Jour 32 13h30

J'ai décidé de faire un pari. J'avais lancé la construction d'un ALVF à Bergen (pointe Ouest de la norvège) à l'époque où je pensais devoir préparer une défense contre l'angleterre, ou une invasion du Danermark. or, il apparaît maintenant évident que je ne risque rien puisque la franglaisie campe sur son immobilisme. Du coup, ayant construit un second cuirassé, je vais confier la défense de mes côtes uniquement à ma flotte, et réaffecter les ALVF à la pologne, où ils me serviront en hongrie et, peut-être un jour, contre la france.

Problème, je n'ai pas de voie ferrée au sud de la suède, pour envoyer mon ALVF à Riga il faut donc soit le faire passer par le nord, 2jours de trajets... soit l'envoyer par le mer. Ce dernier choix me fait gagner un jour, c'est tentant, mais il implique de passer par le détroit du jutland, au nez et à la barbe de la franglaisie, et sans doute pour partie dans la zone de tir de leur ALVF posté à Hambourg. Le mien immobilisé dans un cargo ferait une cible très tentante.

Je fais donc le pari suivant : envoyer mon canon en cargo, escorté d'un cuirassé, jusqu'à Riga. Je suis presque certain que l'anglais n'en profitera pas pour tenter de le détruire, ce que moi, j'aurai fait sans aucune hésitation devant une telle aubaine.

Mon second cuirassé fait le trajet inverse, et devrait les croiser environ à minuit, au large de Conpenhague.

Niveau espionnage, j'ai décidé de profiter de la pénurie de ressources du français pour lancer une vaste opération de sabotage en italie du sud. C'est tout bénéfice, car plus le moral baisse à Palerme, et moins il récolte de pétrole. En outre je pense que c'est un bon plan à tous niveaux, car même s'ils détectent mes espions, ou encore si une fois les sabotage ratés ou réussis ils se doutent que j'en suis l'auteur, ça leur donnera envie de gaspiller du fric pour faire du contre-espionnage, ce qui plombera encore plus leurs ressources. Quant à moi, je ne sais plus trop quoi faire de mon fric, alors s'ils veulent jouer aux espions, ma foi on verra bien qui rira le dernier.

J'ai oublié de parler d'un truc important. Chaque province consomme une certaine quantité de ressources, on peut faire varier la proportion du type de ressources, nationalement, mais pas la quantité. Cette conso est constante. En revanche, la production de la province, elle, est liée à son moral. En deça du seuil de 75% de moral, la production est plus basse que la consommation. Autrement dit, une province avec un faible moral coûte des ressources. Or, le manque de ressources provoque lui aussi une chute du moral...
Vous voyez où je veux en venir ? L'effondrement d'un pays comme l'ottoman, est dû à ce mécanisme, que je trouve assez malin. Si on s'agrandit trop vite et qu'on néglige son moral, on va assez vite manquer de ressources, et voir tout son pays tomber dans la rébellion.
Deux moyens d'éviter ça :
- s'agrandir petit à petit, un ennemi à la fois.
- faire un énorme stock de ressources avant de se lancer dans une longue campagne.
Encore une fois ce mécanisme fondamental du jeu semble avoir échappé à mes adversaires.

Enfin, le moral des infanteries s'égalise avec les provinces où elles se trouvent, donc, avoir un mauvais moral dans ses province rend les troupes qui s'y trouvent de plus en plus faible. (et vice versa)

22h30

Mon expédition navale a dépassé le point de non retour en mer du nord et s'engage dans le détroit du jutland. Il est trop tard maintenant pour qu'il soit rattrapé par les navires franglais.

Jour 33 0h00

Mes espions envoyés en service action ont causé quelques dégâts le port de palerme est détruit, j'ai ai volé les impôts et diminué le moral. Les renseignements envoyés chez l'anglais me révèlent qu'il a trois espions actifs, un en contre-espionnage à Londre (qui n'a pas empêché les miens de réussir leurs mission ) et deux en renseignements à Riga et Vilinus. J'aimerai bien réussi à lui faire perdre ses espions, mais je crains que ça ne soit pas facile, les contre-espions n'ont pas l'air très efficaces, et vu que j'ai 55 provinces à couvrir...
L'anglais demandait du fric au français, 40 K€ rien que ça. Le coût de deux espions.

Aujourd'hui je continue, j'en recrute deux de plus en envoie tout ça en sabotage à Lille. Je finirais bien par chopper la position de toutes les troupes françaises.

