Auteur : Le Bashar
Commentaire : Ce texte nous livre une première reflexion sur les différences entre les différents supports d'histoire que sont les nouvelles et les romans. Quelles différences sur la manière d'écrire et sur les élements à instiller dans les histoires ? Ceci à partir de l'expérience d'Ugo forgée sur son premier roman.

Pour avoir une idée de l'ordre de grandeur :

• une rédaction de collège : 2 000 à 3 000 signes.
• une argumentation de lycée : 3 000 à 4 000 signes.

Les oeuvres de fictions sont classées de la manière suivante en fonction de leur taille :

• Entre 5 000 et 40 000 signes, c'est une nouvelle.
• Entre 40 000 et 300 000 signes, il s'agit d'un novellette, ou d'un court roman. La seule manière de les différencier est d'analyser l'histoire : en effet, dans la nouvelle l'histoire va droit au but alors que dans un roman, l'auteur détaille beaucoup plus tous les aspects secondaires.
• Au dessus de 300 000 signes se trouvent les romans, mais la plupart d'entre-eux font entre 500 000 et 800 000 signes.
• Au dessus de 800 000 signes, c'est toujours un roman, mais il est rare qu'une oeuvre aussi longue ne soit pas scindée en plusieurs parties, et il s'agit bien souvent d'une trilogie comprennant donc trois romans.

A titre d'exemples :

• Trilogie de Dune (les deux premiers tomes de cycle) : environ 1 300 000 signes.
• Le Seigneur des anneaux (qui comprend en fait 6 livres) : environ 2 500 000 signes.
• Le plus court de tous les romans que j'ai chez moi : le galop d'essai (cycle du vol de pégase de Anne McCaffret) : environ 300 000 signes.

Ma réflexion personnelle la-dessus : j'ai été très surpris au départ de la taille que peuvent prendre des romans par rapport à celle (très modeste) de la première version de celui que j'essayais d'écrire. Il ne faisait même pas la moitié de la taille d'une nouvelle ! Mais je crois qu'il est très important pour tout écrivain débutant de savoir ce qu'il cherche à écrire (une nouvelle ou un roman), et une fois que c'est défini, qu'il contrôle régulièrement la progression de son projet avec les classements établis. Ces classements ne sont pas là par hasard : si les nouvelles se trouvent d'une certaine taille c'est d'abord parce que les plus illustres des auteurs se sont aperçus de ces limites de taille. Ce n'est donc pas comme une obligation à respecter qu'il faut les prendre mais plutôt comme un point de mire pour savoir réellement où on se trouve. Et en général, l'auteur débutant au toujours tendance à croire que ses chapitres sont très longs alors qu'ils sont ultra-courts, donc n'hésitez pas à en rajouter ! je ne dis pas qu'il faut délayer, mais qu'il ne faut surtout pas se limiter en se disant "ça va être trop long", car c'est faux à tous les coups.

Je prends l'exemple de mon cas (je sais je ne parle que de celui-là mais je n'ai pas d'autre exemple de roman amateur...) : la première version faisait 70 000 signes et les chapitres à peu près 3 pages word police standart. Je trouvais déjà cela très long, en fait c'était tout juste dans la limite des nouvelles ! et en le lisant en entier on s'apercevait que ça allait trop vite vers l'épilogue, tout était trop peu expliqué. C'était trop rapide. Je repris donc le travail en essayant de rajouter tout ce qui pouvait être utile à l'histoire (sans pour autant délayer avec du vide) en surtout ne jamais plus me disant "ce chapitre est trop long". Résultat, certains chapitres sont toujours très courts mais la plupart font maintenant 7-8 pages, et les plus longs dépassent les 12 pages. Le roman totalise environ 320 000 signes. C'est toujours assez peu pour un roman, mais comme il ne s'agit que de l'introduction à un cycle de trois histoires qui seront selon toute probabilité plus grosses, c'est correct et surtout, cette fois l'histoire ne semble plus "manquer" d'explication. ça va vite, mais ça ne choque pas.

Ma conclcusion : la quasi-totalité des fanfics que j'ai lu avaient le même problème que la première version de mon roman. Il vont trop vite et manquent de détails, d'explication, de... temps pris par l'auteur pour poser son histoire. Les chapitres sont très courts et ne racontent même pas en entier un épisode, cela donne l'impression que l'auteur a décidé de la taille des chapitres quand il a écrit le premier et qu'ensuite il s'arrête dès qu'il a atteint la même taille. Même remarque pour les dialogues : dans les romans d'écrivain, les personnages ne se parlent généralement pas avec des phrases de moins d'une ligne (et dans la réalité c'est rare également). Donc, n'ayez pas peur de faire trop long, et surtout, ne sacrifiez jamais une description, ou une explication, ou même un dialogue dans votre récit juste parce que vous avez l'impression que ça ferait trop. Généralement ce sont ces choses qui manquent cruellement à la fin quand on lit l'oeuvre en entier.

Ceci dit, je ne parle pas là en temps qu'auteur (je ne suis qu'un amateur comme nous tous) mais en temps que lecteur. Et j'espère que ces quelques éléments aideront encore un peu plus ceux qui essayent d'écrire.

PS : "signe" veut dire "lettre" grosso modo, et non "mot".

PS2 : ce texte fait environ 3 800 signes

Ugo Degrigny