ma serrure et pris des risques insensés juste pour manger une petite cuillère de ma moutarde dans mon frigo ?
......Le soir même j’avais barricadé la porte avec ma table basse, donc je m’endormais l’esprit tranquille, jusqu’au lendemain matin où le même pot de moutarde avec la même cuillère étaient au même endroit sur la table. Les 6 jours qui suivirent ce scénario se répéta, même lorsque je cachais l’objet de toutes ces convoitises dans les endroits les plus incongrus ou que je cloitrais toutes les fenêtres et portes, et bien sûr la cheminée. Mais le 7ème jour, une douzaine de yaourt et un pot de cornichons s’ajoutèrent sur la table, à droite de la moutarde. La situation était d’autant plus étrange que les yaourts n’étaient même pas ouverts. Ce qui donne qu’un pèquenot avait fait 30 bornes, crocheté ma serrure, désactivé ma nouvelle alarme, démonté et remonté mes barricades et sauté le grillage neuf pour manger une petite cuillère de moutarde avec mes cornichons et sortir mes yaourts à la framboise de mon frigo.
...... Faisant appel à tout mon bon sens, le soir du 8ème jour je laissais une charlotte aux fraises avec un petit paquet d’argent sur la table, espérant que l’intrus me laisse tranquille. Le jour suivant, il y avait toujours la moutarde, les yaourts et les cornichons mais je vis avec soulagement que l’argent et le gâteau avaient disparus. Enfin, quelle ne fut pas ma surprise en retrouvant la charlotte dans le frigo et l’argent dans mon portefeuille…
........Comprenant que j’avais à faire à un fanatique religieux ou quelque autres tarés, je me dis que je ne pourrais plus lutter seul, et c’est ainsi que le soir du dixième jour des policiers embusqués veillaient avec moi sur mon frigidaire. C’est pourquoi mes voisins qui rentraient de voyage furent forent étonnés de voir à 2 heures du matin une demi-douzaine de cagoulés braquer sur eux des fusils. Finalement le voleur n’était pas venu cette nuit. Ceci à donc aboutis pour moi à la satisfaction de voir la nourriture dans mon réfrigérateur, à une semaine en psychiatrie,et à un millier d’euros d’indemnités aux forces de l’ordre associés à mes voisins, qui avaient été cuisinés toute la nuit au commissariat pour une histoire de légume.
...... La suite fut pauvre en intérêt jusqu’au matin du 18ème jour, après une semaine inutile accompagné d’un psychologue, où je fus pris d’une haine profonde pour la gastronomie en voyant la moitié de mon frigo étalé sur la table, et porté par cette rage, j’ai brûlé toute mes vivres et j’ai scellé avec du plâtre ma cuisine, mobilier compris. N’ayant plus d’endroit où manger, ne prenant pas le risque de racheter un garde-manger et de voir la même histoire se répéter, trois fois par jour j’allais au restaurant du coin, la « Fête des moules hongroises », le menu le moins cher, bien sûr.
......Au bout de cinq mois et demi, j’ai dû arrêter ce manège car le montant de mon ardoise faillit m’envoyer en prison, danger évité de justesse par mon déménagement précipité en Suisse.