Mon score continue de monter en flèche, et grande nouvelle j'ai atteint l'autosuffisance en ressources ! Je produis des excédents de toutes les matières. Et ça va encore augmenter pas mal. Je devrais bientôt pouvoir assurer mon objectif de produire en continu navires et ALVF, sans faire baisser mes stocks pour autant. La grande classe

On verra demain quand la franglaisie aurait connaissance de mes sabotages ce qu'ils auront comme réactions. Me déclareront-ils la guerre ? *suspense*

10h00

La franglaisie n'a pas déclaré la guerre, mon navire cargo a dépassé Copenhague et finira donc sans doute son trajet sans soucis. L'anglais a déplacé son navire dans la nuit, les deux cuirassés adverses sont au bord du Danemark. J'avoue que je n'en vois pas trop l'utilité tactique, ni pour un éventuel assaut, ni pour une défense.

Ce matin il y avait quelques étrangetés à la bourse d'échange : un gros stock de pétrole à 3.7 € la T or d'habitude j’achète en masse dès que le prix est inférieur à 8 ! Du coup j'ai dépensé mon cash pour acheter tout ça, et ne laisser que les offres de vente très chères. Je sais que la franglaisie est obligé d'acheter son pétrole pour produire des grosses unités, donc même si je n'en ai pas besoin moi même, je pense que c'est une bonne opération. Quant aux vendeurs, c'est soit le russe, soit l'américain, soit une nation IA d'afrique.

L'autre élément curieux concerne le prix du gaz. Il est depuis plusieurs jours aux alentour de 4.5 alors que le charbon reste vissé au mini à 3. C'est étrange parce que le gaz ne peut servir que pour les conso des provinces, alors que le charbon peut servir à ça aussi, mais en plus est nécessaire aux voies ferrées et à la construction tant d'ALVF que de cuirassé. Du coup c'est le charbon qui devrait valoir plus cher que le gaz. Il semble donc qu'il y ai dans cette partie des joueurs assez bête pour acheter du gaz plutôt que du charbon. Si ce sont les joueurs IA ça veut dire qu'elle est bien mal programmée... (mais je pense que ces acheteurs myopes sont plutôt des humains).

Enfin j'ai lancé la construction d'un 4ème ALVF, après la fin de ma 3ème brigade de chars, et d'une autoblindée supplémentaire. Mon objectif c'est 5 brigades de chars, et 10 d'autoblindées. Avec tout ça l'annexion de l'autriche ne sera qu'une formalité, et j'aurai une armée fin prête pour faire un sort à la france. J'en ai profité pour changer le lieu de construction de mes grosses unités, car comme j'ai 6 centre industriels, dont trois avec port, je peux alterner (ça évitera peut-être quelques sabotages).

Cette nuit a donc répondu à la question soulevée par Dragoris : la franglaisie est-elle en train de préparer une attaque ? manifestement non, car si c'était le cas, l'occasion était trop belle de me couler un ALVF en mer.
Par contre, ils ne devraient pas avoir trop de doutes sur l'origine des sabotages à palerme. La question suivante est donc : comment vont-ils y réagir ? en mettant des contre-espions partout (ce qui serait l'idéal) ou en essayant d'envoyer plus de saboteurs chez moi ? Je penche pour la première solution, qui serait dans la droite ligne de leur stratégie bunker-immobile depuis le début. Moi je continuerai à mettre la pression en sabotant de plus en plus, et je ne mettrais rien en défense. J'ai bien trop de provinces à couvrir, et j'ai des ressources pour réparer d'éventuels dégâts. Mes usines ne produisent pas toutes, et je vais en créer d'autres en lituanie, donc même s'ils pêtent quelques trucs, je m'en fiche.

Pas d'évolution sur les fronts groenlandais et américains. Le russe a pris l'avant-dernière province ukrainienne dans la nuit. J'espère qu'il va se dépêcher de prendre la dernière avant ce soir minuit, histoire que je sois débarrassé du malus de guerre.

18h00

Nom d'un petit bonhomme ! Le navire anglais semble en route pour se poster à portée de tir de ma ville d'Eigersund. Ni une ni deux, j'ai envoyé un message à l'anglais :
"Il est hors de question que je tolère un cuirassé à portée de tir de mes villes. J'ai été patient avec toi, n'ai eu aucune action contre toi malgré tes constantes provocations, tes tentatives de sabotages, etc.

Recule ton navire au maximum à mi distance entre nos deux côtes."

Et puis après avoir réfléchi un moment au moyen de faire faire demi tour à mon second cuirassé qui escorte mon alvf, mais sans mettre en danger celui-ci, et n'en ayant trouvé aucun car il doit passer par deux vigies anglaises qui sont pile sur les points de navigation (en mer les navires ne vont pas où ils veulent, ils doivent suivre des routes entre des noeuds), j'ai envoyé la suivante :
"Réflexion faite, c'est valable pour toutes tes troupes : tu recule et ne dépasse pas, au maximum, la mi distance entre nos deux côtes."

