L'histoire

La narration suit Ash, une joueuse virtuose qui a la particularité d'avoir une mèche de cheveux cendrés. Ash vit seule avec son chien. Elle est également joueuse solitaire dans Avalon où elle joue au plus haut niveau, la classe A, là où les autres joueurs n'osent s'aventurer qu'en équipe (des guerriers, un voleur, un prêtre,...). Ash n'est pas une non-revenue mais elle est déjà assez indifférente au monde réel, elle ne vit plus que par et pour le jeu. Et surtout pour y retrouver l'homme qu'elle aime: Murphy. Autrefois Murphy, Ash et Stunner formaient une équipe exceptionnelle, les Wizards. Mais après un incident de jeu Murphy a été tué et l'équipe a été dissoute.

Depuis Murphy est un non-revenu, il git dans un lit d'hôpital, le regard dans le vide. Murphy est forcément dans Avalon, mais Ash a terminé la classe A et Murphy y reste introuvable. En offrant de quoi se restaurer à Stunner, Ash obtient quelques précieux tuyaux. Il existerait un passage secret vers un niveau supérieur caché, une classe nommée Spéciale-A. Si Murphy est encore dans Avalon il ne peut être que là. Cependant, pour avoir une chance de trouver le passage vers la classe Spéciale-A, Ash devra former une équipe.

L'esthétique

Le film est le fruit d'une improbable collaboration sino-polonaise. L'équipe de tournage est japonaise mais tout le décor et le casting sont polonais. Tout est retravaillé à l'ordinateur pour donner un ton mélancolique de couleur sépia. De petites touches lumineuses sont ajoutées ici et là pour insister sur des éléments importants du décor ou des personnages. Des effets spéciaux sont utilisés pour faire disparaître le corps de chaque joueur mort au combat. Chaque classe de personnage possède son propre effet de disparition en fonction de son importance. La musique de Kenji Kawaï donne une coloration arthurienne à la quête de Ash sans toutefois renier les origines nippones d'Avalon. Mamoru Oshii étant également l'auteur de Ghost In the Shell , les références croisées abondent entre le film, le dessin animé et bien sûr The Matrix des frères Wachowski.

Le réel et le virtuel

Mamoru Oshii en propose une nouvelle lecture, différente de celle de The Matrix. Le monde réel a quelque chose de vide. Pourquoi les pages des livres sont-elles blanches ? Pourquoi n'y a-t-il pas de lettres sur les touches des claviers ? Il n'est plus question de vérité ou de mensonge mais de l'accomplissement de soi ou de la mort de soi. Le moi est plus fort que le vrai. Perdre la vie ce n'est pas forcément perdre la partie. Le réel n'est plus forcément le lieu de l'émancipation si la simulation est plus stimulante.