Ce n'est pas un ultimatum, car je ne dis pas ce que je vais faire s'il refuse (à vrai dire je ne sais pas trop, car tant que mon alvf n'est pas débarqué, je ne peux pas déclencher la guerre). Mais je table sur le fait qu'il se sente en position de faiblesse.

Il est connecté, et me répond presque aussitôt :
"Il est déjà en déplacement vers mes frontières, calme toi" et puis "c'est absurde. Pour des garnisons de patrouille, je refuse."

Je ne peux pas voir la destination finale de son navire, car ça ne m'indique que son chemin vers le prochain "noeud" de route. Du coup, je me suis peut-être brusqué pour rien. Ou pas. Je n'ai aucun moyen de savoir actuellement s'il dit vrai et tente seulement de m'enfumer. Mais je suppose qu'il dit vrai, car il n'y a pas d'autre navire en vue, et ce serait débile de sa part de venir me canarder avec un seul bateau.

J'ai donc embrayé sur la suite
"Donc tu accepte que je vienne en poster chez toi à la sortie de tes ports ? ce serait équitable."

Et contre toute attente, le voilà qui répond :
"aucun problème, une garnison ne peut rien causé comme dommage"

Voilà qui est bien ennuyeux. Certes une vigie en mer ne vaut rien, mais un alvf non plus ce qui fait que si on était en guerre, je ne pourrais plus circuler entre riga et stockolm sans dégager ses troupes. D'un autre côté, je me moque complètement de poster des vigies chez lui : je sais bien que tous ses forts sont au moins lv2, et donc qu'elles ne verront rien d'utile. Il n'a que deux centres industriels, et donc même de voir circuler les troupes entre ses villes ne me sert à rien : sans les voir, je sais déjà où sont ses ALVF et ses plus grosses troupes. Et les navires, comme il les fout dans mon champs de vision, je n'ai pas besoin de les chercher non plus...
Bref je n'ai pas besoin comme lui de disperser tant de vigies en mer qu'on pourrait traverser la manche à pied sec.

Deux possibilités maintenant :
- Soit il me prend pour un con et compte réellement m'attaquer avec son navire. ça me semble très peu probable. Il sait qu'il va perdre toutes ses vigies pratiquement instantanément (toutes celles qui sont dans le champs d'un de mes canons). Et son navire à un contre un serait mal investi. En outre, s'il veut faire ça, pourquoi n'avoir pas détruit mon alvf en mer quand il en avait l'occasion ?
- Soit il pense réellement ce qu'il dit. Dans ce cas, ça signifie également qu'il ne crains pas que de refuser mon injonction ne me pousse à déclarer la guerre. Et là je trouve ça étrange. S'il crains depuis une semaine que je l'attaque, pourquoi me laisse-t-il maintenant un excellent prétexte ? S'il ne le crains pas, pourquoi ne fait-il rien d'autre qu'observer ce que je fais ?

Je vais miser sur le fait qu'il ne prépare pas une attaque imminente. Car soit il va juste perdre l'effet de surprise pour rien, soit il a préparé une plan vraiment magistral dont je ne vois rien, et là franchement, il mérite de m'avoir.

J'ai donc bien fait de ne pas mettre de condition à mon injonction pour un faire un vrai ultimatum. J'aurai alors été forcé de faire quelque chose alors que je ne suis pas prêt. Toutefois, je me sens obligé d'envoyer au moins quelques vigies à ses portes, histoire de dire que j'accepte tacitement sa dernière réponse. Je vais lancer deux bonhommes, un en haut de l'angleterre, et un aux portes de londres. Inutiles d'un point de vue tactique mais bon, deux pelos sur 700...

J'aimerai éviter qu'une guerre ne se déclare avant la fin de la fabrication de ma troisième série d'engins lourds (1 cuirassé, deux ALVF), dans 2 jours environ.

Mon pari est donc réussi : j'ai transféré l'alvf par le détroit de jutland. Toutefois ça a créé quelques tension, car l'anglais a en fait suivit mon convoi avec son navire, mais je n'en vois pas trop la raison :
- il a tellement de vigie qu'il voyait mon convoi sur tout son trajet.
- s'il avait peur que je débarque je ne sais où (au danemark ? ) un seul alvf sans escorte, ça n'aurait pas été très malin de ma part. Et même dans ce cas, à quoi bon approcher son navire ?
Bref, c'était notre crise des missiles de cuba

Et tout cela est le résultat de mes premières initiatives diplo du début. Voilà comment je vois les choses :

1- J'ai publié la proclamation de garantie sur le Danemark, qui était la prochaine cible la plus évidente pour l'angleterre, après l'allemagne.
2- L'anglais n'a jamais joué de partie dans laquelle un joueur a fait ce genre de chose, et n'en a pas compris l'utilité. Il n'a pas vu que c'était un moyen de mettre une terre neutre entre nous, et donc d'éviter un affrontement inéluctable, en le poussant à aller en espagne tout de suite, ce qu'il aurait été obligé de faire ensuite de toute façon. Il n'a pas vu non plus que, puisque le danemark était à ce moment là en guerre avec le groenland, cette garantie que j'ai publiée pouvait aussi bien être une quasi déclaration de guerre contre le groenland. (d'ailleurs le groenland aurait pu se sentir visé, et me demander ce que je comptais faire vis à vis de lui vu qu'il était déjà en conflit, ce qui m'aurait permis soit de tisser de bonnes relations, soit de le menacer en exigeant par ex qu'il libère l'islande, bref, ça ouvrait plein de portes).
3- Focalisé sur cette histoire de danemark, il a été paniqué par la vigie que j'avais mise aux portes de koenisberg (qui à ce moment était encore allemande) pour espionner la lituanie. Il n'a pas vu que c'était la lituanie que j'observais (aucun besoin de se mettre à sa porte pour voir ce qu'il faisait lui).
4- Il a tenté une action diplo aussi, avec son histoire de blocus. Maladroite, car au delà du mauvais choix de mot (on ne fait pas un blocus de sa propre nation ! ), menaçant à la fois tout le monde et personne, c'est une action qui n'ouvre aucune porte diplo et donc elle ne sert à rien. Dire à tout le monde que si on s'approche de chez soi avec des troupes on prendra ça pour une menace : la belle affaire, évidement qu'on prendra ça comme une menace. Tout le monde le ferait. Inutile de proclamer une telle évidence par le journal.
5- Ma réponse à son blocus, dans laquelle je tentais de lui dire qu'il faisait fausse route, a été prise par lui comme une menace de guerre imminente, car j'ai lui posais la question "comment compte-tu survivre ?" De mon point de vue, c'est une question stratégique portant sur la fin de partie, "comment compte-tu être dans le podium avec ce que tu fais en ce moment ?" mais du sien, qui ne raisonne pas aussi loin, c'était une question portant sur les heures ou les jours suivants "comment compte-tu survivre aux jours qui viennent ?"
Si j'avais mieux fait mon profilage avant ça, j'aurai pu tourner ma réponse autrement, et obtenir, peut-être, l'effet escompté à savoir qu'il aille s'étendre ailleurs. Pas sûr. Enfin en tout cas, vu le profil du joueur, il semble évident maintenant que ma réponse au journal était très mal avisée. D'un autre côté, elle a montré aux éventuels autres joueurs intelligents que je l'étais aussi, ce qui servira peut-être plus tard...

On voit là l'illustration des conséquences néfastes d'un jeu sans diplomatie. Alors qu'on a virtuellement la possibilité de faire tout ce qu'on veut, les joueurs ne font rien d'autre que déplacer leurs troupes comme s'il s'agissait d'un jeu d'échec, s’arque-boutant sur les frontières et alliance comme si elles étaient inamovibles. Prenons le cas anglais. En réponse à ma proclamation de garantie, il aurait pu :
- me demander à quelles conditions est-ce que j'accepterai de revenir sur ma décision : fric ? ressources ? autre ? Et ainsi tenter de "m'acheter" le danemark, par ex en me filant à la place les provinces de dantzig et koenisberg ? (il y aurait été gagnant, elles produisent de la merde et sont très loin de sa capitale, mais ça aurait pu m'intéresser quand même, vu leur proximité à la mienne et l'évitement d'une guere que je n'avais pas vraiment envie de faire de toute façon)
- soulever le reste du monde contre cette intolérable ingérence, et tenter de tous les monter contre moi en créant une espèce d'OTAN
- l'envahir quand même : qui lui dit que je ne bluffais pas ? et même si je ne bluffais pas, il pouvait toujours faire retraite et négocier ensuite un cessez le feu pour maintenir le statu quo.
- proclamer à son tour une autre garantie : de m'attaquer moi si j'envahissais le danemark (ce qu'alors j'avais clairement l'intention de faire à terme).
- ou faire n'importe quoi d'autre auquel je ne pense même pas.

Évidement, sans diplo on n'a aucune info sur ce que sont les autres joueurs sauf à regarder ce qu'ils font sur la carte, mais c'est peu, trop peu pour tenter d'anticiper leurs réactions.

19h00

La crise est passée. Son navire a passé le noeud de Eigersund et fait bel et bien route vers Glasgow. Je vais donc dérouter le Odin qui escorte mon alvf vers Riga, qui ne risque plus une attaque surprise par sa vigie, et le renvoyer aussi vite que possible rejoindre la flotte à Eigersund. J'étais vulnérable pendant quelques heures.

Je ne le serais bientôt plus.